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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/313290302 Christian PLANTIN Dictionnaire de l’argumentation. Une introduction aux études d’argumentation Lyon, ENS Éditions, 2016, 634 pages Article in Langage et Societe · January 2017 DOI: 10.3917/ls.159.0161 CITATIONS 0 READS 1,603 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Analyzing research interviews View project Didactics of argumentation View project Marianne Doury Université de Paris 72 PUBLICATIONS 392 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Marianne Doury on 15 September 2017. The user has requested enhancement of the downloaded file. Comptes rendus COMPTES RENDUS / 151 Peter BLUMMENTHAL (dir.) (2015) Dynamique des français africains : entre le culturel et le linguistique. Hommage à Ambroise Jean-Marc Queffélec Frankfort, Peter Lang, 2015, 286 pages Compte rendu du Dr. Augustin E. Ebongue, université de Buea, Cameroun ebongueaugustinemmanuel@yahoo.fr L’aventure du français hors de son bastion naturel a donné naissance, au contact avec d’autres cultures et langues, à des variétés de français. Ces français (africains, canadiens, suisse, belge…) peinent à se faire reconnaître, spécialement ceux du sud. Les français africains souffrent d’une double marginalisation, externe et interne : ils sont au pourtour de la périphérie d’un centre symbolisé par Paris, regardés comme des sous-produits nés d’une méconnaissance pure et simple de la langue fran­ çaise. Ils ne sont reconnus que de chercheurs animés de curiosité scienti­ fique. L’IFA, Inventaire des particularités lexicales du français d’Afrique, en est une illustration, saisissant les visages des français africains non pour les besoins de la société, mais pour le comportement d’une langue indo-eu­ ropéenne en contact avec des langues et cultures non apparentées. Un constat s’impose : le français est parlé par des Africains, mais il reste la propriété des Français. L ’enjeu du présent ouvrage en hommage à un africaniste, un chercheur familier des situations linguistiques francophones d’Afrique, Ambroise Queffélec (désormais AQ), pourrait être considéré comme une quête de légitimation des français d’Afrique, qui pourrait commencer par leur introduction dans les systèmes éducatifs africains, l’un des rêves de AQ. Les textes réunis dans la présente collection sont organisés en trois sections. Dans la première, « Le français dans l’environnement africain », la contribution de Julien Kilanga Musinde propose de renforcer le français en Afrique en offrant un enseignement adapté aux réalités sociocultu­ relles africaines ; il s’agirait d’un français prenant en compte la pensée, la sensibilité et l’univers socioculturel africains. Paul ZangZang et Pierre Essengue défendent d’ailleurs ce français d’Afrique dont ils reven­ diquent la reconnaissance non seulement par les Africains, mais aussi par le Centre. Ils défendent ainsi une « langue française de culture afri­ caine » (p. 38). Ingse Skatum recherche des indices de la « sécularisation » ou « déchristianisation » des sociétés en français oral à l’aide des données de PFC, qui comprend 6 points d’enquête en Afrique subsaharienne, 1 en Algérie et 1 dans l’Océan Indien (La Réunion). Ce processus est, selon elle, plus fort en Europe qu’en Afrique. Omer Massoumou, tout / COMPTES RENDUS 152 en reconnaissant la présence du français en Afrique, interroge les poli­ tiques linguistiques des autorités RDCongolaises, qui selon lui, n’ont pas tenu compte des langues ethniques, les politiques linguistiques adoptées étant en « faveur du français ». Claude Frey montre comment l’adaptation d’une langue en contexte africain crée de nouveaux champs lexico-sémantiques, avec des lexies qui, en contextes francophone et anglophone (Kenya) africains, connaissent des collocations et significa­ tions différentes de celles du français hexagonal. La resémantisation et la néologisation déclenchées par le marquage socioculturel constituent une sorte d’écologie du français d’Afrique. La deuxième section, « Mots, formes et construction », est consacrée aux lexiques des français d’Afrique. Elle s’ouvre sur le texte de Salah Mejri, qui s’intéresse aux « emprunts autochtones », leur statut et fonc­ tionnement, au niveau où les situer, du fait qu’ils ne sont pas toujours perçus comme des emprunts. Gisèle Thoa et Nyembwe Ntita montrent que certaines particularités lexicales du français de Kinshassa ne sont pas perceptibles aux locuteurs parce qu’elles ressemblent aux lexies du fran­ çais standard. D’autres ne passent pas inaperçues. Ce sont ces lexies et celles empruntées aux langues de la RDC que les auteurs décrivent sous l’angle lexico-sémantique, afin d’en montrer les mécanismes de création. Que les Africains empruntent aux Antillais est souvent méconnu. André Thibault s’intéresse aux lexies du français d’Afrique provenant de l’uni­ vers socioculturel et du créole antillais, les antillanismes : il en a