Les professionnels et le processus de deuil Mémoire de fin d’études pour l’obte
Les professionnels et le processus de deuil Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme HES d’éducatrice sociale Dans quelle mesure un processus de deuil influence-t-il les professionnels ? Cavalieri Stefania HEVs2 haute école santé social - valais · septembre 2007 © Design/Copyright: Herbert Gutsch brought to you by CORE View metadata, citation and similar papers at core.ac.uk provided by RERO DOC Digital Library 1 Les opinons émises dans ce travail n’engagent que leur auteur 2 Table des matières 1. Thématique 3 1.1 Pourquoi cette recherche? 3 1.2 Présentation de l’institution 4 1.2.1 Historique 4 1.2.2 Actuellement 4 1.3 Observations effectuées suite au décès d’un résidant 6 1.4 Présentation du projet de recherche 7 2. Questions de départ 8 3. Problématique 10 3.1 Mort comme fait social ou privé ? 10 3.2 Le deuil 13 3.2.1 Généralités 13 3.2.2 Processus de deuil 16 3.2.2.1 Théorie de Hanus 16 3.3 Rites 19 3.3.1 Peut-on parler de rites dans ce cas ? 19 3.4 Un suicide dans une communauté de personnes vivant avec un handicap 19 4. Objectifs 21 5. Hypothèses 21 6. Terrain 21 7. Techniques utilisées 22 8. Aspects éthiques 24 9. Résultats de la recherche 24 9.1 Contexte un peu particulier pour les entretiens 24 9.2 Analyse des entretiens effectués avec les professionnels 25 9.2.1 Le sucide 27 9.2.2 Le processus de deuil 30 9.2.3 La collaboration 39 9.2.4 La nature du deuil 42 10. Discussion 48 11. Conclusion 50 12. Bibliographie 52 13. Annexes 55 13.1 Grille d’entretien 56 13.2 Lettre envoyée au directeur afin d’obtenir son aval pour ce travail de recherche 58 13.3 Lettre informative à l’attention des professionnels interviewés 59 13.4 Fiche de consentement éclairé 60 13.5 Lettre à Jeanne 61 3 1. Thématique 1.1 Pourquoi cette recherche ? Lors ma première période de formation pratique, un résidant du foyer où je travaillais a décidé de se donner la mort. Cet événement m’a suscité beaucoup de sentiments. J’étais tout d’abord incrédule, puis, quand j’ai réalisé ce qui c’était passé, j’ai pleuré. J’ai ressenti un besoin étrange, je suis allée sur le lieu où ce résidant avait décidé de partir. J’y ai beaucoup pensé et je dois avouer que mon journal de bord m’a été très utile afin d’exprimer mes émotions. Le directeur de l’institution a décidé de nous aider à faire le deuil et a permis à ceux qui en ressentaient le besoin, de s’exprimer lors d’un temps de parole. Ceci a été possible pour les résidants et les collaborateurs à deux moments différents. J’ai participé à la réunion des collaborateurs et j’ai été très marquée par ces collègues qui exprimaient en pleurant leur culpabilité de ne pas avoir «évité ça !» Parmi eux se retrouvaient des aides-soignantes ainsi que des intendants. Après avoir partagé ce moment douloureux avec cette communauté, j’ai ressenti le besoin de quitter le niveau émotionnel afin de mener une réflexion globale sur ce qui est advenu. Le moment de parole dont j’ai parlé ci-dessus est le résultat d’un travail de mémoire fait par une aide-soignante au sein de la formation ARPIH (Centre romand de formation sociale). Cette personne «très croyante» n’acceptait pas que suite à la mort rien ne soit fait. Elle avait l’impression que la mort était banalisée ou cachée… Forte de ces observations, elle décida de réaliser un travail afin de vérifier si son sentiment était partagé par ses collègues. Ceci se révéla être le cas. Elle se lança donc dans cette expérience, aidée par la direction. Elle organisa un « coin de réflexion », lieu où les personnes peuvent se recueillir. Pour les croyants, elle organisa des messes suite aux décès de résidants. Elle instaura aussi le fait d’allumer une bougie et de mettre une photo pendant quelques jours afin d’accompagner le défunt. Elle insista également beaucoup pour obtenir des temps de parole pour les professionnels et les résidants. Grâce à ces changements, la direction proposa également des cours sur le deuil. 4 1.2 Présentation de l’institution 1.2.1 Historique Cette institution est une association fondée par un homme, lui-même atteint de paralysie spastique. Lorsque l’idée lui vint à l’esprit, il était directeur de l’Association Suisse des Paralysés (ASPR). L’association vit le jour en 1970. Voici quelques repères dans le temps… En 1976, l’association achète trois appartements. Ces appartements étaient peu équipés et adaptés mais accueillaient une dizaine de résidants. Les critères d’admission étaient un handicap physique prédominant avec un intellect normal. En 1980, le premier foyer, pouvant accueillir douze résidants, ouvre ses portes. En 1982, l’association achète un appartement en montagne dans le but que ce-dernier puisse être loué par les membres durant les vacances. En 1984, l’association décide de construire un foyer plus spacieux et adapté aux besoins des personnes souffrant de handicap physique. C’est ainsi que le deuxième site ouvre ses portes en septembre 1988. 