1 Le métalangage de la grammaire tchèque (en mettant l’accent sur la syntaxe) A

1 Le métalangage de la grammaire tchèque (en mettant l’accent sur la syntaxe) Alena Formankova, M2 Linguistique Introduction L’état de la terminologie spécialisé, son ampleur et sa fixation reflètent le progrès de la recherche dans un domaine scientifique. Chaque domaine vise à avoir le plus haut niveau d‘exactitude possible, les stades primitifs d’une science sont caractéristiques par une inexactitude des termes et leur instabilité. En général on peut dire que, contrairement aux domaines qui viennent de naître, les domaines scientifiques (ou leurs branches) avec une longue tradition disposent des termes bien définis et de leur structure stable et unifiée. Ceci est clairement manifeste à la linguistique tchèque. Les branches « traditionnelles » de la recherche linguistique comme la phonétique ou la morphologie ont une terminologie plus fixée et unifiée que, par exemple, la sémantique, la syntaxe ou la pragmatique. Notamment la terminologie de la syntaxe a longtemps été dans toutes les langues slaves un champ grammatical avec la terminologie la moins fixée. « Ce qui distingue un terme spécialisé des dénominations « ordinaires » c’est qu’il est déterminé pour les besoins de communication professionnelle dans un domaine donnée. Sa principale caractéristique devrait donc être la précision sémantique. Idéalement, les termes devrait également satisfaire la condition d’univocité, afin qu’ils ne soient pas dépendants du contexte.» (Hausenblas, 1962) Contrairement à la terminologie française, le métalangage tchèque connaît une dualité importante. D’un côté il y a les termes d’origine tchèque, qui ont évolué parallèlement avec le développement de l’étude du langage. De l’autre côté on constate les termes d’origine grecque ou latine, qui ont été emprunté pour unifier la terminologie sur le plan international. Le problème qui se pose est le suivant : Est-ce que ces termes sont parfaitement synonymes ou est-ce qu’il y a des nuances qu’il faut 2 prendre en compte? Le texte qui suit qui aura comme objectif de répondre à cette question en présentant le vocabulaire de la syntaxe en grammaire tchèque. Nous allons traiter l’étymologie, la définition et l’utilisation des mots afin de pouvoir constater le niveau de liberté dans le choix des termes. La Renaissance nationale tchèque La pensée grammaticale sur la langue tchèque s‘est développée selon les traditions grammaticales latines. Elle a été influencée surtout par la conception et l’organisation des manuels de grammaire. La terminologie grammaticale unifiée (dont la plupart des calques cités dans notre travail) a été crée au début de 19e siècle pendant la Renaissance nationale tchèque grâce à l’enthousiasme des savants tchèques, notamment Josef Jungmann et Josef Dobrovský. Les mérites de Dobrovský sont surtout l’étude systématique des langues slaves - de leur parenté, classification et relation par rapport aux autres langues slaves. Sa Grammaire de la langue tchèque a eu une influence importante à la formation de la langue et de l’état tchèques modernes. (Bečka, 1940) Dobrovský était le premier dans notre pays à non seulement avoir traité la langue comme un système ingénieux et original, qui se conforme à ses propres lois, mais aussi à refuser les opinions sur son origine divine. Au contraire, il a constaté des rapports entre le développement de la langue et le développement de la société qui l’utilise. En ce qui concerne la grammaire, il a été interéssé surtout par la léxicologie et la morphologie. Jungmann, le contemporain de Dobrovský, est considéré comme le tout premier pédagogue de la langue tchèque en Bohème. Il a été très apprécié également pour ses convictions antigermaniques. En effet, il faisait tout ce qui était en son pouvoir afin de protéger la nation contre une germanisation progressive. L’idée très répandue à l’époque de la Renaissance nationale, celle d’une réciprocité slave (« panslavisme ») a chez Jungmann cristallisé jusqu’à une vision d’une littérature slave unifiée, dont le porteur serait dans l’avenir la langue slave panslave unifiée. Ces idées qui paraissent aujourd’hui difficilement réalisables ont eu non seulement des raisons nationales et politiques, mais aussi une raison éducative. Les linguistes de l‘époque ont découvert l‘approche comparative, ils ont cherché les racines et les éléments communs aux protolangues d’origines diverses. Au même titre, les grammairiens 3 tchèques et slovaques se sont mis à chercher les points communs des langues slaves qui auraient ensuite crée une langue panslave. Au début de la Renaissance nationale tchèque, le tchèque ne disposait pas des termes spécialisés dans beaucoup de domaines, et la science du langage n’était pas une exception. Ce fait affligeait Jungmann plus qu’autres manques dans la culture