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©http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/psychopathologie.htm 1 Psychopathologie Synthèses et ouvertures avril 2008 - © copyright Thierry TOURNEBISE Note au lecteur Ce document est différent des autres publications présentes sur ce site. Il va pointer des notions de psychopathologie qui n’y sont habituellement pas mises en avant, puisque les principes maïeusthésiques prennent des appuis différents : notions existentielles du Soi, et non notions libidinales du moi. Concernant le Soi, la maïeusthésie considère son assemblage ou son morcellement en « ce qu’on est », « ceux qu’on a été » et « ceux dont on est issu », avec des principes de pulsion de vie (non libidinale) qui assure la cohésion de la structure psychique ainsi constituée et de pulsion de survie (libidinale) qui tend à disperser (à séparer certaines parts de ce Soi et à en compenser le manque) en attendant des possibilités d’intégration. Les lecteurs de la dernière publication « Le positionnement du praticien dans l’aide et la psychothérapie » auront peut être même l’impression de voir dans le présent document une contradiction avec l’approche des symptômes tels qu’ils y étaient présentés. En fait, il importe de parcourir de façon aussi vaste que possible (ce n’est jamais exhaustif) les différents discours sur le sujet. Comme le disait si justement René Descartes « … la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes choses » (Le discours de la méthode, 2000, p.29). Il y a toujours une richesse à recueillir quand l’ouverture d’esprit permet de considérer plusieurs possibilités. Ainsi, il est utile de faire se côtoyer des approches différentes, afin de mieux positionner les différents discours les uns par rapports aux autres. Une première synthése a été réalisée en ce sens dans la publication « Libido amour et autres flux » (mars 2005) où les approches psychodynamiques, psychocorporelles, cognitivo-comportementales et maïeusthésiques ont été abordées. Ici le cheminement se fera à travers les concepts de psychopathologie habituellement utilisés en psychologie, mais pas forcément nécessaires en maïeusthésie. Sommaire 1 Répertorier et organiser Nommer- Classer 2 Concernant les causes Psychiques ou physiques- La psychologisation sauvage – Eviter l’excès psy – Risque de l’excès somatique 3 Symptômes (sémiologie) et processus (pathogénèse) Inversion de sens – Trois types de psychopathologie – Névroses – Psychoses – Etats limites ou borderline 4 Les sources (étiologie) Quelques étapes – Etude des sources pathogènes 5 Les excès de l’interprétation sexuelle Problématique diagnostique –Présupposés encombrants 6 Le regard maïeusthésique Sur la sémiologie – Sur l’étiologie – Sur la pathogenèse (ou plutôt la « sémiogénèse ») 7 Conclusion ©http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/psychopathologie.htm 2 1. Répertorier et organiser La première chose est de repérer, reconnaître et nommer les psychopathologies, puis de les classer. Tout cela ne s’est pas réalisé sans peine dans l’histoire de la psychologie et a même suscité quelques controverses en fonction des méthodes et des fondements utilisés. 1.1. Nommer Tout commence sans doute par le fait de constater qu’une situation psychologique ne correspond pas à l’équilibre (mais quel est l’équilibre ?). Il s’agit ensuite de nommer avec précision le « trouble » observé, puis s’interrogeant sur ses causes et les mécanismes qui le produisent, d’énoncer un certains nombre d’éléments le concernant. C’est ce qu’on appelle une nosologie. Le mot nosologie vient de nosos « maladie » et de logos « discours » (trésor des racines grecques – Bouffartigue et Delrieux- Belin1981). La nosologie se réalise en énonçant les « troubles » selon leur sémiologie (c'est-à-dire leurs symptômes, leurs signes), leur étiologie (c'est-à-dire leurs causes), leur pathogénèse (c'est-à-dire les processus selon lesquels cette cause conduit à cette maladie). 1.2. Classer Une fois que tout cela est soigneusement nommé pour de nombreuses maladies ou de nombreux troubles (il est impossible d’être totalement exhaustif), nous pouvons les répertorier et les classer dans ce qu’on appelle alors une nosographie (de nosos maladie et de graphikos qui concerne l’action d’écrire). En fait, il s’agit d’une sorte de répertoire où sont inscrits les éléments de la nosologie. Pourtant, les mots nosologie et nosographie sont hélas souvent employés l’un pour l’autre, alors qu’ils n’ont pas du tout le même sens. Nosologie : branche de la médecine qui s’occupe d’attribuer un nom aux maladies. Nosographie : distribution méthodique dans laquelle les maladies sont classées par classe, ordres, genres et espèces (Dictionnaire de psychologie, Doron et Parot, PUF,1991). La nosographie fut inventée en 1798 par l’aliéniste Philippe Pinel (Cours de psychologie2, Dunod, p.249) a qui nous devons