Français – 6e G et TT Parcours 2 Adapter un texte en pièce de théâtre 1 Adapter
Français – 6e G et TT Parcours 2 Adapter un texte en pièce de théâtre 1 Adapter un texte en pièce de théâtre Consignes : voir parcours 2. Textes à travailler et groupes : Auteur, Titre Extrait Élève 1 Élève 2 Élève 3 Flaubert, Madame Bovary Le suicide d’Emma Dumas, Les Trois mousquetaires La rencontre entre D’Artagnan et les 3 autres Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers Rencontre avec des poulpes Hugo, Les Misérables La rencontre entre Cosette et Marius Hugo, Les Misérables L’évêque travaille Vian, L’écume des jours Le diagnostic Christie, Le Crime de l’Orient Express Le cadavre Français – 6e G et TT Parcours 2 Adapter un texte en pièce de théâtre 2 Gustave Flaubert, Madame Bovary : Le suicide d’Emma Elle s’assit à son secrétaire, et écrivit une lettre qu’elle cacheta lentement, ajoutant la date du jour et l’heure. Puis elle dit d’un ton solennel à son mari Charles : — Tu la liras demain ; d’ici là, je t’en prie, ne m’adresse pas une seule question !… Non, pas une ! — Mais… — Oh ! laisse-moi ! Et elle se coucha tout du long sur son lit. Une saveur âcre qu’elle sentait dans sa bouche la réveilla. Elle entrevit Charles et referma les yeux. Elle s’épiait curieusement, pour discerner si elle ne souffrait pas. Mais non ! rien encore. Elle entendait le battement de la pendule, le bruit du feu, et Charles, debout près de sa couche, qui respirait. — Ah ! c’est bien peu de chose, la mort !, pensait-elle, je vais m’endormir, et tout sera fini ! Elle but une gorgée d’eau et se tourna vers la muraille. Cet affreux goût d’encre continuait. — J’ai soif !… oh ! j’ai bien soif ! soupira-t-elle. — Qu’as-tu donc ? dit Charles, qui lui tendait un verre. — Ce n’est rien !… Ouvre la fenêtre…, j’étouffe ! Et elle fut prise d’une nausée si soudaine, qu’elle eut à peine le temps de saisir son mouchoir sous l’oreiller. — Enlève-le ! dit-elle vivement ; jette-le ! Il la questionna ; elle ne répondit pas. Elle se tenait immobile, de peur que la moindre émotion ne la fît vomir. Cependant, elle sentait un froid de glace qui lui montait des pieds jusqu’au cœur. — Ah ! voilà que ça commence ! murmura-t-elle. — Que dis-tu ? Elle roulait sa tête avec un geste doux plein d’angoisse, et tout en ouvrant continuellement les mâchoires, comme si elle eût porté sur sa langue quelque chose de très lourd. À huit heures, les vomissements reparurent. Charles observa qu’il y avait au fond de la cuvette une sorte de gravier blanc, attaché aux parois de la porcelaine. — C’est extraordinaire ! c’est singulier ! répéta-t-il. Mais elle dit d’une voix forte : — Non, tu te trompes ! Alors, délicatement et presque en la caressant, il lui passa la main sur l’estomac. Elle jeta un cri aigu. Il se recula tout effrayé. Français – 6e G et TT Parcours 2 Adapter un texte en pièce de théâtre 3 Puis elle se mit à geindre, faiblement d’abord. Un grand frisson lui secouait les épaules, et elle devenait plus pâle que le drap où s’enfonçaient ses doigts crispés. Son pouls inégal était presque insensible maintenant. Des gouttes suintaient sur sa figure bleuâtre, qui semblait comme figée dans l’exhalaison d’une vapeur métallique. Ses dents claquaient, ses yeux agrandis regardaient vaguement autour d’elle, et à toutes les questions elle ne répondait qu’en hochant la tête ; même elle sourit deux ou trois fois. Peu à peu, ses gémissements furent plus forts. Un hurlement sourd lui échappa ; elle prétendit qu’elle allait mieux et qu’elle se lèverait tout à l’heure. Mais les convulsions la saisirent ; elle s’écria : — Ah ! c’est atroce, mon Dieu ! Il se jeta à genoux contre son lit. — Parle ! qu’as-tu mangé ? Réponds, au nom du ciel ! Et il la regardait avec des yeux d’une tendresse comme elle n’en avait jamais vu. — Eh bien, là…, là !… dit-elle d’une voix défaillante. Il bondit au secrétaire, brisa le cachet et lut tout haut : « Qu’on n’accuse personne… » Il s’arrêta, se passa la main sur les yeux, et relut encore. — Comment !