tchèque d’époque. Le travail a été très difficile de point de vue terminologique et stylistique, mais il a abouti chez lui à la création de multiples dictionnaires. Non seulement que Jungmann a crée une terminologie de la théorie littéraire, il a également considérablement enrichi la terminologie grammaticale. La première a été ensuite résumé dans Slovesnost, le premier manuel de la rédaction et de la poétique tchèque, qui date de 1820. Cet ouvrage, ensemble avec un autre livre qui s’appelle Historie literatury české, a contribué à la création des conditions favorables pour un développement des pensées sur la littérature et langue tchèques. (Jedlička, 1948) Les catégories des termes Ce que l’on peut constater à premier abord c’est que les mots tchèques sont utilisés au niveau scolaire jusqu’au lycée, à l’université on emploie presque uniquement les mots d’origine latine/grecque. Il est possible que la terminologie tchèque est plus compréhensible pour les enfants lors de l’apprentissage. Par exemple le mot « tvarosloví », qui signifie « la morphologie », et traduisible littéralement comme « forme-des-mots ». Même les petits enfants connaissent déjà les mots « la forme » et « les mots », donc ils peuvent déduire le sens plus facilement, ou au moins avoir une idée vague de quoi il s’agit. En revanche, le mot « la morphologie » semble totalement opaque. Nous allons développer cette problématique en détail plus tard, afin d’esquisser les inconvenients possibles de cette dualité. Daneš (1962) propose de distinguer les catégories des termes suivantes : a) Des termes scolaires, enseignés couramment aux écoles. Souvent ils sont en relations avec les mots du tchèque courant. Ces termes sont souvent appareillés, ils existent à la fois des termes « locaux » et des termes « internationaux ». En tchèque ce sont par exemple les pairs « podmět – subjekt » (en fr. sujet) ou « podstatné jméno - 4 substantivum » (en fr. substantif). Comme nous avons déjà évoqué, tels pairs posent souvent des problèmes. Daneš (1962) recommande d’utiliser le plus possible les termes internationaux et surtout lutter contre la différentiation des termes pairs, qui a pour résultat un écroulement du système terminologique entier. b) Des termes spécialisés, qui sont enseignés aux universités et qui sont connus surtout aux linguistes ou aux étudiants en langues. Tels termes sont en général plus universels que les termes scolaires, par exemple « morfém » (en fr. morphème), « predikát » (en fr. prédicat) ou « atribut » (en fr. attribut). Malgré la proximité apparente avec, par exemple, les termes français, ces termes doivent être utilisés avec précaution. c) Des termes purement scientifiques, qui ont été agrées sur la base d’un consensus des hommes de sciences, mais en même temps ne font pas l’objet d’enseignement. d) Des termes scientifiques qui sont très fréquents comme « vid » (en fr. aspect) ou « věta » (en fr. phrase) e) Des termes scientifiques utilisés par des écoles (mouvements) différentes. Tels termes risquent d’être à la fin refusés ou oubliés. Une unité terminologique est très importante. f) Des termes scientifiques individuels Les calques Les calques sont le moyen le plus fréquent de la construction des termes grammaticaux en tchèque. Il s’agit des emprunts lexicaux, plus précisément des traductions littérales qui viennent enrichir le lexique de la langue destinataire. Naturellement, le besoin d’avoir un nouveau terme n’est pas autotélique, il survient lorsqu’on commence à parler d’un phénomène qui n’a pas été présent auparavant (ou bien il n’a pas été connu, étudié). Ce besoin est satisfait en prenant simplement le mot de la langue d’origine ou bien en créant le nouveau terme à l’aide des moyens de 5 dénomination propres à la langue. Et lorsqu’on crée ce terme selon le modèle de la langue d’origine, il s’agit d’un calque. (Horecký, 1962) Il paraît que dans la langue d’origine il n’y a qu’une condition pour pouvoir créer un calque et cela est une motivation claire du terme donné. Or, ce n’est pas une condition liée à une même langue, ce qui est visible sur les calques des mots gréco- latins, qui ont été dans la plupart des cas crée artificiellement et n’appartiennent à aucune langue. En tchèque on peut mentionner par exemple la paire « morfologie (fr. morphologie) – tvarosloví ». La langue destinataire doit elle-même remplir plus de conditions afin de pouvoir créer un calque. Surtout, il faut qu’il y ait une capacité formelle. Dans le cas des calques sémantiques, les deux langues devraient disposer de la même structure sémantique de base qui permettrait le même glissement sémantique qui s’est produit dans la langue d’origine lors de la création originale du terme donnée. Ici nous pouvons uploads/Science et Technologie/ vocabulaire-de-la-syntaxe.pdf

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