LES OUTILS DU CENTRE DE RESSOURCES CULTURE POUR LE DLA FICHE REPÈRES : Le tiers

LES OUTILS DU CENTRE DE RESSOURCES CULTURE POUR LE DLA FICHE REPÈRES : Le tiers lieu à dimension culturelle Réalisé par : LE TIERS LIEU A.. …..DIMENSION CULTURELLE FICHE REPÉRES MARS 2020 www.opale.asso.fr > 2 SOMMAIRE DEFINITIONS 3 LES TIERS LIEUX 3 LA DIMENSION CULTURELLE DES TIERS LIEUX 4 HISTORIQUE 6 ÉVOLUTION DES TIERS LIEUX EN FRANCE 6 VERS UNE PRISE EN COMPTE POLITIQUE DES TIERS LIEUX 6 L’OFFRE ARTISTIQUE ET CULTURELLE DANS LES TIERS LIEUX 8 PANORAMA DE TIERS LIEUX A DIMENSION CULTURELLE 10 UTILISATEUR·RICE·S DES TIERS LIEUX 11 DIVERSITÉ DES UTILISATEUR·RICE·S 11 STATUTS ET ÉVOLUTION DU PARCOURS : DE L’UTILISATEUR·TRICE À L’ACTEUR·TRICE 11 VERS UNE PRISE EN COMPTE DE L’ENTREPRENEUR·E CULTUREL·LE 12 DÉCLOISONNEMENT ET HYBRIDATION : UN VECTEUR DE PARTICIPATION ? 12 MODES DE GESTION (ECOSYSTEME, FONCTIONNEMENT, ECONOMIE) 14 ANCRAGE TERRITORIAL 14 COLLECTIVITÉS PUBLIQUES : DE LA POLITIQUE D’ÉQUIPEMENT À LA FACILITATION 15 GOUVERNANCE ET STRUCTURE ORGANISATIONNELLE POUR COOPÉRER 16 ACTIVATION D’UN ÉCOSYSTÈME ÉCONOMIQUE : UNE ÉCONOMIE PLURIELLE 19 BESOINS EN ACCOMPAGNEMENT DES TIERS LIEUX 24 CONSTITUTION DU COLLECTIF 24 PROFESSIONNALISATION : LE NOUVEAU MÉTIER DE FACILITATEUR·TRICE DE TIERS LIEU 25 FONCTIONNEMENT INTERNE ET PROJET ASSOCIATIF 26 MODÈLES ÉCONOMIQUES ET RELATIONS AVEC LES PARTENAIRES PUBLICS 27 ACCÈS AU FONCIER 28 RETOUR SUR DES ACCOMPAGNEMENTS DE TIERS LIEUX 30 OUTILS ET RESSOURCES POUR L’ACCOMPAGNEMENT DES TIERS LIEUX 33 RÉSEAUX DE TIERS LIEUX 35 ACTEURS RESSOURCES 35 EN SAVOIR PLUS 36 BIBLIOGRAPHIE 36 www.opale.asso.fr > 3 DEFINITIONS Les tiers lieux Le tiers lieu, ou espace de travail partagé et collaboratif, est un lieu intermédiaire de rencontres et d’échanges informels, conceptualisé dans les années 1980 par le sociologue Ray Oldenburg1. Il s’agit d’un lieu entre le domicile et l’entreprise, ouvert à tous, abordable et flexible : il est vu comme une communauté inclusive et ouverte, porteuse d’une forte culture du collectif. Dans cet espace de vie de la cité, une diversité de personnes se croisent « ici et maintenant ». C’est donc avant tout un espace de sociabilité mis en œuvre par un collectif, au service d’un territoire. Protéiforme, le tiers lieu est façonné par son collectif d’usagers. Avec une majorité d’espaces de coworking (travail partagé), de fab lab (laboratoires de fabrication) et d’ateliers partagés, la tendance est à l’hybridation des fonctions. Tout s’envisage : café associatif, librairie, jardin partagé, boutique partagée, galerie, salle de réception, etc. Le concept de tiers lieu recouvre des espaces d’activités d’une grande diversité. Les tiers lieux permettent dans tous les cas de figure de croiser des mondes qui ne se seraient pas rencontrés par ailleurs et de favoriser des échanges, notamment grâce à un programme d’animations. L’aspect « bottom up » (approche ascendante de l’organisation) est fondamental, et le militantisme citoyen est souvent un élément moteur de la dynamique interne. Pour la coopérative Tiers Lieux, un tiers lieu est l’incarnation, dans un espace d’activités marchandes ou non marchandes, d’un contrat social qui se décompose à travers trois processus : - un parcours d’émancipation individuelle ; - une dynamique collective ; - des actions relevant de l’intérêt général. Les tiers lieux, idéalement, doivent permettre à chacun et collectivement, de se saisir de son pouvoir d’agir et de répondre aux grands enjeux de la transition qui s’impose à nous aujourd’hui. Ce sont des projets structurants de territoires, qui (re)dynamisent un quartier, un village. Ces espaces sont conçus pour créer les conditions les plus favorables à l’éclosion des idées et à la coopération locale. 1 Ray Oldenburg, The Great Good Place, Paragon House, 1989. www.opale.asso.fr > 4 La dimension culturelle des tiers lieux ▪ La notion de « tiers lieu culturel » : une contradiction ? Les « tiers lieux culturels » font partie de la typologie de tiers lieux proposée par Raphaël Besson2. Mais, si la transversalité sectorielle fait partie de l’ADN des tiers lieux, peut-on réellement les classer ? La prédominance d’activités et de pratiques culturelles peut-elle suffire à déterminer une appellation de « tiers lieux culturels » ? Comment reconnaître alors le rôle culturel de tiers lieux n’ayant pas une activité culturelle prédominante ? Il semble y avoir une contradiction dans la notion même de « tiers lieu culturel ». De plus, cette appellation peut avoir tendance à enfermer ces lieux dans une logique de secteur d’activité, et risque de les soumettre aux contraintes des politiques publiques de la culture, qui soutiennent plus facilement des établissements labellisés ou des lieux institutionnels, plutôt que des projets mouvants et hybrides. ▪ Quelles différences avec les lieux culturels intermédiaires ? Lorsqu’il comporte un projet culturel, le tiers lieu