1 Diagnostic de la schizophrénie à partir du langage Introduction : La schizoph

1 Diagnostic de la schizophrénie à partir du langage Introduction : La schizophrénie est un trouble psychiatrique des psychoses. Ce trouble apparaît chez des patients relativement jeunes (15-30 ans), à cause de divers facteurs : ceux-ci peuvent être neurochimiques, neurodéveloppementaux, socio-environnementaux, ou génétiques. Le facteur génétique est aujourd’hui présenté comme une condition sine qua non, ainsi nécessaire mais non suffisante pour expliquer la schizophrénie chez un patient. Les symptômes de ce trouble sont sévères et requièrent un traitement en conséquence. Toutefois, même sous traitement, les souffrants de cette pathologie mènent une vie qui diffère du commun, et peuvent être exclus socialement dans une certaine mesure. Les symptômes sont très variés, mais altèrent principalement les fonctions cognitives, donnent lieu à des hallucinations, et affectent de cette façon l’émotionnel et le rationnel des touchés. Motivation : Ayant un oncle dont la schizophrénie est apparue durant son enfance, étant maltraité, mais qui a été diagnostiquée bien plus tardivement, il me paraît essentiel de développer des outils pour repérer ce trouble de façon bien plus efficace chez les individus concernés. Au-delà des symptômes hallucinatoires, d’autres, moins connu du public, sont de natures orale et communicationnelle. Ceux-ci sont plus aisément repérable, puisqu’il est plus facile d’analyser un transcript que d’analyser des tendances comportementales, sujettes à interprétation. Parmi ceux-ci, on trouve une surreprésentation de la première personne du singulier, des phrases particulièrement courtes, des difficultés d’interprétation des métaphores, un sens logique erroné, et un non-respect des règles conversationnelles conventionnelles. L’idée est ainsi de créer et d’entraîner un réseau de neurones afin d’être capable de reconnaître quelqu’un souffrant de schizophrénie uniquement à partir de transcripts de dialogues avec un interlocuteur neutre, qui ne serait là que pour maintenir la discussion et faire parler le patient test. Un tel algorithme permettrait de mieux comprendre les symptômes, et de prendre médicalement en charge les concernés plus tôt dans l’avancement du trouble de la schizophrénie. Un prétraitement humain pourrait également s’ajouter, afin d’annoter les métaphores non comprises, les blagues sans effet, les incompréhensions, les contresens, associations d’idées incongrues, etc. 2 Sommaire : I. Symptomalogie de la schizophrénie : 3 1. Symptômes positifs 2. Symptômes négatifs 3. Symptômes dissociatifs II. Identification des troubles du langage 4 III. Déroulement du test 6 IV. Exploitation des données 7 Bibliographie 8 3 I. Symptomalogie de la schizophrénie : La schizophrénie se caractérise par des symptômes dits positifs (ou productifs), d’autres négatifs (ou déficitaires), et d’autres dissociatifs. - Les symptômes positifs s’agissent d’une « production », que le patient a en plus d’une personne en bonne santé. - Les symptômes négatifs quant à eux sont un appauvrissement affectif et émotionnel. Des capacités psychologiques normalement présentes sont affectées. - Les symptômes dissociatifs correspondent à une désorganisation de la pensée, des paroles, du comportement. Les patients présentent une difficulté à penser correctement, à rester concentrés, et on des soucis de cohérence et logique. 1. Symptômes positifs Les hallucinations Les sens du malade sont stimulés de sorte à lui faire ressentir des sensations incohérentes avec le réel. Elles peuvent donc être visuelles, olfactives, mais sont le plus souvent auditives. Elles peuvent prendre la forme de voix qui dicteraient un comportement à adopter, ou qui jugeraient le malade. Les délires Ceux-ci peuvent exister autour de plusieurs thèmes, comme la persécution, la mégalomanie, le complot, etc. sans fondement derrière, ni forcément de lien entre eux. Les schizophrènes peuvent se sentir espionnés, trompés, moqués. Cela peut donner lieu à une paranoïa. Les troubles psychomoteurs Les malades peuvent parfois présenter des gestes impulsifs ou des mouvements répétés (se balancer, se gratter), des grimaces ou rictus sans contexte, des rires ou au contraire une expression impassible. 2. Symptômes négatifs L’apathie Le schizophrène a tendance à se replier sur lui-même et éviter les interactions sociales en s’isolant afin de se protéger d’éventuels conflits à cause d’une mauvaise communication. La démotivation Le malade manque d’ambition et ne prend pas d’initiatives, ce qui a tendance à le rendre peu actif. Il passe alors son temps à ne rien faire, et peut négliger sa propre hygiène. La dépersonnalisation Ce symptôme correspond au sentiment de ne plus être soi-même, d’avoir un corps dissocié de sa personne. Des conséquences comme l’anxiété peuvent s’ensuivre. 