Psychologie Traitement de la dépression chez le musulman de Soulaimane Chemlal

Psychologie Traitement de la dépression chez le musulman de Soulaimane Chemlal 2 www.avantlheure-groupe.com - Méthode pour traiter la dépression chez le musulman - Soulaimane Chemlal As salamu ‘alaykum wa rahmatullahi wa barakatuh, Cet article vise à apporter, avec l’aide d’Allâh, des clés pratiques pour aider nos frères et nos sœurs qu’Allâh, par sagesse et bonté, a décidé d’éprouver par la dépression. Introduction 3 Connaître les caractéristiques de la maladie 3 La fragilité en question 3 Les besoins psychologiques fondamentaux et la Révélation 3 Les caractéristiques psychologiques fondamentales touchées dans la dépression 3 Lutter contre la dépression : les deux niveaux d’action 3 Mes conseils à la personne dépressive 3 Le plus important est d’invoquer Allâh, pour la guérison, l’aide et le secours et pour Son pardon 3 Il faut lire le Coran 3 Il faut aller voir le médecin 3 Il faut envisager une psychothérapie 3 Il ne faut pas chercher à travailler sur son problème à n‘importe quel moment 3 Il faut parler à Allâh 3 Dans les périodes où réfléchir est possible 3 Il faut d’abord rétablir l’espoir, car l’espoir aide à patienter 3 Puis il faut s’attaquer à la question de la culpabilité 3 Il faut ensuite travailler sur son estime de soi et la confiance en soi 3 Il faut éviter les gens moroses 3 La mort spirituelle du coeur du serviteur indigne 3 Quelques conseils aux proches d’une personne dépressive 3 3 www.avantlheure-groupe.com - Méthode pour traiter la dépression chez le musulman - Soulaimane Chemlal Introduction En résumé, il s’agit d’analyser la dégradation de ce qu’on appelle l’estime de soi, de l’intérêt qu’on « pense » re- présenter pour soi-même et pour les autres. Ce sont des sentiments qu’on trouve dans les déprimes, au point qu’on les considère comme l’un des signes caractéristiques des troubles de l’humeur. Par troubles de l’humeur, je précise qu’on parle ici de la grosse déprime, de l’état dépressif ou de la dépression plus ou moins passagère, qui se répète ou pas, mais pas de la dépression extrême. Car cette dernière, pour être un trouble de l’humeur poussé à l’extrême, a atteint un tel niveau qu’elle en devient une maladie d’une nature complètement différente, avec le tableau clinique typique d’un autre type d’atteinte psychologique. Et ce qui va être dit dans cet article ne vaut qu’en partie pour ce genre de dépression. Je parle donc ici du mal-être plus ou moins permanent, plus ou moins profond, du sentiment que rien ne va, que rien chez soi n’intéresse, qu’on intéresse personne, que rien n’est intéressant, qu’on rate tout, qu’on est nul et inutile, que le cœur est mort et que rien, pas même la religion, ne pourra le faire revivre. Connaître les caractéristiques de la maladie C’est important pour la personne dépressive de savoir qu’elle souffre d’une maladie, que ce n’est pas un caprice ou du chichi et que cette maladie, qui lui semble impal- pable et mal circonscrite, possède des caractéristiques bien définies. J’aborderai ici, in châ Allâh, les trois principales, qui sont étroitement liées les unes aux autres. • « Techniquement », si on veut caractériser cet état, on va dire que c’est un problème de l’humeur, la persistance d’une humeur négative et triste, un problème qui se renforce de lui-même par les idées noires, une anxiété et une culpabilité importantes, ou plutôt par le côté noir, attristant et anxiogène de toutes les idées, de tous les événements et de toutes les situations. C’est ce qu’on appelle « voir la vie en noir ». Dans ce cas, même s’il n’est pas aussi atteint que dans la dépression extrême et dans la mélancolie, le système de réflexion, de raisonnement et de pensée est largement atteint. Il en devient difficile de voir ce qui va bien dans la vie et, même quand il arrive qu’on s’en rende compte, c’est une prise de conscience intellec- tuelle et factuelle qui ne suffit pas pour contrebalancer ce qui va mal émotionnellement. Par contre, ce qui est bien activé dans le système de traitement de l’information et le système conceptuel chez l’individu ce sont les mauvaises choses. Ces mauvaises choses attirent les bonnes dans le sens où même les bonnes choses, ou les choses qui de- vraient l’être, vont être vues sous le prisme des mauvaises, par un côté noir, le plus souvent infondé. Le mal est là. • Une deuxième caractéristique est que cet état n’est pas stable dans le temps. Il dépend bien sûr de ce qui se passe dans l’environnement et de l’évolution de l’état d’esprit du patient, contrairement à la dépression extrême, dans laquelle le malade peut-être complètement