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HAL Id: halshs-01910688 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01910688 Submitted on 12 Nov 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Théories sans frontières ? Lucile Dumont To cite this version: Lucile Dumont. Théories sans frontières ? : Les théories littéraires en France et la construction d’un espace transnational, années 1960-années 1970.. Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Editions du Seuil, 2018, 224 (4), pp.46 - 63. ￿10.3917/arss.224.0046￿. ￿halshs-01910688￿ THÉORIES SANS FRONTIÈRES ? Les théories littéraires en France et la construction d’un espace transnational, années 1960-années 1970 Lucile Dumont Le Seuil | « Actes de la recherche en sciences sociales » 2018/4 N° 224 | pages 46 à 63 ISSN 0335-5322 ISBN 9782021401127 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences- sociales-2018-4-page-46.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lucile Dumont, « Théories sans frontières ? Les théories littéraires en France et la construction d’un espace transnational, années 1960-années 1970 », Actes de la recherche en sciences sociales 2018/4 (N° 224), p. 46-63. DOI 10.3917/arss.224.0046 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Le Seuil. © Le Seuil. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 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Modèles scientifiques et production théorique dans les études littéraires en France (1960-1972) », Revue d’histoire des sciences humaines, 31, 2017, p. 17-42. 4. Voir Antoine Compagnon, La Troisième République des lettres, de Flaubert à Proust, Paris, Seuil, 1983. 5. Voir Frédérique Matonti, « La politisation du structuralisme. Une crise dans la théo- rie », Raisons politiques, 18, 2005, p. 49-71 et, « L’anneau de Mœbius. La réception en France des formalistes russes », Actes de la recherche en sciences sociales, 176-177, 2009, p. 52-67. 6. Gérard Genette, Figures III, Paris, Seuil, 1972, p. 10. 7. Voir Christian Topalov (dir.), Laboratoires du nouveau siècle. La nébuleuse réformatrice et ses réseaux en France, 1880-1914, Paris, Éd. de l’EHESS, 1999 et Vincent Kaufmann, La Faute à Mallarmé. L’aventure de la théorie littéraire, Paris, Seuil, 2011. Les méthodes d’analyse de la littérature développées en France dans les années 1960 et 1970 et fortement inspi- rées de la linguistique structurale ont connu un succès rapide, et rapidement international. En témoignent notamment les établissements prestigieux qui les ont adoptées en France et à l’étranger au nom de la « French Theory », ou les critiques et autres canulars dont certains de leurs auteurs ont fait l’objet1. Pourtant, ces méthodes ne rassemblent pas une école, un groupe ni un corpus de méthodes unifiées. Leur hétérogénéité et l’instabilité des labels qui les désignent sont caractéristiques des luttes qui animent les champs littéraire, académique et intellec- tuel2. Régulièrement désignées sous le nom de « théories littéraires » ou « théorie de la littérature », ces méthodes ne sont toutefois pas uniformément revendiquées comme telles. Lorsqu’elles le sont, c’est principalement dans trois directions. La première d’entre elles correspond à la revendication de méthodes scientifiques3, suscep- tibles de rompre avec l’empirisme naïf et les approches dites « externes » et positivistes de la littérature, alors dominantes dans les études littéraires et l’enseignement supérieur : les analyses psychologiques et biographiques, la philologie, l’histoire littéraire4 en particulier. Deuxiè- mement, la revendication du label de « théorie littéraire » dans les années 1960, dans le cadre de la diffusion du structuralisme et alors que le marxisme s’impose dans les sciences humaines, devient un marqueur politique5 qui fait de la théorie l’instrument privilégié de la critique des idéologies en littérature – le petit groupe de la revue Tel Quel en étant l’un des foyers les plus visibles à partir de la fin des années 1960. Troisièmement, l’idée de théorie renvoie, et ce bien au-delà