1 Université A/MIRA de Bejaia Faculté des Sciences Humaines et Sociales Départe

1 Université A/MIRA de Bejaia Faculté des Sciences Humaines et Sociales Département des Sciences Sociales Les psychothérapies 3 Polycopié préparé par : Dr. HATEM Wahiba 2 Semestre : 01 Unité d’enseignement : Fondamentale Matière : Les psychothérapies 3 Crédits : 05 Coefficients : 02 Enseignante de la matière : Dr. Hatem Objectif de cet enseignement : -Permettre à l’étudiant de connaître les différentes techniques thérapeutiques, s’appuyant sur diverses assises théoriques, utilisées dans le traitement des troubles psychologiques. Les prérequis : L’étudiant doit préalablement avoir acquis les notions fondamentales liées à la personnalité et aux troubles. Contenu de la matière Présentation de cas pratiques de prise en charge de quelques troubles psychologiques Mode d’évaluation : Examen, évaluation continue 3 Introduction Si la psychopathologie est la science qui étudie les perturbations du comportement et de l’expérience de l’homme, les psychothérapies devraient être définies comme les approches destinées à les améliorer. La psychothérapie n’est pas une démarche anodine. La proposition peut venir d’un tiers : médecin, proche, collègue,… qui constate que nous n’allons pas bien, que nous sommes triste, irritable, angoissé, sans énergie, tenant des propos inhabituels,….. Lorsque la souffrance psychique est intense, ou qu’elle dure et qu’elle requiert le recours à une aide spécialisée. Pouvoir mettre des mots sur des émotions qui nous submergent, rompre un silence qui nous isole, exprimer une colère retenue, parler de la honte qui nous ronge a-t-il vraiment une valeur thérapeutique ? La psychothérapie peut être indiquée dans différentes situations problématiques, difficultés transitoires ou durables, symptômes qui perturbent la vie quotidienne ou relationnelle, pathologies psychiatriques. Elle peut être une alternative aux médicaments mais elle peut aussi y être associée. Une psychothérapie adéquate peut permettre de dépasser une situation problématique, de modifier un comportement autodestructeur, d’améliorer la reconnaissance de signes annonciateurs d’une crise psychique, l’acceptation d’un traitement nécessaire, d’influencer positivement un pronostic, et, ce qui est très important, de favoriser le développement des ressources propres (Kolatte E., 2013). L’enseignement de la matière « Les psychothérapies » s’étale sur trois semestres avec l’objectif de permettre aux étudiants de connaître les différentes techniques thérapeutiques, s’appuyant sur diverses assises théoriques, utilisées dans le traitement des troubles psychologiques. Après avoir abordé lors de l’année précédente « Les psychothérapies 1 et 2 » où l’accent a été mis sur les psychothérapies psychanalytiques et les psychothérapies cognitives et 4 comportementales, nous nous pencherons dans « Les psychothérapies 3 » sur la présentation de cas pratiques de prise en charge de quelques troubles psychologiques. 1. La relaxation Cas clinique Louis, 11 ans, consulte pour une énurésie primaire et des tics de plus en plus gênants. Le neurologue qui le suit depuis 6 mois a prescrit du Temesta® matin et soir ainsi que de la Béclamide® trois fois par jour. En même temps, et parce que les tics persistent, il a conseillé aux parents de consulter pour une relaxation thérapeutique. Mère et fils sont présents lors du premier entretien : Louis est le deuxième d’une fratrie de deux, né comme l’aîné par césarienne. Il a été élevé par une nourrice jusqu’à l’âge de 8 mois, puis la famille a déménagé : c’est à ce moment-là que des troubles du sommeil et surtout d’endormissement (qui, dit la mère, persistent aujourd’hui) sont apparus. Malgré la distance, il va voir régulièrement cette nourrice à laquelle il est très attaché. Il a parlé à l’âge de 3 ans (entrée à la maternelle) et la mère décrit ainsi son fils : « Il est trop possessif, le cordon ombilical est très difficile à couper… Il est trop affectueux… D’ailleurs, il n’admet pas que son frère ait la même mère ! » Les tics sont apparus à l’entrée au CP ; ils se manifestent essentiellement à l’école, à la maison seulement quand il est très fatigué. Ce sont des grimaces incessantes, accompagnées de haussements d’épaule et de mouvements oculaires très impressionnants. Les copains se moquent de lui, dit-il. La mère a souffert elle-même de tics lorsqu’elle était enfant, on la disait également très possessive (elle est la deuxième de la fratrie, comme son fils), mais elle ajoute : « Les liens du sang, je n’y crois pas, j’ai eu deux césariennes, je les ai pas vus arriver. » À ce moment de l’entretien, Louis demande à sortir du bureau pour aller aux toilettes… La mère poursuit alors l’inventaire des difficultés de son fils : il n’a pas de copains, il est