identifié une quarantaine. Danièle Latin apporte un témoignage en hommage à AQ, corédacteur de l’IFA. Elle rappelle les circonstances de sa réalisation : péripéties, couacs, points marqués par l’équipe, et le rôle actif de AQ, infa­ tigable et persévérant. Brahim Kethiri décrit le phénomène d’hybridation en français maghrébin, qu’il définit comme un procédé de création de nouveaux mots dans la variété algérienne du français. À l’opposé de la thèse d’un « continuum avec un pôle supérieur, la langue pure, et, un pôle inférieur, une langue orale approximative et instable due à un niveau de scolarisation très faible », Magali Italia montre, en s’appuyant sur un cor­ pus de français gabonais, l’inanité d’une telle hypothèse. Le français parlé par des Gabonais peu ou pas scolarisés constitue « un système mixte qui utilise les désinences standard et un système relevant de la fonctionnalisa­ tion » (p. 199). Mireille Piot décrit les spécificités morphosyntaxiques des collocations de substantifs construits avec peur, dans un corpus de presse algérienne en français. Elles relèvent surtout du substrat linguistique des journalistes, dominé par l’arabe (dialectal et classique). COMPTES RENDUS / 153 La troisième partie, « Parlers mixtes », s’attache aux parlers et langues nés des contacts entre langues africaines et français, avec trois contri­ butions, dont une de AQ, qui affectionnait cette problématique. Sa contribution concerne d’ailleurs trois langues de jeunes : le camfranglais (Cameroun), le nouchi (Côte d’Ivoire), le défunt hindoubill (ancien Zaïre). Bien conscient que le français n’est pas une langue africaine, AQ attendait beaucoup des langues et parlers mixtes. Il était convaincu qu’ils deviendraient des langues nationales voire officielles dans leurs pays : outre le nouchi et le camfranglais, le sncamtho, le tsotsitaal et l’iscamtho d’Afrique du Sud et du Zimbabwe, le sheng du Kenya, l’arada ­ d’­ Ethiopie, etc., sur le modèle du swahili, langue mixte née de contacts de langues diverses. Béatrice Akissi Boutin et Jérémie Kouadio N’Guessan prennent à contre-pied l’opinion ivoirienne qui fait très vite du nouchi un créole ivoirien. À partir de son histoire, ses conditions d’émergence et d’ex­ pansion, ils montrent comment il a été peu à peu adopté par toutes les couches sociales. La jeunesse ivoirienne aura réussi à imposer sa langue dans le paysage linguistique. D’abord langue des loubards et enfants des rues, il a été adopté par les élèves et étudiants ; au départ parler urbain, il est aussi parlé par les jeunes ruraux ; initialement pratiqué par les jeunes marginalisés, il est devenu langue de tous les âges ; de parler secret et crypté, il est devenu une langue accessible à presque tous ; au départ méprisé, il est désormais (presque) valorisé. Il est certain qu’il s’agit d’une langue, mais est-ce un créole ? Les auteurs pensent que non, ses ressorts étant plus cryptiques et ludiques que sociaux, vitaux et communication­ nels. Il « symbolise […] une liberté prise sur d’anciennes conventions, véhicule […] une identité nationale symbole de la diversité et de l’unité du peuple, représente […] une modernité, impressionne […] par une certaine incivilité ou agressivité » (p. 267-8). Il assure l’unité et reflète l’identité du peuple ivoirien souffrant de « l’absence amère d’une langue ivoirienne majoritaire » (p. 261). Venant Eloundou Eloundou dégage les convergences/divergences entre le camfranglais et le français populaire camerounais. Une problématique originale, puisque la frontière entre ces deux variétés de français (si l’on regarde le camfranglais comme du français) n’est pas étanche. Elle est, d’autant plus, difficile à tracer, car la nature camfranglaise d’un énoncé ne repose pas toujours sur la présence d’un mot camfranglais dans un énoncé (de Féral 2006) ; le contexte et l’âge des interlocuteurs sont ici à prendre en compte. Les ambitions du présent ouvrage sont de pousser les autorités cultu­ relles françaises à reconnaître les français d’Afrique, de montrer qu’il existe bel et bien des variétés de français en Afrique, identifiées et décrites, / COMPTES RENDUS 154 et ainsi de poursuivre le travail d’Ambroise Queffélec. C’est l’occasion de lui dire « Que votre âme repose en paix ! ». Féral C. de (2006), « Décrire un “parler jeune” : le cas du camfranglais (Cameroun) », Le français en Afrique 21, p. 257-265. Inventaire des particularités lexicales du français d’Afrique (IFA), UREF, Paris, EDICEF/AUPELF. Marianne DOURY Argumentation. Analyser textes et discours Paris, Armand Colin, 2016, 192 pages Compte rendu de Dominique Maingueneau maingueneau.dominique@numericable.fr Marianne Doury a le privilège de travailler à la jointure de deux domaines, et de manière productive : elle est bien connue dans le champ des sciences du langage pour ses recherches dans le domaine de l’argu­ mentation, et dans uploads/Societe et culture/ comptes-rendus-ls159.pdf

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