PARODONTITE : C'EST LA MODE CHEZ LES DENTISTES Un beau matin, alors que vous vo

PARODONTITE : C'EST LA MODE CHEZ LES DENTISTES Un beau matin, alors que vous vous brossez les dents, vous remarquez que vos gencives saignent un peu. Vous réalisez que ce n’est pas la première fois. Vous avez souvent mauvaise haleine, vos gencives semblent plus rouges que d’habitude, un peu gonflées, douloureuses. Vous vous dites que ça va passer... Et puis un jour, en regardant de plus près votre bouche dans le miroir de la salle de bains, vous découvrez que vous avez un liseré noirâtre à la jonction de la dent et de la gencive. Tiens ! Vous ne l’aviez jamais remarqué. Zut ! Vous vous décidez à aller voir votre dentiste. C’est trop tard, va-t-on vous dire, vos dents vont se déchausser… Voici ce que votre dentiste va vous dire sur un ton qui n’appelle généralement aucun commentaire. Vous êtes atteint de parodontite ! Si vous ne voulez pas perdre toutes vos dents, vous dira votre praticien (que vous n’avez pas vu depuis plus d’un an), il faut absolument traiter cette parodontite en profondeur. Les parodontites, vous expliquera-t-il, sont des maladies infectieuses, provoquées par les bactéries contenues dans la cavité buccale. Votre dentiste a raison, ces bactéries colonisent la plaque dentaire et s’accumulent sur les dents au fur et à mesure de la journée. Le tartre recouvre les dents puis s’immisce à la jonction entre la couronne dentaire et la racine dentaire. Cela provoque, dans un premier temps, une gingivite. D'un air peiné, le dentiste va vous reprocher de ne pas avoir fait faire de détartrage assez tôt, ce qui vous aurait permis de régler rapidement le problème. Tttttttt..! Maintenant, c'est trop tard, la pellicule de tartre accumulée sur les dents a colonisé le petit sillon à la jonction de la gencive et de la dent, d’où ces tâches noires. Vous avez trop attendu, dira-t-il en hochant la tête, le tartre a fini par obstruer le système d’attache ligamentaire de la dent à la gencive et à l’os, et a grignoté le support osseux, sous la gencive. "Il va donc falloir reconstruire ce système d’attache et restituer ad integrum les structures perdues". Aïe, c'est du sérieux. Pourquoi la parodontite est à la mode chez les dentistes Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul : c’est un classique de la dentisterie d’aujourd’hui. Les études officielles nous disent qu’en France, la presque totalité de la population présente une inflammation chronique de la gencive susceptible d’évoluer en gingivite, voire en maladie parodontale. On a peine à y croire, mais c’est ce que l’on vous répétera dans tous les cabinets. On nous dit aussi - ce qui est à peine moins surprenant -, que la maladie parodontale atteint 85% des personnes de plus de 50 ans et cause plus de 70% des pertes de dents avec l’âge. C’est la première cause de chute de dents. La parodontite est une pathologie qui évolue à bas bruit. On ne se rend pas forcément compte qu’on a perdu 2 mm d’os parce que la dent tient encore, parce qu’il y a peu de signes extérieurs. Alors le plus souvent, c’est le dentiste lui-même qui vous l’annonce au cours d’une visite de contrôle. Bingo ! Nos amis de la Faculté peuvent se frotter les mains… la parodontologie est, de fait, une des spécialités les plus lucratives qui soient. Une bonne dizaine de séances chez le dentiste ! Dans l’immédiat, devant votre parodontite déclarée, votre chirurgien-dentiste (ici, c’est surtout le chirurgien qui vous parle) vous propose ce protocole de soins standard :  2 séances de détartrage superficiel  4 à 6 séances de surfaçage ou de « curetage radiculaire » selon qu’il travaille par quadrant (demi-mâchoire) ou par sextant.  1 séance de réévaluation (bilan de la première phase de traitement).  Des interventions plus en profondeur si les signes inflammatoires n’ont pas suffisamment régressé. Dans votre cas, c’est fort probable car vous êtes déjà à un stade avancé : il s’agit de détartrages « à ciel ouvert » qui sont des actes de chirurgie au cours desquels votre praticien va décoller la gencive des dents pour aller nettoyer les tissus en profondeur. Généralement, pour l’ensemble de la bouche, cela demande 4 séances supplémentaires. Impressionné par tous ces rendez-vous à prendre, le tout avec une antibiothérapie à la clé, et par une opération « à ciel ouvert » qui vous remue déjà l’estomac, vous acquiescez, car vous ne voulez pas perdre toutes vos dents. 