1 2 3 L’aube de ma jeunesse Stéphane Grare Roman contemporain 4 Les Editions Ab

1 2 3 L’aube de ma jeunesse Stéphane Grare Roman contemporain 4 Les Editions Abordables 6 rue du docteur Finlay – 75015 PARIS www.leseditionsabordables.fr N° ISBN 978-2-37431-037-4 Dépôt légal Septembre 2016 5 Tome I 6 7 Merci aux lecteurs qui liront ce manuscrit. Je vous ouvre mon cœur pour vous faire découvrir le rêve et sa magie. 8 9 Avant-propos Après notre naissance, nous commençons à enregistrer les valeurs de la vie, tout d’abord par nos parents et notre famille et très vite sur les bancs de la petite école et ensuite de la grande, nous cultivons notre enseignement pour grandir et devenir plus fort. Quand l’enfant se voit montrer du doigt et humilier par ses camarades, le réflexe pour lui est de se renfermer sur lui-même et ainsi souffrir en silence. Cette phase peut amener à des fins de vie prématurées et donc des drames. Mais trop souvent l’enfant ou l’adolescent se construit un endroit virtuel qu’il appelle son « royaume » pour enfin y trouver ou croire y trouver un autre univers entouré d’êtres « humains » mais qui ne sont que rêves et créations pures. 10 L’auteur vous emmène avec lui, par ce premier tome, dans son histoire bouleversante et cruelle qui l’a amené à tout d’abord craindre pour lui, mais ensuite réagir pour avancer. Une force de caractère exceptionnelle et une intelligence et pragmatisme hyper réactifs, voilà comment Stéphane Grare peut vous proposer un roman contemporain d’une vérité dérangeante et d’une profondeur qui ne vous laissera pas insensible. 11 Chapitre 1 Le Monde Des Rêves Dans les rêves nous pouvons devenir ce que nous voulons, être qui nous souhaitons. Ici, je ne suis rien, ni personne. S’il y a des histoires qui se racontent, la mienne vous plonge dans l’ombre d’un récit, celle d’une vie ; oubliez les romans, celui-ci ressemble plus à un tourment. Si vous ne me croyez pas, regardez par la fenêtre. La cloche vient de retentir, les élèves se précipitent tous dans la cour mais pas moi. Je suis pourtant bien contraint de m’y rendre même si je ne suis pas pressé. C’est l’heure de la récréation, parfois j’aimerais m’attarder en classe mais ici, personne n’a le droit de rester dans la salle pendant les pauses. Je suis dans l’obligation de sortir alors autant s’en faire une raison, il est bon d’aller se dégourdir un peu les jambes. Heureusement, il y a un coin où je peux m’asseoir et où 12 personne ne va jamais. Il est loin, très loin, tout au fond de la cour de récréation. Je m’appelle Stéphane, je suis né un vingt-deux janvier mille neuf cent quatre-vingt-un, j’ai quinze ans et ai quelques difficultés à m’intégrer, je l’admets volontiers. Je suis pourtant issu d’une grande famille, mes parents ont eu six enfants. Durant une partie de notre enfance, nous avons vécu à Marck, une petite ville située tout juste à côté de Calais, dans le nord, berceau historique des familles nombreuses. Après les douze premières années de ma vie, nous sommes arrivés à Lille, ville dans laquelle nous avons emménagé il y a plus de deux ans. Je me retrouve maintenant dans cet établissement depuis la cinquième et croyez-moi, mes jours sont parfois un véritable calvaire. Je traverse lentement la cour pour rejoindre le banc qui se trouve en face. Sur le passage, je croise un groupe de jeunes garçons assis à même le sol qui s’amusent aux pogs, ces petites rondelles de cartons illustrées qui peuvent être collectionnées ou utilisées pour jouer. 13 – La règle est très simple, expliqua l’un d’entre eux à ses camarades. Chaque joueur empile au minimum un pog sur une pile unique et lance un dégommeur afin de la retourner. – C’est quoi le dégommeur ? demanda l’un d’eux d’un air attentif. – C’est une rondelle en plastique aux mêmes dimensions que les pogs mais d’épaisseur différente, continua le premier. L’objectif est tout aussi simple que la règle que je viens de vous énoncer, celui qui parvient à retourner un pog, le gagne. Ce jeu a l’air amusant, je me suis arrêté un instant pour les écouter et les regarder jouer. Cet instant n’allait pas durer très longtemps… – Les gars, il y a un building qui vient de se construire dans le coin ! s’exclama hautainement l’un d’entre eux. – Tu as raison, confirma un autre en se frottant les mains. Il fait très sombre tout d’un coup, le ciel n’est pourtant pas couvert. – Casse-toi le gros ! insista méchamment le premier. C’est une partie privée ici, tu n’as pas le droit de regarder. 