Schizophrénie Schizophrénie Tissu brodé par une patiente atteinte de schizophré

Schizophrénie Schizophrénie Tissu brodé par une patiente atteinte de schizophrénie. La schizophrénie est un trouble mental sévère et chro- nique appartenant à la classe des troubles psychotiques. Ce trouble apparaît généralement au début de l'âge adulte et affecte environ 0,7 % de la population. Comme les autres psychoses, la schizophrénie se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c'est- à-dire que la personne qui en souffre n'a pas conscience de sa maladie (en tout cas pendant les périodes aiguës). Cette particularité rend difficile l'acceptation du diagnostic par la personne schizophrène et son respect du traitement. Les symptômes les plus fréquents en sont une altération du processus sensoriel (hallucination) et du fonctionne- ment de la pensée (idées de référence, délire). La per- sonne atteinte de schizophrénie entend des voix qui la critiquent ou commentent ses actions. Elle peut aussi per- cevoir des objets ou des entités en réalité absents. Elle accorde à des éléments de l'environnement des significa- tions excentriques ou croit qu'ils ciblent sa personne, en dehors de tous liens logiques. Typiquement, la personne schizophrène a l'impression d’être contrôlée par une force extérieure, de ne plus être maître de sa pensée ou d'être la cible d'un complot à la finalité mal circonscrite. La schizophrénie s’accompagne aussi généralement d'une altération profonde du fonctionnement cognitif et social, de l'hygiène, de la régulation des émotions, de la capa- cité à entreprendre ou planifier des actions centrées sur des buts. L'espérance de vie des personnes touchées est estimée inférieure de 12 à 15 ans à l'espérance de vie moyenne, à cause du risque plus élevé de problèmes de santé (lié à la pathologie ou à son traitement) et d'un plus fort taux de suicide (risque absolu de 5 %[1],[2],[3],[4]). Cette pathologie peut évoluer favorablement dans un dé- lai plus ou moins long. Ses sous-types reconnus sont la schizophrénie simple, hé- béphrénique, paranoïde, schizoaffective et catatonique. Les causes de la schizophrénie et les facteurs provoquant ou précipitant les phases aiguës sont encore mal com- pris. La piste de la prédisposition héréditaire est bien documentée, mais il est assez certain que d'autres fac- teurs doivent entrer en interaction avec cette prédispo- sition pour faire éclore la maladie. Une perturbation du développement fœtal au second trimestre de la grossesse est fortement suspectée. Il apparaît que lorsque les dé- fenses immunitaires de la mère sont sollicitées, lorsqu'elle est victime d'une malnutrition ou d'un important choc émotionnel durant cette période, cela augmente signifi- cativement le risque que son enfant développe une schi- zophrénie à l'âge adulte. Chez la personne schizophrène elle-même, la consommation de drogues et l'exposition à des stimulations sociales ou émotionnelles invasives pré- cipitent les phases aiguës de la maladie. La schizophrénie est couramment traitée par la prise de médicaments antipsychotiques (neuroleptiques) qui pré- viennent les phases aiguës ou diminuent l'intensité des symptômes. Certaines formes de psychothérapie et de soutien éducatif sont souvent prodiguées parce qu'elles favorisent aussi le maintien de la personne sur le mar- ché du travail et dans la communauté. Dans les cas les plus sévères — lorsque l'individu présente un risque pour lui-même ou pour les autres —, une hospitalisation sans consentement peut être nécessaire. De nos jours, les hospitalisations sont moins longues et moins fréquentes qu'elles ne l'étaient auparavant[5]. Cependant, seule une petite minorité de personnes souffrant de troubles men- taux adopte un comportement dangereux pour les autres. 1 Présentation 1.1 Étymologie Le terme « schizophrénie » a été proposé pour la première fois, en 1911, par Eugen Bleuler, un psychiatre zurichois qui contestait le terme de « démence précoce » de Emil Kraepelin utilisé jusqu’alors. Le terme de « schizophrénie » provient du grec « σχί- ζειν » (schizein), signifiant fractionnement, et « φρήν » (phrèn), désignant l’esprit. 1.2 Confusion avec le sens commun 1.2.1 Pour le terme “schizophrénie” La schizophrénie se traduit par des contours incertains de la personnalité, voire une incertitude pour délimiter son corps physiquement. C'est une approximation dans le discernement des contours identitaires, cernés avec diffi- culté, et non pas une dissociation de l'esprit en plusieurs parties. Ainsi, la schizophrénie ne doit pas être confondue avec le phénomène de personnalités multiples, qui peut concerner plutôt les troubles dissociatifs de l'identité. 1 2 1 PRÉSENTATION L'amalgame est pourtant courant, et le terme schizophré- nie (ou ses dérivés) est souvent utilisé à tort, notamment dans la presse ou le cinéma, pour désigner une entité aux facettes multiples, parfois antagonistes, ou un tiraillement entre des propos contradictoires. 