d’avoir remplacé le terme « fou » (fol signifiant « soufflet vide ») par « aliéné ». Le terme « aliéné » est en fait beaucoup plus judicieux et respectueux des personnes souffrant de troubles psychiques. Celles-ci ne sont plus « vides » mais seulement « devenues étrangères à elles-mêmes » (du latin alienare signifiant « rendre autre », « rendre étranger »). Il revient à Philippe Pinel d’avoir réalisé cette importante distinction, même si, ultérieurement, le mot « aliéné » a acquis une consonance très péjorative. Il préconisait des soins par des paroles encourageantes, plutôt que par des saignées inutiles et affaiblissantes. Il fit en sorte que les « fous » ne soient plus enchaînés dans leurs cellules. Bien plus tard, Huber (1987- cité dans ibid p.250) nous dit que le but de la nosographie est de fournir des renseignements sur la nature, sur l’origine et sur le développement des troubles, dans le projet de formuler des indications thérapeutiques. La tâche n’est pas aisée ! Vous avez sans doute déjà réalisé des répertoires. Par exemple celui de la liste des personnes que vous connaissez pour pouvoir retrouver facilement leur adresse ou leur numéro de téléphone. Vous rencontrez alors déjà une petite difficulté. Choisirez-vous de les classer par l’ordre alphabétique de leurs noms ou par celui de leurs prénoms ? Il ne vous viendrait pas à l’idée de les classer par lieux d’habitation, ni par ordre des numéros de téléphone… cela vous serait de peu d’utilité (sauf si par ©http://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/psychopathologie.htm 3 exemple vous voyez s’afficher un numéro sur votre téléphone et souhaitez savoir qui vous appelle… c’est pourquoi il existe des annuaires inversés). Même pour un simple répertoire, il s’agit déjà de faire des choix, en fonction de l’usage qu’on en aura. Pour les maladies décrites par la nosologie, le problème est évidemment bien plus complexe. Choisirons-nous de les classer par sémiologie (types de symptômes), par étiologie (types de causes), par pathogénèse (types de processus menant de la cause à la maladie), ou par localisation d’organes concernés (ce qui peut revenir à la sémiologie, mais pas forcément, car une douleur ou une manifestation dans une partie du corps, peut indiquer un trouble dans une autre). 2. Concernant les causes 2.1. Psychiques ou physiques Les troubles sont plutôt classés selon leur sémiologie afin de constituer une nosographie. Mais séparer les troubles physiques et les troubles psychiques revient déjà un peu à présupposer la cause (étiologie) des symptômes constatés ! En fait quel est le vrai critère de classement ? De plus, s’il importe de savoir décrire et nommer un trouble, il importe encore plus de savoir le traiter, car c’est finalement le but, comme nous le précise Hubert. Pour guérir un patient ou au moins le soulager, il convient donc, non seulement de nommer et classer les psychopathologies repérées selon des symptômes (sémiologie), mais aussi d’en connaître les sources (étiologie) et de savoir comment y remédier (comprendre la pathogénèse). Concernant les causes (étiologie) nous pouvons donc envisager au moins deux possibilités : soit elles sont d’origine psychique, soit elles sont d’origine physique… mais sans exclure que les deux puissent être mêlées. Quand il s’agit de classer, on s’aperçoit vite que « tout ne rentre pas dans les cases prévues » ! Nous noterons que cette distinction est assez fondamentale : si l’origine est physique, le trouble est du ressort du médecin, si elle est psychique, le trouble est du ressort du psychothérapeute. Il ne s’agit donc pas du même praticien. Si elle procède des deux causes, les deux types de praticiens devront unir leurs compétences. Hélas, le côté psychologique des maladies somatiques, tant dans la genèse de la maladie que dans sa guérison a trop souvent été négligée. Il en va de même pour les conséquences psychiques d’une maladie somatique : il est plus « facile » (même si ce n’est pas si facile que ça) à un médecin de diagnostiquer un cancer et de le traiter, que d’en gérer les répercussions psychologies dans la vie de son patient. Grâce à la psychanalyse, le côté psychologique de certaines maladies a de plus en plus été considéré, et le concept de maladies psychosomatiques est apparu comme une évidence avec les anciennes recherches sur l’hystérie de Charcot et de Freud (manifestations physiques, où l’on trouve une source psychique ayant des répercussions corporelles). Guy Besançon, professeur de psychiatrie et de psychologie médicale, n'hésite pas à parler de « langage du corps »: Le corps va s'exprimer d'autant plus en psychopathologie que le langage de la uploads/Sante/ psychopathologie-syntheses-et-ouvertures.pdf

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  • Publié le Sep 27, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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