Introduction Depuis une quarantaine d’années, l'Historiographie de la science e

Introduction Depuis une quarantaine d’années, l'Historiographie de la science en Espagne, a défendu la thèse de l'existence d'un mouvement novateur dans le contexte des sciences biologiques et médicales, dirigé par un groupe de médecins consacrés, de préférence, à défendre l'introduction des doctrines modernes dans la Péninsule et leur adéquation aux curriculums universitaires, semblables à ce qu’on observait dans le reste de l'Europe. Cette même historiographie a établi comme modèle d'étude les oeuvres publiées dans les vingt dernières années du 17ème siècle, à partir desquelles, on a défini trois catégories de médecins. 1.- Les galénistes, refusant toute innovation. 2.- Les galénistes modérés, connaisseurs des nouveautés, qu’ils inséraient dans leurs postulats comme simples détails de corrections. 3.- Les novateurs, défenseurs de la science moderne, promoteurs de la rénovation et responsables de la prise de conscience sur le retard de la science espagnole. Il y a autre une quatrième catégorie, connue comme sub-culture extrascientifique académique, composée par les alchimistes, les charlatans et faux chimistes. Notre intention, avec ce travail, est de focaliser la situation dans une autre perspective différente et d'élaborer une nouvelle hypothèse en vertu des résultats obtenus. Premièrement, nous considérons qu'il n'a pas été nécessaire d'introduire la chimie moderne thérapeutique en Espagne, car, en réalité, elle paraissait circuler normalement parmi les secteurs sanitaires impliqués. Deuxièmement, il devient nécessaire de définir quel collectif fait l'objet de notre étude. Tout paraît indiquer que les questions sur la tradition ou la modernité observées dans les chauds débats á la fin du 17ème siècle étaient limitées à un groupe très concret de personnages, placés dans des villes spécifiques, loin de la grande masse de médecins, de chirurgiens ou de pharmaciens qui travaillaient sa profession en marge de ces questions. En troisième lieu, tout paraît démontrer qu'il n'y a pas une classification aussi précise que celle effectuée par l'historiographie traditionnelle. Si nous amplifions l'objectif, nous observons seulement deux positions : ceux qui critiquent les nouveautés et ceux qui les défendent. Si nous observons avec plus de détail, nous pourrions établir multitude de positionnements, car aucune personne ne défend, à 100%, les mêmes idées qu'un autre, même s'ils se trouvent du même côté. En quatrième lieu, et conséquence directe de tout ce qu’on vient de dire, on observe l'absence de conscience de groupe chez novateurs. Tout moins, dans les états initiaux du processus. Cette conscience de groupe pourrait apparaître dans la première décennie du 18ème siècle, quand les principaux impliqués dans les polémiques de la fin de 17ème siècle sont disparus du panorama littéraire. C’est en ce moment que l'environnement de la Royale Société de Médecine de Séville sera érigé comme étendard du mouvement de rénovation, protégée par 1 position du privilège qui découle d’être bien protégés par la couronne, apparaissant ainsi une plus grande conscience de groupe. > Comme base d'étude nous avons pris les polémiques qui ont confronté les deux côtés : partisans et détracteurs, dans les vingt dernières années du 17ème siècle et début du 18ème siècle, toutes elles sur la basse de l’instrumentalisation de l’art spagirique, de l’alchimie et de la médecine chimique. On observe une claire radicalisation de positions : ni l'absence totale de connaissance de la science moderne en Espagne, telle que les ils défendent ce qui est novateurs, ni, non plus, le peu de formation et l’absence de préparation des novateurs, comme défendent leurs détracteurs traditionalistes. Chaque polémique paraît avoir un objectif défini et, tout au moins, qui début dans avec les autres. Toutes apparaissent dans deux points principaux de la géographie espagnole : Madrid et Séville. En général, elles tendent vers une recherche de protagonisme entre les rénovateurs et une crainte de voir chanceler leurs positions de privilège parmi les traditionalistes. Mais il ne s'agit pas seulement d'une lutte entre tradition et modernité, centrée sur l'aspect intellectuel, mais entourée des facteurs sociaux, politiques et personnels. La connaissance pleine de la situation passe par l'analyse en profondeur des principales polémiques qui ont fait face à des traditionalistes et renovateurs : l'appel polémique sur l'Eau de Vie de Luis Alderete y Soto, qui marque le point de sortie de tous les autres, l'emploi du quinquina, les nouveaux médicaments chimiques et la dénonciation du retard de la science espagnole, entamée par le médecin de Valence Juan de Cabriada ; ce qui est arcanes curatifs et la tentative de création d’une Académie Spagirique Madrilene de fray Buenaventura Angeleres ; les médecins sévillans revalidés, la création de la Royale Société de Médecine de Séville et l'appel polémique de