hermétique à son environnement au cours des phases aiguës. Ainsi, les périodes de doute, de mauvaise image de soi, de désespoir, de culpabilité vont laisser place plus ou moins souvent à des périodes où l’on va pouvoir accepter que certaines choses sont meilleures que l’on pense. Et les périodes d’apathie et de mal-être vont laisser parfois place à des périodes où l’on a assez d’énergie pour se bouger davantage et pour savoir, mais sans véritablement ressen- tir, qu’on pourrait espérer aller mieux. • Une troisième caractéristique est que ce mal-être empêche d’appréhender la réelle cause du problème et sa réelle nature. Ne pas comprendre ce qu’on a exactement, avoir des certitudes erronées sur son problème sont des obstacles à la guérison. Dans ce cas précis, le malade a l’impression, sinon la conviction, que les causes de son mal sont multiples, si nombreuses même, que l’espoir de guérison est ténu, voire inexistant. Et cela désespère d’autant plus la personne déprimée. En réalité cela vient d’un problème de raisonnement, d’erreurs de réflexion qui consistent à confondre les causes et les conséquences. Se considérer inutile et nul, penser que son cœur est mort, qu’on ne ressent plus rien émotionnellement, notamment sur le plan de la religion, que la vie est triste et n’apporte rien ne sont que les conséquences du problème, non pas les causes. Les causes sont la déprime, la tristesse généralisée, les raisonnements et les émotions erronés - à la fois ceux qui concernent l’attribution d’une nature négative à tout et ceux qui consistent à prendre les conséquences pour des causes. En gros, on ne déprime pas parce que tout est noir et déprimant. Mais tout est noir parce qu’on déprime. On ne déprime pas parce qu’on a découvert qu’on était nul et vide dans son cœur. C’est le contraire. C’est le fait de déprimer, d’être triste et angoissé qui fait baisser l’estime de soi et fait que l’on se voit sous un jour dégradé. Bien sûr, et c’est typique des troubles de l’humeur, tout ce que la déprime fait imaginer va renforcer la déprime. C’est une boucle. Et c’est cette boucle qu’il faut casser. On ne déprime donc pas parce qu’on a compris qu’on était nul, on se croit nul parce qu’on déprime. C’est comme cela que fonctionne ce dérèglement de l’humeur. Connaître les rouages de la maladie, du mal-être, est indispensable pour s’en débarrasser. Avec l’aide d’Allâh. Par contre, pour traiter ces troubles, l’identification de son origine n’est pas obligatoire, d’autant qu’elle n’est pas forcément clairement identifiable. Dans certains cas, elle n’existe même pas. De plus quand elle existe et qu’elle est identifiée dans un événement éprouvant (une épreuve), elle ne suffit pas pour comprendre le processus qui a ap- porté la dépression. La dépression n’est pas qu’une simple réaction de tristesse à une épreuve. C’est au-delà de cela. 4 www.avantlheure-groupe.com - Méthode pour traiter la dépression chez le musulman - Soulaimane Chemlal Ce qui suffit, c’est de savoir qu’il y a une fragilité qui se traduit par une tristesse et perturbe l’humeur et donc la manière de voir les choses, la manière de les comprendre. La fragilité en question Ce qui va contribuer à aider le malade c’est de savoir qu’il est comme les autres, comme tous les autres humains, et qu’il a les mêmes fragilités. Chez lui, cette fragilité pro- voque des symptômes qui touchent à l’estime de soi, à sa place dans la vie, à la réussite et à l’atteinte des objectifs, à la perte généralisée. Par exemple le fait que la religion ne joue plus son rôle sur le moral sera le signe sans équi- voque, pour la personne déprimée, que son cœur est mort. Mais fondamentalement, il n’est pas à part. Tout comme celui qui s’est cassé une jambe, la personne déprimée est comme les autres êtres humains. Pour être convaincu de cela, il faut imaginer l’esprit de l’homme, son système psychologique, comme une corde sur laquelle il y a des parties usées qui risquent de se rompre. Ces parties usées sont des endroits de fragilité psychologique pour l’être humain. Ces failles psycho- logiques sont communes à nous tous. Pourquoi ? Parce qu’elles se situent exactement au niveau des caractéris- tiques psychologiques qu’Allâh a données à l’être hu- main justement pour lui permettre de survivre sur Terre. Allâh a créé l’homme avec des besoins psychologiques innés. Ce sont les analogues au niveau psychologique des besoins primaires physiologiques, le uploads/Sante/ depression-et-islam.pdf

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  • Publié le Mai 27, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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