Dépistagedes troublesvisuels chez l ,enfant GUIDE PRATIQUE Société Française de

Dépistagedes troublesvisuels chez l ,enfant GUIDE PRATIQUE Société Française de Pédiatrie Avec le soutien de la Direction Générale de la Santé JUIN 2009 2 GROUPE DE TRAVAIL • Dr Gérard BELEY, pédiatre • Dr Gilles BUISSON, pédiatre • Dr Joseph BURSZTYN, ophtalmologiste • Mme Anne-Christine DUPONT, orthophoniste • Dr Pascal DUREAU, ophtalmologiste • Dr Christophe FOUCAULT, médecin de la CPAM Paris • Dr Danielle KERAMBRUN-MINEO, médecin de l’Éducation Nationale • Mme Isabelle LE CORRE, orthoptiste • Dr Brigitte LEFEUVRE, Direction Générale de la Santé • Dr Catherine PACLOT, Direction Générale de la Santé • Dr Noëlle RIDOUX, médecin de PMI • Dr Geneviève RUAULT, coordination • Dr Jeanne-Marie URCUN, Direction Générale de l’Enseignement Scolaire • Dr Arnaud WILMET, médecin généraliste GUIDE PRATIQUE SOMMAIRE > Définitions.................................................................................................................................................................5 > Le rôle du médecin ...........................................................................................................................................7 > Fiches pratiques 1. Connaître..........................................................................................................................................................9 2. Dépister .........................................................................................................................................................10 - Facteurs de risque .................................................................................................................................10 - Signes d’appel..........................................................................................................................................11 - Examen..........................................................................................................................................................12 3. Documenter, orienter .......................................................................................................................16 4. Accompagner, suivre… ..................................................................................................................18 > Lexique .....................................................................................................................................................................20 > Quelques références bibliographiques - Audition / Vision Voir section “Dépistage des troubles de l’audition chez l’enfant”......................................17 3 > DÉPISTAGE DES TROUBLES VISUELS CHEZ L’ENFANT Le dépistage des troubles visuels, dès les premiers mois de la vie, peut permettre de repérer très tôt les situations à risque d’amblyopie, cause la plus fréquente de mauvaise vision unilatérale chez l’enfant. L’objectif est de dépister, par des examens simples, réalisables par le médecin de l’enfant, des anomalies pour la plupart réversibles sous traitement dans les toutes premières années de la vie, permettant de faire passer la prévalence de l’amblyopie de 3% à 1%. Par ailleurs, la précocité du diagnostic d’amblyopie est essentielle à la réussite de la rééducation, qui est d’autant plus efficace que la prise en charge est précoce. Chez l’enfant plus grand, le dépistage de troubles visuels, en particulier des troubles de la réfraction, reste de première importance du fait de la prévalence élevée de ces troubles (20%), responsables de difficultés scolaires et de gêne dans la vie courante. Les recommandations actuelles en matière de dépistage visuel font appel à la compétence de l’ensemble des professionnels de santé au contact de l’enfant. Des repères figurent à cet effet dans le carnet de santé. 4 GUIDE PRATIQUE RETOUR AU SOMMAIRE DÉFINITIONS > Amblyopie : insuffisance uni- ou bilatérale de certaines aptitudes visuelles, principalement l’acuité visuelle (AV), non améliorable par une correction optique. Entraîne chez l’enfant (pendant la première décennie) un trouble de la maturation du cortex visuel irréversible en l’absence de traitement. Les amblyopies peuvent être : • organiques, secondaires à une anomalie du globe oculaire : rétinopathie, rétinoblastome, cataracte, opacités cornéennes, glaucome congénital ou à une anomalie des paupières : ptosis, hémangiomes • fonctionnelles, dites de suppression, accompagnant un trouble asymétrique de la réfraction : myopie, astigmatisme, hypermétropie, un strabisme ou un nystagmus. La profondeur de l’amblyopie est définie par l’acuité visuelle corrigée • profonde pour une AV de l’œil concerné ≤1/10e • moyenne : entre 1 et 4/10e • légère : au delà de 4/10e > Strabisme : déviation objective des axes visuels avec, le plus souvent, perturbation de la vision binoculaire. Touche 5% des enfants, convergent dans 90% des cas. Il entraîne une amblyopie dans plus de 50 % des cas, et doit être dépisté et corrigé au plus vite. Outre le préjudice esthétique, le strabisme, qu’il soit important ou faible, comporte les mêmes risques sur la vision : l’atteinte fonctionnelle d’un oeil (amblyopie). La majorité des amblyopies sont fonctionnelles, liées à des troubles de la réfraction ou à un strabisme : la précocité du diagnostic est essentielle à la réussite du traitement, d’où l’importance du dépistage dévolu au médecin de l’enfant. Leur prévention passe par le dépistage et la correction très précoces, avant l’âge de 3 ans, des facteurs amblyogènes. Dans les premiers mois de la vie, tout signe d’appel, tout nystagmus ou strabisme, doivent attirer l’attention et faire demander l’avis d’un ophtalmologiste qui éliminera une pathologie organique et entreprendra le traitement. Chez l’enfant plus grand, la mesure de l’acuité visuelle est rapide et rentable en termes de dépistage. Les bases du traitement sont la correction optique adaptée et l’occlusion de l’œil sain, relayée par une méthode de pénalisation. 