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ASTRONOMES ET PHYSICIENS Les traducteurs par lesquels la Science arabe était venue à la connaissance de la Chrétienté occidentale avaient, tout d'abord, consacré la plus grande part de leur activité à mettre en latin des traités d'Astronomie qu'inspiraient les doctrines de Ptolémée ; ainsi ces doctrines purent, j)endant quelque temps, se faire admet- tre sans conteste par les Latins. Mais, vers 1230, avec les écrits physiques d'Aristote, Michel Scot répandit la connaissance des commentaires d'Averroès et de la Théorie des planètes d'Al Bitrogi ; l'étude de ces écrits vint sin- gulièrement ébranler la confiance qui, jusqu'alors, avait favorisé le système de Ptolémée. Les principes les plus essentiels de la Physique aristotélicienne exigeaient impérieusement que la substance céleste ne connût pas d'autre mouvement que la rotation uniforme de sphères homocen- triques. Les arguments d'Averroès mettaient en évidence ce qu'il y avait de contradictoire, au gré du Péripatétisme, dans l'Astro- nomie des épicycles et des excentriques. La théorie d'Al Bitrogi se faisait fort de sauver les apparences, aussi bien que les sauvait le système de Ptolémée, sans invoquer ni excentriques ni épicy- cles. Toutes ces influences concourantes portaient les philosophes 4 I. AMHONOMIi; I.ATINK AU MOVK.N AGI-] à rejeter les doctrines de V Alnuiijesle coiiuiie iuc<)in])atibles avec la saine Physique. Et, (l'autre part, les astronomes de profession, ceux (jtii étu- diaient le ciel (Ml visant les (^'toiles à l'aide d'insti'unicnts, et non pas en coninientant les livres d'Aristote, ne pouvaient rien trouver qui les satisfit dans les écrits d'Averroès et d"Al Bitrogi. 11 leur fallait des tljt'ories déterniini'es jusque dans le détail, adaptées à la construction de tables et à la rédaction de canons, qui leurpcr- niissent de prévoir et de réduire leurs observations ; dans les ten- tatives des physiciens, ils ne trouvaient que des ébauches, voire des promesses de théories ; très raisonnablement, ils se refusaient à lâcher la proie (ju'ils tenaient pour l'ombre qu'on leur faisait entrevoir. Entre les exigences de la Pliysique périiiatéticienne et les besoins de l'Astronomie d'observation, les plus grands esprits de la Scolastique latine se trouvaient en balance, ne sachant de quel côté le plus fort poids les devait faire j^encher. Hobert (jrosse- Teste, saint lîonaventurc, saint Thomas d'Aquin nous ont donné divers témoignages de cette indécision; et nous avons vu Roger Bacon demeurer dans cette hésitation, en dépit de profondes médi- tations sur les systèmes astronomiques dont ses divers ouvrages nous retracent les péripéties. En 12G7, cependant, Roger Bacon avait connaissance d'une théorie qui s'était, depuis peu, répandue parmi les Latins, puis- qu'il la nommait ijmaginaùo inodcniornm ; cette imagination, à la(juelle il ne voulait pus reconnaître une valeur décisive, allait enlin déterminer la cliute de la balance qui oscillait depuis si loiigtemjjs ; grâce à elle, le système de Ptolémée allait l'em- porter. C'est qu'en elfet, la Pliysique d'Aristote avait, jusqu'alors, été secondée Y'^v une alliée, dissimulée, mais puissante : l'imagina- tion. IVIéme en l'esprit grec, si merveilleusement apte, ccj)endant, à concevoir les idées abstraites, le besoin s'était rencontré ' de ligurer les mouvements astronomiques par des rotations de corps solides endjoités les uns dans les autres, et que le tourneur pût découper dans le bois ou (hms le métal. Bien moins vigoureuse que l'esprit grec, l'intelligence arabe avait très fortement ressenti '^ ce besoin. Comment l'intelligence des Scolastiques de la Chrétienté latine eût-elle été seule exenqjte de ce désir? I. Voir : l'rciiiiric p.irlic, <li;t|)iln' X, § II ; t. Il, |>|». 81-82. i. Voir : l'iciiiièic partie, cliapiU'e XI, §§ 1 et II ; l. II, pp. ii7-i2(j. L ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES Or, d'une part, le système des sphères homocentriques prêtait imiiiédiateinent à la construction de semblables modèles ; dautre part, leG arg-uments d'Averroès semblaient surtout destinés à prouver que l'Astronomie de VAlmagesle ne se pouvait aucune- mcut tîgurer par de tels agencements d'orbes solides ; c'est par là, il est permis de le penser, que la discussion du Commentateur avait porté des coups redoutables au système de Ptolémée, bien plus qu'eu mettant en évidence la contradiction de ce système avec la Physique d'Aristote. Mais voici qu'en 1257, les chrétiens ont connaissance des méca- nismes qu'en son Résumé cVAstronomie, Ibn