INTRODUCTION Le culturalisme est l’un des courants classiques de l’anthropologi

INTRODUCTION Le culturalisme est l’un des courants classiques de l’anthropologie qui a influencé la sociologie américaine des années 30 jusqu’aux années 50 au sein de l’ecole d’anthropologie culturelle sous l’impulsion principale de Franz Boas et de ses disciples, dont les principaux représentants sont Ruth Benedict, Margaret Mead, Ralph Linton et Abram Kardiner. Ils tentent une description de la société sous les points de vue conjugués de l’anthropologie et de la psychanalyse. Ils cherchent à rendre compte de l’intégration sociale en s’appuyant sur l’observation des sociétés archaïques, les culturalistes mettent en évidence l’influence prépondérante de la culture et des habitudes culturelles d’éducation sur la personnalité de base des individus. En effet, les tenants de ce courant partent de la notion de la culture pour tenter d’expliquer la manière dont les sociétés constituées d’individus divers et différents parviennent à assurer leur position et leur intégration dans la société. Ils ont cherché à savoir comment la culture est présente chez les individus et comment elle oriente leurs comportements. Le culturalisme s’est donc naturellement ouvert à l’inspection psychologique et à l’appréhension des phénomènes de classification. Ainsi, du point de vue rigoureux, l’objet « culture » pose un problème philosophique, et tous les anthropologues considèrent la force des interactions dans la culture. De ce fait, la culture représente des stocks ou des avantages sociaux utilisés par des groupes pour définir des sphères de pouvoir. Ce sont des rapports politiques qui permettent l’apparition du lien culturel entre les groupes. Ainsi, pour mener à bien notre travail, nous allons définir dans un premier temps les concepts clés du culturalisme, déterminer les postulats ; dans un second temps nous présentons les initiateurs de courant ; et enfin nous nous pensons sur les apports et les limites du culturalisme. 1 I-LES CONCEPTS CLES DU CULTURALISME 1-Culture, enculturation, acculturation et déculturation Culture : Est l’ensemble des produits et des valeurs d’un groupe social obtenu manipulant et modelant la nature et l’environnement. Selon l’anthropologue britannique Edward Tylor que l’on doit d’ailleurs la première définition scientifique au concept Ethnologie ou anthropologie de culture, la « culture et civilisation est ce complexe unitaire qui comprend les connaissances, les croyances, les arts, les lois, la morale, le droit, les Us et coutumes et toutes autres capacités et habitudes acquises par l’homme comme membre d’une société.»1 A cette définition, il faut y introduire tout ce qui est saisi comme élément organisant la vie sociale, tous les modèles qui structurent la vie collective, l’équipement moral et mental organisationnelle d’une société. Enculturation : C’est un ensemble des processus de socialisation de l’individu qui, par l’éducation, transmettent à chacun de membres du groupe des modèles, des normes et des systèmes de valeurs qui caractérisent une culture. Acculturation : Elle désigne les situations de contact entre des cultures différentes et les changements qui en découlent. C’est le processus dynamique dans lequel s’engage une culture évoluant sous l’influence d’une autre culture. Autrement dit, l’acculturation est le résultat du contact direct et prolongé entre deux cultures conduisant à une modification de certaines caractéristiques de l’une au moins de deux cultures. Déculturation : l’ensemble d’interrelations culturelle qui se noue entre deux cultures mises en rapport (direct ou indirect, physique ou non physique, continue, consciente ou inconsciente.) Ces interrelations culturelles créent en même temps les contacts culturels contraints et les situations d’acculturation imposées ou planifiées 2- Ethnocentrisme et le relativisme culturel Ethnocentrisme : C’est l’attitude consistant à juger les formes morales, religieuses, sociales ou culturelles d’autres communautés selon nos propres normes et donc à juger leur différence comme anomalie, une déviance. Il sous-entend l’orgueil local, l’intolérance religieuse, l’extrémisme. Relativisme culturel : C’est le mode d’observation et de compréhension d’une culture dans son contexte. Il va à l’encontre de l’ethnocentrisme qui fait qu’on observe les autres par rapport à nos valeurs. Le principe du relativisme culturel découle d’un vaste appareil des faits 1 Edward B. Tylor Cultures Primitives, Londres 1871. 2 obtenus en l’appliquant une étude sur le terrain des techniques qui nous permettent de pénétrer le système de valeur sous-jacent de sociétés différentes. Le relativisme culturel se résumé en des termes suivants : « les jugements sont basés sur l’expérience et chaque individu interprète l’expérience dans les milites de sa propre enculturation. » II- les postulats Le postulat sous-jacent étant l’universalité de l’esprit initié par le fondateur américain Franz Boas. 1-L’unité du genre humain comme évidence Pour Franz Boas, l’unité du genre humain est une évidence, mais en même temps, le genre humain est de multiplicité en société et culture. Selon lui, la culture est le produit d’une histoire contingente. De même il part du postulat selon lequel le diffusionnisme entant que courant de pensée affirme que l’être humain n’est pas créatif. Il part de la théorie selon laquelle les anthropologues devraient partir d’une observation concrète afin d’en arriver à des théories générales. 