Sommaire Introduction Dr Catherine Chavanne....................................

Sommaire Introduction Dr Catherine Chavanne................................................................................ 3 Intelligence et Dyslexie, un parcours semé d’’embûches, de souffrance, d’’incompréhension et de marginalisation Claudia Jankech-Caretta.............................................................................. 5 Dyslexie et efficience intellectuelle : du fonctionnement cérébral à la réussite scolaire Dr Michel Habib, Barbara Joly-Pottuz ....................................................... 13 Dyslexie et précocité intellectuelle : présentation d’’une étude de 18 dyslexiques à haut potentiel intellectuel Elisabeth Cistac ......................................................................................... 65 Le traitement logopédique avec l’’enfant et l’’adolescent dyslexique Chantal Hardegger ..................................................................................... 81 Techniques d’’organisation du travail pour les enfants à haut potentiel intellectuel au collège Muriel Escribe............................................................................................. 87 Cet exposé ne peut être compris sans la vidéo de présentation insérée dans le DVD de la journée du 12 mai. Conclusions Véronique Widmer, présidente de l’’ASEP.................................................. 91 Eliane Caillet, présidente de l’’ADSR .......................................................... 92 Présentation des 3 associations organisatrices ................................... 93 Bibliographie............................................................................................. 95 Annexe Directives relatives aux élèves ayant des besoins particuliers liés à un handicap. République et canton de Neuchâtel. ........................... 96 Intelligence et dyslexie - Page 1 Intelligence et dyslexie - Page 2 Introduction de Catherine Chavanne Présidente de la SRAP. C’’est avec grand plaisir que, au nom de la Société Romande d’’Audiologie, Phoniatrie et Logopédie, j’’ouvre la conférence « Intelligence et Dyslexie ». En effet, lorsque Claudia Jankech nous a contactés pour participer à cette journée de formation, notre société a été ravie de pouvoir être associée à ce projet. Madame Jankech a insisté sur sa pluridisciplinarité, incluant par là même les personnes pouvant détecter les problèmes d’’apprentissage, les professionnels posant un diagnostic puis les thérapeutes initiant une prise en charge. Une chaîne d’’événements qui serait incomplète si en deçà nous avions exclu les chercheurs qui permettent d’’avancer dans la compréhension de la dyslexie. C’’est ainsi que nous avons pu réunir pour cette journée d’’enseignement des professions très diverses : psychologue, médecin, logopédiste mais aussi patients et parents, toutes personnes centrées sur le même problème mais agissant aux différentes étapes qui permettront à l’’enfant et à l’’adolescent dyslexique tout d’’abord de se faire reconnaître puis orienter vers un environnement qui lui permettra d’’évoluer malgré ses problèmes scolaires, professionnels et même sociaux ainsi que de s’’épanouir et d’’accéder au bien-être qu’’il est en droit de revendiquer. Cette journée inclura tant des témoignages de jeunes gens qui nous expliqueront leur parcours de dyslexique que des exposés théoriques qui nous permettront de mieux comprendre la problématique et ainsi nous apporter un éclairage sur les solutions qui pourront améliorer la prise en charge de cette entité. Je tiens déjà à remercier les différentes associations concernées soit l’’Association Dyslexie Suisse Romande et l’’Association Suisse pour les Enfants Précoces. Un grand merci également à l’’Hôtel Alpha-Palmiers pour son hospitalité. Intelligence et dyslexie - Page 3 Intelligence et dyslexie - Page 4 Intervention de Claudia Jankech-Caretta, « Intelligence et Dyslexie : un parcours semé d’’embûches, de souffrance, d’’incompréhension et de marginalisation » C Cl la au ud di ia a J Ja an nk ke ec ch h- -C Ca ar re et tt ta a , spécialiste FSP en psychologie de l’’enfant et de l’’adolescent et en psychothérapie. Ancienne collaboratrice du Service médico-pédagogique vaudois, en tant que psychologue et psychothérapeute et collaboratrice dans une recherche du FNSR. Dans ce cadre Mme Jankech a collaboré avec le centre d’’audiophonologie de l’’Hôpital de l’’enfance et la consultation de la déficience mentale. Depuis 1990, installée en cabinet privé à Lausanne d’’abord avec Catherine Juillard logopédiste et ensuite en collaboration avec le Dr M. Jankech, pédopsychiatre depuis 1999. La consultation psychologique et psychothérapeutique reçoit des enfants et des adolescents présentant toutes sortes de pathologies et caractéristiques mais notamment un très grand nombre d'enfants surdoués. Cette pratique l'a amenée à approfondir les liens entre surdouance et troubles ou caractéristiques associés, dont les troubles de l’’apprentissage, dans le cadre de la prise en charge psychothérapeutique et pédagogique. www.jankech.ch Intelligence et dyslexie - Page 5 Je suis heureuse de vous voir si nombreux aujourd’’hui et de pouvoir partager avec vous mon expérience avec les enfants en difficulté scolaire. La détection et la prise en charge tardive ou insuffisante des enfants dyslexiques m’’ont