al Haitam avait empruntés aux Hypothèses des planètes de Ptolémée. Ces méca- nismes, faciles à dessiner ou à sculpter, figurent, de la manière la plus aisée à saisir, les mouvements que VAimageste attribue aux excentriques et aux épicycles. Il n'en faut pas davantage pour que l'imagination change de camp et qu'elle apporte au système de Ptolémée son très puissant concours. Ce concours ne tarde pas à déterminer le triomphe de l'Astronomie des épicycles et des excentriques. Aussitôt après Roger Bacon, voire de son vivant, ce triomphe est complet dans l'ordre des Frères mineurs ; les écrits de Ber- nard de Verdun, de Richard de Middleton, de Jean de Duns Scot, nous en ont donné l'assurance. Déterminée, peut-être, par l'adhésion des Frères mineurs au système de Ptolémée ou, sim- plement, contemporaine de cette adhésion, la décision des séculiers de l'Université de Paris se porte dans le même sens. Dès les dernières années du xm° siècle et, à plus forte raison, dès le début du xiv^ siècle, cette Université se montre, nous Talions voir, pleinement acquise aux hypothèses des excentriques et des épi- cycles ; si l'on y parle encore des objections d'Averroès contre ces hypothèses ou de la tliéorie qu'Alpétragius leur a voulu substituer, on en parle comme d'un débat passé et définitivement jugé. Mais si l'accord est unanime, à Paris, en faveur du système de Ptolémée, des nuances se marquent entre les pensées qui sont émises au sujet de ce système. Ce n'est pas de la même manière qu'il intéresse tous les maîtres. Parmi ceux-ci, en effet, il en est qui sont surtout 2:)hilosophes ; ce qui les préoccupe au plus haut degré, c'est la nature et la valeur même des hypothèses sur les- quelles repose l'Astronomie de VAimageste ; ils se demandent jusqu'à quel point les mécanismes qui figurent cette Astronomie sont conformes à la réalité ; ils recherchent curieusement de 6 l'astronomie latine au moyen AGE quelle munière on pourrait niodilier, siniplilior ces mécanismes, lien est, d'autre part, parmi les maîtres parisiens, qui sont, avant tout, astronomes ; le perfectionnement des instruments et des méthodes d'observation, la construction des tables et des canons, la discussion du degré d'exactitude auquel s'acc()r(bMit les calculs tabulaires et les résultats observés, tels sont les objets préférés de leurs reclierches. La nature même dos liypotbèses leur importe peu, pourvu qu'elles sauvent correctement les pbénomènes. Nous allons, tout d'abord, écouter les astronomes de l'Univer- sité de Paris, continuateurs presque immédiats de Campanus de Novare. II JEAN DE SICILE S'il nous fallait désigner la qualité qui nous paraît donner à ces astronomes leur caractère le plus saillant, nous nommerions le sens critique. Des Arabes, ils reçoivent les systèmes astronomiques et les tables que ces systèmes ont permis de dresser ; mais ils n'ac- ceptent sans examen ni ces systèmes ni ces tables ; ils soumettent à la discussion les principes sur lesquels reposent ceux-là, au contrôle de l'observation les prévisions qu'on peut déduire de celles-ci ; en un mot, ils ne sont pas disciples servilement dociles do la Science musulmane, mais bien continuateurs originaux et censeurs avisés. Vers la fin du xm'" siècle, les Tables Alphonsines n'avaient pas encore accès, semble-t-il, auprès des astronomes jJarisiens ; les Tables de Totale , dressées par Al Zarkali, étaient celles qu'ils regar- daient comme les plus modernes ; mais elles étaient fort loin de leur soinl)lor irréproclia])los ; ils révoquaient on doute la théorie du mouvement d'accès et de recès de la huitième sphère, sur l<'U]U(dle ces tables étaient fondées ; et l(Mirs observations mettaient en évidence l'inoxactitudo des résultats <(u'om on pouvait déduire. Un manuscrit de la Bibliothèque Nationale conserve ' un écrit intitulé : Expositio Joannis de S icilia super canones Arzachelis farta Parisius aniin Christi i'^90- Cet ouvrage n'est pas simplo- 1. Bil)liollir<]iio Natidiiale, fonds latin, ms. 1107281, fol./|6, ro. à fol. i38, ro. Les mois : non est ^/înis, par lesquels se termine ce texte, nous annoncent qu'il est incomplet. L ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES 7 ment un exposé des principes sur lesquels repose la construction des Tables de Tolède ; c'est aussi une critique de ces principes ; Jean de Sicile n'hésite pas à regarder l'hypothèse de l'accès et du recès, soutenue uploads/Science et Technologie/le-systeme-du-monde-histoire-des-doctrines-cosmologiques-de-platon-a-copernic-tome-4.pdf

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