l’antimoine, déjà plongée en plein 18ème siècle. Tout signale que les polémiques autour de l'utilisation ou non de médicaments chimiques sont, ni plus ni moins, que diverses façons de monopoliser l'intérêt pour atteindre une certaine quote-part de pouvoir. Ainsi, les polémiques d'Alderete et d’Angeleres sont motivées par le discrédit de la médecine officielle et la recherche de remèdes dans d'autres domaines ; la polémique de Cabriada est une confrontation avec les galenistes fermés à l'acceptation d'une nouvelle façon de traiter l’infirmité ; la polémique des médecins revalidés sévillans commence par une injustice de la médecine académique, qui récompensait la formation universitaire face à la pratique quotidienne ; la polémique de l'antimoine est, de toute évidence, une lutte pour la consolidation, devant le nouveau roi français d'un secteur de la médecine courtoise, dirigée par Diego Mateo Zapata, médecin personnel de celui qui est le principal <valedor> Felipe V, le cardinal Portocarrero. 2 1. L'Eau de Vie de Luis Alderete y Soto. Le point de départ des polémiques sur les médicaments chimiques en Espagne vers la fin du 17ème siècle commence avec l'apparition de l'Eau de Vie, supposé être un médicament élaboré par le Regidor Perpétuel de la ville de Málaga, Luis Alderete y Soto. Les premières nouvelles sur l'application de l'Eau de la Vie datent de 1673, selon la déclaration de son auteur. Ce sera à partir de son établissement à Madrid, en 1678, après avoir été nommé Avocat Majeur dans les Conseils Royales avec la mission de suivre et défendre les procès que la ville de Málaga en la Cour, que commencera la véritable diffusion de l'Eau de la Vie. Sa renommée et prestige ont été étendus par toute Espagne, la même manière que d'autres panacées, jusqu’à ce que le 5 décembre de 1681 les Tribunaux Royaux du Protomedicato interdit la Médecine Universelle ou l'Eau de Vie de cadeau Luis, en même temps qu’il l’obligeait, sous menace, a lui révéler les ingrédients et la manière de la faire devant les membres du tribunal. Alderete cherche protection auprès du roi Charles II, au moyen d'une série de mémoriaux, en même temps qu'il préparait une réponse en toute règle contre la déclaration du Protomedicato. Il est allé même jusqu’à défier les médecins madrilènes a une session curative dans des divers hôpitaux de ville, défi à auquel ils n'ont pas répondu en disant qu'Alderete guérissait traitait en accord avec le diable, accusation qu'Alderete rejeta. > À partir de ce moment les documents qui apparaissent à faveur ou en contre Luis d'Alderete et son Eau de la Vie sont nombreux. Les principales attaques viennent des médecins habiles de la philosophie chimique tels que Juan Guerrero, Andrés Gámez et Justo Delgado de Vera, à quoi il faut ajouter les attaques furibondes de personnages appartenant au secteur traditionaliste le plus orthodoxe, entre lesquelles le docteur Andrés Dávila y Heredia>. Comme défenseurs de Luis Alderete y Soto il faut souligner ressortent Luis Amigo y Beltrán et frère Andrés de Villacastín. En réalité, qu’est-ce que c’était l'Eau de la Vie ? Nous ne connaissons pas la composition précise, parce que Luis Alderete y Soto ne l’a jamais dévoilée, même s’il avait critique le mystère et l'obscurité qui entourait les documents d'autres auteurs qui ont connu ce secret avant lui. Tout paraît indiquer qu'il s'agissait d'une version renouvelée de l'élixir vitae ou la quintessence des alchimistes médiévaux, comme il en ressort des descriptions de son obtention faites par Alderete. En outre, Alderete n’a jamais réclame comme sienne l'invention de ce médicament>. Si nous croyons Félix Palacios, l'Eau de la Vie n'était autre chose que le Spiritus Manna. En dépit du Protomedicato, l'Eau de la Vie continua a registrer toute sorte de succès thérapeutiques. Même le roy lui-même Charles II s'intéressa à son élaboration. Par ordre du roi, frère Andrés de Villacastín rencontra Alderete. Villacastín était un pharmacien renommé et médecin, formé dans le monastère de San Lorenzo de l'Escorial, avec bulle papale pour exercer la médecine et autorisé par le Protomedicato. Expert en chimie, il écrivit une des plus ardentes 3 défenses d'Alderete et son Eau de la Vie. D’après lui, a son origine dans la jalousie attisée parmi les médecins, qui voyaient leurs en danger si le remède d'Alderete guérissait traitait toutes les maladies. Dans la polémique sur l'Eau de la Vie nous commençons déjà à observer quelques caractéristiques communes dans autres polémiques postérieures. Entre elles, on souligne l'emploi de la religion comme arme renvoyée contre les novateurs, les grandes connaissances des alchimistes observé chez les traditionalistes intransigeantes ou le rôle que les pharmaciens uploads/Sante/ chimie-et-medecine-en-espagne-a-la-fin-du-17eme-siecle.pdf

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  • Publié le Nov 04, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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