4 3. Symptômes dissociatifs C’est principalement de ces symptômes que nous allons traiter dans la suite de ce rapport. Ces symptômes sont relativement aisément repérables dans un transcript de discussion orale, et peuvent donc être analysés par un algorithme. Altération du système logique Cette altération est plus ou moins marquée. Le malade exprime des raisonnements logiques mais erronés (exemple : « cet objet est froid parce qu’il est bleu »). Il peut aussi ne pas comprendre une implication logique. Répétition de mots On peut observer une répétition incohérente de certains mots, sans que cette répétition ait un but d’insistance Ralentissement de la pensée Cela se présente par un débit subitement réduit de mots dans une discussion par exemple. Froideur Cette froideur parfois déconcertante peut arriver subitement sans contexte particulier. Elle peut s’accompagner d’un appauvrissement des mimiques, un ton monotone, un visage inexpressif. Pensée embrouillée Le malade a du mal à organiser ses pensées, ce qui cause à son interlocuteur de perdre le fil de la discussion. D’autres troubles du langage existent, que nous élaborerons dans la suite. II. Identification des troubles du langage Ces troubles sont catégorisés comme symptômes dissociatifs. Nous les diviserons en deux : le versant expressif ainsi que le versant réceptif. Une liste exhaustive serait compliquée à rédiger, alors nous ne nous intéresserons ici qu’aux troubles les plus communs, et les plus aisément repérables par un algorithme (ou un humain dans le cas où ce ne serait pas possible). Les tableaux ci-dessous indiquent les moyens d’identification pour chacun des troubles, respectivement de l’expression et de la réception. Les notations dans la colonne quantitative sont explicites, et sont comptés dans le script d’un dialogue entre un patient test et un interlocuteur neutre. 5 Trouble de l’expression Moyen d’identification (qualitatif) Moyen d’identification (quantitatif) Pauvreté du discours - Nombre moyen de mots par phrase - Nombre de mots différents - Nombre de phrases courtes (moins de 3 syllabes) - N_mots_total/N_phrases_total - N_mots_diff/N_mots_total - N_phrases_courtes/N_phrases_total Distractibilité - Perte du eye contact avec l’interlocuteur - Demande de répéter à l’interlocuteur Identification par l’humain Déraillement (passage d’une idée A à B sans lien entre elles) - Identification arbitraire par l’interlocuteur Identification par l’humain Pensée illogique - Raisonnement logique erroné - Incompréhension d’une idée logique Identification par l’humain Champ lexical de la santé - Proportion de mots appartenant au champ lexical de la santé - N_mots_santé/ N_mots_total Première personne du singulier - Utilisation de je, me, mon, moi, j’, mes, ma, m’ - Proportion de la 1e personne sur la 2e personne - N_moi/N_mots_total - N_moi/N_toi Associations par assonances - Nombre d’associations de mot par sons plutôt que par sens Identification par l’humain Incohérence - Nombre de mots inexistants dans la langue française - N_mots_inex/N_mots_total Barrages - Nombre de phrases non terminées Identification par l’humain Discours auto-référentiel - Nombre de sujets ramenés à soi sans raison particulière Identification par l’humain 6 Trouble réceptif Moyen d’identification Représentation mathématique Communication non verbale - Réaction anormale suite à une gestuelle de l’interlocuteur Identification par l’humain Langage élaboré - Incompréhension de phrases complexes Identification par l’humain Langage implicite - Incompréhension du second degré, des métaphores, des blagues Identification par l’humain III. Déroulement du test Un test se déroule comme suit : Un interlocuteur neutre engage la discussion avec le sujet. Il est là pour entretenir la conversation, mais doit le moins possible parler de lui. L’objectif de celui-ci est de faire en sorte que le sujet parle un maximum, sur une durée d’environ 20 minutes. Il lui pose des questions variées : - L’humeur du sujet - Ses activités - Son passé - Ses hobbies - Etc. La discussion est enregistrée, en audio et en vidéo, de sorte à montrer la gestuelle des deux participants, ainsi que les expressions du visage du sujet. L’interlocuteur passe ensuite en revue la vidéo et l’audio. Il ne prend pas de notes durant la discussion, cela pouvant éventuellement perturber le sujet. Un algorithme de reconnaissance vocale fournit un script écrit à partir de l’audio. Ce script est découpé et normalisé par un algorithme de Text Mining, ceux-ci étant largement répandus et faciles à utiliser : - Comptage du nombre de mots - Comptage du nombre de phrases - Comptage du nombre d’occurrences de chaque mot A partir de ces données, l’ensemble des autres données indiquées dans la colonne quantitative des tableaux ci-dessus peuvent être déduites. Pour tous les critères seulement identifiables par l’humain, l’interlocuteur rentre les données dans un tableau exploité par un algorithme, en identifiant le trouble, l’horodatage, et en lui attribuant une note de sévérité de 1 à 10 (1 étant très peu visible, 10 étant flagrant). L’algorithme sera écrit sous Python, ce langage étant efficace pour le data-mining. 7 IV. Exploitation des données En sortie d’algorithme, nous nous retrouvons avec une liste de valeurs, correspondant à chacune des lignes des deux tableaux. Alors, là le uploads/Sante/ diagnostic-de-la-schizophrenie-par-l-x27-intelligence-artificielle.pdf

  • 25
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Fev 02, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2528MB