5 Cause la plus fréquente de mauvaise vision unilatérale chez l’enfant, sa prévalence est d’environ 3%. En pratique, la différence d’acuité visuelle entre les deux yeux a une importance plus grande que la valeur absolue : une différence de 2/10e est considérée comme significative. Attention ! Une atteinte organique : opacité cornéenne, cataracte, tumeur, peuvent être responsables de strabisme. > DÉPISTAGE DES TROUBLES VISUELS CHEZ L’ENFANT RETOUR AU SOMMAIRE GUIDE PRATIQUE 6 > Troubles de la réfraction : anomalies optiques du globe oculaire. Fréquence élevée, de l’ordre de 20% de la population. Ils se développent dans l’enfance et peuvent entrainer une baisse de l’acuité visuelle (AV). Dépistés lors d’un examen systématique ou à la suite de signes d’appel : rougeur et picotements oculaires, clignements et plissement des paupières, lecture trop rapprochée et fatigabilité, confusion de lettres, céphalées, vision floue de loin. • Myopie : baisse de l’AV de loin, liée à un œil trop long, débutant après l’âge de 5 ans. Œil normal Œil myope • Hypermétropie : baisse de l’AV liée à un œil trop court : elle est fréquente et physiologique chez le tout petit jusqu’à 4-5 ans. Une petite hypermétropie peut être dangereuse quand elle est asymétrique. Œil normal Œil hypermétrope • Astigmatisme : gêne à la lecture de loin et de près (confusion de certaines lettres, fatigue visuelle)…, lié le plus souvent à la cornée qui n’est plus sphérique mais ovalaire. Elle déforme les images soit horizon- talement soit verticalement. Œil normal Œil astigmate LEUCOCORIE : reflet blanc dans la pupille qui peut être observé par les parents : requiert un examen ophtalmologique en urgence et correspond toujours à une pathologie grave (rétinoblastome, cataracte). RETOUR AU SOMMAIRE LE RÔLE DU MÉDECIN Le système visuel n’est pas totalement mature à la naissance et sa mise en place, anatomique et fonctionnelle, n’est pas définitive avant l’âge de 10 ans. Toute perturbation dans le développement peut entraîner une vision plus faible, généralement unilatérale. FICHE PRATIQUE 1 Connaître Lors du suivi médical , il est important d’identifier les FACTEURS DE RISQUE de troubles visuels, de repérer les SIGNES D’APPEL qui peuvent être signalés par la famille et de les rechercher activement, d’EXAMINER l’enfant dans des conditions optimales, de PRATIQUER DES TESTS SIMPLES DE DÉPISTAGE. FICHE PRATIQUE 2 : Dépister Une démarche structurée permet au médecin, en fonction des antécédents personnels ou familiaux, des signes d’appel, des données de l’examen clinique ou d’une anomalie à l’un des tests réalisés, d’orienter l’enfant vers un EXAMEN SPÉCIALISÉ. FICHE PRATIQUE 3 Documenter , orienter Le médecin pourra s’enquérir des examens de dépistage réalisés (PMI, médecine scolaire, examens spécialisés) via le carnet de santé, INFORMER, MOTIVER et ACCOMPAGNER les parents et l’enfant lorsqu’un traitement a été instauré. FICHE PRATIQUE 4 : Accompagner , suivre... ANNEXES • Lexique • Quelques références bibliographiques - Audition / Vision Voir page 17 section “Dépistage des troubles de l’audition chez l’enfant” 7 _ LE RÔLE DU MÉDECIN > DÉPISTAGE DES TROUBLES VISUELS CHEZ L’ENFANT RETOUR AU SOMMAIRE GUIDE PRATIQUE 8 RETOUR AU SOMMAIRE FICHE PRATIQUE 1 : CONNAÎTRE Le système visuel n’est pas totalement mature à la naissance et sa mise en place, anatomique et fonctionnelle, n’est pas définitive avant l’âge de 10 ans. Toute perturbation dans le développement peut entrainer une amblyopie. Acuité visuelle : capacité à distinguer des détails séparés par un angle réduit : utilisée pour la reconnaissance des formes, la lecture : ne concerne que les objets situés dans l’axe du regard. Naissance 1 mois 4 mois 6 mois 1 an 3 ans 5-6 ans Fixation d’un visage à faible distance Clignement à la lumière vive Acuité visuelle 1/30 e (doigt à 30 cm) Fixation plus stable d’objets fortement contrastés (crayon à 30 cm) Après 3 mois, mouvements de poursuite oculaire Convergence normale Acuité visuelle 1/10 e (mine de crayon à 30 cm) Début de vision des couleurs (rouge d’abord) Vision stéréoscopique Convergence et poursuite oculaires normales Acuité visuelle 2/10 e Acuité visuelle 4/10 e (cheveu à 30 cm) Acuité visuelle 7/10 e Acuité visuelle 10/10 e Âge Evolution Evolution normale de la fonction visuelle CONNAÎTRE 1 9 > DÉPISTAGE DES TROUBLES VISUELS CHEZ L’ENFANT 9 RETOUR AU SOMMAIRE GUIDE PRATIQUE FICHE PRATIQUE 2 : DÉPISTER Lors du suivi médical, il est important d’identifier les facteurs de risque de troubles visuels, de repérer les signes d’appel qui peuvent être signalés par la famille et de les rechercher activement, d’examiner l’enfant dans des conditions optimales de calme et de confiance, de pratiquer des tests simples de dépistage qui permettent d’orienter l’enfant vers un bilan ophtalmologique. • Prématurité, souffrance cérébrale, toute réanimation • Petit poids de naissance (inférieur à 1500g) • Surdité • Troubles neuromoteurs, IMC • Anomalies chromosomiques (trisomie 21) • Craniosténoses, dysostoses craniofaciales • Embryofoetopathies (toxoplasmose…) • Exposition in utero à la cocaïne, l’alcool • Strabisme ; troubles sévères de la réfraction : myopies sévères uploads/Sante/ depistage-des-troubles-visuels-chez-l-enfant.pdf

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Nov 02, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 3.4362MB