Imagerie TH 726 • mars-avril 2011 Dossier niques et du cancer en particulier. L

Imagerie TH 726 • mars-avril 2011 Dossier niques et du cancer en particulier. L’amélioration de la prise en charge des patients doit également se tra- duire par le développement de collaborations entre généralistes et spécialistes sous la forme de plate- formes d’échanges de données médicales annoncées par les industriels. Ainsi les mots-clefs sont-ils l’accès aux soins et leur sûreté, le maintien à domicile des personnes et la maî- trise des coûts de santé. Pour l’imagerie, cela signifie tout autant la maîtrise de la dose de rayonnements ionisants et le développement de projets de plate- formes régionales d’échange des données que l’aug- mentation constante de la productivité des plateaux techniques d’imagerie. Sur le plan médical, le cancer est devenu la principale cause de mortalité dans le monde, et la recherche se poursuit dans le sens de la médecine dite personna- lisée, dont l’objectif est d’adapter le traitement au patient et à sa tumeur. Annoncée depuis de nom- breuses années, cette évolution se traduit désormais en pratique, et l’imagerie morphologique, fonction- nelle et moléculaire en devient un des piliers pour la détection, l’aide à la décision, la planification, le gui- dage et le suivi du traitement. Sur le plan technique, la machine TEP/IRM intégrée dans le même anneau apparaît comme la seule inno- vation technologique du millésime 2010. De plus, l’imagerie médicale bénéficie des progrès constants de l’informatique et des télécommunications, avec les capteurs « sans fil », la généralisation de l’interface utilisateur « unique et multimodalités », la réparti- A u-delà de la crise économique des pays occiden- taux, la période actuelle est surtout marquée au niveau international par le changement d’équilibre déplaçant le centre de gravité de la croissance vers les pays dits « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine). Les modifications d’organisation sur le plan international et en conséquence l’adaptation des stratégies industrielles des années précédentes affirment à un degré raison- nable l’optimisme d’un nouveau marché en expansion. Le thème choisi pour la séance d’inauguration du RSNA1 2010 est la personnalisation de la médecine. Une médecine personnalisée résumée dans le slo- gan « The right care to the right patient at the right time » qui recouvre plusieurs notions : une méde- cine performante en termes de moyens mis à dispo- sition, une médecine raisonnée qui traduit une prise de conscience de la dosimétrie, une médecine atten- tive aux coûts qu’elle engendre. Sur ce dernier point, l’accent est mis sur le développement de bio-mar- queurs permettant de prédire la réponse d’un patient à un traitement médicamenteux, évitant une perte à la fois de chance et d’argent dans le choix d’une thé- rapeutique inappropriée. Ce thème met en avant l’ab- solue nécessité d’un travail collaboratif entre radiolo- gues, médecins nucléaires, physiciens, informaticiens et ingénieurs biomédicaux au service du patient. Tendances générales Sur le plan politique, les gouvernements ont la pré- occupation d’assurer l’accès aux soins du plus grand nombre de personnes atteintes de maladies chro- RSNA 2010 Une approche multidisciplinaire centrée sur le patient Danielle Fabrega Hospices Civils de Lyon Françoise Gosso Assistance Publique Hôpitaux de Paris Martine Decouvelaere Présidente de l’ASSOCIATION FRANÇAISE DES INGÉNIEURS BIOMÉDICAUX (AFIB) CHU de Toulouse 1- Un glossaire est disponible pages 14 et 16. 11 RSNA 2010. Une approche multidisciplinaire centrée sur le patient TH 726 • mars-avril 2011 le monde occidental, on parle de croissance à deux chiffres pour les pays du BRIC. Il est d’autant plus dif- ficile de tirer des enseignements des chiffres annoncés qu’ils masquent aussi des disparités entre modalités. Les États-Unis semblent reprendre le chemin d’une croissance timide (quelques pour cent) tandis que l’Europe stagne globalement. Devant l’ampleur des déficits publics, l’Espagne et le Portugal passent ainsi à de nouveaux modèles de gestion de leurs plateaux techniques externalisés. La France enregistre selon les industriels une bonne voire une très bonne année, soutenue par le marché de l’IRM. Les pays du BRIC continuent à doper le marché : mar- ché de volume, marché haut de gamme également. Pour cela, les industriels y répondent à la fois par l’implantation d’usines « champignons » pour produits standards ou spécifiques à ce marché mais aussi par la fourniture de produits « premium » fabriqués encore dans les unités des maisons mères. L’impact indirect sur le marché occidental est aujourd’hui la conception de produits adaptés aux besoins de base et non la recherche de produits à visée purement technologique. En un mot, l’industriel cherche à s’adapter au marché et cela se traduit par une attention particulière portée à la clientèle, et la recherche de produits avec plus de confort pour le