1/4 Pays : Burkina Faso Année : 2016 Épreuve : Français, 1er Tour Examen : BAC,

1/4 Pays : Burkina Faso Année : 2016 Épreuve : Français, 1er Tour Examen : BAC, séries A Durée : 4 h Coefficient : 5 1er SUJET : CONTRACTION DE TEXTE Préserver l’âme africaine Certains évènements historiques majeurs du continent ont amené les peuples africains et leurs dirigeants à prendre conscience de l’importance du fait culturel dans l’affirmation de leur identité : la traite négrière, la colonisation, la lutte pour les indépendances. Ces contextes de luttes émancipatrices ne pouvaient que favoriser une forte définition culturelle identitaire à opposer à la culture occidentale déjà hégémonique avec sa vision condescendante des cultures africaines. […] Après les indépendances, cette aspiration légitime des peuples africains à vivre de leur culture sera relayée et encouragée par les Nations Unis, en particulier par l’UNESCO, qui prônera l’importance et l’égalité de toutes les cultures du monde avec la nécessité de les sauvegarder, de les promouvoir et de développer, en matière de culture, une coopération internationale. Les États africains, à travers les luttes d’indépendances, la charte de l’UA, le manifeste culturel panafricain d’Algérie de 1969 et la charte culturelle de l’Afrique, affirment leur adhésion à cette vision et entreprennent de valoriser, sauvegarder et promouvoir leurs propres cultures perçues comme l’âme et l’identité de tout peuple. Depuis, les États africains ont toujours eu à cœur d’affirmer leur culture. Cette entreprise a toujours été menée selon la vision, les aspirations et les capacités financières de chaque État. L’action de promotion de la culture en Afrique se traduit par le développement d’infrastructures culturelles, la mise en place de structures de formation, la création d’un environnement favorable au financement du secteur et de l’implantation d’industries comme celles du livre, du cinéma, des arts du spectacle et de la discographie. Une coopération interafricaine et internationale a été promue dans le but de permettre la circulation des créateurs et des œuvres. Les questions relatives à la protection des auteurs et des œuvres de l’esprit et de langues nationales ont toujours été au centre des préoccupations de tous les pays africains. Nous pouvons aussi mentionner les festivals, les manifestations culturelles touchant à la littérature, aux arts plastiques, au cinéma, qui rassemblent, sur le sol africain, artistes et hommes de culture africains qui fraternisent avec leurs confrères et les populations locales. Autant d’actions qui montrent que l’Afrique, à sa manière et dans la limite de ses possibilités, prend en compte la culture comme un facteur de développement, comme un élément d’identité et d’unité nationale. Ce rappel historique sur la prise de conscience du fait culturel africain étant fait, nous ne pouvons que constater que le discours et la critique sur les cultures et les arts africains sont dominés par les médias du Nord qui, évidemment, ne peuvent éviter une lecture plus ou moins ethnocentrique. Cette situation est certainement liée à la situation économique et sociale de la plupart des États africains. La presse africaine est relativement récente et ses priorités ne se portent pas sur les arts et la culture. 2/4 Cependant, la situation n’est pas aussi désespérée qu’on pourrait le croire. L’essor des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) dans le monde devenu un village planétaire devrait permettre rapidement aux Africains de maîtriser leur communication internationale. Certes, la communication est encore dominée par les médias du Nord, mais il faut relever l’évolution de leur discours, aujourd’hui plus conforme à la déontologie. Les questions politiques ou humanitaires, aussi difficiles soient-elles, sont abordées avec le souci d’une information plus juste, plus objective. Ces médias du Nord, largement diffusés en Afrique, nous inondent de productions occidentales qui ne sont pas toujours les meilleures. Certains de ces produits audiovisuels sont en contradiction avec notre vision du monde entraînant parfois une acculturation et une extraversion de la jeunesse, mais nous entrons là dans le vaste débat actuel sur la diversité culturelle. Il faut cependant reconnaître que nul ne peut vivre refermé sur lui-même. La culture est vivante, elle évolue dans le temps et l’espace. Les règles actuelles du commerce international ne s’encombrent pas de frontières. A nous d’identifier ce qui est bon pour nous afin d’opérer les synthèses les plus bénéfiques qui préserveront l’âme africaine en chacun de nous. Il nous faut pour cela mener un travail éducatif de sensibilisation et de formation des populations, de la jeunesse en particulier afin d’inculquer les valeurs culturelles africaines essentielles. Il nous faut permettre aux Africains d’aujourd’hui d’aller vers les autres, de donner et de s’enrichir sans se dénaturer. Mahamoudou OUEDRAOGO, Africa Invest-Arabies, Novembre 2004, pp. 96-97. QUESTIONS (20 points) 1. Résumé (8 points) Vous résumerez ce texte de 700 mots au quart (1/4) de son volume. Une marge de 10 % en plus ou en moins sera admise. Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre exact de mots utilisés. 2. Vocabulaire (2 points) Expliquez, selon le contexte, les expressions ci-après : - un village planétaire ; - une extraversion de la jeunesse. 3. Discussion (10 points) Selon le texte, la culture est perçue « comme l’âme et l’identité de tout peuple ». Les modes de vie actuels reflètent-ils, selon vous, cette perception de la culture ? 3/4 2ème SUJET : COMMENTAIRE COMPOSÉ Les laboureurs Sous la chaleur de midi, trente hommes dévorent L’herbe importune de leurs coléreuses houes. Derrière ces furies que le tam-tam honore Se tiennent la poussière et le patron debout. Ils vont, ivres de force, de rage et de cris. Le soc* féroce en veut à l’herbe qui succombe, Et, aveugle faucheur de sa proie qu’il saisit, L’arrache et l’enterre en une sommaire tombe. Je plains autant que j’admire ces masses brunes, Courbées, impassibles, sous le soleil cuisant. Leurs souffles se mêlent en une idée commune : Semer la graine, et la laisser au Tout-Puissant. La foi qui les anime est un trésor immense : Accomplir son devoir n’a rien d’un sacrifice ; Si la joie y manque, faites-le en silence, Mais gardez-vous toujours d’y trouver un supplice. Wandaogo Tilado André Zombré, Poésie du Burkina, vol. 1, Presses universitaires de Ouagadougou, 2005. Vous ferez de ce poème un commentaire composé. Sans dissocier le fond de la forme, vous pourriez, par exemple, montrer comment le poète a su décrire l’intrépidité des laboureurs devant la besogne et exprimer le sentiment qu’il éprouve à leur égard. 3ème SUJET : DISSERTATION LITTÉRAIRE « La littérature est comme une sorte d’idéal qui rassemble les espérances de l’homme face aux inextricables problèmes de son environnement, de son histoire, de sa société ». Discutez cette affirmation de l’écrivain burkinabè Jacques Prosper Bazié. uploads/Societe et culture/ litterature-et-proble 1 .pdf

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