1 Shaykh’ Abd Al-Khâliq Al-Shabrâwî L L Le e es s s d d de e eg g gr r ré é és
1 Shaykh’ Abd Al-Khâliq Al-Shabrâwî L L Le e es s s d d de e eg g gr r ré é és s s d d de e e l l l’ ’ ’Â Â Âm m me e e L L Le e es s s s s st t ta a at t ti i io o on n ns s s s s sp p pi i ir r ri i it t tu u ue e el l ll l le e es s s s s su u ur r r l l la a a v v vo o oi i ie e e s s so o ou u uf f fi i ie e e 2 Table des matières Préface ……………………………………….………….. 3 Introduction du traducteur de l’édition anglaise …….… 9 Prologue de l’auteur …………………………………… 14 Introduction ……………………………………………. 17 Chapitre I ………………………………………………. 28 Chapitre II ……………………….……………………... 34 Chapitre III ………………………………………….…. 39 Chapitre IV ……………………………………….……. 47 Chapitre V ………………………………………….….. 50 Chapitre VI ……………………………………….……. 52 Chapitre VII ……………………………….…………… 54 Postface ………………………………………………… 55 3 PREFACE DE QUELQUES ASPECTS DE LA GUERISON SPIRITUELLE Au cœur de l'islam se trouve le soufisme - on devrait plutôt dire les soufismes tant les pratiques varient à travers le monde islamique. Ses maîtres anciens ont répété à l'envi que l'homme doit se changer, se purifier, se transformer pour tenter de lever le voile qui lui cache son Créateur, présent au fond de lui mais inaccessible parce que l'homme est lui-même son propre voile. Faire disparaître le voile, c'est donc disparaître soi-même, pour que se réalise la parole de Dieu dans un hadîth qudsî : « Je suis selon ce que Mon serviteur pense que Je suis 1 » Probablement par prudence, les maîtres soufis préviennent qu'il y a une exigence préalable à toute démarche de type soufi : il faut d'abord être un « bon » musulman. Pourtant le nom même de l'islam se rapporte à l'attitude intérieure qui définit le fait d'être musulman, et les significations multiples de la racine arabe s-l-m du mot islam définissent cette attitude : - perfection, intégrité, droiture ; - sécurité, paix, salutation ; - paix, pacifisme ; - pureté, absence de défaut, protection ; - acceptation, reconnaissance ; - soumission, capitulation, reddition. On peut facilement comprendre que le musulman qui a réussi à installer en lui toutes ces qualités n'a plus besoin de soufisme, puisque ces qualités sont précisément celles que le soufisme cherche à développer chez le voyageur spirituel ! Alors ne faut-il pas inverser la proposition et dire que c'est au cœur du soufisme qu'on trouve l'islam, que le soufisme est en fait la voie qui peut mener à l'accomplissement en soi des attitudes qui définissent le musulman, et que c'est en parcourant la difficile voie des soufis que l'on a une chance de devenir intérieurement, authentiquement, un musulman ? LA NECESSITE D'UNE GUERISON L'islam a donc pour finalité de transformer l'homme. De quel type de transformation s'agit-il ? À cette question existent deux grandes catégories de réponses : - les réponses par l'éthique ² qui mettent en avant l'arsenal des valeurs morales, des comportements souhaitables, de la loi et du légalisme, des châtiments, etc., propres à pousser l'homme à accomplir sa vocation éthique. De l'avis de beaucoup de voyageurs sur la voie, cette « voie éthique » accorde une place trop importante aux pratiques formelles, et aboutit souvent à l'apparition d'un quasi-« clergé » (ulémas, mollahs, ayatollahs, etc.)³ : Abderrahman Soroush 4(un des leaders de la pensée iranienne contemporaine, né en 1945) dit au cours d'un entretien avec Mahmoud Sadri : « C'est pourquoi (...) j'ai affirmé que le clergé ne se définit pas par l'érudition ou la vertu, mais par la dépendance par rapport à la religion pour les moyens d'existence. » 4 - les réponses par la psychologie 5qui partent d'un constat : l'homme est spirituellement malade. Il doit d'abord prendre conscience de ses maladies pour, ensuite, s'engager dans un véritable processus curatif pour essayer de guérir de ses maladies, maladies que le shaykh Shabrâwî appelle les « traits de caractère négatifs 6». Guérir de ses maladies de l'âme suppose bien entendu une démarche de type thérapeutique : diagnostic, prescription, suivi du malade, adaptation des soins à l'évolution de la maladie, etc. Le Coran utilise quatorze fois le mot mard (maladie), six fois le mot shifâ ' (guérison). Par exemple : Il y a dans leur cœur une maladie (2 : 10). Et quand je suis malade, c'est Lui qui me guérit (26 : 80). Le Coran parle des hypocrites (munâfîqûn), ceux qui ont la maladie au cœur (33 : 60), indiquant par là sans ambiguïté le lieu où se situe la maladie. Quant aux symptômes, ils traduisent