Comment prendre soin des enfants hyperactifs dans l'enseignement scolaire. Prof

Comment prendre soin des enfants hyperactifs dans l'enseignement scolaire. Prof. Estevan R. Fernandes Introduction Que signifie "s'occuper" de l'enfant hyperactif à l'école ? La vocation de l'enseignant est d'instruire, mais aussi d'accompagner chaque élève dans son développement individuel et social. Il a une fonction éducative. Il doit s'occuper des enfants, notamment en raison de leur jeune âge, pendant la période scolaire. La "bienveillance" s'exprime ici par l'idée de "préoccupation, d'inquiétude et de relation avec un autre qui est fragile", selon l'article de Francine Saillant dans le dictionnaire du corps. Il arrive qu'un élève présente un trouble du comportement, une pathologie. Dans ces cas, les soins qu'ils exigent vont au-delà du simple besoin d'attention. Dans ce cas, la "prise en charge" consiste à fournir une assistance médicale à l'enfant présentant une pathologie afin qu'il puisse supporter sa souffrance. Le cas de l'élève hyperactif illustre le changement de sens qui peut se produire entre les soins compris comme une préoccupation pour l'être vulnérable et les soins compris comme des soins médicaux, car il est révélateur d'une nouvelle approche de la gestion des troubles du comportement chez les enfants en milieu scolaire. Les élèves indisciplinés, agités, qui n'écoutent pas les instructions et sont impulsifs, qui ne peuvent pas s'intégrer dans le moule de l'éducation nationale, sont souvent diagnostiqués comme hyperactifs. Ils souffrent de ce que l'on appelle scientifiquement le TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec Abonnez-vous à DeepL Pro pour éditer ce document. Visitez www.DeepL.com/Pro pour en savoir plus. ou sans hyperactivité). Savoir distinguer les élèves qui ont un problème disciplinaire de ceux qui ont un trouble du comportement répertorié par les autorités médicales fait l'objet d'un travail commun entre enseignants et psychiatres. Mais comment le diagnostic de l'hyperactivité est-il établi à l'école et quel traitement médical peut être mis en œuvre en classe ? Les médecins seront-ils associés au travail des enseignants ? Les enseignants acquerront-ils des compétences thérapeutiques ? Qui prendra en charge cette gestion médicale en milieu scolaire ? La rencontre entre l'institution éducative et l'institution médicale, en accumulant l'attention portée à l'enfant, peut être très fructueuse, mais elle soulève plusieurs questions. D'un point de vue théorique, comment distinguer le normal du pathologique, c'est-à-dire l'agitation de l'enfant rebelle et exaspérant, de l'hyperactivité de l'enfant malade ? D'un point de vue pratique, comment pouvons-nous travailler ensemble pour prendre soin de l'enfant, en préservant les fonctions de chacun et en continuant à respecter le secret médical ? D'un point de vue social, si les cas d'enfants diagnostiqués comme hyperactifs sont en augmentation, n'est-ce pas aussi le reflet de ce que certains, comme Gori et Del Volgo (2009), appellent une "médicalisation de l'existence" ? 1. L'hyperactivité, un concept très large. 1. 1 La direction actuelle Entre un enfant qui préfère parler et s'amuser en classe plutôt que d'écouter la classe et un enfant qui, malgré l'autorité du professeur, ne se retient pas parce qu'il est atteint de TDAH, il faut trouver des critères pour distinguer l'indiscipline de la pathologie. L'hyperactivité est un mot qui peut être utilisé dans son usage courant comme un "fourre-tout" pour décrire l'attitude de l'enfant qui reste très agité face à l'opposition des adultes. Cependant, l'hyperactivité correspond à une pathologie répertoriée selon différentes classifications médicales. Lorsque les enseignants ou les parents utilisent ce terme en l'absence de diagnostic, c'est pour exprimer l'exaspération d'une agitation excessive qui ne peut être contrôlée. 1.2 La portée scientifique Pour le bon sens, un enfant hyperactif serait dérangeant parce qu'il est trop agité ou indiscipliné. Cela causerait un inconfort important à la personne qui doit le superviser. En ce sens, l'hyperactivité serait un jugement subjectif. En revanche, pour les spécialistes, les scientifiques, l'hyperactivité est objectivée par différentes classifications, qui mobilisent toutes les notions de "manque d'attention", "agitation" et "impulsivité", mais ne les organisent pas de la même manière. Dans le DSM américain (Diagnostic and Stastistical Manual of Mental Disorders), qui est le plus largement utilisé, l'hyperactivité est appelée ADHD, "attention deficit disorder with or without hyperactivity". Elle peut prendre trois formes : manque d'attention, hyperactivité-impulsivité, ou les trois à la fois. Ainsi, sous le nom d'hyperactivité, on peut se référer à un simple symptôme d'agitation, ou à l'ensemble du syndrome TDAH, qui peut contenir un à trois de ces symptômes. L'hyperactivité est à la fois le syndrome et le symptôme, le tout et la partie, et paradoxalement, comme le souligne Wahl, "il est donc possible de décrire une personne hyperactive non hyperactive" (Wahl, 2012, p.25). Pour la CIM (Classification internationale des