Psychologie médicale Bases éthologiques de la psychologie médicale Semaine 2 Da

Psychologie médicale Bases éthologiques de la psychologie médicale Semaine 2 Date : 21/10/2021 Heure : 8h – 9h Professeur : Pr. Amad Remarques du professeur : I. Introduction La psychologie médicale ce n’est pas de la psychiatrie, c’est de la médecine. La psychiatrie sert à soigner les maladies mentales, alors que la psychologie médicale est l’affaire de tous les médecins. La psychologie médicale est l’interaction entre le malade et le médecin, ce sont tous les mécanismes psychologiques impliqués dans la relation entre la patient et le médecin. Dans la psychiatrie, on intervient parce qu’il y a un problème chez le patient alors que dans la psychologie médicale il n’y a pas de problème, on exerce juste la médecine. On sait que quand on parle mieux au patient, quand on annonce mieux les choses, les pronostics sont meilleurs. La psychiatrie c’est soigner les maladies mentales, traiter les troubles mentaux comme la dépression, les troubles anxieux (les plus fréquents), les troubles bipolaires, la schizophrénie... La psychologie médicale est retrouvée dans toutes les spécialités, que ce soit en cardiologie, urologie, néphrologie... Dès qu’il y a une interaction avec le patient, il y a des mécanismes de psychologie médicale qui sont mis en jeu. Cela représente l’intégralité de la relation malade-médecin. Par exemple, quand on annonce une mauvaise nouvelle, ce n’est pas de la psychiatrie, les choses ont tendance à évoluer mais ce n’est pas rare qu’on demande à un psychiatre d’annoncer une mauvaise nouvelle, alors que ce n’est pas son rôle. C’est au médecin du patient de lui annoncer, le psychiatre n’a pas le rôle de « chat noir ». Ce genre de demande montre que la psychiatrie est très mal connue et interprétée. L’activité du psychiatre, c’est d’essayer de gérer les problèmes des patients soit avec de la psychothérapie, soit avec des traitements. Cela se présente comme une consultation normale, mais il y a aussi la psychiatrie de liaison. C’est quand, dans un service, il y a un patient avec des symptômes psychiatriques, des idées suicidaires, le psychiatre vient donc donner son avis. Les problématiques psychiatriques sont parmi les problématiques les plus fréquentes en médecine. Pour un médecin généraliste, un tiers de son activité concerne des problématiques psychiatriques. On sait que lorsqu’il y a une problématique psychiatrique (troubles anxieux, dépression, ...) en même temps qu’une pathologie chronique, cela rend moins bon le pronostic de guérison. Si on traite quelqu’un avec une pathologie chronique et une dépression, on n’aura pas de bons résultats tant qu’on aura pas traité la dépression. Les confinements et la pandémie ont accentué, déclenché ces problématiques. Les gens se sont retrouvés seuls, plus avec eux-mêmes et n’ont plus eu ou alors ont eu beaucoup moins de contacts sociaux, ce qui a déclenché des problématiques. Les troubles psychiatriques ont différentes façons d’arriver chez quelqu’un, il existe des facteurs biologiques et des facteurs environnementaux. Quand on enlève à quelqu’un qui a besoin de contacts sociaux réguliers et intenses ces contacts sociaux, cela déclenche un facteur de stress et la répétition de ce genre de facteur augmente les risques d’avoir une dépression ou des idées noires. Une pathologie psychiatrique se développe par des facteurs environnementaux (solitude, exclusion, confinement, stress, ...) mais il y a aussi des facteurs biologiques, par exemple chez quelqu’un qui souffre de dépression on va souvent trouver que dans sa famille il y a plus de personnes qui ont souffert de Page 1 sur 5 dépression que dans la population générale. Il y a une participation génétique, biologique et des facteurs environnementaux qui interagissent pour aboutir aux troubles psychiatriques. Il y a un gros problème aujourd’hui, c’est la stigmatisation dont souffre la psychiatrie et les personnes qui souffrent de troubles psychiatriques. Par exemple, quand vous allez aux urgences, lorsque l’on voit dans votre dossier des antécédents de dépression, vous allez être classé patient psychiatrique. Sachant que la dépression touche 10% de la population et que le COVID-19 a engendré 50 millions de nouveaux cas de dépression dans le monde depuis 2020, il est très important de ne pas catégoriser les patients de cette manière, un patient dépressif peut faire un infarctus. Il faut destigmatiser au maximum les problématiques psychiatriques et la psychiatrie. On dit un « patient psy » alors qu’on ne dit pas un patient cardio, il faut revoir cela. On va facilement mettre des symptômes sur le dos de la dépression alors que non la dépression a une séméiologie, une symptomatologie et tout ne ressemble pas à de la dépression. Il faut que chaque patient soit soigné indépendamment de ses