Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert L'école, la culture, la

Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert L'école, la culture, la démocratie Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Questions Contemporaines Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland Série « Globalisation et sciences sociales» dirigée par Bernard Hours La série « Globalisation et sciences sociales» a pour objectif d'aborder les phénomènes désignés sous le nom de globalisation en postulant de leur spécificité et de leur nouveauté relatives. Elle s'adresse aux auteurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, susceptibles d'éclairer ces mutations ou évolutions à travers des enquêtes et des objets originaux alimentant les avancées théoriques à réaliser et les reconfigurations disciplinaires consécutives. Derniers ouvrages parus Benoît BOUTEFEU, La forêt mise en scène. Jeux d'acteurs, attentes des publics et scénarios de gestion de laforêt, 2009. Riccardo CAMPA, L'époque de l'information, 2009. Jean-François BOUDY, Vivre de deux métiers. La pluriactivité, 2009. Jean-Jacques TERRIN, Conception collaborative pour innover en architecture, 2009. Guy ROUDIERE, L'illusionnisme, une réalité du discours politique,2009. Gilbert BÉRÉZIAT, Cambodge 1945 - 2005: soixante années d'hypocrisie des grands, 2009. Karl NESIC et Gilles DAUVÉ, Au-delà de la démocratie, 2009. Antonio GRECO, France-Italie: quel avenir pour nos sociétés ?, 2009. Bernard LEROUGE, Tchernobyl, un « nuage» passe. .., 2008. Eric GEORGE et Fabien GRANJON, Critiques de la société de l'information, 2008. Philippe ARINO, Homosexualité sociale, 2008 Philippe ARINO, Homosexualité intime, 2008. Philippe ARINO, Dictionnaire des codes homosexuels (Tome 1, de A à H), 2008. Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Philippe Cadiou L'école, la culture, la démocratie L'HARMATTAN Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert @ L'HARMATTAN, 2009 5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo,[r ISBN: 978-2-296-09564-9 EAN:9782296095649 Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert « Aucun livre contre quoi que ce soit n'a jamais d'importance. Seuls comptent les livres pour quelque chose de nouveau et qui savent le produire. » Gilles Deleuze Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Mes remerciements à Gracienne Damman pour nos entretiens qui donneront naissance à ce travail Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert La crise de l'éducation n'existe pas « A une raison» A Rimbaud. Ces travaux arrivent dans une époque où les «traits d'union» entre école, démocratie et culture n'ont pas encore pris leur consistance. Ils ne la prendront peut-être jamais. Depuis que la philosophe Hannah Arendt a conceptualisé « la crise de la culture» et la « crise de l'éducation », nous savons que les fils qui relient les institutions de culture à l'homme dans la civilisation sont fragiles. Mais nous le tenions aussi bien de Freud et de Malaise dans la civilisation qui peut nous apparaître à bien des égards: un livre précurseur de notre histoire. Les institutions de culture ont toujours été fragiles et c'est pour cela que nous refusons d'en appeler au discours de la crise pour parler des remaniements qui affectent notre temps. Il se pourrait que la culture soit par définition un phénomène en crise. Une crise des structures n'est plus une crise lorsqu'elle engendre un processus historique et crée une modification durable. Un remaniement d'autre part ne signifie nullement une destruction de l' œuvre des fondements. Le nœud central du processus historique dont nous voyons les effets se dérouler sous nos yeux est connu de beaucoup et il a été largement repéré par la psychanalyse: il s'agit d'un phénomène logique qui a des effets dans les concepts politiques, métaphysiques, sociaux etc. La place du père qui tient traditionnellement la structure idéologique de l'autorité est reléguée par la montée du discours de la science à un opérateur logique (celui des «noms du père»). Le concept traditionnel du pouvoir devient un concept déchu et Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert permet la redistribution générale des places dans le champ social au-delà du père: c'est le processus de la démocratie. La chute de la tradition est l'élément générique du processus dans la société post-patriarcale. Ce qui arrive dans la famille arrive dans la métaphysique et arrive dans le politique: la place centrale du pouvoir est maintenant vide. Autour de ce vide émergent de nouvelles pratiques politiques, de nouveaux liens d'amour et de culture. Les phénomènes sociaux sont relatifs aux phénomènes politiques qui sont relatifs aux phénomènes de la famille qui est elle-même relative à l'individu et constitue notre histoire contemporaine. L'Un (le pouvoir du