présente des similitudes avec les « friches culturelles » ou les « lieux intermédiaires et indépendants », mais il en diffère en se situant dans une logique multisectorielle, d’ouverture et fortement orientée vers le développement territorial, dont il se veut l’un des moteurs. - Logique multisectorielle et ouverture Si les « lieux intermédiaires » valorisent la transversalité, celle-ci se pratique principalement dans une logique intrasectorielle, entre disciplines artistiques ou dans une dynamique de filière. Là où l’art et la culture constituent le dénominateur commun à tous les lieux intermédiaires, aucun secteur d’activité ne rassemble les tiers lieux, auxquels cette logique est étrangère, voire antinomique. La diversité des savoirs et savoir-faire présents dans un tiers lieu constitue un moteur de créativité et d’innovation lorsqu’elle est engagée dans un processus collaboratif. Aux Usines, à Ligugé (86), la transversalité n’est pas circonscrite au projet artistique, mais constitue la colonne vertébrale du projet global. Comme le dit Christine Graval, l’une des fondatrices, il s’agit de « sortir de la logique des silos », car de cette posture peut émerger la création de projets communs. - Le tiers lieu acteur avant tout du développement territorial N’étant pas dans une logique de secteur d’activité ou de filière, les tiers lieux ont également une autre approche du territoire. Ainsi, lorsqu’une compagnie de spectacles vivants comme Androphyne crée un espace de coworking au sein du Container, à Angresse (40), elle s’inscrit au cœur d’enjeux territoriaux qui dépassent largement son secteur d’activité. Lucile Aigron (fondatrice et gérante de la coopérative Tiers Lieux) explique ainsi que « d’abord considérés comme la nouvelle tarte à la crème ou comme un effet de mode par les collectivités locales, les tiers lieux deviennent assez vite des projets de territoire. Un 2 Raphaël Besson, « L’hypothèse des tiers lieux culturels ». The Conversation, 8 mars 2018. www.opale.asso.fr > 5 rapprochement entre acteurs privés et publics débute pour travailler sur cette émergence de projets ». ▪ Les tiers lieux : une mise en actes des droits culturels ? Mettant en œuvre l’ouverture à tou·te·s, défendant l’accessibilité par la pratique d’échanges non monétaires et de tarifs bas, favorisant l’échange informel et la convivialité, les tiers lieux constituent des espaces publics de proximité d’un nouveau genre, dont la configuration semble propice au respect et à la pratique des droits culturels3. On peut bien sûr venir dans un tiers lieu pour travailler, mais également pour cultiver un potager avec ses voisin·e·s, pour fabriquer au fab lab une pièce pour son instrument de musique traditionnel ou encore pour animer un atelier de tango argentin. Le tiers lieu est une boîte à outils au service de l’épanouissement personnel, propice à la construction d’une identité culturelle. La philosophie du do it yourself (DIY, « fais-le toi-même ») participe de cette valorisation de la personne et de ses capacités propres à réaliser par elle-même, à ne plus être simple consommatrice ou réceptrice… mais bien actrice de sa propre vie. La dimension collective y est tout aussi fondamentale et la capacité des tiers lieux à réunir un ensemble hétérogène de personnes au sein de collectifs ouverts prônant un fonctionnement horizontal fait écho aux droits culturels. Au regard de ceux-ci, il ne s’agit pas seulement de permettre à chacun·e de construire son propre parcours culturel, mais bien de favoriser une posture d’ouverture à l’autre, de respect et d’intérêt pour l’autre dans sa différence. 3 Les droits culturels « désignent la réalisation de capacités concrètes : pour chacun, des droits, des libertés et des responsabilités d’accéder, de participer et de contribuer aux ressources culturelles qui sont nécessaires pour vivre son processus d’identification tout au long de la vie ». Patrice Meyer-Bisch, « Comment évaluer la prise en compte des libertés/droits culturels ? » in L’Observatoire, la revue des politiques culturelles, no 49, hiver 2017. www.opale.asso.fr > 6 HISTORIQUE Évolution des tiers lieux en France Dans un contexte de crise économique et de renouvellement des modes d’entreprendre, les premiers espaces de travail partagé ont ouvert leurs portes en France à la fin des années 2000. Par la suite, les tiers lieux se sont vite développés. Le rapport « Mission Coworking4 », remis en septembre 2018 par la Fondation Travailler autrement, recense près de 1800 tiers lieux en France, dont 46 % se situent en dehors des métropoles. Toutefois, quelques dissensions se font entendre, et tous les tiers lieux sont loin de se ressembler ; ainsi, « il existerait de “vrais tiers lieux”, à vocation hybride élargie aux questions sociétales, et des espaces transactionnels de coworking à uploads/Societe et culture/ le-tiers-lieux-a-dimension-culturelle-2020.pdf

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