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Meta Document généré le 1 déc. 2017 10:45 Meta La recherche traductologique dans les domaines de spécialité : un nouveau tournant Sylvie Vandaele 60e anniversaire. Les horizons de la traduction : retour vers le futur Volume 60, numéro 2, août 2015 URI : id.erudit.org/iderudit/1032855ar DOI : 10.7202/1032855ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Presses de l’Université de Montréal ISSN 0026-0452 (imprimé) 1492-1421 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Vandaele, S. (2015). La recherche traductologique dans les domaines de spécialité : un nouveau tournant. Meta, 60(2), 209–237. doi:10.7202/1032855ar Résumé de l'article La recherche liée à la traduction pragmatique, et notamment dans les domaines de spécialité est, historiquement, minoritaire, car la traductologie occidentale s’est essentiellement développée à partir de questions soulevées par la traduction littéraire. Pourtant, la traduction pragmatique domine largement la pratique professionnelle. De même, la recherche traductologique a été l’objet de réticences de la part des praticiens et des étudiants. Nous formulons l’hypothèse que les préjugés négatifs, des deux côtés, trouvent leur source chez certains auteurs princeps fondateurs de la traductologie. La présente conférence explore ainsi les positions exprimées chez Berman, Schleiermacher et Ortega y Gasset, et remet en question la carte de Holmes, pour arriver à proposer une autre carte qui ouvre toutes les possibilités autant sur le plan de la recherche que sur le plan de la pratique. Par ailleurs, en raison du développement des outils informatiques, nous sommes convaincue que le traducteur devra de plus en plus se positionner comme un expert capable de conseiller adéquatement les donneurs d’ouvrages. Nous nous proposons donc, pour terminer, de dégager quelques pistes de recherche, concernant plus spécifiquement les domaines de spécialité, qui pourront s’épanouir dans le contexte de la traductologie, avec pour arrière-plan une volonté délibérée d’arrimer la pratique à la recherche et à la réflexion dite « théorique », et réciproquement. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique- dutilisation/] Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2015 Meta LX, 2, 2015 La recherche traductologique dans les domaines de spécialité : un nouveau tournant Sylvie Vandaele Université de Montréal, Montréal, Canada sylvie.vandaele@umontreal.ca RÉSUMÉ La recherche liée à la traduction pragmatique, et notamment dans les domaines de spécialité est, historiquement, minoritaire, car la traductologie occidentale s’est essen- tiellement développée à partir de questions soulevées par la traduction littéraire. Pourtant, la traduction pragmatique domine largement la pratique professionnelle. De même, la recherche traductologique a été l’objet de réticences de la part des praticiens et des étudiants. Nous formulons l’hypothèse que les préjugés négatifs, des deux côtés, trouvent leur source chez certains auteurs princeps fondateurs de la traductologie. La présente conférence explore ainsi les positions exprimées chez Berman, Schleiermacher et Ortega y Gasset, et remet en question la carte de Holmes, pour arriver à proposer une autre carte qui ouvre toutes les possibilités autant sur le plan de la recherche que sur le plan de la pratique. Par ailleurs, en raison du développement des outils informatiques, nous sommes convaincue que le traducteur devra de plus en plus se positionner comme un expert capable de conseiller adéquatement les donneurs d’ouvrages. Nous nous proposons donc, pour terminer, de dégager quelques pistes de recherche, concernant plus spécifiquement les domaines de spécialité, qui pourront s’épanouir dans le contexte de la traductologie, avec pour arrière-plan une volonté délibérée d’arrimer la pratique à la recherche et à la réflexion dite « théorique », et réciproquement. ABSTRACT Historically, research on pragmatic translation, namely in the case of specialized fields, has been neglected, since Western translation studies were mainly established around questions pertaining to literary translation. Yet, pragmatic translation is largely dominant in professional practice. Similarly, professional translators and translation students have been reluctant to engage with translation studies research. We hypothesize that these negative prejudices, on both sides, originate with some of the founding, seminal authors of translation studies. This conference thus explores the theoretical positions expressed by Berman, Schleiermacher, and Ortega y Gasset; it also questions Holmes’ map, before proposing an alternative map, one that opens all possibilities, from the point of both research and practice. Moreover, given the development of computer tools, we are con- vinced that translators will increasingly have to present themselves as experts capable of offering adequate guidance to clients. Finally, we propose