… Au secours ! à moi ! Et il ne pouvait que répéter ce mot : « Empoisonnée ! empoisonnée ! » Félicité1 courut chez Homais2, qui s’exclama sur la place ; madame Lefrançois l’entendit au Lion d’or ; quelques-uns se levèrent pour l’apprendre à leurs voisins, et toute la nuit le village fut en éveil. Eperdu, balbutiant, près de tomber, Charles tournait dans la chambre. Il se heurtait aux meubles, s’arrachait les cheveux, et jamais le pharmacien n’avait cru qu’il pût y avoir de si épouvantable spectacle. Il revint chez lui pour écrire à M. Canivet et au docteur Larivière. Il perdait la tête ; il fit plus de quinze brouillons. […] Charles voulut feuilleter son dictionnaire de médecine ; il n’y voyait pas, les lignes dansaient. — Du calme ! dit l’apothicaire. Il s’agit seulement d’administrer quelque puissant antidote. Quel est le poison ? Charles montra la lettre. C’était de l’arsenic. — Eh bien, reprit Homais, il faudrait en faire l’analyse. Car il savait qu’il faut, dans tous les empoisonnements, faire une analyse ; et l’autre, qui ne comprenait pas, répondit : — Ah ! faites ! faites ! sauvez-la… Puis, revenu près d’elle, il s’affaissa par terre sur le tapis, et il restait la tête appuyée contre le bord de sa couche, à sangloter. 1 Félicité : la servante. 2 Homais : le pharmacien. Français – 6e G et TT Parcours 2 Adapter un texte en pièce de théâtre 4 — Ne pleure pas ! lui dit-elle. Bientôt je ne te tourmenterai plus ! — Pourquoi ? Qui t’a forcée ? Elle répliqua : — Il le fallait, mon ami. — N’étais-tu pas heureuse ? Est-ce ma faute ? J’ai fait tout ce que j’ai pu pourtant ! — Oui…, c’est vrai…, tu es bon, toi ! Et elle lui passait la main dans les cheveux, lentement. La douceur de cette sensation surchargeait sa tristesse ; il sentait tout son être s’écrouler de désespoir à l’idée qu’il fallait la perdre, quand, au contraire, elle avouait pour lui plus d’amour que jamais ; et il ne trouvait rien ; il ne savait pas, il n’osait, l’urgence d’une résolution immédiate achevant de le bouleverser. Elle en avait fini, songeait-elle, avec toutes les trahisons, les bassesses et les innombrables convoitises qui la torturaient. Elle ne haïssait personne, maintenant ; une confusion de crépuscule s’abattait en sa pensée, et de tous les bruits de la terre Emma n’entendait plus que l’intermittente lamentation de ce pauvre cœur, douce et indistincte, comme le dernier écho d’une symphonie qui s’éloigne. [Charles fait également venir le prêtre, Bournisien.] […] Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher. […] Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche. Emma se releva comme un cadavre que l’on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante. […] Et Emma se mit à rire, d’un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténèbres éternelles comme un épouvantement. […] Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus. Français – 6e G et TT Parcours 2 Adapter un texte en pièce de théâtre 5 Alexandre Dumas, Les Trois mousquetaires : La rencontre entre D’Artagnan et les 3 autres En 1625, arrivé à Paris pour se présenter à M. de Tréville, capitaine des Mousquetaires du Roi, d'Artagnan, en raison de maladresses successives, est contraint d'affronter en duel trois mousquetaires : Athos, Porthos et Aramis. "Et maintenant que vous êtes rassemblés, Messieurs, dit d'Artagnan, permettez-moi de vous faire mes excuses". A ce mot d'excuses, un nuage passa sur le front d'Athos, un sourire hautain glissa sur les lèvres de Porthos, et un signe négatif fut la réponse d'Aramis. "Vous ne me comprenez pas, messieurs, dit d'Artagnan en relevant sa tête, sur laquelle jouait en ce moment un rayon de soleil qui en dorait les lignes fines et hardies, je vous demande uploads/Sante/ textes-a-transposer.pdf
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- Publié le Nov 07, 2021
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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