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Haut Conseil de la santé publique AVIS Haut Conseil de la santé publique 1/31 Cet avis doit être diffusé dans sa totalité, sans ajout ni modification Relatif à l'adaptation des mesures d'aération, de ventilation et de mesure du dioxyde de carbone (CO2) dans les établissements recevant du public (ERP) pour maîtriser la transmission du SARS-CoV-2 28 avril 2021 Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) s’est autosaisi afin de synthétiser les données scientifiques et adapter ses recommandations précédentes relatives à l’aération et la ventilation pour prévenir la diffusion du virus SARS-CoV-2 dans le cadre de la réouverture progressive des établissements recevant du public (ERP) (Annexe 1). Pour cela, le HCSP a sollicité le sous-groupe de travail (GT) « Hygiène/Prévention/ Environnement » (Annexe 2) du groupe de travail permanent Covid-19 du HCSP. Le GT a travaillé selon la méthode habituelle du HCSP, avec une recherche et une analyse de la documentation disponible (articles scientifiques récents et recommandations existantes). Cet avis est centré sur les mesures relatives à l’aération et la ventilation des ERP. Il ne prend pas en compte l’utilisation de procédés de filtration ou de purification d’air (qui seront traités par ailleurs). Il complète les avis précédents du HCSP relatifs à la transmission du virus SARS-CoV-2 par aérosols et aux mesures barrières individuelles et collectives au sein des différents ERP en fonction de l’évolution de la pandémie depuis 14 mois [1 à 6]. En particulier, le HCSP a constamment réitéré, dans ses avis depuis avril 2020, l’importance de l’aération et la ventilation des locaux des ERP en s’appuyant sur des données scientifiques et les expériences internationales qui démontrent leur impact sur la réduction de la circulation du virus SARS-CoV-2 dans les milieux clos. 1. Le HCSP rappelle des éléments de chronologie de la gestion de la pandémie de Covid-19 et les dernières données épidémiologiques de SpF (Annexe 3) 2. Le HCSP rappelle les modes et circonstances de transmission du virus SARS-CoV-2 L’infection par le virus respiratoire SARS-CoV-2, est principalement transmise selon trois modes : • Une transmission directe à courte distance, par un contact étroit, lié à l’exposition à un aérosol de gouttelettes de tailles diverses, variant de moins d’un micromètre à plus de 100 micromètres, expirées ou expectorées par une personne infectée et contenant le virus ; • Une transmission aéroportée, à plus longue distance, par exposition à un aérosol constitué de gouttelettes les plus fines contenant le virus et qui peuvent rester en suspension dans l’air pendant un temps beaucoup plus long (typiquement en heures). Cette transmission aéroportée peut se produire sans contact direct après le départ de la source (en particulier en milieu clos) ; • Une transmission plus rare par contact direct cutané avec une personne infectée ou avec une surface récemment contaminée. Ce dernier cas est parfois nommé « transmission par un dépôt de gouttelettes » encore appelées fomites. Le virus peut venir en contact avec le visage, soit directement soit secondairement par exemple via les mains. Adaptation des mesures d'aération, de ventilation et de mesure du dioxyde de carbone (CO2) dans les ERP 28 avril 2021 Haut Conseil de la santé publique 2/31 Cet avis doit être diffusé dans sa totalité, sans ajout ni modification Ces trois modes de transmission peuvent être associés. Les circonstances dans lesquelles la transmission aéroportée du virus SARS-CoV-2 apparaissent la plus probable sont : • Les espaces clos où une personne infectée expose des personnes, soit en leur présence, soit très rapidement après qu’elle ait quitté l’espace clos ; • Une exposition prolongée à des aérosols d’origine oro-pharyngée, souvent générés par le simple fait de parler ou par un effort respiratoire (par exemple, en criant, chantant, toussant, éternuant, en fumant ou vapotant, un exercice physique) qui augmente la concentration des particules virales en suspension dans l’air de l’espace ; • Une ventilation ou un traitement de l’air inadéquat qui a favorisé une accumulation de particules virales en suspension dans l’air et/ou conduit à des flux de transmission de visage à visage. • Une proximité sans mesures barrières en extérieurs lors de forte densité de personnes (groupes) 3. Le HCSP rappelle quelques notions sur les aérosols (Avis du HCSP du 23 juillet 2020) [2] Les gouttelettes liquides et particules solides sous forme d’aérosols sont produites lors de l’expiration, les éternuements, le chant, la parole, l’expulsion de fumée de cigarette ou de vapotage et couvrent un large spectre de tailles qui peuvent être grossièrement divisées en deux catégories fondées sur leur persistance en suspension dans l’air : • Les plus grosses, dont certaines sont visibles et qui sédimentent rapidement