Introduction – Une crise des instances d’intégration ? II – Intégration, confli

Introduction – Une crise des instances d’intégration ? II – Intégration, conflit, changement social Fiche 212 – Les instances d’intégration assurent-elles toujours la cohésion sociale ? ? Sociologie Acquis de première : Socialisation, capital social, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux Notions : cohésion sociale 2.1 - Quels liens sociaux dans les sociétés où s'affirme le primat de l’individu ? I. Une crise de la famille ? A. La famille : une instance essentielle d’intégration sociale C’est dans la famille que se passe une bonne partie de la socialisation primaire des individus. C’est là d’abord que sont transmises les normes et les valeurs en vigueur dans la société. Mais la famille est aussi un réseau d’entraide et de solidarité qui contribue à la cohésion sociale. Introduction 1. La famille, acteur majeur de la socialisation  La famille est un agent de socialisation dont l’action est directe et dont c’est une des fonctions explicites  . La famille est l’agent essentiel de la socialisation primaire est la première socialisation que l’individu subit dans son enfance, et grâce à laquelle il devient un membre de la société. Traditionnellement on considère que la socialisation primaire exercée pendant l’enfance jouait un rôle essentiel puisque l’enfant étant plus malléable, intériorisait les modèles de comportement qui étaient souhaités  la famille transmet le langage, les mœurs, les rôles sociaux. Elle permet donc d’acquérir la culture qui permet à l’individu de s’intégrer au groupe 2. La famille constitue un réseau de solidarité. Il est évident que la famille implique un ensemble d’obligations et de droits réciproques permanents entre ses membres, tant sur le plan légal que sur le plan affectif. C’est notamment la relation entre parents et enfants, bien plus durable que la relation de couple par exemple, ou encore la relation entre grands-parents et petits-enfants, avec ce qu’elle implique souvent en termes d’échange de services ou de transferts financiers. Mais quel est l’impact de ces liens sur l’intégration ? Comme le travail, la famille est un « échelon intermédiaire » entre la société et l’individu, où celui-ci peut prendre place, donner du sens à sa présence parce qu’elle s’insère dans un tissu de relations de proximité. La famille est en fait un « lieu », un espace de partage où la solidarité prend une dimension concrète. La famille est souvent, pour l'individu, le premier recours en cas de « pépin », mais aussi un recours pour organiser au mieux sa vie matérielle (par exemple, la garde des enfants par les grands-parents, occasionnellement ou régulièrement). Le réseau de parenté constitue donc un groupe intermédiaire qui a 2 fonctions essentielles :  une fonction de protection : la parenté protège l’individu contre les risques de la vie sociale, en apportant une aide financière, une disponibilité en temps  une fonction d’insertion dans laquelle la parenté se mobilise B. Une remise en cause du modèle traditionnel 1. Constat  Jusqu’aux années 70 un modèle caractérise les sociétés industrielles:  jeune âge au mariage des conjoints (24,5 pour les hommes en 72)  nombre d’enfants assurant le renouvellement des générations (supérieur à 2.1 enfants par femme)  taux de divorces faibles.  Une remise en cause de la norme traditionnelle ? :  Par rapport à ce modèle familial considéré comme la norme, la maternité solitaire, le concubinage, le divorce sont considérés comme déviants. D’ailleurs les politiques d’aide aux familles au logement ont été conçues par rapport à ce modèle.  Mais à partir des années 70 tous les pays européens quelque soit leur culture, leur tradition, leur religion connaissent une rupture. Le modèle dominant semble alors entrer en crise: 2. Explications Cette remise en cause de la famille semble s’inscrire dans un mouvement général de sécularisation et de privatisation de la vie conjugale et de dénégation de la légitimité de toute autorité à légiférer en matière de rapports personnels. Elle reflète enfin la montée de l’individualisme, l’exacerbation de l’autonomie des personnes et de l’égalité des sexes, la contestation de l’autorité (cf fiche 1 ). 3. Les conséquences sur l’intégration Cette crise de la famille n’est pas sans avoir des effets sur l’intégration des individus dans la société.  la rupture familiale contribue au risque d’exclusion : du fait de l’isolement, de la perte de sociabilité, de soutien et d’intégration qu’elle provoque. Ne pas appartenir à un tissu de relations familiales, à un réseau de sociabilité et de solidarité privée est ainsi construit comme un risque : un risque solitude.  