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Numéro actuel Archives Plateforme médicale RMS Contacts + info Outils Réagir à cet article Ajouter à ma bibliographie Alertes sur cet auteur Alertes sur ce thème Alertes sur citation S’ABONNER AIDE? PUBLICITÉ & ANNONCES Visiteur MES SERVICES CONNEXION Rechercher un article, un auteur Recherche avancée Recherche antérieure à 2008 N° 218 Articles thématiques : médecine ambulatoire Retour au sommaire Abstract Vanessa Latini Keller, Noëlle Junod Perron, Jean-Daniel Graf, Catherine Stoermann Chopard Analyse d’urines : l’ABC du praticien Rev Med Suisse 2009;5:1870-1875 Résumé La bandelette urinaire (BU) est un outil de travail précieux en médecine de premier recours s’il est utilisé dans un contexte précis (plaintes urinaires, suivi de maladies systémiques ou femme enceinte) et non comme un outil de dépistage à large échelle. Le respect des conditions de prélèvement et une interprétation correcte des résultats de la BU permettent de diminuer le recours au sédiment urinaire ou à la culture d’urine. La présence de leucocyturie et de nitrites signe une bactériurie et ne requiert en général pas d’examens supplémentaires. En cas d’hématurie et/ou de protéinurie persistantes, des investigations supplémentaires sont indiquées (examen au microscope et récolte de 24 heures). La présence de cristaux au sédiment n’indique pas forcément une pathologie et témoigne uniquement de la précipitation de la substance éliminée. Introduction Les plaintes urinaires font partie des motifs de consultations les plus fréquents en médecine de premier recours et les analyses d’urines sont des examens largement utilisés dans la pratique quotidienne. Néanmoins, malgré le faible coût de la bandelette urinaire (BU) (CHF 4.-) et sa facilité de réalisation, son utilisation dans un dépistage de masse dans une population saine n’est pas recommandée car le rapport coût-efficacité d’une telle stratégie est mauvais.1-4 Cet article passe en revue les différents résultats obtenus lors de l’examen de la BU et du sédiment urinaire, et leur interprétation à travers quelques situations cliniques. Modalités pratiques La bandelette urinaire (BU) est une tige de plastique sur laquelle sont placés des réactifs qui réagissent aux différents composants présents dans l’urine. Le prélèvement d’urine à mi-jet après une toilette génitale à l’eau – afin d’éviter une contamination par les sécrétions vaginales – est la méthode traditionnellement utilisée. L’échantillon collecté doit être analysé rapidement – au maximum deux heures après le prélèvement -, car les composants de l’urine sont rapidement altérés ; sinon, il faut conserver l’échantillon au frais, au risque de provoquer la formation de cristaux. L’examen débute par l’appréciation à l’œil nu de la couleur et de la clarté de l’urine et l’analyse semi- quantitative de la BU. Indications Des études ont démontré que 80% des cultures d’urines envoyées au laboratoire revenaient négatives.5 De ce fait, l’indication doit être claire : on réalise une BU lorsque le patient présente des plaintes urinaires, ou lors du suivi d’une maladie systémique (par exemple dépistage précoce d’une atteinte rénale chez un patient diabétique ou hypertendu), la seule exception étant l’examen de routine chez la femme enceinte. Cas n°1 Une patiente de 26 ans, en bonne santé habituelle, consulte en urgence pour des douleurs sus- pubiennes et une pollakiurie sans notion de dysurie ni d’hématurie, ni d’état fébrile, ni de douleurs des flancs. La BU ne montre pas de leucocyturie, mais des nitrites positifs. S’agit-il d’une infection urinaire ? Leucocytes Le test met en évidence l’activité des estérases granulocytaires présente dans les leucocytes intacts ou lysés, qui produisent une coloration bleue après 60-120 secondes. Une leucocyturie signale une inflammation et n’est pas spécifique pour une infection urinaire (IU). En effet, on retrouvera des globules blancs (GB) dans l’urine lors d’une IU ou une pyélonéphrite, mais également lorsque le patient présente une leucocyturie stérile dans un contexte de tuberculose, d’infection génitale (gonocoque, Chlamydia), de néphrite interstitielle ou d’antibiothérapie. La présence de leucocytes seuls sur la BU a une sensibilité de 62-82% et une spécificité de 82-90% pour détecter une infection urinaire (IU).6 L’absence de leucocytes sur la bandelette a une valeur prédictive négative de 97-99%.7 Page 1 sur 5 Analyse d'urines : l'ABC du praticien - Revue médicale suisse 31/10/2014 http://rms.medhyg.ch/numero-218-page-1870.htm Diagnostic et traitement de la carence en fer sans anémie. Jörg Fehr et al. Les adolescents, internet et les nouvelles technologies: un nouveau pays des merveilles ? P.