maladies), les trois symptômes sont nécessairement présents. Nous parlons ici d'un "trouble de l'activité et de l'attention", qui est inclus dans les "troubles hyperkinétiques". Pour la CFTMEA (Classification française des Troubles Mentaux de l'Enfant et de l'Adolescent), l'"hyperkinésie avec troubles de l'attention" est considérée selon les trois symptômes de l'agitation : manque d'attention et impulsivité, mais avec des nuances selon le niveau de développement de l'enfant et les différentes situations dans lesquelles il s'exerce. Le passage de la CFTMEA à la CIM10, de la DSMIV à la DSMV, puis au bon sens, élargit le champ de l'hyperactivité et donc son taux de diagnostic potentiel. En ce sens, la popularité du DSMV, malgré les controverses dont il fait l'objet, s'explique par le fait qu'il répond mieux à l'exaspération des enseignants ou des parents qui ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs enfants. Le nouveau traité Lebovici sur la psychiatrie des enfants et des adolescents, Diaktine et Soulé (2004), considère l'hyperactivité dans un sens plus ancien comme une "instabilité psychomotrice". Cet ouvrage de référence fait peut-être une synthèse entre le bon sens et le sens médical en ce qu'il tisse un lien entre la reconnaissance d'une situation subjective à l'origine de son identification (le fait que l'enfant n'est plus soutenu), et l'objectivité d'un trouble émanant de l'enfant lui-même. 1. 3 Les limites nosographiques de l'hyperactivité On voit que le diagnostic de l'hyperactivité n'est pas l'identification d'une cause, mais la description d'une série de symptômes, plus ou moins fréquents et plus ou moins intenses selon leur degré d'acceptation et de perception par la famille, la société et surtout l'école. Il n'y a donc pas de diagnostic étiologique. C'est dans ce sens que nous pouvons parler à Golse et Lazaratou des "limites de la nosographie dans le domaine de la pathologie mentale" (Golse et Lazaratou, 2012, p.25). Nous pouvons convenir avec ces auteurs qu'il existe effectivement un "noyau dur, et indéniablement pathologique, de véritables troubles de la régulation des processus de l'attention, mais un noyau dur autour duquel se déploie un halo de situations cliniques beaucoup plus diffuses" (Ibid. ). En d'autres termes, il ne s'agit pas de nier la valeur pathologique de l'hyperactivité, mais de prêter attention au fait que la nomenclature de cette pathologie semble dépasser le trouble lui-même. Notre question sera alors de voir comment ce trouble est géré et comment la nuance est faite précisément entre ce noyau dur véritablement pathologique et ce "halo" de situations où le diagnostic de l'hyperactivité reste plus incertain. 1. 4 L'enfant hyperactif : enfant gêné ou enfant gênant ? L'hyperactivité se traduit par le malaise ressenti par l'enfant qui ne peut pas se concentrer, ainsi que par l'inconfort qu'il provoque dans son environnement social et familial. L'enfant hyperactif, tout en dérangeant son entourage, a honte de son trouble et souffre avec lui dans la vie quotidienne. Ce trouble doit donc se référer à la notion de handicap, qui désigne l'incapacité relative d'une personne à accéder à l'environnement, à le représenter ou à l'appréhender. Curieusement, cette notion est absente des classifications officielles que nous venons de présenter. Mais, paradoxalement, la prise en charge médicale d'un enfant hyperactif à l'école implique nécessairement des mesures pour que l'enfant soit officiellement reconnu comme handicapé. 2. La reconnaissance de l'hyperactivité comme un désavantage 2. 1 La définition du handicap La loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées définit la notion de handicap comme "toute limitation d'activité ou restriction de participation à la société subie par une personne dans son environnement en raison d'un handicap substantiel, durable ou permanent d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychologiques, d'un handicap multiple ou d'un trouble de santé handicapant. ("Médialis", 2009). En définissant le handicap principalement par rapport à un obstacle ou une entrave à l'intégration sociale, nous sommes d'accord avec l'idée de Canguilhem selon laquelle la norme n'est pas seulement biologique, mais résulte des interactions entre les êtres vivants et leur environnement. C'est par décret du 19 décembre 2005 que les MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) ont été créées. Ils apporteront leur soutien aux personnes handicapées et à leurs proches en leur fournissant une série d'aides et de prestations compensatoires. 2.2 Scolarisation des étudiants handicapés. La MDPH, en étroite association avec les parents, décidera de l'orientation de l'enfant ou établira un "Plan de Scolarisation Personnalisé" (PPS) qui permettra à l'enfant de bénéficier d'une aide telle que des fournitures scolaires, certains aménagements, mais surtout la présence d'une personne pour uploads/Sante/ como-cuidar-de-criancas-hiperativas-fr.pdf

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  • Publié le Nov 21, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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