Current Medicinal Chemistry, 2011, 18, 2630-2637 1 Les adjuvants aluminiques da
Current Medicinal Chemistry, 2011, 18, 2630-2637 1 Les adjuvants aluminiques dans les vaccins : sont-ils sans danger ? L. Tomljenovic*, 1, et C.A Shaw2 1 Enseignant chercheur postdoctoral, Groupe de Recherche sur la dynamique neuronale, Département d’Ophtalmologie et des Sciences visuelles, Université de British Columbia, 828 W. 10th Avenue, Vancouver, BC, V5Z 1L8, Canada 2 Professeur titulaire, Départements d’Ophtalmologie et des Sciences visuelles et de Médecine expérimentale, et Programme d’études du 3è cycle en Neuroscience, Université de British Columbia, 828 W. 10th Avenue, Vancouver, BC, V5Z 1L8, Canada Résumé : L’aluminium est une neurotoxine, ce qui est démontré expérimentalement, et c’est l’adjuvant de vaccin le plus fréquemment utilisé. Alors que les adjuvants d’aluminium sont largement utilisés depuis près de 90 ans, le corps médical comprend encore très mal leurs mécanismes de fonctionnement. On remarque aussi une pénurie préoccupante de données concernant la toxicologie et la pharmacocinétique de ces composés. En dépit de cela, l’idée que l’aluminium dans les vaccins est sans danger semble être généralement acceptée. La recherche expérimentale, pourtant, montre clairement que les adjuvants aluminiques présentent le risque d’entraîner des désordres immunologiques sérieux chez l’Homme. L’aluminium sous forme d’adjuvant, en particulier, comporte un risque d’auto-immunité, d’inflammation cérébrale à long terme avec des complications neurologiques associées, et pourrait donc avoir des conséquences négatives graves sur l’état de santé général. A notre avis, la possibilité que les bénéfices des vaccins aient pu être exagérés et que le risque d’effets indésirables ait été sous-estimé n’a pas été évaluée de manière rigoureuse par la communauté scientifique et médicale. Nous espérons que cet article procurera le cadre d’une évaluation réellement nécessaire et longtemps attendue de ce problème médical fortement litigieux. Mots-clés : adjuvants aluminiques, sûreté des adjuvants, auto-immunité, autisme, Syndrome de la Guerre du Golfe, sclérose en plaque, myofasciite à macrophages, neurotoxicité, crise, réponse immunitaire Th2, vaccins. Received: February 18, 2011 Revised: May 10, 2011 Accepted: May 12, 2011 INTRODUCTION L’aluminium est l’adjuvant vaccinal le plus fréquemment utilisé et, jusqu’à récemment, le seul autorisé à l’usage aux Etats-Unis [1, 4]. En son absence, les composants antigéniques de la plupart des vaccins (à l’exception des vaccins vivants atténués), ne réussissent pas à déclencher une réponse immunitaire adéquate [1, 5, 6]. Paradoxalement, alors que les adjuvants aluminiques sont largement utilisés depuis près de 90 ans [3], leur mécanisme précis de fonctionnement reste très mal compris [1, 2]. De plus, un nombre croissant d’études a établi un lien entre l’utilisation d’adjuvants d’aluminium et des conséquences auto-immunitaires graves chez les humains [5, 8]. Les conclusions du rapport de l’atelier l’Aluminium dans les Vaccins qui s’est tenu à Porto Rico en 2000 mettent en évidence le fait que les interrogations concernant la sûreté des adjuvants d’aluminium sont en effet légitimes [2]. Le consensus écrit établi parmi les participants à l’atelier a été noté sous la rubrique « incertitude omniprésente », terme utilisé pour dénoter ce qui restait inconnu sur la toxicité potentielle de l’aluminium provenant des adjuvants. Les préoccupations portaient spécifiquement sur : « 1/ la toxicologie et la pharmacocinétique, plus particulièrement le processus de transformation de l’aluminium chez les nourrissons et les enfants, 2/ les mécanismes par lesquels les adjuvants d’aluminium jouent sur le Current Medicinal Chemistry, 2011, 18, 2630-2637 2 système immunitaire, et 3/ la nécessité des adjuvants dans les doses de rappel. » Dans les derniers paragraphes du résumé de l’atelier, le rapport affirmait néanmoins que « l’utilisation de sels d’aluminium comme adjuvants dans les vaccins s’est révélée être sans danger et efficace » [2]. A la lumière des points soulevés par « l’incertitude omniprésente », cette déclaration reste discutable. Etant donné que de multiples vaccins aux adjuvants aluminiques sont souvent injectés aux jeunes enfants (de 2 à 6 mois), sur une seule journée au cours de sessions de vaccinations individuelles [9, 10], les préoccupations quant aux conséquences potentielles de la charge corporelle en aluminium provenant d’adjuvants peuvent être importantes [11, 12]. Ces problèmes méritent d’être sérieusement pris en compte puisque, pour autant qu’on sache, aucune étude adéquate n’a été menée pour évaluer la sûreté de l’injection simultanée de différents vaccins aux jeunes enfants. Une autre source de préoccupation porte sur l’absence de toute évaluation toxicologique de l’injection concomitante d’aluminium et d’autres composés toxiques connus qui entrent régulièrement dans la préparation commerciale des vaccins, comme le formaldéhyde, la formaline, le mercure, le phénoxyethanol, le phénol, le borate de soude, le polysorbate 80 et le glutaraldéhyde [13, 14]. En dépit de cela, les adjuvants aluminiques