Institut de Formation en Soins Infirmiers de l’Hôpital Foch Diplôme d’Etat Infi

Institut de Formation en Soins Infirmiers de l’Hôpital Foch Diplôme d’Etat Infirmier UE 5.6 : Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles Mémoire de Fin d’Etudes La part du relationnel dans les soins d’urgence Guillaume ALLANIC Directeur de mémoire : Véronique SUTTER Promotion 2012-2015 Note aux lecteurs : « Il s’agit d’un travail personnel et il ne peut faire l’objet d’une publication en tout ou partie sans l’accord de son auteur. » La diffusion au sein de l'Institut de Formation de l'Hôpital Foch à des fins pédagogiques est autorisée. Remerciements Je tiens à remercier ma directrice de mémoire, Véronique Sutter pour son suivi cette année ainsi que Pauline Blanchemanche, ma responsable de suivi pédagogique, pour ces trois années d’accompagnement, de conseil et de soutien. Je remercie également l’ensemble des infirmiers et infirmières qui ont pris part à mon encadrement au cours des stages et qui m’ont transmis d’importantes valeurs de ce métier, ainsi que les professionnels qui ont accepté de me consacrer du temps pour mes entretiens : Kathleen, Priscille, Laetitia, Éric, Alix et tous les autres. J’accorde évidemment une pensée particulière pour mes parents et mes sœurs, car sans leur soutien et leur volonté de me faire avancer, je ne serai pas arrivé jusqu’ici. Enfin, un grand merci à ma compagne, Julie, pour son soutien sans relâche durant ces trois ans. Sommaire 1 Introduction ......................................................................................................... 1 2 Situation d’appel et questionnement ................................................................ 2 2.1 Présentation de la situation de départ ............................................................ 2 2.2 Analyse de la situation et questionnement ..................................................... 5 2.3 Question de départ ......................................................................................... 9 3 Cadre conceptuel .............................................................................................. 10 3.1 Le service d’accueil des urgences ............................................................... 10 3.2 L’urgence vitale ............................................................................................ 11 3.3 La relation soignant/soigné et le concept de « prendre soin » ..................... 14 3.4 La communication et l’information ................................................................ 15 3.5 Les compétences techniques et organisationnelles ..................................... 17 4 Méthodologie exploratoire ............................................................................... 18 4.1 Choix de l’outil .............................................................................................. 18 4.2 Population choisie ........................................................................................ 19 4.3 Choix des lieux ............................................................................................. 19 4.4 Guide d’entretien .......................................................................................... 19 4.5 Difficultés et limites des entretiens ............................................................... 20 5 Résultats de l’enquête ...................................................................................... 21 5.1 Résultats des entretiens ............................................................................... 21 5.2 Recueil de données...................................................................................... 21 5.3 Analyse des résultats ................................................................................... 22 6 Hypothèse de réponse ..................................................................................... 29 7 Conclusion ........................................................................................................ 30 8 Bibliographie ..................................................................................................... 31 9 Annexes ............................................................................................................. 34 « Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » Louis Pasteur (1822-1895). 1 1 Introduction Dans le cadre de ma formation en soins infirmiers, j’ai eu l’occasion de réaliser, en troisième semestre, un stage de dix semaines au sein du Service d’Accueil des Urgences d’un hôpital en banlieue parisienne. Durant ce stage, j’ai été confronté, à maintes reprises, à des patients en état critique nécessitant des soins techniques à mettre en place au plus vite. C’est dans ce cadre que j’ai souhaité développer la place des soins relationnels dans un contexte de soins d’urgences. Au cours des différentes expériences que j’ai pu effectuer, j’ai été témoin ou acteur d’une multitude de situations de soins mêlant la technique au relationnel mais c’est lors de mon stage aux urgences que j’ai pu constater que la nécessité d’une prise en charge rapide est telle que bien souvent on assimile le patient à une pathologie au détriment de la personne. Ayant développé un réel intérêt pendant mes deux premières années d’études pour les soins relationnels d’une part et les soins d’urgences d’autre part, je me suis demandé s’il était possible de lier les deux disciplines. Cette éventualité m’est apparue comme pouvant faire l’objet d’un mémoire de fin d’études intéressant, me permettant ainsi d’approfondir davantage mon expérience dans ces deux domaines. Dans un premier temps, j’introduirai ma situation d’appel en lien avec l’aspect relationnel dans les soins d’urgences, puis, dans un second temps, j’établirai un questionnement en rapport avec les impressions qu’amène cette situation. Ensuite, je présenterai le cadre de référence, puis le type de méthodologie exploratoire choisi pour la réalisation de mon mémoire de fin d’étude. Après avoir analysé les résultats de mon enquête exploratoire, je poserai des hypothèses de réponse à ma question de départ puis conclurai mon mémoire. 