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NUMÉRO 68 –3e TRIMESTRE 2005 INSTITUT DE L’ÉNERGIE ET DE L’ENVIRONNEMENT DE LA

NUMÉRO 68 –3e TRIMESTRE 2005 INSTITUT DE L’ÉNERGIE ET DE L’ENVIRONNEMENT DE LA FRANCOPHONIE INSTITUT DE L’ÉNERGIE ET DE L’ENVIRONNEMENT DE LA FRANCOPHONIE (IEPF) Numéro 68 3e trimestre 2005 La revue Liaison Énergie-Francophonie est publiée trimestriellement par l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF). L’IEPF est un organe subsidiaire de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, opérateur principal de l’Organisation internationale de la Francophonie. 56, rue Saint-Pierre, 3e étage Québec G1K 4A1 Canada Téléphone: 1 (418) 692-5727 Télécopie: 1 (418) 692-5644 Courriel: iepf@iepf.org Site Internet: www.iepf.org Directeur de la publication: El Habib Benessahraoui Comité éditorial: Faouzia Abdoulhalik Boufeldja Benabdallah El Habib Benessahraoui Sibi Bonfils Sory I. Diabaté Chantal Guertin Louis-Noël Jail Denis L’Anglais Jean-Pierre Ndoutoum Édition et réalisation graphique: Communications Science-Impact Photo de la couverture: Alphabétisation des adultes au Burkina Faso. ©Cici Olsson/Shadows/Agence Francophonie ISSN 0840-7827 Tirage: 3500 exemplaires Dépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Les textes et les opinions n’engagent que leurs auteurs. Les appellations, les limites, figurant sur les cartes de LEF n’impliquent de la part de l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie aucun jugement quant au statut juridique ou autre d’un territoire quelconque,ni la reconnaissance ou l’acceptation d’une limite particulière. Prix de l’abonnement annuel (4 numéros): 40$ CAD; 28$ USD; 30€; 16000 CFA; 380000 Dongs vietnamiens Poste-publications – Convention No 400347191 Imprimé au Canada Le prochain numéro de Liaison Énergie-Francophonie (no 69, 4e trimestre 2005) aura pour thème Modes de production et de consommation durables. SOMMAIRE CULTURE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE Mot du Directeur exécutif.................................................................... 3 El Habib BENESSAHRAOUI,Directeur exécutif de l’IEPF Éditorial ............................................................................................. 4 Serge ANTOINE,Président d’honneur du Comité 21,membre du Conseil National du Développement durable (France) et membre de la Commission Méditerranée du développement durable ENGAGEMENTS Se prêter main-forte.............................................................................. 7 Bernard PETTERSON,Directeur de la culture et du patrimoine,Agence intergouvernementale de la Francophonie Francophonie et diversité culturelle: les étapes d’une reconnaissance ....... 10 Extraits des déclarations et engagements sur la culture et le développement durable QUELQUES FONDEMENTS Hommage à Francesco di Castri ......................................................... 16 Le développement comme stratégie d’adaptation: nouvelles perspectives opérationnelles............................................................................. 17 Francesco DI CASTRI (texte posthume) Développement de la culture, culture du développement....................... 25 Ignacy SACHS,Directeur d’études honoraire,École des Hautes Études en Sciences Sociales,France Le monde des valeurs est une immensité qui dépasse de loin le monde matériel........................................................................ 29 Entretien de René Holenstein avec Joseph KI-ZERBO,Historien,BurkinaFaso La dimension spirituelle et éthique et l’environnement mondial ............ 32 Ahmed DJOGHLAF,Sous-directeur exécutif du PNUE Pas de futur sans culture..................................................................... 38 Florence PIZZORNI ITIE,Conservateur en chef au Musée National des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée,France et Marie Laure CROIZIERS DE LACVIVIER, Collectionneuse d’art contemporain et Présidente de Fenêtre sur…,Sénégal QUELQUES CHAMPS La culture se mesure-t-elle? Quels sont les indicateurs?............................... 45 Giovanna TANZARELLA et Serge ANTOINE, Fondation René Seydoux, France L’éducation au développement durable................................................ 49 Serge ANTOINE,France Tendances nouvelles de la consommation ............................................ 56 Alain CHOSSON,Secrétaire général de la Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de vie,France Le tourisme et développement durable.Y a-t-il une place pour la culture?............................................................................ 60 Garcin MALSA, Maire et Conseiller général de Sainte-Anne, Martinique, France Consommation durable et valeurs culturelles ....................................... 65 Christian BRODHAG,Délégué interministériel au développement durable,France Quelle culture pour quel développement durable?................................ 72 Bonaventure MVE ONDO,Directeur,Bureau de l’Afrique de l’Ouest,Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) Langues et développement durable......................................................... 76 Adama SAMASSEKOU,Président de l’Académie Africaine des Langues,Mali BIODIVERSITÉ ET DIVERSITÉ CULTURELLE Coutumes locales et développement durable. Le cas de la société Bara (Madagascar)................................................................................... 87 Hugues RAJAONSON,Professeur à l’Université d’Antananarivo,Madagascar Aux racines du développement durable, la diversité culturelle................... 91 Claudine BRELET,Anthropologue,consultante,enseignante et écrivain,France Biodiversité et socio-diversité pour un développement durable................. 