14 – Bouge bouboule, hurla un autre, tu nous fais de l’ombre, tu ne vois pas ? – Tu ne comprends pas, ajouta un autre garçon d’un ton plus calme, quand tu passes devant le soleil, tu nous fais une éclipse alors va voir ailleurs si on y est. Ils se mirent à ricaner tous en même temps et moi, je restai muet comme à mon habitude et repris mon chemin en silence vers ce banc éloigné tout là-bas, pour retrouver ma solitude habituelle. Jusqu’alors, je ne m’étais jamais heurté à autant de rejet. Plus les années passent, plus la situation se dégrade. Les autres se moquent de mon poids mais ne faites pas attention à ce qu’on vient de me dire dans la cour de récréation, moi je n’écoute plus ces abominations. Que voulez-vous répondre à ce genre d’âneries, je n’ai pas de temps à perdre avec ces bêtises, je préfère ne rien dire. Aujourd’hui, rien ne saurait me mettre en colère. Les grandes vacances seront là dans quelques mois, je les attends avec impatience. Cette année sera la dernière dans cet enfer que j’appelle le collège, je suis en troisième et l’année prochaine je rentrerai au lycée. 15 À l’abri sous un arbre, regardez-moi tout là-bas au loin, assis sur un banc dans la cour de récréation, je laisse mon cœur me dicter des mots que j’écris sur des morceaux de papier. Il n’y a personne autour de moi, cela vous étonne ? Pas moi, alors ne le soyez pas. Je ne suis encore qu’un enfant, à la fois naïf et craintif. Un instant je m’évade… Il y a tout un tas d’images qui se mélangent dans ma tête et m’éloignent dans les nuages. Il existe un autre monde, celui des rêves. Au commencement de mon œuvre, s’endort un être, s’éveille un rêve. J’aime m’isoler loin de tout, dans un endroit inconnu de tous. Il n’y a qu’un endroit sur terre qui nous appartient vraiment, chacun a son univers, celui-là c’est le mien. Je me suis endormi, une fois de plus je l’imagine mais pour la première fois je le dessine. Quelques tubes d’aquarelle feront bien l’affaire. Des couleurs pastel pour faire régner la joie et le bonheur, les autres nuances pour faire ressortir quelques détails. Ne faut-il pas de tout pour faire un monde ? Le jaune pour le soleil, le bleu turquoise pour m’entourer d’une douce rivière, un bleu plus sombre pour colorier la mer, un peu de vert pâle pour dessiner de verts pâturages. Il y a aussi 16 du rouge, du orange et du violet mais certaines choses resteront secrètes. Cette couleur-là, je me la garde pour plus tard. En attendant, j’utilise celles-ci, un peu de marron et de vert plus foncé pour dessiner des arbres un peu partout autour et un autre, là, un très grand, mais pas n’importe où, au milieu de tout. Je n’ai pas peur de me salir les mains, après tout ce n’est pas réel. Je dessine un monde à mon image. Gribouillis ? Osez-vous insinuer que je ne sais pas dessiner ? Vous avez bien raison, je ne dessine pas, je rêve. Pour terminer, je prends la couleur jaune pâle pour inventer la lune qui peu à peu efface le soleil dans le ciel que je noircis doucement en partant du haut et en redescendant lentement vers le bas. Ce n’est qu’un univers que j’ai imaginé pour l’explorer parmi tant d’autres mais celui-ci a quelque chose de particulier, il me paraît si vrai. Il m’aide à m’évader d’un endroit où je me sens constamment rejeté. Mon père aussi avait cette faculté d’imaginer des choses qui lui paraissaient bien réelles comme cette histoire qu’il nous a racontée. Dans le jardin de ses parents, il y avait une grande balançoire sur laquelle il aimait s’asseoir pour se détendre. Elle était située 17 tout juste-là, au fond du jardin qui était entouré par un simple grillage. Juste derrière se trouvait une route et de l’autre côté, un grand mur de briques rouges qui cachait l’école primaire où il allait durant son enfance. Un jour, alors qu’il était en vacances, il faisait de la balançoire à vive allure quand soudain, il sauta et s’envola, franchissant la route pour se retrouver miraculeusement dans la cour de récréation de l’autre côté du mur. Peut-être était-ce le vent qui l’avait emporté jusqu’à cet endroit ? Il a dû escalader le portail uploads/Sante/ l-x27-aube-de-ma-jeunesse-roman-de-stephane-grare.pdf

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  • Publié le Fev 13, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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