2 000 euros de soins en moyenne ! Mais une question vous taraude l’esprit : combien cela va-t-il me coûter ? Il y a peu de chance que le dentiste réponde tout de go à cette question tant la réponse vous paraîtrait brutale. Non, il va vous donner le détail, étape par étape. - Un détartrage coûte, au tarif de base de la Sécurité sociale, 28,92 euros. Mais chaque praticien ajuste ses honoraires en fonction de son coût horaire de cabinet, de sa compétence, de sa notoriété… Comptez donc 45 à 50 euros en moyenne. - Le surfaçage radiculaire revient à environ 100 euros par quadrant, et le tarif des interventions à ciel ouvert oscille entre 250 à 500 euros en fonction des matériaux éventuels (os synthétique) à rajouter pour substituer les pertes osseuses. Il faut savoir qu’il s’agit là d’actes hors nomenclature donc non remboursés par la Sécu. Au total, la première phase de traitement vous reviendra facilement dans les 500 euros. Quant à la deuxième phase, plus délicate, comptez de 250 à 500 euros par intervention "à ciel ouvert", soit au grand minimum 1 000 euros s’il en faut 4. Au final, pour un traitement complet, il faut prévoir un budget d'environ 1 500 à 2 500 euros selon la compétence et les pratiques du dentiste ! Le chiffre vous restera en travers de la gorge. Vous hésitez. N'y a-t-il pas d'autre moyen ? "Non". La réponse est sans appel. Devant votre hésitation, votre praticien vous rappellera l’enjeu du moment : vous avez de la chance car une greffe de gencive n’est pas nécessaire pour l’instant… "Et si vous ne vous soignez pas, vos dents vont se déchausser, les unes après les autres. Près de 40% des causes d’extraction sont dues à des gingivites ou des parodontites mal soignées. Et rien que pour une molaire, avec l’implant ou le bridge, vous aurez à débourser entre 1 500 et 2 000 euros. Pour une seule dent…" Comment éviter ce scénario du pire ? Une dizaine de séances à ce prix chez le dentiste, ça fait un peu mal, même s’il vous anesthésie... Alors la prévention la plus sage s’impose. Vos dents se portent bien ? Tant mieux, n’attendez pas de tomber entre les mains d’un parodontologue. 1er conseil : brossez-vous les dents !!!!!!!!!!!!!!!! C'est banal, mais il faut le répéter. La plaque bactérienne devient mature et pathogène en 8 à 10 heures dont il faut se brosser les dents (avec une brosse et des brossettes ou du fil dentaire) au minimum 2 fois par jour, à raison de 3 mn par brossage, le matin avant le petit-déjeuner et le soir au coucher. 2ème conseil : évitez les bains de bouche chimiques En revanche, ne faites pas de bains de bouche régulièrement avec les produits que l’on vend en pharmacie ou en grandes surfaces : les bains de bouche chimiques au long cours provoquent des colorations de la langue, des dents et des muqueuses, des troubles du goût et une modification de la flore intestinale et de la flore buccale. 3ème conseil : évitez (si vous le pouvez) les facteurs aggravants Le facteur bactérien est toujours le facteur déclenchant mais on peut avoir une hygiène correcte sans que cela suffise. Car derrière cet initiateur principal, se cachent une kyrielle de cofacteurs qui potentialisent l’apparition et l’évolution de la maladie : - Le tabagisme : le tabac est un facteur de risque considérable dans les pathologies parodontales (x 3), qui dégénèrent fréquemment en cancer. - Les maladies systémiques : diabète, maladies de la thyroïde… - Un terrain immunodéprimé : c’est particulièrement le cas pour les personnes atteintes de cancer sous chimiothérapie ou pour les malades du sida … - Les malpositions dentaires : le chevauchement des dents de devant, par exemple, complique le brossage et favorise l’accumulation de la plaque bactérienne et du tartre. - La prise de certains médicaments : immunosuppresseurs, antiépileptiques, AINS… - Une mauvaise alimentation : trop acidifiante notamment. 4ème conseil : attention au stress Récemment, on s’est aussi aperçu qu’il pouvait y avoir un lien très fort entre stress, dépression, et parodontite. Une étude a montré que le stress chronique et la dépression pouvaient être associées à la destruction parodontale à travers des mécanismes physiologiques (le taux de cortisol salivaire) et comportementaux (laisser aller). Un stress émotionnel ou affectif fort peut ainsi déclencher une parodontite. 5ème conseil : traiter sans attendre la gingivite La gingivite, dernière étape avant la parodontite, n’est pas irréversible. A ce stade, le traitement classique consiste en un détartrage chez le dentiste et une reprise d’un brossage méthodique. uploads/Sante/ periodontitis.pdf

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  • Publié le Jui 08, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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