2 2 Situation d’appel et questionnement 2.1 Présentation de la situation de départ La situation se déroule au Service d’Accueil des Urgences d’un hôpital en banlieue parisienne, spécialisé notamment dans la prise en charge des pathologies neurologiques. En début d’après-midi, le médecin d’accueil et d’orientation (MAO) est informé de l’arrivée d’un patient présentant un Accident Vasculaire Cérébral potentiellement thrombolysable (dit « alerte thrombolyse ») par le SAMU et en fait part à l’équipe infirmière ainsi qu’au neurologue de garde. Nous préparons alors le box de déchoquage des urgences : électrodes pour monitorer le patient, deux cathéters pour poser deux voies d’abord et le petit matériel nécessaire pour perfuser, deux poches de sérum physiologique, un brancard, un grand sac pour disposer les affaires du patient qu’il va falloir déshabiller et mettre en blouse. Mr L., 60 ans, est amené en urgence par les pompiers et le SMUR, qui l’installent sur notre brancard. Les médecins du SMUR et du service se transmettent les informations et l’infirmier du SMUR transmet les dernières constantes du patient aux infirmiers du déchoquage. Mr L. présente une hémiplégie et une aphasie importante, il cherche ses mots et tient un discours incohérent. Par ailleurs, il a un antécédent d’accident vasculaire cérébral datant de deux ans auparavant, ce qui oriente évidemment le diagnostic vers une récidive d’AVC, au vu des signes qu’il présente. C’est sa femme qui a prévenu le SAMU il y a environ une heure. Elle a suivi son mari dans le camion des pompiers, et son interrogatoire par le neurologue de garde sera crucial. La prise en charge de Mr L. nécessite au minimum deux infirmières, un aide-soignant, un médecin urgentiste et le neurologue de garde. 3 La répartition habituelle des rôles est la suivante : - L’aide-soignant déshabille le patient avec l’aide d’une infirmière, regroupe ses affaires personnelles et s’occupe de la mise au coffre des objets de valeur. Il peut ensuite se rendre disponible pour communiquer avec le patient si le temps et la disposition des lieux le permettent. Ce n’était pas le cas dans cette situation car le nombre important de soignants autour de Mr L. n’a pas permis à l’aide- soignant d’accéder au niveau de la tête du patient. - La première infirmière s’occupe de toutes les mesures de paramètres vitaux (à savoir fréquence cardiaque, saturation en oxygène, pression artérielle en symétrie, température et glycémie), puis de la réalisation de l’électrocardiogramme de contrôle. - Mon rôle est de poser un garde veine à chaque bras du patient. Je pose donc deux cathéters de 20 ou 22 gauges (selon les veines du patient), alimentés par deux poches de sérum physiologique. Ces voies serviront aux éventuels passages de médicaments d’urgences ou encore du produit de thrombolyse si elle s’avère réalisable. Ce soin nécessite beaucoup de concentration. L’agitation ambiante du box de déchoquage pourrait nuire à la dextérité du soignant. Néanmoins, la communication avec le patient doit être maintenue. - Le médecin du service transmet les informations qu’il a recueillies auprès du SMUR à son collègue neurologue lors de son arrivée. - Le neurologue réalise ensuite son examen clinique initial (évaluation de la motricité, de la sensibilité, des réflexes pupillaires, etc.). Enfin, il interroge la femme du patient de Mr L., afin de connaître les circonstances de survenue des signes, l’heure précise et éventuellement ses antécédents médicaux, si le patient n’est pas en mesure de les citer ou s’il n’y a pas de dossier médical. Le neurologue emmène ensuite le patient sur le brancard, suivi par sa femme, à l’IRM puis à l’artériographie cérébrale. Quelques heures plus tard, nous avons appris le décès du patient suite à son accident vasculaire cérébral hémorragique. Il est en réalité décédé avant d’arriver dans l’Unité de Soins Intensifs Neuro-Vasculaires, car, en plus d’avoir présenté un AVC 4 hémorragique massif, l’appel des secours suite à l’apparition des signes a été trop tardif d’après l’interrogatoire du neurologue. L’équipe et moi, avons alors pris conscience que nous ne nous souvenions plus de son nom et que nous n’avions quasiment pas communiqué avec lui pendant les quelques minutes de son passage au box de déchoquage. Je présume que l’annonce du décès à la femme de Mr L. a été faite par le neurologue à l’imagerie, mais je ne l’ai jamais revue par la suite. La nouvelle du décès a provoqué une certaine émotion et les soignants semblaient décontenancés pendant l’espace de quelques minutes, j’ai également été perturbé dans mon travail car cette situation m’a particulièrement touché. Néanmoins, nous nous sommes rapidement remis au travail car il y avait de nombreux patients en attente de soins. D’une certaine manière, la charge de travail cet après-midi-là a « étouffé » les faits et nous n’avons jamais reparlé en équipe de ce décès. Pour ma part, cette situation m’a interpellé. Je m’en suis voulu de pas être entré suffisamment en communication avec le patient et le fait que l’équipe ne le fasse pas non plus, ni uploads/Sante/ me-moire-fin-etudes-g-allanic.pdf

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  • Publié le Fev 01, 2021
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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