très lent, son professeur principal ne le supporte pas et le met à la porte de son cours quand « il fait ses tics ». En mathématiques, il ne sait pas raisonner et il est nul en expression écrite. Les seules choses qui l’intéressent, ce sont l’histoire et le dessin (copier des dessins). À la maison, elle décrit un enfant capricieux. – « Et avec son père ? – Ils se heurtent, il a peur de lui car il a une grosse voix. » Seul, Louis évoque d’emblée sa souffrance par rapport à ses cauchemars, cauchemars qui persistent quand il est éveillé. C’est pourquoi il a peur de s’endormir : « Une grande paire de ciseaux qui s’approche de moi, s’écarte, puis revient. » 5 Aucun tic pendant ce premier entretien. Le père vient à la seconde rencontre : en présence de son fils, il montre beaucoup d’agacement en même temps qu’il banalise les symptômes et les met sur le compte de caprices. Il reconnaît que sa femme s’occupe trop de Louis, mais ne propose pas pour autant de participer davantage à son éducation : « Je n’ai pas de temps, j’ai trop de travail. » Il soupçonne Louis de « faire ses tics exprès pour embêter les professeurs ». Il accepte cependant l’idée d’un suivi pour stopper la prise de médicaments et parce que le neurologue leur a conseillé de venir. Les premières séances sont pour Louis une véritable découverte, il se montre très intéressé par la nomination, le toucher, la mobilisation des membres, il met beaucoup de temps à faire sa reprise, garde les yeux grands ouverts, sans aucun tic – il semble au contraire très calme. La relaxation, investie grâce au transfert au neurologue qui l’adresse, permet assez vite à Louis d’assouplir le lien fusionnel à sa mère, lien avec lequel il se débat longtemps. Les tics à l’entrée au CP semblaient effectivement adressés à la maîtresse : celle-ci était l’objet d’un conflit impossible à résoudre pour lui, parce que ne pouvant être que la rivale de la mère et donc désinvestie de sa mission de transmettre un savoir. Chaque année, le même scénario se reproduisait, les tics venant ponctuer ce mal-être, le père restant à l’écart du conflit scolaire mère–maîtresse. Dès les premières séances, Louis parle de ses cauchemars : « Je les fais toujours, mais maintenant je ne les vois plus quand je me réveille. » Arrive plus tard le séjour de ski avec sa classe, auquel il avait renoncé à cause de son énurésie et parce qu’il ne s’était jamais séparé de sa mère. Il décide d’y aller (sa mère s’empresse de prévenir tous les responsables de l’énurésie de son fils). À son retour, il dit n’avoir pas eu le temps de faire des séances de relaxation pendant la durée du séjour, mais il est très content car l’énurésie ne s’est pas manifestée. Il vient seul maintenant à ses séances de relaxation. Louis parle très peu de lui ; en revanche, il est de plus en plus à l’aise dans sa posture, dans son attitude vis-à-vis des autres enfants ; les troubles du sommeil ont totalement disparu au moment de la respiration ; quant aux tics, il ne les a jamais ni évoqués, ni montrés. Le neurologue nous a fait savoir qu’il avait considérablement diminué les doses de médicaments et, sur le plan scolaire, le passage en cinquième est programmé. L’expérience de Louis montre la complexité des enjeux aboutissant à une demande de relaxation, les aménagements ainsi que les décalages que permet le déroulement d’une cure, et l’importance du transfert initial, ici au neurologue, qui a fait d’emblée l’hypothèse que cet enfant ne souffrait pas de troubles 6 neurologiques, mais pouvait bénéficier d’une relaxation thérapeutique. (Bergès- Bounes M. & al., 2008, pp.6-7) Historique de la technique utilisée La relaxation s’inscrit dans la tradition de « l’art de guérir » bien avant l’apparition de l’hypnose en Europe. Elle remonte aux origines de la médecine des civilisations antiques. La relaxation basée des études scientifiques est née simultanément en Allemagne avec Schultz (1884-1970) et aux États-Unis avec Edmund Jacobson (1888-1983). 7 Effets physiologiques de la relaxation La relaxation provoque des modifications psychologiques subjectives qui dépendent du cadre dans lequel la relaxation est réalisée, de la personne, de ses attentes… Le « retrait » du monde extérieur pendant la relaxation favorise l’attention sur soi. La réduction des stimulations, la voix du thérapeute qui accompagne le relaxé et qui focalise son attention favorise la concentration et l’apaisement. Le fonctionnement du corps est sous le contrôle du système nerveux autonome (SNA) qui comporte 2 parties : - Le système nerveux sympathique uploads/Sante/ psychotherapies-3-version-finale-converti.pdf

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  • Publié le Sep 27, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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