en quelques secondes ou minutes à proximité de la source émettrice. La cinétique de déshydratation des gouttelettes dépend de l’humidité relative de l’air dans le local. Une humidité de l’air élevée, en limitant la déshydratation des grosses gouttelettes, a pour effet de ralentir leur sédimentation et de limiter ainsi leur transformation en particules ou résidus secs. • Les plus fines gouttelettes et particules ou résidus secs formés lorsque les fines gouttelettes sèchent très rapidement dans le flux d’air, qui peuvent rester en suspension dans l’air sous forme d’aérosols durant plusieurs minutes ou heures et se déplacer loin de la source émettrice par les flux d’air. • La concentration en virus décroit donc selon la distance par rapport au sujet émetteur par un phénomène de dilution. Lors de l’expiration, de la toux et de l’éternuement, de petites gouttelettes sont émises, susceptibles de contenir le virus SARS-CoV-2, même en l’absence de symptômes de la maladie Covid-19. La parole ou le chant génèrent jusqu’à dix fois plus de gouttelettes que lors de la respiration normale. Le diamètre de ces gouttes est compris entre 0,1 micromètre (µm), c’est-à-dire un dix millième de millimètre, et 1 millimètre. Comme la taille moyenne des particules virales SARS-CoV-2 est de 0,125 µm, toutes les gouttes plus grosses que cette taille sont susceptibles de contenir du virus. Les aérosols ou microgouttelettes sont invisibles à l'œil nu et restent en suspension dans l’air pendant de très longues durées. La vitesse de chute d’une microgouttelette de diamètre 1 µm présente dans l’air au repos est de 30 µm par seconde : il lui faut donc environ plus de 16 heures pour toucher le sol en partant d’une hauteur de 1,8 m. Adaptation des mesures d'aération, de ventilation et de mesure du dioxyde de carbone (CO2) dans les ERP 28 avril 2021 Haut Conseil de la santé publique 3/31 Cet avis doit être diffusé dans sa totalité, sans ajout ni modification Schéma. Modes de contamination du SARS-CoV-2. HCSP, avril 2021. Une distanciation physique d’au moins 2 mètres, et le port du masque sont des outils indispensables pour limiter fortement ce passage du sujet infecté vers les sujets sains via le vecteur des aérosols et gouttelettes. Toutefois, cette notion reste théorique car, en fait, il existe toujours des mouvements d’air dans une pièce qui emportent les aérosols comme cela s’observe avec la fumée de cigarette par exemple. Ils peuvent ainsi être transportés sur des distances supérieures à 2 mètres à l’intérieur d’une pièce voire d’un bâtiment. La distanciation physique seule est donc insuffisante pour se protéger de la contamination par les aérosols à l’intérieur des bâtiments. Les moyens complémentaires principaux de protection sont le port généralisé du masque bien ajusté et l’aération/ventilation des locaux. À l’extérieur en revanche, les aérosols sont très rapidement dilués dans l’air ambiant, c’est donc surtout une contamination de proximité par gouttelettes de taille importante et moins sensibles aux mouvements d’air dont il faut se prémunir par le port généralisé du masque, en particulier dans les zones de forte densité de personnes (ex. marchés, rues commerçantes, manifestations, etc.). 4. Le HCSP rappelle pourquoi le CO2 peut être utilisé comme traceur du renouvellement de l’air Dans un environnement clos en présence de personnes contaminées il est difficile de mesurer la concentration en particules virales dans l’air. En revanche, le devenir des aérosols suit globalement la même dispersion dans l’air que les gaz que nous expirons, et dont la concentration dans l'air est plus facile à mesurer. C’est notamment le cas pour la mesure de la concentration en CO2 (ou gaz carbonique) produit par la respiration qui détermine les modalités de renouvellement de l’air et le taux d’occupation. Plus la concentration en aérosol est importante dans un espace donné, plus le risque de contamination est élevé. Il est donc important de prendre des mesures permettant : • De réduire les émissions des aérosols grâce au port du masque par tous en couvrant impérativement nez, bouche menton, • D’évacuer au plus vite les aérosols. Le CO2 est ainsi considéré comme un traceur du renouvellement de l’air de la pièce. Les recommandations officielles qui utilisent le CO2 comme traceur de la qualité du renouvellement d'air dans une pièce, émises avant la période de pandémie, donnent des valeurs maximales à respecter, Les recommandations du HCSP (Annexe 4) préconisent pour les commerces et autres ERP, de mettre en œuvre des actions d’aération et d’assurer le bon fonctionnement de la ventilation lorsque la concentration dépasse 800 ppm uploads/Sante/ hcspa20210428-covaravenetmesducodanleserp.pdf

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  • Publié le Apv 08, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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