SCOLARITÉ Christine Fawer Caputo Martin Julier-Costes (sous la direction de) Pr

SCOLARITÉ Christine Fawer Caputo Martin Julier-Costes (sous la direction de) Préface de Marie-Frédérique Bacqué La mort à l’école Annoncer, accueillir, accompagner La mort à l’école …est une collection destinée aux professionnels du secteur psychosocial, (para)médical et scolaire ainsi qu’aux familles. Elle permet d’aller plus loin dans l’analyse de problématiques liées à l’enfance, l’adolescence, la scolarité, le développement personnel, le bien-être et la fin de vie. Chaque ouvrage propose des réflexions et des réponses concrètes pour aider dans la pratique et la vie quotidienne. … SCOLARITÉ ADOLESCENCE ENFANCE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL SANTÉ DEUIL SCOLARITÉ Christine Fawer Caputo et Martin Julier-Costes (sous la direction de) Préface de Marie-Frédérique Bacqué La mort à l’école Annoncer, accueillir, accompagner s u p é r i e u r © De Boeck Supérieur s.a., 2015 Fond Jean Pâques, 4 – B-1348 Louvain-la-Neuve Pour la traduction et l’adaptation française Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiel- lement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Belgique Dépôt légal : Bibliothèque nationale, Paris : novembre 2015 ISSN 1373-024X Bibliothèque Royale de Belgique, Bruxelles : 2015/13647/127 ISBN 978-2-8041-9367-6 Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web: www.deboecksuperieur.com 5 Sommaire Sommaire Préface Avant la catastrophe… Que peut transmettre l’école sur la mort et le deuil ? Marie- Frédérique Bacqué 11 Introduction Christine Fawer Caputo et Martin Julier- Costes 15 Partie 1 La mort aujourd’hui : l’apport des sciences humaines CHAPITRE 1 L’élève face à la mort et au suicide David Le Breton 23 CHAPITRE 2 Une pédagogie de la mort et de la perte à l’école : écouter, parler, représenter Marie- Frédérique Bacqué 35 6 La mort à l’école CHAPITRE 3 La mort en marge de l’école : préserver l’estime de soi dans une société de la performance Jocelyn Lachance 55 CHAPITRE 4 Penser la place de la mort d’un jeune à l’école Martin Julier- Costes 67 CHAPITRE 5 Lorsque la mort entre dans la classe Denis Jeffrey 77 Partie 2 L’école à l’hôpital CHAPITRE 1 L’école à l’hôpital ou comment maintenir scolarisés les enfants malades Claire Detcheverry, Annika Lequet 93 CHAPITRE 2 Accompagner un jeune atteint de cancer Thibaud Pombet 107 CHAPITRE 3 La scolarisation d’un enfant en soins palliatifs : les enjeux d’une collaboration entre école et hôpital Patricia Fahrni-Nater 115 7 Sommaire Partie 3 Annonce du décès et gestion de crise CHAPITRE 1 Lorsque la mort pénètre les lieux de vie enfantine : enjeux de gestion et utilité d’un protocole Matthieu Baillat 131 CHAPITRE 2 Quand la mort survient à l’école : gestion de crise Hélène Romano 149 CHAPITRE 3 Annoncer la mort en milieu scolaire Alix Noble, Carol Gachet 169 CHAPITRE 4 Clinique post- traumatique et milieu scolaire Hélène Romano 187 Partie 4 Accompagnements du deuil CHAPITRE 1 L’élève face à la maladie grave ou la mort d’un proche Josée Masson 201 CHAPITRE 2 Le parcours de reliance : un chemin de croissance pour les enfants en deuil Marie- Dominique Genoud 215 8 La mort à l’école CHAPITRE 3 Comment l’école peut- elle accompagner la fratrie d’un enfant en fin de vie ou décédé ? Muriel Derome 231 CHAPITRE 4 Les enfants traumatisés et endeuillés par la guerre Garine Papazian- Zohrabian 249 CHAPITRE 5 La perte d’un parent et l’impact du deuil sur la scolarité Christine Fawer Caputo 271 Partie 5 La mort en classe : repérer, prévenir, sensibiliser, éduquer CHAPITRE 1 Jeux du foulard et jeux dangereux : sensibilisation et prévention Fabienne Tosi 287 CHAPITRE 2 La prévention du suicide en milieu scolaire : quel rôle pour le personnel scolaire ? Muriel Étienne 301 CHAPITRE 3 Parler du cancer de l’enfant en classe Véronique Monachon 319 9 Sommaire CHAPITRE 4 Sensibiliser au deuil en milieu scolaire Caroline Tête, Cécile Séjourné 337 CHAPITRE 5 Éducation à la mort et à la perte en classe primaire Christine Fawer Caputo 357 Présentation des auteurs 381 Liste d’associations utiles pour les intervenants en milieu scolaire 387 Liste des tableaux 395 Liste des figures 397 Table des matières 399 11 Préface Préface Avant la catastrophe… Que peut transmettre l’école sur la mort et le deuil ? Marie- Frédérique Bacqué Psychologue, psychanalyste, professeure de psychopathologie clinique à l’Université de Strasbourg Il me revient encore à l’oreille les paroles de cette jeune femme, professeure des écoles en Alsace. Elle semblait désemparée… « On a dû louper quelque chose… » Elle pensait à ses élèves, ces cinq garçons qui, après une scolarité pri- maire « normale », se trouvaient aujourd’hui