États GÉnÉraux VErs un PLan CŒur pour une stratégie nationale de prévention, de

États GÉnÉraux VErs un PLan CŒur pour une stratégie nationale de prévention, de recherche, de prise en charge et d’accompagnement des personnes touchées ou menacées par une maladie cardiovasculaire. LIVRE BLANC SOMMAIRE Introduction 3 Engagez-vous ! 6 La démarche des états généraux 8 Comité stratégique 11 Des états généraux à travers la France 12 Chapitre 1 : Les femmes, les grandes oubliées de la maladie cardiovasculaire… 14 Chapitre 2 :  Les malades cardiaques congénitaux : des enfants malades qui deviennent des adultes... 38 Chapitre 3 : Mieux répondre à l’urgence 62 Chapitre 4 :  Accompagner les personnes après un accident cardio-neuro-vasculaire 92 Chapitre 5 : Après la maladie, se réinsérer 124 Chapitre 6 : La recherche en santé cardiovasculaire 140 Chapitre 7 : Prévention et principe de réalité 160 Conclusion 192 Les parties prenantes 196 Annexes 216 Remerciements 222 3 • INTRODUCTION Claude LE FEUVRE Président de la Fédération Française de Cardiologie Avec en France 400 morts par jour, 2,2 millions de patients en AFFECTION DE LONGUE DURÉE (ALD), 20 millions de personnes à risque cardiovasculaire, 28 milliards d’euros de dépense annuelle, les maladies cardiovasculaires, qualifiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de prochaine « épidémie » mondiale, n’ont pas la prise en charge qu’elles méritent. Concernant de nombreux secteurs de notre vie publique (santé, social, mais aussi éducation, travail, sport et jeunesse, etc.) et impliquant fortement les collectivités locales (urgences, prise en charge des malades, etc.), la lutte contre les maladies cardiovasculaires souffre moins du manque de moyens que d’un manque de coordination des nombreux plans de prévention, de recherche et de suivi des personnes à risque ou malades. Elle se heurte aussi à une grande inégalité d’accès à l’information, à la prévention et à la prise en charge, notamment en ce qui concerne les femmes, les milieux populaires et certains territoires. Nous faisons également le constat que le portage politique et la visibilité des préoccupations de santé cardiovasculaire ne sont pas aussi forts que dans d’autres domaines, comme le cancer par exemple. Cela tient peut-être à la diversité des pathologies concernées, qui n’arrivent pas facilement à fédérer. Face à ces constats sévères, nous ne pouvions rester inactifs. La Fédération Française de Cardiologie, fidèle à ses missions, s’est engagée de manière déter- minée en initiant avec 21 grandes organisations et réseaux rassemblant plus de 500 000 patients une démarche pour l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre les maladies cardiovasculaires, dont les points clés sont : •  de procéder à une étude préalable de la vingtaine de plans et programmes de santé publique qui concernent la lutte contre les maladies cardiovascu- laires. Ces plans se superposent, ils comportent des mesures principalement incitatives, un cloisonnement entre pathologies concernées et des aspects oubliés, qui ont été retenus comme thème des États Généraux ; •  de ne pas se cantonner aux seules questions sanitaires : la lutte contre les maladies cardiovasculaires concerne également d’autres secteurs comme l’enseignement, la recherche, les sports, la sécurité civile, le travail, etc. •  de veiller à recueillir l’engagement de l’ensemble des parties prenantes concernées par les maladies cardiovasculaires, avec une alliance réelle entre personnes malades, associations et professionnels ; •  et enfin de mener une démarche participative en organisant des États Généraux en région, associant les personnes malades ou menacées par une maladie cardiovasculaire, le grand public, les acteurs institutionnels et professionnels, les Agences Régionales de Santé (ARS) et les élus. Les États Généraux nous ont révélé des enjeux majeurs de santé publique : •  La persistance d’inégalités fortes entre les patients, avec de fortes disparités sur le territoire, tant dans l’accessibilité aux soins que dans la prise en charge ; •  L’insuffisance de la prise en charge sociale de nombreux malades : des milliers de cardiaques restent isolés face à leur maladie, l’absence d’in- formation, d’accompagnement et de dialogue empêchant encore trop souvent une prise en charge optimale ; •  L’épidémie des maladies cardiovasculaires : l’OMS prévoit leur recrudes- cence (nous assistons déjà à une augmentation du nombre d’infarctus chez les femmes jeunes) alors que les facteurs de risque sont parfaite- ment identifiés et maîtrisables par l’homme (tabac, inactivité physique, alimentation riche en sel, en sucre et en graisse) ; • Les femmes, ces grandes oubliées : alors que les maladies cardiovas- 4 • 5 • culaires restent dans l’esprit de beaucoup associées aux hommes, elles représentent aujourd’hui la première cause de mortalité chez les femmes en France et cette courbe ne s’inversera pas si rien n’est fait dans la prévention, l’alerte et leur prise en charge. Tout ce