2-La culture comme point de départ du culturalisme L’originalité du culturalisme est qu’il pose la culture comme l’élément explicatif et déterminant du fonctionnement de toutes sociétés. Entant que père fondateur du relativisme culturel, Franz Boas pose les bases d’étude de races de celle de culture contre l’évolutionnisme et c’est pourquoi il affirme qu’une « culture n’est pas plus développée que l’autre. » Il traite chaque culture comme une synthèse originale dotée d’un style qui s’exprime à travers une langue, des coutumes, l’art et constitue un tout en effet, au niveau de ses principes fondamentaux. Il soutient l’idée selon laquelle le culturalisme fonde comme point de départ la culture à partir d’une mode de raisonnement direct centré sur l’unité d’un concept d’engin humain. III- LES INITIATEURS 1-Franz Boas Franz Boas, né le 9 juillet 1858 à Minden en Westphalie dans le Royaume de Prusse et mort le 21 décembre 1942 à New York, est un anthropologue américain d'origine allemande, est le « père fondateur de l'anthropologie américaine » et de la méthode intensive de terrain. Il est la première grande figure de l'anthropologie à rejeter l'évolutionnisme. Souvent considéré comme l'un des principaux représentants de l'école américaine du diffusionnisme car il a été l'élève de Friedrich Ratzel qui en est le « fondateur », il prendra 3 rapidement ses distances avec ce mouvement pour développer une pensée personnelle novatrice à l'origine de l'ensemble de l'anthropologie culturelle américaine. Franz Boas, qui avec ses deux étudiants les plus douées Ruth Benedict et Margaret Mead a fait une enquête d’investigation beaucoup plus scientifique sur les pratiques sociales, le langage, la structure sociale et les structures linguistiques de différentiels groupes humains. Il faut le rappeler un tant soit peu que Franz Boas a entrepris une exploration scientifique en arctique dans la terre de Baffin où il vécut avec les Inuits (peuple arctique habitant des petites enclaves des zones côtières en Amérique du Nord) et effectua le premier d’une série de voyages destinés à l’étude des Kwakiutls autres peuples indigènes de Colombie britannique. Il insistait sur la nécessité de recherches empiriques descriptives se méfiant des systématisations et des classifications arbitraires. Par ses contributions diverses, il a également démontré la nécessité d’étudier une culture sous tous ses aspects au nombre desquels il faut compter la religion, l’art, histoire, la langue, les caractéristiques physiques du peuple, mais aussi le poids des expériences individuelles. En montrant que les prétendus « types raciaux » ne sont pas des caractéristiques stables, il aboutit à une critique radicale du concept « race pure » et de l’opposition traditionnelle du primitif et du civilisé.2 Il a forgé la méthode intensive de terrain, il est la première figure de l’anthropologie à rejeter l’évolutionnisme au détriment du diffusionnisme. 2-Ruth Benedict, Margaret Mead, Ralph Linton et Abram Kardiner -Ruth Benedict, (1887-1948), disciple de Franz Boas. Dans ses travaux, elle cherche à dégager la façon dont les valeurs propres à chaque culture s’imprègnent dans toutes ses manifestations. Son ouvrage le plus connu, le pattern of culture (1934) a contribué à diffuser la notion du relativisme culturel vers un large public. Le « patterns of culture » est un modèle, un style de vie propre à chaque société. Pour elle, l’anthropologue doit s’intéresser aux différences de personnalité des différentes cultures. C’est pourquoi elle dit : « les différences et spécificités culturelles peuvent être typologisées, non à partir de la présence ou de l’absence de tel trait ou de telle institution, car la culture n’est pas une série d’éléments, mais à partir d’orientations convergentes, l’unité significative étant la configuration générale qui pénètre les institutions, la vie sociale et les comportements individuelles. »3 La culture selon Ruth Benedict se définit par une valeur centrale dominante, autour de laquelle s’ajouteraient certains traits en adéquation avec cette valeur. De ce fait, chaque culture se caractérise par un style et une certaine configuration. Selon l’enseignement de son maitre Franz Boas, Ruth Benedict déclare dans sa conception de culture que chaque culture est unique, et qu’il y a 2 Franz Boas, Race, Langue et Culture, 1940. 3 Claude Rivière, Introduction à l’anthropologie, 3ème Ed. Hachette, Paris 1999 P. 38. 4 autant de « types » « styles » de cultures qu’il y a de sociétés uploads/Societe et culture/ expose-anthro-socioculturelle.pdf

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