au collège ou au lycée. Ils étaient âgés de quinze à dix- sept ans et venaient de dévaster un cimetière juif. Tombes brisées, monument aux victimes du nazisme détruit. Tous déniaient le carac- tère antisémite de leur acte. Ne pas laisser les morts en paix, poursuivre les juifs avec application, deux motifs semblaient s’entremêler : d’une part, l’irrespect total des morts, d’autre part, un antisémitisme latent, larvé, non questionné par les enseignements reçus sur l’Histoire mais aussi sur le « vivre ensemble » d’une région où les guerres passées stimulent particulièrement cette question. Un élève interrogé se questionnait si ces garçons n’avaient pas voulu « faire une expérience lugubre ». En effet, côtoyer les morts dans leur lieu de rési- dence est une forme d’initiation rapportée par certains adolescents rencon- trés en psycho thérapie et singulièrement dans les juridictions pour mineurs. Qu’avaient voulu faire ces élèves ? Dans leur double délit passible d’une amende et de trois années d’emprisonnement en raison du caractère raciste de leur acte, ils exprimaient confusément l’attaque des morts, l’attaque des vivants, celle des juifs mais aussi celle de la grande Histoire et des générations supérieures, celles qui avaient un mort à protéger et une collectivité à partager. Les parents sont responsables de cette éducation qui respecte tout être humain y compris par- delà sa mort. Mais l’école peut, elle aussi, développer des enseignements sur ces sujets universels : la vie en société, les limites de la 12 La mort à l’école longévité biologique et celle de la survie spirituelle, la transmission intergénéra- tionnelle, les monuments conçus pour se substituer à la fragilité individuelle… « Désœuvrement », « bêtise », a- t-on entendu à propos de ces profanations de cimetières par des mineurs. Mais pourquoi l’ennui, le vide, se traduiraient- ils pas une attaque des morts ? N’y aurait- il pas un lien symbolique entre le vide de l’esprit et le vide de la mort ? Nous verrons que combler l’angoisse du vide de la mort ne se prescrit pas par une injonction. Il est impossible d’enseigner la mort. Nous pensons plus à une pédagogie de la mort, avec ses bases historiques dans les différentes civi- lisations, ses chefs d’œuvres artistiques. Cependant, un minimum de mises en application personnelles est nécessaire à cette appropriation. Les enfants de 2015, avec à leur disposition tant d’images, de sons, ont besoin d’être actifs pour penser la mort. C’est pourquoi seule l’alliance entre les parents et les édu- cateurs pourra apporter les moyens psychiques qui permettront aux enfants d’ouvrir leur esprit à cette fin impensable qu’est la mort des autres, puis de soi. L’école est un partenaire indispensable aux parents. L’école accueille, nour- rit, éduque et il lui est demandé de faire plus encore… Mais l’école peut- elle se substituer aux parents et d’ailleurs ceux- ci sont- ils si démissionnaires ? Les socié- tés occidentales ont construit peu à peu un système qui libère la force de travail parental et assure un certain contrôle de l’éducation des futurs citoyens. Mais l’immense succès de l’école a conduit à sa remise en cause, lorsqu’elle avoue avoir du mal à accomplir à la fois son idéal de transmission des compétences cognitives et civiques et son rôle de gardienne bienveillante des plus petits de la société. En particulier, il est aujourd’hui souvent question de compétences affectives de l’école, surtout quand, en France, les enfants commencent leur carrière académique à l’âge de deux ans et demi… Un ouvrage de professionnels de terrain Le livre dirigé par Christine Fawer Caputo et Martin Julier- Costes est un ouvrage collectif qui est allé chercher les praticiens au plus près du terrain. Christine est chercheuse en sciences de l’éducation, Martin est sociologue, l’une est Suisse, l’autre Français. Les francophones ont d’ailleurs été largement sol- licités dans cet ouvrage puisqu’on y trouve des Canadiens, des Suisses et des Français. Tous partagent la même éthique, cette responsabilité du plus petit que soi, ce respect des émotions et des sentiments qu’il éveille dès qu’il lui arrive blessure ou malheur. Tous ces cliniciens – tous très proches des enfants – savent aussi que les sociétés occidentales comptent fortement sur eux pour 13 Préface transmettre aux parents des connaissances, voire des pratiques éducatives avec leurs enfants. Et les attentes sont aussi importantes qu’ambivalentes. En effet, nombreux sont les professionnels qui uploads/Sante/ la-mort-a-l-x27-ecole.pdf

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  • Publié le Apv 28, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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