FILIERE : MASTER 1 EN SANTE PUBLIQUE OPTION EPIDEMIOLOGIE PRESENTIEL Enseignant

FILIERE : MASTER 1 EN SANTE PUBLIQUE OPTION EPIDEMIOLOGIE PRESENTIEL Enseignant : Dr EKODI Julienne Louise THEME : PRESENTE PAR : Année académique 2021-2022 1 CATHOLIC UNIVERSITY OF CENTRAL AFRICA Health Sciences School UNIVERSITE CATHOLIQUE D’AFRIQUE CENTRALE Ecole des Sciences de la Santé LES PERCEPTIONS DE LA PRISE EN CHARGE DU CANCER DE LA PROSTATE TIENTCHEU Raïssa MBAIRAMADJI Voltaire RAYAM Ringar OYONG Manuela NZEUGAN William KAZASSI Rolande MATOBA Luc Cyril MINKEU NOUGNINDOUI TABLE DES MATIERES INTRODUCTION................................................................................................................................3 Définitions des concepts...................................................................................................................4 I- PERCEPTIONS DU CANCER DE LA PROSTATE................................................................4 a) Chez le patient..........................................................................................................................4 b) Dans l’entourage et la collectivité............................................................................................4 II- PERCEPTION DE LA PRISE EN CHARGE DU CANCER DE LA PROSTATE...................5 1) Dépistage...................................................................................................................................5 a- Chez le patient.......................................................................................................................5 b- Dans la collectivité................................................................................................................6 2) Aspect curatif............................................................................................................................6 a- Chez le patient.......................................................................................................................6 b- Chez le soignant....................................................................................................................7 c- Chez l’entourage...................................................................................................................8 3) Aspect préventif........................................................................................................................8 CONCLUSION...................................................................................................................................11 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :........................................................................................12 2 INTRODUCTION Le cancer est une maladie qui a une ampleur inquiétante dans le monde. Il devient un réel problème de santé publique avec sa prévalence importante sur l’échiquier mondial. Selon une estimation de l’OMS en 2012 (12), 14,1 millions de nouveaux cas de cancer (femmes et hommes inclus) ont été découverts, parmi lesquels le cancer de la prostate est estimé à 1,112 million soit 7,89%. L’étude de prévalence montrait à la fin de 2012 que 3,924 millions de personnes diagnostiquées d’un cancer de la prostate sur les 5 ans précédents sont encore vivantes mais 0,307 million sont décédées. Les perceptions des maladies et leur prise en charge, notamment celles du cancer, sont différentes selon la culture et les croyances. Les facteurs de risque qui semblent contribuer au développement du cancer de la prostate sont : l’âge, les antécédents familiaux, les facteurs liés à l’origine ethnique et géographique, les conditions de vie. A cet effet, quel est le niveau de perception de la prise en charge du cancer de la prostate par le patient, l’entourage, le professionnel de la santé et la société ? 3 Définitions des concepts Globalement La perception désigne la capacité qui permet à un organisme de guider ses actions et de connaitre son environnement sur la base des informations fournies par ses sens. De façon plus spécifique, la perception d’une maladie est une idée, une représentation que l’on peut avoir de cette maladie, concernant ses causes et son expression. Cancer de la prostate : est une tumeur maligne en relation avec la dégénérescence et la multiplication des cellules prostatiques anormales. Avec le temps, la tumeur peut s’étendre localement. Des cellules cancéreuses peuvent s’en détacher et migrer vers d’autres tissus ou organes où elles forment de nouvelles tumeurs, appelées métastases. Prise en charge : action de prodiguer des soins à un patient I- PERCEPTIONS DU CANCER DE LA PROSTATE a) Chez le patient La plupart des patients perçoivent le cancer de la prostate comme une maladie grave face à laquelle ils sont vulnérables dont l’origine est incertaine (variable selon l’appartenance socioculturelle) et qui affectent la fonctionnalité de leur corps entrainant des troubles tels que l’incontinence urinaire, la dysfonction érectile, la douleur, la fatigue extrême tout ceci portant atteinte à leur intégrité physique et dégradant l’image de soi(1) générant peur et incertitude face l’avenir. Bien que certains patient peuvent considérer la maladie comme un défi, ou une occasion de croissance la plupart la perçoivent comme un ennemie contre lequel il doivent lutter, ou encore comme une punition, une perte ou un dommage irrémédiable suscitant dépression, hostilité et résistance aux soins(2). b) Dans l’entourage et la collectivité L’évocation du terme « cancer », fait ressortir chez les individus un amalgame de conceptions, de croyances, d’images, d’opinions d’idées, et/ou d’attitudes qui leur permettent de définir ce qu’ils entendent par cette notion. Cet ensemble d’images et de croyances s’est constitué en rapport avec des expériences personnelles qu’il faut situer dans l’histoire collective de cette maladie en tenant compte des liens qui l’unissent avec la conception de la santé et la maladie en général. Cette élaboration de significations en liaison avec la 4 participation des individus à un ensemble de rapports sociaux en constitue les représentations sociales.