l'éloignement par rapport à la fitra, la disposition naturelle, l'état de pureté originelle à la naissance. Cet état initial correspond à ce que l'analyse transactionnelle - qui n'est pas, contrairement à ce que beaucoup pensent, une approche behavioriste - appelle parfois l’OKness initiale. LA DEMARCHE THERAPEUTIQUE Recouvrer la santé, c'est donc se débarrasser de l'accumulation des (mauvaises) habitudes acquises au long des années pour retrouver l'état inné de bonne santé initiale. Ainsi donc, redresse ta face vers la religion, en croyant originel, en suivant la prime nature selon laquelle Dieu a instauré les humains (30 : 30). C'est se libérer des attachements, c'est se transformer intérieurement par un long processus. Telle est la finalité d'une démarche sur la voie soufie, comme elle est la finalité d'une démarche dans la voie bouddhique. C'est aussi celle, au moins par certains aspects, d'une démarche thérapeutique moderne. L'analogie n'est pas très facile à établir, en particulier parce que les termes utilisés dans l'une et l'autre approche ne sont pas toujours parfaitement définis, ou définis de façon unique. Ainsi parle-t-on beaucoup, dans les textes soufis, de la libération nécessaire des griffes de l'ego (nafs). C'est la voie de la guérison, c'est-à-dire la voie du paradis que Jésus avait déjà montrée en disant : « Celui qui est miséricordieux en ce monde est celui à qui sera manifestée de la miséricorde dans l'autre monde » 7 Rarement défini, l'ego est plutôt appréhendé à travers des images, comme celle du cheval : la relation que chacun entretient avec son propre ego est comme celle du cavalier avec son cheval. Qui est aux commandes ? Le cheval sauvage qui fait de son cavalier ce qu'il veut, ou bien le cavalier qui a réussi à dompter sa monture ? Winnicott exprime la même idée : « Le cavalier doit conduire sa monture, non être emporté par elle » 8 Ce qui est commun aux approches soufies comme aux approches thérapeutiques modernes c'est, comme on l'a dit, qu'il s'agit de soigner quelqu'un qui est malade, de le guérir si possible. L'homme d'aujourd'hui est lui-même coupé de sa réalité profonde. « Personne, en contemplant la surface mouvante de la mer, ne pourrait deviner les fosses insondables qui s'étendent en dessous. Beaucoup aujourd'hui fuient leur intériorité et pensent que seule la surface des choses existe vraiment, dans son animation incessante et rassurante 9. » QU'EST-CE QUE LA SANTE ? Avicenne (980-1037) a montré, à la suite des médecins grecs, d'abord que santé « psychologique » et santé physique sont liées, et ensuite que la santé se définit par un équilibre. 5 Être malade, c'est donc vivre une rupture d'équilibre. Les conséquences de ce déséquilibre sont considérables pour celui qui en prend conscience, car il découvre qu'il ne sait plus qui il est. Il comprend qu'il n'est pas cet agrégat de désirs et de représentations qui lui viennent des autres. Comment retrouver l'équilibre détruit par la vie ? Comment retrouver son identité première ? Parlant des maux - gourmandise, avarice, fornication, colère, dépression, acédie, inflation de l'ego, orgueil et leurs formes dérivées - que dénonce Évagre le Pontique (345- 399), Jean-Yves Leloup évoque les « Anciens (qui) ne sont pas casuistes mais thérapeutes, l'analyse de tous ces maux veut remonter à la racine des souffrances de l'homme pour qu'il en soit délivré à jamais ». Alors se développe en lui le besoin de partir à la recherche de sa véritable identité, celle qui le détermine, dès avant sa naissance, à l'image de Dieu. Il s'agit de retourner chez « soi ». Car la douleur de la séparation de sa source devient à un moment donné trop forte, et Rûmî (1207- 1273) peut ainsi faire dire à la flûte de roseau : « Depuis qu'on m'a coupée de la jonchaie, je fais pleurer l'homme et la femme 10. » Encore faut-il aller plus loin qu'une simple nostalgie du « paradis perdu ». Encore faut-il que cette situation d'exil devienne tellement douloureuse que chercher à rentrer d'exil est une question aussi vitale que peut l'être une démarche thérapeutique. On ressent alors sa propre existence comme ce que Râbi'a al-'Adawiyya (713-801) a appelé « un péché auquel nul autre ne peut se comparer », parce que l'existence est devenue la négation du là ilâha illâ llâh, uploads/Sante/ les-degres-de-l-x27-ame-soufisme.pdf
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- Publié le Apv 26, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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