patient, d’une image de marque plus lisible pour le client, et d’un réseau commercial avec un point d’entrée unique pour le client. Parallèlement, il affiche l’impérieuse nécessité de continuer à investir dans la recherche et le développement (R&D) pour res- ter visible pour le client grâce à des produits innovants. La part du chiffre d’affaires de la division médicale reste stable, les profits réapparaissent. On n’enregistre pas de mouvement particulier à l’exception du rappro- chement des sociétés Hitachi et Aloka par complément de leur gamme d’échographie. Les organisations se stabilisent après un nouveau découpage de leurs acti- vités ou de leur clientèle. Au bilan, l’année 2010 est vécue comme une année de reprise. France Bilan de l’année écoulée Les industriels annoncent globalement une année 2010 avec de bons résultats soutenus en particulier par un marché de l’IRM florissant. Cependant, deux phénomènes traduisent bien les difficultés financières des établissements. Tout d’abord le constat d’une baisse des prix des configurations retenues, due prin- cipalement à une concurrence plus aiguë. Ensuite, l’augmentation du nombre de dossiers de consultation tion « en nuage » (cloud-based) des traitements et des données et l’archivage « neutre » (indépendant du fournisseur de l’image) et « universel » (indépen- dant de la nature du format de l’image ou de la don- née : DICOM, JPEG, etc.). Les majors de l’imagerie en coupe développent leurs gammes en de multiples produits pour s’adapter aux différents marchés. Simultanément, on constate la confirmation de l’offre de salles et appareils de radio- logie dite « conventionnelle » proposée par les indus- triels fournisseurs de surfaces sensibles. Les aspects techniques à souligner sont : • la généralisation du tunnel large et des antennes matricielles en IRM ; • la poursuite des solutions techniques de maîtrise de la dose en scanner qui semble maintenant bien ancrée en tant que performance technique ; • l’approche technologique différente des trois majors vis-à-vis de la PET/MR ; • le principe d’une imagerie de la femme multimodale ; • la disparition des arceaux en U de la gamme des fournisseurs ; • la généralisation de capteurs sans fil (Wi-Fi ou équi- valents) dans les salles à capteur-plan ; • l’adjonction d’un échographe portable dans la gamme des industriels qui n’en disposaient pas en propre ; • le positionnement du PACS comme nœud de plate- forme d’échanges : pour les spécialistes, une offre logi- cielle étendue alternative aux consoles des modalités ; pour les généralistes, appelés aussi clients « légers », une interface simplifiée à visée iconographique ; • la notion d’interopérabilité des PACS ou des serveurs d’application de toutes marques. On observe une tendance chez quelques industriels de dépasser le cadre de leur métier de fournisseur d’équi- pement en s’orientant vers le service et la notion de « client partenaire » : soit par le développement d’une activité de conseil, voire d’« infogérance » en réponse aux difficultés financières des établissements de soins, soit par le développement de la télémédecine avec une division de surveillance à domicile des malades chro- niques. Plus éloignés encore de l’imagerie, certains développent des produits grand public orientés sur le bien-être : cosmétiques, soins du corps. Marché de l’imagerie Monde La vision des industriels de leur marché est aujourd’hui bipartite. Ainsi, si l’on parle d’année post-crise pour Dossier 12 Dossier TH 726 • mars-avril 2011 RSNA 2010. Une approche multidisciplinaire centrée sur le patient « conventionnelle », la médecine nucléaire et les tech- nologies de l’information ; • un marché à la baisse pour les ultrasons. Dans un monde en crise, les industriels qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui présentent des nouveau- tés, donnant ainsi une meilleure visibilité de leur savoir-faire vis-à-vis de la concurrence. On assiste d’une année sur l’autre à des ajustements de gammes entre industriels… sans réel bond technologique. En IRM, plus d’une centaine de dossiers a été traitée cette année où la différenciation par la largeur du tunnel a été un élément déterminant dans le choix. Le marché français des machines 3 T progresse mais reste en retrait par rapport au marché européen où cela concerne une machine sur cinq. Au-delà de l’implantation en bloc opératoire, la radio- logie interventionnelle se décline par une approche combinée de plusieurs modalités aussi appelée « hybride » : angiographie et IRM, angiographie et scanner, voire une association des trois. Il s’agit d’un décloisonnement des modalités mais également des activités médicales spécialisées. Concernant la radiologie conventionnelle, on peut s’étonner du nombre toujours plus important de uploads/Sante/726-05-rnsa.pdf

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  • Publié le Dec 19, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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