interpellée ces dernières années. Plus l’’enfant est intelligent, plus la détection se fait tardivement, dans des conditions difficiles, notamment au moment de l’’orientation. Il s’’agit de mon expérience mais je l’’ai suffisamment partagée avec des logopédistes et des parents. Il semble bien qu’’elle corresponde à une réalité, dont l’’ampleur m’’échappe. De vous voir si nombreux, constitue probablement un début de réponse. Les enfants dyslexiques représenteraient 10% de la population enfantine. Selon une recherche de l’’Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces (France), il y aurait 30% de dyslexiques parmi les enfants à haut potentiels reconnus. Sous ces chiffres, il y a des enfants et des adolescents, avec leurs parcours difficiles et leurs souffrances, partagées souvent par toute la famille. La dyslexie n’’est pas une mode. Le Dr Pringle Morgan l’’a décrite en 1896. Parlant de Percy, 14 ans, il disait que ce jeune « aurait pu être le meilleur élève si l’’enseignement avait été oral ». Mettant ainsi en relief les capacités de son patient, capacités qui n’’étaient pas reconnues à l’’école, vu la place considérable prise par l’’écrit. Pour poser le diagnostic de dyslexie il est essentiel de savoir si le sujet dispose d’’une intelligence normale. Ainsi, l’’intelligence est prise en compte dans le diagnostic et c’’est donc l’’écart entre le niveau intellectuel et le niveau de lecture qui détermine le trouble. Ce décalage est plus ou moins grand selon les élèves mais il existe toujours. Je pense à tous les enfants qui souffrent car leurs camarades les traitent d’’incapables, en voyant qu’’ils ne savent pas lire! Il y a donc une réelle incompréhension. Pourquoi ? Je vais vous parler de 4 situations qui peuvent expliquer la difficulté à détecter la dyslexie: Parfois l’’échec de l’’enfant semble être global: la difficulté le paralyse, sa progression scolaire est bloquée. Comme quelqu’’un qui, s’’étant brûlé en touchant la cuisinière n’’oserait pas s’’en approcher et ne se nourrirait plus. Il sera facilement considéré comme un enfant peu compétent voire en déficit intellectuel et parfois orienté dans une classe à effectif réduit si la dyslexie n’’est pas détectée et traitée rapidement. Je me souviens d d’’ ’’A Al lb be er rt ti in ne e* * (prénom fictif), que l’’enseignante de 2ème avait adressée en consultation psychologique pour un retard scolaire global, elle ne progressait dans aucun domaine. D’’origine étrangère, cette enfant avait perdu complètement toute vivacité dès son entrée en primaire. Le bilan psychologique a mis en évidence un niveau intellectuel dans la norme et une absence de pathologie psychique, j’’ai adressé cette enfant en logopédie. Très vite, le diagnostic de dyslexie est posé, la prise en charge instaurée. Albertine a progressé dans tous les domaines et elle a pu montrer ses capacités intellectuelles, elle a repris courage. Ce phénomène peut se rencontrer si l’’enfant ne sait pas dessiner ou écrire ou calculer. Valentin ne savait pas dessiner à l’’école enfantine. Son repli a atteint un tel degré que l’’enseignante s’’est même demandée s’’il n’’était pas autiste. Il a suffi de lui dire qu’’il était très Intelligence et dyslexie - Page 6 intelligent, et donc capable d’’apprendre, pour que son comportement change radicalement et qu’’il montre ses compétences tout en s’’ouvrant sur le plan relationnel. . Il arrive que l’’intelligence masque complètement le trouble, grâce à des stratégies permettant de ne pas lire ! Géraldine* est envoyée par sa pédiatre qui pense qu’’elle devrait sauter une classe car elle s’’ennuie. Or, je constate que, en fin de première primaire, elle ne peut même pas déchiffrer des mots simples tout en étant, en effet, très douée. Son QI global est de 136, le profil est homogène. Je déconseille donc un saut de classe et l’’adresse en logopédie. Avant de la quitter je lui demande, curieuse, comment fait-elle pour avoir des « LA » (largement atteint) en français, sans savoir lire. Elle me dit alors, avec une grande spontanéité (qui fait toute la satisfaction du travail avec les enfants) : « mais moi je lis seulement si je ne comprends pas ». L’’intelligence remplit bien son rôle : Géraldine s’’adapte, la maîtresse trouve qu’’elle a un problème d’’organisation mais en aucune façon elle n’’a perçu que son élève ne sait pas lire. Vu sa surcapacité intellectuelle, elle ne rencontre aucune difficulté à comprendre les consignes sans avoir à les déchiffrer. Or cette forme d’’adaptation lui permet justement d’’éviter l’’apprentissage central de l’’école, la lecture. Cette enfant a bénéficié d’’un soutien pédagogique individuel, pris en charge par les parents. Je la revois en 3P, son niveau est encore meilleur, (QI Global de 144, verbal 150, non verbal 142)) et elle s’’ennuie toujours. Elle va donc raccourcir avec succès le cycle 3/4P. Sans aide, Géraldine aurait fini par payer cher cette adaptation, notamment au moment de l’’orientation. Comme l’’atteste l’’expérience douloureuse de S Sa am mu ue el l* *, , qui arrive chez moi en 9ème VSO, il a déjà commencé un traitement logopédique en fin de 6ème. C’’est à ce moment que uploads/Sante/ intelligence-et-dyslexie.pdf

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  • Publié le Jul 23, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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