1.2.2 Pour le terme “paranoïde” Le terme paranoïde est souvent associé au nom de schi- zophrénie et décrit un délire riche, illogique et incom- préhensible. Il ne faut pas le confondre avec un délire paranoïaque, plus organisé et plus construit. 1.3 Développement La schizophrénie se développe le plus souvent entre la fin de l'adolescence et le début de la vie adulte[6], période durant laquelle se développe le comportement social d'un individu[7]. Chez 40 % des hommes et 23 % des femmes, la schizophrénie se déclare avant l'âge de 19 ans[8]. Les troubles cognitifs sont souvent les premiers symptômes qui apparaissent chez la personne atteinte de schizophré- nie. Ce sont des symptômes annonciateurs[9] : • troubles d’attention, de concentration, manque de tolérance à l’effort : la personne atteinte prend du temps à répondre aux questions, à réagir aux situa- tions demandant une réponse rapide. Elle n’est plus capable de suivre ses cours, de se concentrer sur un film ; • troubles de mémoire : la personne atteinte de schi- zophrénie oublie de faire des tâches de la vie quoti- dienne (faire ses devoirs, aller à ses rendez-vous). Elle a de la difficulté à raconter ce qu’elle lit, à suivre une conversation. Sa mémoire autobiogra- phique est affectée : elle oublie plusieurs moments de son histoire personnelle. La mémoire de travail de l'individu fonctionne plus difficilement : il est in- capable d'effectuer plusieurs tâches en même temps en se souvenant où il en est dans chacune d’elles ; • troubles des fonctions exécutives : les fonctions exé- cutives sont essentielles à tout comportement dirigé, autonome et adapté, comme préparer un repas. La personne atteinte a de la difficulté à organiser et an- ticiper les gestes nécessaires à la réalisation d’une tâche, à anticiper les conséquences. Elle manque de planification, d’organisation des séquences d’actions pour réaliser un but et manque également de flexibi- lité, de discernement, de vérification, d’autocritique. Ces premiers troubles entrainent progressivement des dif- ficultés de socialisation chez la personne atteinte, provo- quant un retrait social. Ils entrainent également le dé- veloppement de signes moins spécifiques de la schizo- phrénie, comme une irritabilité, une dysphorie[10], ou une maladresse[11], durant cette phase prodromique. Ces symptômes annonciateurs peuvent être présents de façon isolée ou associée et, bien qu’ils se présentent en premier, ils persisteront plus longtemps que les symp- tômes aigus. Les schizophrénies sont caractérisées cliniquement par la dissociation psychique et la présence, en proportion va- riable, de symptômes dits positifs et négatifs[12]. Cette classification a été introduite par la neuropsychiatre amé- ricaine Andreasen dans les années 1980[13],[14]. 1.4 Symptômes Les symptômes de la schizophrénie sont connus depuis le début du XXe siècle. Cependant, grâce aux travaux im- portants de Andreasen[15],[16], il est aujourd'hui convenu de distinguer les symptômes positifs excédentaires (hal- lucination, délire, agitation) des symptômes négatifs défi- citaires (apathie, anhédonie, etc.) de cette maladie. La re- cherche sur les causes et le pronostic de la maladie montre qu'il est même pertinent de distinguer les formes de schi- zophrénie à prédominance de symptômes négatifs (défi- citaires) de ceux à prédominance de symptômes positifs (excédentaires)[17],[18]. 1.4.1 Symptômes positifs Les symptômes positifs (ou excédentaires) sont les symp- tômes qui s’ajoutent à l'expérience de la réalité et aux comportements habituels et qui ne sont pas ressentis nor- malement par les individus non malades : c’est leur pré- sence qui est anormale. Ces symptômes se manifestent habituellement au début de l'âge adulte, entre dix-sept et vingt-trois ans chez les hommes et entre vingt et un et vingt-sept ans chez les femmes. Ils répondent géné- ralement bien aux traitements pharmaceutiques[19]. Ces symptômes sont ajoutés au fonctionnement normal de l'individu (ils sont en plus). Le terme « positif » ne veut pas dire qu'ils soient de bon ou de mauvais pronostic. Tout d'abord, la personne schizophrène a des hallucinations, celles-ci pouvant impliquer l'ensemble des sens. Les plus courantes sont des hallucinations auditives, sous la forme de voix imaginaires, souvent étranges ou persécutrices. En complément, la personne présente des accès de délires, des erreurs de jugement logique. Elle s’imagine que la personne qui la regarde ou qui la croise dans la rue est là pour l'espionner. Elle se sent surveillée, persécutée, en danger ou croit que la télévision lui envoie des messages. Elle est convaincue d’avoir le pouvoir d'influencer les événements dans le monde, d'être contrôlée par une force extérieure ou que d'autres individus peuvent lire dans ses pensées. Les hallucinations sont d'ailleurs couramment en relation et viennent renforcer ces idées délirantes[19]. La schizophrénie entraîne une déréalisation (impres- sion d'étrangeté du monde, qui paraît irréel, flou, qui uploads/Sante/ schizophrenie.pdf

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  • Publié le Fev 12, 2022
  • Catégorie Health / Santé
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