travail réalisé au cours de ces derniers mois est au service d’une ambition forte : être utile à la collectivité en formulant dans ce Livre Blanc des recommandations concrètes, construites avec l’ensemble des parties prenantes et dont pourront se saisir les acteurs profes- sionnels, associatifs et institutionnels. Ce Livre Blanc est remis en octobre 2014 au ministère des Affaires sociales et de la Santé et des Droits des femmes ; au ministère de l’Éducation nationale, au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et auprès du Conseil économique, social et environnemental. Ce n’est cependant qu’une première étape. L’étape suivante sera l’application sur le terrain de ces recommandations. De nombreux décideurs et directeurs généraux d’Agences Régionales de Santé ont déjà manifesté leur intérêt pour cette démarche. La déclinai- son en région de cette stratégie nationale de prévention, de recherche, de prise en charge et d’accompagnement des personnes touchées ou menacées par une maladie cardiovasculaire permettra d’augmenter la cohérence et la visibilité de ce qui est fait dans la lutte contre ce fléau, et conditionnera la réussite de cet ambitieux et nécessaire projet dans lequel tous les patients et leurs proches placent leurs espoirs. Nous attendons donc des pouvoirs publics qu’ils se saisissent de cette question en concevant des réponses dans un cadre interministériel car finalement tel est l’enjeu actuel et futur. C’est assurément à cette condition que notre pays pourra poursuivre une politique ambitieuse de lutte contre les maladies cardiovasculaires. Les États Généraux sont au service d’une ambition forte : être utile à la collectivité. 6 • Engagez-vous ! Jean-François Toussaint Porte-Parole de la Démarche des états généraux La démarche présentée dans ce Livre Blanc est souhaitée par des centaines de milliers de Françaises et de Français souffrant d’un problème cardiaque ou vasculaire, première cause de mortalité mondiale. Soutenue par les plus hautes autorités de notre pays, elle s’appuie sur plus de cinq années de travail, sur des États Généraux, conférences et tables rondes organisés sur l’ensemble du territoire et sur l’engagement de très nombreux élus et acteurs institutionnels. Elle est porteuse du respect de la parole des malades, essentiel à toute démarche actuelle de santé publique. Elle est comptable de l’efficacité de son action : alors que nos capacités à repousser les limites de la santé semblent désormais plafonner (en quarante ans, seuls 10 % de gain ont pu être obte- nus sur la mortalité par cancer ; les risques infectieux et environnementaux réaugmentent ; l’espérance de vie féminine voit sa croissance ralentir), les marges de progression concernant les maladies cardiovasculaires restent encore fortes. Elle est engagée par la sincérité de ses acteurs : profession- nels, élus, directeurs d’ARS et des directions régionales de la santé (DGS), qui se sont associés aux côtés des patients. Ils ont à de nombreuses reprises, et dans chaque région traversée, manifesté leur intérêt à cette démarche publique d’envergure nationale. Ces éléments sont des gages de réussite. Indispensables, ils ne sont pourtant pas suffisants car, en cette période difficile où les turbulences économiques et géopolitiques auront un impact important sur nos capa- cités d’agir, l’équilibre de nos comptes et sur l’efficience de nos politiques. Il nous faut être particulièrement vigilants avant d’orienter nos choix. Or de nombreux succès, métaboliques, technologiques ou préventionnels, repo- sant sur des mécanismes fermement démontrés, nourrissent de nouvelles 7 • pistes de recherche pour lutter contre les pathologies vasculaires. Sur la base de réflexions approfondies, fondées sur ces arguments, il nous faudra alors démontrer leur mise en œuvre effective et suivre l’apparition des premiers résultats, en chacun de nos indicateurs, alors que pourraient réaugmenter les urgences – infarctus chez les jeunes Françaises – et les décompensations tardives – chez les sujets plus âgés. Les mesures proposées ici produiront leurs bénéfices bien au-delà du strict cadre des maladies cardiaques : leurs risques sont en effet communs avec ceux de nombreux cancers. Leur prévention, tout au long de la vie, passe par une démarche commune avec des outils qui réduisent ces fléaux conjointement. Notre combat contre les maladies dégénératives profitera aussi d’une lutte plus efficace contre la sédentarité avec une pratique plus régulière d’activités physiques ou sportives. Les maladies métaboliques et le vieillissement accéléré, grands pourvoyeurs de maladies cardiovascu- laires, pourront être ralentis dans le même mouvement. L’amélioration des conditions sociales pour des patients adolescents et adultes, porteurs de cardiopathies congénitales, jouera aussi pleinement son rôle pour uploads/Sante/ livre-blanc-cardiologie.pdf

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  • Publié le Mar 14, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 3.2366MB