(3) Selon l’article d’Amekoudi Ablavi (4) pour les acteurs rencontrés, le cancer reste une maladie associée à la peur, à la fatalité et à la mort. Il est difficilement appréhendé par les malades et par leurs proches. Dans les sociétés africaines, on le perçoit le plus souvent comme une maladie incurable causée par la modernité. Pour certains, le cancer résulterait d’un envoutement ou d’un mauvais œil, faisant de la pathologie, une maladie une entité mystico- religieuse et prenant très souvent aussi l’image d’une épreuve ou d’une punition suite à une transgression. Au sein même du personnel soignant de ces sociétés, on rencontre des perceptions de la maladie qui sont similaires à celles des patients et de leurs proches (4).Toutefois, plusieurs acteurs de soin, notamment les médecins et les spécialistes considèrent le cancer comme étant une maladie au même titre que les autres, même si sa définition par la science reste entourée de flou. II- PERCEPTION DE LA PRISE EN CHARGE DU CANCER DE LA PROSTATE 1) Dépistage a- Chez le patient Il existe peu de symptômes spécifiques à la maladie que le patient peut détecter par lui-même, le diagnostic se fait suite à un ensemble d’examens (toucher rectal, dosage PSA, biopsies prostatiques, scanners, I.R.M…) que l’on peut englober dans le terme dépistage. L’objectif du dépistage est donc de permettre le diagnostic plus ou moins précoce de la maladie et les patients peuvent l’appréhender différemment. Ainsi, le dépistage peut être perçu comme étant : - Nécessaire et incontournable pour avoir le « cœur net » sur le doute qui subsiste face aux symptômes ressentis - Inconfortable et douloureux : vécu comme une véritable agression faite au corps de l’individu - Futile puisque persuadé du diagnostic et ayant établi sa maladie comme étant de cause mystico religieuse ; - Une peine perdue à la vue des coûts élevés car ne pouvant pas les assumer et encore moins assumer ceux des choix thérapeutiques qui suivront. 5 L’annonce du diagnostic est donc le moment précis où l’individu s’apprend malade ; elle peut être très traumatisante, même si la batterie d’examens qu’il a eu à subir lui donne parfois une indication. La biographie du patient et notamment les représentations du corps et de la maladie qui lui ont été transmises conditionnent la réception de l’annonce diagnostique. Ce background joue un rôle déterminant dans la façon d’appréhender la maladie et les choix thérapeutiques qui suivront. Il influencera également la manière de gérer les soins et les conséquences. La maladie est perçue comme une perte des possibilités de performances physiques personnelles et correspond également à une négociation identitaire.(5) b- Dans la collectivité L’entourage proche du patient perçoit la phase de dépistage comme un moment d’angoisse, d’inquiétude et de tension lié à la fois au doute sur le diagnostic définitif et aux différents recours thérapeutiques.(6) Le toucher rectal est perçu négativement dans la population masculine car touchant directement à la représentation de la masculinité. La peur, le risque de vulnérabilité, la honte, le dégout, la pudeur, le sentiment d’infériorité et de dévirilisation sont donc autant d’émotions qui circulent autour du toucher rectal.(7) 2) Aspect curatif a- Chez le patient C’est un combat entre l’espoir de rémission et la peur de l’échec thérapeutique ou des conséquences sur la qualité de vie ; la perception des coûts comme élevés limite l’accès au traitement et au maintien de sa santé. Le doute plane entre le traitement médical et le traitement traditionnel ou alternatif. L’itinéraire thérapeutique dépendra de la perception que le malade et son entourage aura de la maladie. L’incertitude face aux résultats des thérapeutiques et à la qualité de vie après affectent également la décision. De plus, la connaissance des effets secondaires à venir renvoie déjà à l’idée de la perte du contrôle corporel et à la crainte d’une déchéance physique qui altèrent la qualité de vie subjective et portent atteinte à l’image et à l’estime de soi.(8) Concernant la représentation des différentes thérapeutiques biomédicales (prostatectomie, radiothérapie, chimiothérapie) pour les patients, elle renvoi aux notions de douleur, d’espoir de guérison, d’atteinte dans l’intégrité physique, de la déconstruction de l’image de soi et de sa masculinité et enfin de réduction des performances corporelles 6 individuelles. La tranche d’âge, l’appartenance socioculturelle, le niveau éducationnel, le profil professionnel, les activités et responsabilités du patient peuvent influencer cette vision du traitement curatif du cancer de la prostate. Les traitements du cancer de la prostate par les modifications corporelles, la diminution des performances sexuelles, de la libido et le déséquilibre hormonal qu’ils entrainent ont un impact sur la psychologie du patient. Les patients ayant un cancer de la prostate perçoivent ainsi les thérapeutiques comme étant la cause de ces troubles sexuels dont ils seraient victimes(9) et se sentent dépossédés de ce qui fait leur masculinité. De plus selon l’étude de Margaret Fitch et al les patients atteints d’un cancer de la prostate percevait le traitement comme ayant un impact sur leur habitudes de vie notamment en ce qui concerne le travail, les uploads/Sante/ filiere-master-1-en-sante-publique-option-epidemiologie-presentiel.pdf

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  • Publié le Fev 26, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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