1.2.2 Actuellement a) Présentation du deuxième site Le foyer accueille des hommes et femmes d’âge compris entre 18 ans et l’âge officiel de la retraite, de toutes confessions, de langue française, prioritairement domiciliés en Valais, répondant aux critères d’admission. Les personnes accueillies sont atteintes de diverses pathologies telles : · Myopathie · TCC (traumatisme crânio-cérébral) · Sclérose en plaque · IMC (infirme moteur cérébral) · AVC(accident vasculaire cérébral) Actuellement, cette institution est habitée par vingt résidants. La structure de cet établissement se compose de quatre secteurs : les soins, l’accompagnement, l’intendance et l’atelier. Ceci représente quatre éducateurs spécialisés, deux maîtres socio-professionnels, un administrateur, deux infirmières, dix-neuf aides-soignantes et dix personnes oeuvrant à la cuisine, à la lingerie ainsi qu’à la conciergerie. 5 L’équipe des soins : Le foyer n’est pas médicalisé. Ceci signifie que chaque résidant a son médecin privé ainsi que les thérapeutes qu’il choisit. L’équipe soignante composée de deux infirmières et dix-neuf aide-soignantes, assure le suivi des résidants dans trois dimensions : · Biologique : Soins de base, hygiène, maintien, prévention et adaptation des soins. · Psychologique : Accompagnement du résidant selon son état, écoute des attentes et inquiétudes, respect de la personne et de ses valeurs. · Sociale : Intégration dans le processus de soins, de la famille, des proches ou autres intervenants directs de cet environnement. L’accompagnement : Le but des éducateurs est de permettre aux résidants d’avoir une condition d’être humain reconnu et donc de jouir pleinement de la vie sociale par des relations individualisées ou de groupe (entretiens, dialogues, groupes de discussion et de réflexion). Les loisirs proposés tiennent comptent des désirs des résidants c’est pourquoi le choix se fait en commun le premier lundi du mois. Les activités proposées sont multiples, théâtres, cinéma, sport et vacances. Un accompagnement personnalisé est réalisé par les référents de chaque résidant. Un accompagnement spirituel est également prévu pour les croyants, une messe est célébrée chaque semaine. D’autres activités spirituelles sont également proposées. L’équipe de l’atelier Cet atelier recouvre deux missions, donner la possibilité aux résidants d’être valorisés par un travail réalisé et le maintien dans la réalité par une occupation (horaires, devoir se lever…). Par ce biais, on offre aux personnes des espaces et des postes de travail reproduisant les schémas du monde professionnel. Les activités proposées sont artisanales et administratives. Les relations sociales sont également favorisées par un espace boutique présent au sein de l’atelier. L’équipe de l’intendance Cette équipe inclus l’équipe de la cuisine, les femmes de ménage, le concierge et son acolyte et la lingère. Je tiens à les citer ici car ils font partie intégrante du foyer et sans eux il ne serait possible d’accueillir dignement les résidants. 6 Les référents Chaque résidant a deux personnes de référence qui s’occupent plus spécifiquement de lui. Ce binôme est toujours composé d’un éducateur de l’accompagnement et d’un professionnel du secteur soin afin d’avoir un encadrement plus adéquat. b) Les buts de l’association · Permettre aux personnes ayant un handicap physique de vivre dans des conditions adéquates par la mise à disposition de logements adaptés, construits par elle ou loués. · Promouvoir pour les résidants, une bonne qualité de vie sur le plan social et occupationnel ceci par une organisation, une animation, un accompagnement et un encadrement appropriés. · Promouvoir tant que possible la cause des personnes souffrant de handicap physique par diverses actions. c) Sa mission · Offrir un lieu de vie agréable · Développer l’autonomie et le maintien des acquis · Répondre de manière adéquate aux besoins fondamentaux d) Les valeurs institutionnelles · Reconnaître le résidant comme un partenaire ayant droit au respect et à la dignité. · Respecter son autonomie et sa liberté personnelle dans les limites possibles inhérentes à la vie en commun. · Respecter la liberté de pensée, de confession et les droits civiques de chacun. · Favoriser des conditions d’existence se rapprochant de celles de tout un chacun. · Offrir des occupations et des activités adaptées à chaque résidant. · Favoriser une approche qui prenne en compte le résidant dans son milieu de vie, mais également avec ses proches et les divers intervenants. · Baser l’action sur les notions de valorisation des rôles sociaux, d’intégration, de compétences sociales et d’accompagnement uploads/Sante/ 20641648-deuil.pdf
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- Publié le Jul 31, 2021
- Catégorie Health / Santé
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