continuent à être généralement considérés comme sans danger [2, 13], et certains chercheurs ont même conseillé que les recherches dans ce domaine n’aillent pas plus loin, malgré « l’absence de preuves de bonne qualité ». [15]. Dans l’article qui suit, nous chercherons à procurer une vue d’ensemble de ce que l’on sait à l’heure actuelle sur les adjuvants aluminiques, leurs modes de fonctionnement et les mécanismes de toxicité potentielle. Nous présenterons dans un premier temps les preuves bien établies qui impliquent l’aluminium dans un certain nombre de dérèglements neurologiques. Nous mènerons ensuite notre réflexion sur la controverse non-résolue concernant la sûreté des adjuvants aluminiques. TOXICITÉ DE L’ALUMINIUM CHEZ LES ANIMAUX ET LES HUMAINS L’aluminium est pour les systèmes biologiques une toxine aux effets bien démontrés [16], et dont les conséquences plus spécifiques sur le système nerveux ont été largement étudiées et publiées (Tableau 1). Dès 1911, le docteur William Gies avait récapitulé des données issues de 7 années d’analyses expérimentales sur les humains et les animaux quant aux effets de la consommation orale de sels d’aluminium, alors utilisés principalement dans les levures chimiques, la préservation des aliments et la fabrication de colorants [17]. Le résultat de ces études a amené Gies à conclure que : « l’utilisation dans les aliments de l’aluminium ou d’un composé d’aluminium quel qu’il soit est une pratique dangereuse. » Les inquiétudes de Gies ont depuis été corroborées par des études expérimentales qui montrent que l’exposition orale à l’aluminium à des niveaux « typiques » d’un « régime occidental » moyen sur une période de temps prolongée, produit sur les rongeurs des effets qui ont une similarité frappante avec ceux produits par l’injection intracérébrale de sels d’aluminium (Tableau 1), à l’exception des crises subites et des morts [18, 19]. Les animaux drogués à l’aluminium alimentaire de manière régulière font régulièrement preuve de résultats inférieurs dans les tâches d’apprentissage et de mémorisation, de concentration diminuée et de changements de comportements (trouble et comportements répétitifs) [18, 19]. S’accordant avec ces observations, le rapport toxicologique sur l’aluminium le plus récent et le plus complet, établi par l’Agence des Substances Toxiques et le Registre des Maladies (Agency for Toxic Substances and Disease Registry, ATSDR) établit qu’ « il existe une banque de données relativement importante sur la toxicité orale de l’aluminium sur les animaux. Ces études identifient clairement le système nerveux comme étant la cible la plus sensible de la toxicité de l’aluminium » [16]. Chez l’homme, la toxicité de l’aluminium a été catégoriquement mise en relation avec le syndrome de l’encéphalopathie associé à la dialyse, également connu sous le nom de la démence des dialysés (Tableau 1). Ce syndrome se développe chez les patients qui souffrent d’insuffisance rénale et sont soumis à un traitement de dialyse chronique, et il est provoqué par l’accumulation d’aluminium injecté par voie intraveineuse à travers le fluide de la dialyse (qui est dérivé de l’eau du robinet traitée à l’aluminium [20]). La démence des dialysés est associée à des taux d’aluminium anormalement élevés dans le plasma et le cerveau et est généralement mortelle dans les 3 à 7 mois qui suivent la manifestation franche et soudaine des symptômes cliniques chez les patients qui ont été soumis à un traitement par dialyse pendant 3 à 7 ans [21, 22] (sauf s’ils étaient traités avec un chélateur comme la desferrioxamine (DFO) ou par osmose inversée pour retirer les sels d’aluminium de l’eau utilisée pour la préparation du fluide de la dialyse [20, 23]). Les symptômes apparaissent soudainement et s’aggravent soit pendant, soit immédiatement après une Current Medicinal Chemistry, 2011, 18, 2630-2637 3 session de dialyse [21, 22, 24-26]. Le premier symptôme à apparaître est une anomalie de l’élocution, suivie de tremblements, d’un contrôle psychomoteur affaibli, de pertes de mémoires, d’une concentration diminuée, de changements de comportement, de crises subites, de coma et de mort. [20-22, 24-26]. Bien que l’ingestion fréquente de médicaments contenant de l’aluminium ait également été considérée comme un facteur aggravant dans la démence de la dialyse [26], il faut noter qu’il n’y a jamais eu aucune incidence de ce syndrome avant que les sels d’aluminium ne soient introduits dans l’équipement de l’eau [21, 27]. De plus, le cas des patients qui exhibaient des symptômes s’est rapidement amélioré à partir du moment où des efforts ont été faits pour retirer l’aluminium du fluide de la dialyse, en dépit du fait qu’ils continuaient à ingérer de grandes quantités de gels fixateurs de phosphate qui contenaient de l’aluminium [21]. En plus de la démence de la dialyse, une série de complications neurodégénératives et d’affections telles les maladies d’Alzheimer uploads/Sante/ pr-shaw-et-tomljenovic-les-degats-de-l-x27-aluminium-dans-le-cerveau.pdf
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- Publié le Jui 25, 2022
- Catégorie Health / Santé
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