95 Olivier GUILLITTE,Professeur,Département des Sciences et Gestion de l’Environnement,Université de Liège,Belgique 3 Culture et développement durable D epuis la Conférence de Rio, la décennie écoulée aura été riche de grandes réunions internationales1 et d’un débat mondial dense autour des questions essentielles du monde. Notamment de la démocratisation des relations internationales,pour une mondialisation maîtrisée au bénéfice de tous, et de l’ambition légitime d’un développement harmonieux et durable pour une vie digne et sûre de tous les membres de la famille humaine et de ses géné- rations futures. En prenant acte des résultats de ces rencontres, le Sommet de Johannesbourg a non seulement réaf- firmé le concept de développement durable,avec ses piliers économique, social et environnemental, en tant que projet global, mais il a consacré la culture et le respect de la diversité culturelle comme com- posantes essentielles de ce développement. Et,comme dit notre rédacteur en chef invité,Serge Antoine – que je remercie vivement pour avoir dirigé l’élaboration de ce numéro – la cause aura ainsi été entendue et la culture reconnue comme quatrième pilier du développement durable. La Francophonie, qui est par essence une sorte de laboratoire de la diversité culturelle a toujours inscrit son action dans la promotion de cette diversité comme fondement pour les droits de l’Homme et comme base pour le développement. Elle a contribué, modestement, mais avec déter- mination,à la décision de Johannesbourg. La Francophonie a en effet manifesté son engage- ment dans ce cadre au plus haut niveau à Beyrouth en 2002,et plus récemment en 2004 à Ouagadougou. Avec l’acquis de Johannesbourg, elle agit aux pre- mières lignes pour contribuer activement au processus d’adoption par l’UNESCO d’une convention internationale sur la diver- sité culturelle. Un tel instrument devant consacrer le droit des États et Gouvernements à maintenir et déve- lopper des politiques de soutien à la culture et à la diversité culturelle. Le processus devra connaître son aboutissement dans les jours à venir en décidant, une bonne fois pour toutes,que la culture ne saurait être considérée comme une simple marchandise. En se mobilisant ici et là,la Francophonie agit pour promouvoir la paix, le dialogue des cultures, leur enrichissement et leur compréhension mutuelle; pour donner accès partout à des biens et services culturels adaptés à chaque expression culturelle et spécificité sociale et pour garantir cet accès par des politiques publiques appropriées et des pratiques démocratiques. Elle agit également afin que, chacun et ensemble, on puisse valoriser, grâce à la prise en compte des facteurs culturels, des modes de production, de consommation ou d’organisation sociale riches de la diversité qui caractérise notre espace et déterminants pour y asseoir les bases du développement durable. Ce numéro spécial, ayant pour thème Culture et développement durable,fait suite aux travaux d’un groupe de réflexion que l’IEPF a mis en place il y a quelques mois pour élaborer un recueil d’avis et de recommandations et pour identifier des pistes d’actions novatrices à mettre en commun dans l’espace francophone. Je remercie toutes celles et tous ceux qui y ont collaboré pour éclairer un peu plus le débat et baliser un peu mieux un chemin des plus com- plexes mais des plus engageants. Car le développement durable,comme le disait le regretté Francesco di Castri, à qui ce numéro est dédié, «est une expression majeure de la culture de l’Homme, de la lumineuse diversité des cultures des hommes». Titre du chapitre 3 El Habib BENESSAHRAOUI Directeur exécutif, Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie. Mot du Directeur 1. Sommet mondial pour le développement social (Copenhague,1995),Conférence mondiale sur la popu- lation et le développement (Le Caire,1995),Conférence mondiale sur les femmes (Pékin, 1995), Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Istanbul, 1996), Sommet mondial pour l’alimentation (Rome, 1996),Sommet du millénaire (New Y ork,2000),Confé- rence sur le commerce (Doha, 2001), Conférence sur le financement du développement (Monterrey 2002). 4 LIAISON ÉNERGIE-FRANCOPHONIE No 68 L a cause est entendue:la culture sera désormais le quatrième pilier du développement durable. On aura attendu plus de dix ans après le Sommet de Rio pour ouvrir officiellement le triangle fermé de l’économique,du social et de l’environnemental, même si ce Sommet avait déjà, en 1992, tracé la voie en affirmant que le «développement durable» était d’abord un changement de comportements,c’est-à-dire un changement culturel.Il faut remercier les pays franco- phones qui, à Dakar, puis à Tunis, puis au Sommet de Johannesburg en 2002 et dans leurs réunions, ont tout fait pour inscrire cette affirmation. Car l’affirmer c’est souligner, et vraiment bien définir, le développement durable.C’est reconnaître l’apport de la diversité; c’est aussi encourager la pluralité des chemins pour la définition et la mise en œuvre du développement durable;c’est casser l’idée qu’il ne comporte qu’une voie,qu’un modèle unique; c’est à la fois protéger l’identité d’une région,d’un pays,d’une ethnie et reconnaître que chacun porte en lui ses propres aspirations et ses valeurs;et c’est souligner aussi que le développement durable n’est pas une norme ou une obligation mais un acte volontaire,une fierté. Cela dit,nous constatons que ceux qui ont décidé de s’y engager sont parfois perplexes quant aux démarches concrètes qu’il convient d’engager pour exploiter la percée et faire, en chemin, à la Culture sa place ou, en tout cas, un peu plus de place.Aussi nous permettrons-nous, ici, de sug- gérer quelques pistes tirées des expériences que nous avons pu identifier dans l’espace francophone pour la mise en œuvre du développement durable. • Le premier chemin à emprunter est celui de l’engagement pour un Agenda 21 (ou uploads/Societe et culture/ culture-et-devellopement-durable.pdf