père) est « débarqué» par le multiple. C'est le multiple qui fonde le pouvoir et la culture. Il est impossible d'en isoler les lieux clos ou d'en séparer les niveaux. Ainsi nous assistons à la remise en cause des systèmes d'autorités institutionnelles et à la mise en œuvre de principes nouveaux qui se généralisent dans la vie sociale. Le droit de se construire dans l'opposition jusque dans la désobéissance est l'un de ces principes, le droit et peut-être même le devoir: un devoir éthique qui ne serait pas le devoir kantienI. La découverte dans le sujet du processus de sa propre négativité comme fondement de sa liberté en est un autre. Ces principes sont des inventions de l'esprit critique et de la parole démocratique. Ils sont contemporains de l'époque de la falsification des grands systèmes idéologiques, religieux, politiques etc. Les grands systèmes prétendaient transférer au champ politique l'ancienne totalité du monde métaphysique où l'Autorité du divin était identifiée à la question du tout: la soumission de tous sous un même rapport. Nous découvrons qu'aucun système n'est tout de façon intégrale et que la falsification de la « société unaire » donne lieu à la chute de notre liberté dans ce réel que nous appelons la subjectivité. 1 « Personne ne peut abandonner la liberté de juger et de penser». Spinoza, Traité Théologico-politique, XX, traduction J. Lagree et P.F. Moreau, éditions PUF, 1999. 10 Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Jusqu'à présent les tentatives intégrales des idéologies masquaient cette impossibilité de tout régenter par le concept d'un pouvoir unique. Il est urgent dans cette perspective de penser les structures du politique si l'on veut comprendre ce qui arrive dans l'école, dans la famille, dans l'individu etc. Il s'agit d'assumer un principe historique de notre temps par-delà toute polémique et peut-être aussi toute illusion. Si nous refusons de le prendre en compte et de le reconnaître comme tel, nous risquons de nous exposer aux errances d'un nouvel obscurantisme. Cette errance, nous la rencontrons dans le retour de la violence idéologique comme solution aux « crises ». La tentation de construire des systèmes unificateurs et autoritaires pour des solutions globales laisse croire qu'il existerait autre chose que du cas par cas du côté des individus. Le danger concerne le progrès du multiple dans la civilisation capable de redevenir de nouveau une menace ou un indice de fragilité pour la pensée en système. Comment s'organise la structure du multiple à l'intérieur d'une topologie qui serait celle de l'imaginaire démocratique? Il y a homogénéité bien connue du phénomène de la séparation des pouvoirs et du libéralisme politique, c'est-à-dire la limitation du pouvoir central et l'apparition des droits-libertés garantissant la vie éthique des individus. Il y a fragmentation du pouvoir et surgissement des libertés. Cet axe politique se déplace et s'étend à de nouvelles configurations: il y a homogénéité du phénomène de la laïcité et de la place des femmes avec l'émergence de l'altérité sexuelle dans le champ de la culture (contre la domination masculine). L'altérité de la transcendance divine laisse de la place à l'altérité sexuelle. Sans la place des femmes, il n'y aurait pas d'actualisation de la démocratie envisageable dans un monde politique. Dans un espace plus général encore, il y a homogénéité du phénomène du cosmopolitisme et des droits de I'homme. Le progrès de la rationalité tend à briser le monopole de l'humanité par une seule culture et l'on assiste 11 Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert au déclin progressif de la domination occidentale, et plus encore à la fin de l'idée qu'il existerait une humanité complète capable de réaliser à elle seule l' « essence de 1 'homme» dans une supériorité verticale sur les autres sociétés. Ici aussi, la place d'un pouvoir central et souverain s'effondre et laisse émerger une multiplicité nouvelle. La structure de ces phénomènes en est la même; il y a promotion du système des multiples contre le système de l'un devenu à présent un vide de structure, phénomène coextensif à toute la culture. La mise en cohérence du multiple contre l'autorité unique d'un pouvoir théologique ou politique totalisant est mise en œuvre dans l'espace de la démocratie. L'Un -le pouvoir central - est la place que la tradition donnait au père dans la structure métaphysique, politique, sociale. L'un ne fait plus tout; le « tout» est décomplété ; il devient la multiplication de nouvelles émergences autour de l'un laissé vacant et devenu un vide de structure. Ainsi « la découverte du sujet» aujourd'hui est directement issue de l'expérience d'un nouveau type uploads/Societe et culture/ philippe-cadiou-l-x27-ecole-la-culture-la-democr.pdf

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