potentiels antécédents psychiatriques. On arrive a bien soigner mais le problème c’est l’accès aux soins, c’est difficile d’accéder à un professionnel de santé mentale, alors que l’on a des traitements et des prises en charge très efficaces. C’est difficile de faire changer l’image de la psychiatrie chez les gens car c’est connoté. Il faut destigmatiser en parlant et en rappelant la fréquence et la gravité plus ou moins forte de ces pathologies psychiatriques. Les problématiques psychiatriques représentent 160 milliards de dépenses par an en coûts directs et indirects, c’est le premier poste de dépense de l’assurance maladie. Pour favoriser l’accès aux soins, il y a eu la mise en place du 3114 qui est un numéro unique orienté autour des idées suicidaires, c’est comme un SAMU psychiatrique avec une régulation, une orientation par des professionnels. Est-ce qu’il y a beaucoup de maladies psychiatriques chez l’enfant ? Ça dépend des maladies, par exemple la schizophrénie et les troubles bipolaires se déclarent entre 15 et 25 ans. Il y a des formes précoces qui commencent avant ou des formes tardives qui commencent après. Mais dans les troubles comme les TOCs, on retrouve des choses qui vont débuter dès l’enfance et qui peuvent se déclarer plus tard. Deux tiers des pathologies psychiatriques se déclarent avant 20 ans, donc ça démarre souvent chez le sujet jeune. Dans les pays en guerre, le nombre de personnes avec un psychotraumatisme est très important et ils ne sont pas pris en charge. Un psychotraumatisme reste bien ancré, les patients revivent la scène en vrai et sans arrêt. La scène se répète et va entraîner des cauchemars puis des conséquences sur l’humeur. Il faut bien distinguer psychiatrie et psychologie, la psychologie est beaucoup plus ouverte et a un rôle de prévention, par exemple le stress au travail avant on en parlait pas lors qu’il est responsable de beaucoup de pathologies mentales telles que la dépression et l’anxiété. Dans d’autres pays, il y a peut-être moins d’accès aux soins mais il n’y a pas moins de malades, les gens souffrent tout autant. Dans certains pays, les chiffres sur l’alcoolodépendance et les taux de suicide sont truqués. Ce n’est pas un problème inventé, c’est un problème mis à jour. Parfois, on a l’impression que les patients sont maltraités juste parce qu’ils sont en psychiatrie. Mais heureusement, ça a tendance à s’améliorer par exemple avec la psychiatrie de liaison qui a tendance à se destigmatiser un peu, c’est une équipe qui a une approche très médicale, et quand elle passe dans les services, fait de l’information et des rappels sur ce qu’est la dépression par exemple. La stigmatisation ne date pas d’hier, quand une personne a un comportement bizarre par rapport à un groupe, l’exclusion peut être considérée comme naturelle, car la personne va se mettre à l’écart. Est-ce que toutes les maladies peuvent être soignées ? On peut toujours faire quelque chose mais certaines sont plus difficiles que d’autres. Il faut avoir le même raisonnement qu’avec les autres pathologies. Page 2 sur 5 Y a-t-il systématiquement des traitements ? Ça dépend de l’activité de chaque praticien et du type de trouble. Il y a des thérapeutiques médicamenteuses et des thérapeutiques non médicamenteuses. Quand on dépasse le stade « modéré », là on va avoir besoin de médicaments car le fonctionnement s’altère. En tout cas, la psychothérapie peut s’appliquer seule ou avec traitement en complément. Mais non, il n’y a pas toujours de traitement, c’est pour ça qu’il y a eu un projet de remboursement des séances de psychothérpaie par le gouvernement, parce qu’en France c’est très difficile d’avoir accès à des traitements non médicamenteux. II. Définitions et histoire des idées Éthologie : science des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel. Père fondateur indirect : Charles Darwin et ses travaux sur l’évolution des espèces et de leur comportement. Il a mis en évidence qu’il existait une variabilité des espèces et donc une sélection naturelle différente de la sélection artificielle.  Il y a certains avantages morphologiques ou comportementaux qui vont se transmettre plus facilement. C’est l’évolutionnisme qui a donné un cadre biologique au comportement et grâce à la comparaison des espèces entre elles. Darwin a aussi travaillé sur les expressions faciales, l’expression des émotions chez l’Homme et l’animal. « Les jeunes et les vieux d’un très grand nombre de races, que cela soit chez les animaux ou chez les humains, expriment le même état d’esprit avec les mêmes mouvements »  Cela montre qu’il y a uploads/Sante/ 2-bases-ethologiques-de-la-psychologie-medicale-ok-prio.pdf

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  • Publié le Fev 27, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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