to highlight a number of research perspectives, related more specifically to specialised fields, which can blossom in the context of translation studies, keeping in mind our deliberate intent to reconcile translation practice with translation research and so-called “theory,” and vice versa. RESUMEN Aunque la traducción pragmática domina ampliamente la práctica profesional, la inves- tigación ligada a la traducción pragmática, y más precisamente a las áreas de especialidad ha sido, históricamente, minoritaria, ya que la traductología occidental se desarrolló esencialmente a partir de interrogantes generados por la traducción literaria. Así mismo, la investigación traductológica ha generado reticencia en los profesionales y los estudian- 210 Meta, LX, 2, 2015 tes. Nuestra hipótesis es que estos prejuicios negativos tienen su origen en algunos autores primigenios fundadores de la traductología. La presente conferencia explora las posiciones expresadas por Berman, Schleiermacher y Ortega y Gasset, y cuestiona el esquema propuesto por Holmes, para así llegar a la propuesta de otro esquema que abre todas las posibilidades tanto en el plano de la investigación como en el de la práctica. Además, como resultado de la evolución de las herramientas informáticas, afirmamos que el traductor está cada vez más llamado a posicionarse como un experto capaz de aconsejar adecuadamente a su cliente. Nos proponemos entonces, para concluir, ofrecer algunas pistas de investigación, específicamente relacionadas con las áreas de especia- lidad, que pueden germinar en el contexto de la traductología, teniendo como trasfondo una voluntad deliberada de acercar la práctica a la investigación y a la reflexión llamada “teórica” y viceversa. MOTS-CLÉS/ KEYWORDS/PALABRAS CLAVE traduction pragmatique, domaine de spécialité, recherche, théorie, pratique pragmatic translation, specialty domain, research, theory, practice traducción pragmática, campo de especialidad, investigación, teoría, práctica We need to be provoked, challenged, contested […]. (Bassnett 2012 : 22) Rien n’a changé [pour la traduction] dans la mesure où on continue de traduire sans prendre les acquis éventuels de la traductologie. […] Tout a changé pour la traductologie tout simplement parce qu’elle est née. (Nouss, 2012, in Basalamah 2012 : 30) 1. Introduction À l’affirmation provocatrice de Nouss placée en exergue, on peut opposer le témoi- gnage de traductrices et de traducteurs dont la pratique s’inspire de la réflexion traductologique, comme celui de Godard (2001), et qui ont suivi l’appel lancé par Berman dans L’épreuve de l’étranger (1985 : 300). Mais, de fait, combien sont-ils ? L’intimité cognitive de l’acte traductionnel ne permet pas d’en révéler les allégeances. Nouss n’est ni le seul ni le premier à déplorer le fossé entre la théorie et la pra- tique (voir par ex. Bensimon 1987). Évoque-t-il strictement la pratique de la traduc- tion littéraire ou étend-il son constat à l’ensemble de l’activité traduisante et notamment à celle qui se pratique chaque jour dans les cabinets, les services de tra- duction ou les microentreprises (travailleurs autonomes), c’est-à-dire ce que l’on appelle généralement « traduction pragmatique »1 ? Les praticiens ne se sentent géné- ralement pas concernés par la théorie, et les étudiants la trouvent généralement trop abstraite et préfèrent « passer à l’acte » au plus vite. Le fait est que ce qui est nommé théorie en traductologie s’est forgé essentielle- ment à partir de la littérature, tout au moins en Occident : son influence sur la tra- duction pragmatique reste donc pratiquement inexistante, sinon nulle. Pourtant, selon Vande Walle (2007, cité par Scarpa 2010 : 85 ; traduit par Fiola), « en 2006 en Europe, 99 % des textes traduits étaient des textes pragmatiques », et plus particuliè- rement dans les domaines de spécialités (technique, commercial, juridique, médical, administratif et scientifique). Au Canada, et plus précisément au Québec, les lois linguistiques commandent la prédominance de ce type de traduction. la recherche traductologique dans les domaines de spécialité 211 Il existe une recherche traductologique portant sur la « non-littérature », mais elle reste minoritaire (Aixelá 2004). Selon Vande Walle (2007), 1 % des textes traduits sont destinés au grand public : par conséquent, l’accessibilité aux textes par le chercheur est rendue beaucoup plus difficile que pour la littérature, ce qui peut expliquer en partie le manque de recherche. Toutefois, la visibilité, par Internet, de documents autrefois inac- cessibles permet d’envisager de combler partiellement ce vide. En ce qui concerne les travaux qui s’intéressent aux agents, la dissémination de la pratique liée à l’usage des communications électroniques ne rend pas très facile la mise en œuvre d’études de terrain. Par ailleurs, historiquement, la uploads/Science et Technologie/ sylvie-vandaele 1 .pdf

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