-A. Michaud, R. Bélanger Analyse d'urines: l'ABC du praticien Vanessa Latini Keller et al. Quand faut-il opérer une rupture de la coiffe des rotateurs ? A. Djahangiri, A. Farron Réactions cutanées allergiques et toxiques aux plantes. Eleonora Gambillara et al. Nitrites Il n’y a pas de nitrites dans l’urine, sauf lorsque des bactéries qui possèdent une nitrate réductase (par exemple E. coli) transforment les nitrates alimentaires en nitrites. Les bactéries mettant quatre heures pour effectuer la transformation, il faut réaliser le prélèvement sur la première urine du matin – qui a séjourné plus de quatre heures dans la vessie –, pour obtenir un résultat fiable. Ce test a une spécificité de 96,5-97,5% pour une bactériurie alors que sa sensibilité reste mauvaise (48%).7,8 En présence de leucocytes et de nitrites positifs, la spécificité du test s’élève à 98-99,5%, alors que la sensibilité reste faible.7 La clinique de la patiente et la présence de nitrites suggèrent une IU même en l’absence de leucocytes. Un traitement antibiotique peut être débuté sans réaliser une culture d’urine. Il est par contre indispensable de rechercher le germe responsable en présence d’une IU potentiellement compliquée, en cas de pyélite ou d’échec de traitement.9 pH Le test met en évidence les ions hydrogènes présents dans l’urine. Le pH urinaire varie normalement entre 4,5 et 8, avec une tendance à être plutôt acide aux alentours de 5,5-6,5 en raison de l’activité métabolique physiologique de l’organisme. Le pH urinaire est influencé par notre alimentation : les canneberges acidifient l’urine, alors que les agrumes la rendent alcaline.10 Les principales pathologies capables de modifier le pH urinaire sont énumérées dans le tableau 1. Cas n°2 Un patient de 66 ans connu pour une hypertension artérielle, traitée par IEC et diurétiques et une gonarthrose présente depuis plusieurs mois une fatigue accrue et des douleurs osseuses. Le bilan sanguin et urinaire montre une anémie normocytaire normochrome à 100 mg/dl, un taux de filtration glomérulaire à 53 ml/min et des traces de protéines sur la BU. Le spot urinaire évoque une protéinurie à 2 g/l. Quel diagnostic ce tableau évoque-t-il ? Quel examen urinaire supplémentaire pouvonsnous envisager ? Protéines Une protéinurie est l’élimination dans l’urine de plus de 150 mg/j de protéines. Le réactif sur la bandelette est particulièrement sensible à l’albumine mais réagit de manière très variable avec d’autres protéines. La corrélation entre la coloration lue sur la BU et la concentration urinaire de protéines est la suivante : +=0,3 g/l, ++=1 g/l, +++=5 g/l. Il existe également des BU pour la détection de la microalbuminurie qui est un marqueur précoce d’une microangiopathie. Ces BU ont une valeur prédictive négative (VPN) de plus de 90% et sont surtout utiles pour exclure une atteinte rénale ; par contre, il convient de confirmer tout résultat positif par une analyse de laboratoire. 11,12 Pour cette raison, ces BU sont peu utilisées dans la pratique et on leur préfère le dosage pondéral de la microalbuminurie. Lors d’une pathologie glomérulaire, l’albumine s’élève dans l’urine, alors qu’en cas d’une pathologie tubulaire (par exemple syndrome de Fanconi), les protéines de bas poids moléculaire, normalement réabsorbées, sont augmentées. 1 Une protéinurie dite de surcharge est retrouvée lorsque des protéines de bas poids moléculaire sont présentes en grande quantité dans le plasma et dépassent la capacité de réabsorption des tubules. Dans ce cas, il n’y a pas de pathologie rénale et l’exemple le plus typique est la protéinurie de Bence-Jones retrouvée chez les patients atteints de myélome multiple. L’électrophorèse des protéines est un examen qualitatif qui permettra de faire la distinction sur l’origine des protéines excrétées. Toute protéinurie persistante dépistée lors d’un examen par bandelette urinaire doit être confirmée par un dosage de la protéinurie des 24 heures. L’électrophorèse des protéines plasmatiques et urinaires montre un pic d’immunoglobulines monoclonales de type Bence-Jones : le diagnostic de myélome multiple est posé. Glucose Le glucose est normalement filtré par le glomérule et réabsorbé en totalité dans le tubule proximal. Une glucosurie apparaît lorsque le taux de glucose filtré dépasse la capacité de réabsorption du tubule (en général 10-11 mmol/l).13 La détection repose sur la réaction glucose oxydase/peroxydase qui est spécifique au glucose. Dans la littérature, il est souvent fait mention de faux positif se produisant avec de fortes concentrations de vitamine C (par exemple lors d’apports exogènes p.o.). Cependant, le Combur test, fréquemment utilisé au cabinet, ne présente pas de faux positif en cas de fortes concentrations d’acide ascorbique. Corps cétoniques Agrandir le tableau 1 Facteurs modifiant le pH urinaire IRC : insuffisance rénale chronique ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive. Page 2 sur 5 Analyse d'urines : l'ABC du praticien - Revue médicale suisse 31/10/2014 http://rms.medhyg.ch/numero-218-page-1870.htm Les corps cétoniques sont les produits du métabolisme des lipides et sont normalement absents de l’urine. La cétonurie est fréquemment associée à un diabète mal contrôlé, à une période de jeûne ou uploads/Sante/ bandelettes.pdf

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  • Publié le Aoû 13, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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