de la période étudiée ici, à la volonté de construire ce que Gérard Genette a défini comme une « théorie générale des formes litté- raires »6, c’est-à-dire un ensemble d’outils analytiques spécifiques à la littérature, qui soient transhistoriques et, dans la mesure du possible, transnationaux. Il ne s’agit ainsi plus de penser la production littéraire à partir de son contexte de production, donc à travers des catégo- ries qui ne lui sont pas spécifiques – historiques, psycho- logiques, géographiques par exemple – mais à partir de l’étude « interne » et « immanente », de ce qui est défini comme le fonctionnement propre à la littérature, sa « littérarité ». L ’usage de la théorie est donc également revendiqué comme un moyen d’affirmer l’autonomie des études littéraires par rapport aux autres disciplines des sciences humaines. Ces trois usages du label de théorie littéraire, non exclusifs, se retrouvent à différentes régions de la « nébuleuse »7 des promoteurs des approches théoriques de la littérature, ensemble diffus et très hétérogène dont l’unité toute relative est peut-être à trouver dans l’oppo- sition au modèle scolaire de l’histoire littéraire attribué à l’héritage universitaire de Gustave Lanson. En effet, Théories sans frontières ? Les théories littéraires en France et la construction d’un espace transnational, années 1960-années 1970 Lucile Dumont Document téléchargé depuis www.cairn.info - Paris Sciences Lettres - - 85.233.220.25 - 01/11/2018 17h44. © Le Seuil Document téléchargé depuis www.cairn.info - Paris Sciences Lettres - - 85.233.220.25 - 01/11/2018 17h44. © Le Seuil 48 8. Voir Gisèle Sapiro et Lucile Dumont, « La diffusion internationale du structuralisme : entre appropriation et rejet », in Jean-Fran- çois Bert et Jérôme Lamy (dir.), Résonances des structuralismes, Paris, Éd. des archives contemporaines, 2016, p. 123-138. 9. Lettre manuscrite de Tzvetan Todorov, datée du 2 septembre 1973, Archives de l’IMEC, SEL 3984.8, dossier « Todorov Fichier analyse ». 10. Cet article est issu d’une thèse de doctorat, provisoirement intitulée « La légi- timation d’une avant-garde ? La circulation internationale et la réception des théories littéraires dans l’enseignement supérieur français (années 1960-1980) ». 11. Howard S. Becker, Les Mondes de l’art, Paris, Flammarion, 1988. 12. Voir Gisèle Sapiro, « Le champ est-il national ? La théorie de la différenciation sociale au prisme de l’histoire globale », Actes de la recherche en sciences sociales, 200, 2013, p. 70-85 et en particulier p. 84. 13. Voir par exemple Antoine Prost et Jean-Richard Cytermann, « Une histoire en chiffres de l’enseignement supérieur en France », Le mouvement social, 233, 2010, p. 31-46 et, Mathieu Hauchecorne, « Essor et disciplinarisation des sciences humaines et sociales », in Christophe Charle et Laurent Jeanpierre (dir.), La Vie intellec- tuelle en France. II. De 1914 à nos jours, Paris, Seuil, 2016, p. 565-589. 14. Voir Clémence Cardon-Quint, Des lettres au français. Une discipline à l’heure de la démocratisation (1945-1981), Rennes, PUR, 2015. 15. Voir Pierre Bourdieu, Homo academicus, Paris, Minuit, 1984, p. 140 sq. sous l’appellation de « théorie littéraire » s’opposent de nombreux sous-groupes, dont les labels indigènes changent de sens dans le temps et l’espace. Ainsi la « nouvelle critique », terme qui désigne en France la première génération de promoteurs d’approches théoriques se revendique bien peu de son pendant anglo-américain de New Criticism, dont les approches formalistes et internalistes sont revendiquées par les « nouveaux critiques » français sur le tard, alors même qu’aux États-Unis les tenants du New Criticism sont pour certains farouchement opposés à leur déclasse- ment symbolique par l’importation de cette « nouvelle critique ». La sémiotique, sur laquelle l’espace trans- national des théories littéraires prend institutionnelle- ment appui, préexiste aussi aux approches uploads/Science et Technologie/ theories-sans-frontieres.pdf

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