Engendre un appauvrissement C. Et une recomposition de la famille 1. De nouvelles formes familiales On peut donc dire que la famille semble faire preuve d’une certaine capacité d’adaptation et d’inventions de nouveaux modèles. On constate symétriquement l’invention de nouvelles formes familiales  Selon H Tincq : « les divorces sont trois fois plus nombreux aujourd’hui qu’au début des années 60. (Mais) après le divorce on se remarie ou, le plus souvent, on cohabite. Cela donne les fameuses familles recomposées c’est à dire les situations d’après divorce quand le couple est multiplié par deux et que les enfants ont deux foyers de référence. Comme l’explique M Segalen « plutôt que soustraction, il y a alors abondance de parents. L’enfant ne dispose plus d’un père mais de deux pères, un père biologique et un père social ».  Le PACS est basé sur une autre conception de la famille : la désaffection à l’égard de la famille et les multiplications des formes familiales sont les symptômes d’une crise de la famille que l’on doit prendre en compte et à laquelle on doit apporter des solutions sous peine de voir la société déstabilisée. Pour les tenants de ce courant, le PACS n’est que la reconnaissance légale d’une situation de fait.  l’impossibilité de former certains couples est vécue comme une injustice (cas des homosexuels ) ; les catégories touchées par cette exclusion ont donc revendiqué une reconnaissance de leur vie de couple par un contrat auquel seraient associés des droits fiscaux, d’héritage, de responsabilité mutuelle 2. Un attachement à la famille  la famille demeure aujourd’hui le seul point d’ancrage d’une société en crise. Les individus investissent énormément dans la famille Conclusion Parler aujourd’hui de crise de la famille comme un fait accompli n’est pas aussi évident que l’on pouvait a priori le penser :  Certes les indicateurs démographiques sont dans le rouge, certes les signes d’un trouble profond se multiplient. Mais la famille apparaît plus que jamais comme la valeur de référence, au plan individuel comme au plan collectif. Nous assistons aujourd’hui à la disparition d’un modèle (celui qui a domine durant les trente glorieuses)  mais le nouveau modèle qui est en train de se construire n’a pas encore imposé sa cohérence. Ces flottements se traduisent donc par la recherche de nouveaux équilibres . II. Une crise de l’école ? (cf t hème 1.2 Comment rendre compte de la mobilité sociale?, fiches 1 et 2) A. Le rôle intégrateur de l’école Avec la famille, l’école joue un rôle important dans la socialisation des futurs citoyens. Elle contribue donc à l’intégration sociale des membres de la société, en transmettant des normes et des valeurs, mais aussi en favorisant l’épanouissement individuel et en préparant l’entrée dans la vie active. 1. Le rôle traditionnel de l’école : la transmission d’une culture commune. L’ « école républicaine », celle qui s’est construite au cours de la 3è République, en particulier avec les lois de Jules Ferry rendant la scolarité obligatoire, est d’abord celle qui a comme objectif de « fabriquer des bons français ». Elle a imposé la langue française au détriment des langues régionales de manière très systématique (et vous savez depuis la classe de première combien la langue est un élément essentiel de la culture d’une société). Elle a valorisé la science et la raison, et à travers elles, l’idée d’une culture universelle dépassant les particularismes religieux. Elle a diffusé tout un ensemble de valeurs patriotiques (les grandes dates de l’histoire de France, les « grands hommes », le drapeau français, la Révolution française, etc) qui ont contribué à construire réellement la Nation française : les enfants, une fois passés par l’école, avaient à la fois une langue, des références culturelles et des racines historiques communes, quelle que soit leur origine sociale, régionale, religieuse ou ethnique. On mesure à quel point ce fonctionnement était en effet intégrateur. 2. La préparation à la vie active. L’école prépare à l’entrée dans le monde du travail en dispensant des qualifications et en les validant par des diplômes. On retrouve dans cette fonction utilitaire de l’école un peu la même fonction intégratrice que la division du travail : donner une place à chacun en lui donnant une identité professionnelle. Le diplôme, c’est la reconnaissance de capacités et donc d’une sorte « d’utilité sociale », mais c’est aussi le début de l’appartenance à un monde professionnel. 3. Une école méritocratique La démocratisation, comme l’indiquait A de Tocqueville résulte du fait que « les idéaux démocratiques dont était porteuse la révolution de 1789 ne pouvaient s’arrêter uploads/Societe et culture/ fiche-212-les-instances-d-x27-integration-et-la-cohesion-sociale.pdf

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