1 2 UNE CHANCE SUR MILLE par Lucie RAUZIER-FONTAYNE * UN voyage en péniche! Peu

1 2 UNE CHANCE SUR MILLE par Lucie RAUZIER-FONTAYNE * UN voyage en péniche! Peut-on rêver de plus belles vacances? Pourtant, Olivier sait que ce voyage peut bouleverser sa vie. Il vient d'apprendre en effet que lui, l'orphelin solitaire, est sans doute originaire des bords du Rhin et qu'il va peut-être, sur la péniche, traverser le pays où il est né, le pays où vivent ses parents. Oh! bien sûr, il n'y a pas plus d'une chance sur mille pour qu'Olivier retrouve sa famille! Mais une chance sur mille, c'est tout de même une chance. Et Olivier se sent prêt à affronter tous les périls pour se jeter dans les bras de ses parents. La chance, Olivier est bien décidé à s'en faire une amie. 3 4 LUCIE RAUZIER-FONTAYNE Une chance sur mille ILLUSTRATIONS DE AANY-CLAUDE MARTIN HACHETTE 5 DU MÊME AUTEUR dans la Bibliothèque Rose LA GRANDE AVENTURE DE BOUBA LA PETITE FILLE A LA GUITARE UNE CHANCE SUR MILLE LA PETITE FILLE AUX MARIONNETTES MOKA, L'OURSON VOYAGEUR LA MAISON DES TROIS GIROUETTES dans l'Idéal-Bibliothèque LES AMIS DE BLANCHE-EPINE LA CHANSON MERVEILLEUSE LA MAISON DU CHEVREFEUILLE LA MISSION DE JEANOU LA TROUPE DE JEROMI L’INVITEE DE CARMARGUE LE SOURIRE DE BRIGITTE LE REVE DE CAROLINE LES AMIS DE BLANCHE EPINE dans la Bibliothèque Verte LE COUSIN DU BRESIL L'INVITEE INATTENDUE JULIETTE ET LES MOTOCYCLISTES © Librairie Hachette, 1977. Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. LIBRAIRIE HACHETTE, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS VIe 6 TABLE I. Olivier et ses amis 8 II. En vacances 14 III. De graves révélations 21 IV. Sur le « Courageux » 25 V. Le trésor d'olivier 31 VI. Le voyage commence 34 VII. Un sauvetage 40 VIII. A travers le Rheingau 46 IX. La kermesse 51 X. La maison de briques rouges 59 XI. L'anniversaire du capitaine 67 XII. Rencontre à Cologne 76 XIII. Un jour a Rotterdam 85 XIV. Surprise à la pâtisserie 90 XV. La fête à Haarlem 96 XVI. Retrouvailles 102 XVII. Dix ans plus tôt à Haarlem 111 XVIII. Le retour à Rotterdam 118 XIX. La dernière surprise 123 7 CHAPITRE PREMIER Olivier et ses amis DES QU'IL ENTRA, Olivier posa son cartable et se dirigea vers la salle de séjour en s'écriant gaiement : « Ouf! Plus qu'un jour de classe, et puis... vivent les vacances! » Mais, sur le seuil, il s'arrêta, surpris. Mamy n'était pas en train de tricoter, comme d'habitude, assise devant la fenêtre sur la chaise basse qu'elle préférait à tout autre siège. Etendue sur le divan, inactive, elle paraissait souffrir. « Qu'est-ce qui t'arrive, Mamy? Tu n'es pas bien? demanda le jeune garçon. - Ce sont mes maudits rhumatismes qui reviennent, répondit la vieille dame. Ils tombent mal. Tu vas être déçu, mon pauvre enfant; tu te doutes bien que je ne suis pas en état 8 de voyager en ce moment. Il nous faut renoncer au séjour que nous devions faire à Paris pendant les vacances de Pâques. » Le visage d'Olivier s'assombrit. Ah! bien sûr, il était déçu! La perspective de vivre quinze jours dans la capitale, qu'il rêvait de connaître, le réjouissait tellement! Et voilà qu'il n'y fallait plus penser. Il essaya pourtant de cacher sa déception en disant : « Ça ne fait rien, Mamy, ce sera pour une autre fois. » Mme Muller ne s'y trompa point. « Je suis aussi ennuyée que toi, je t'assure. Mais, en t'attendant, j'ai cherché ce que nous pourrions imaginer pour rendre, malgré tout, tes vacances agréables. Invite donc Michel et Annelise Bastian, tous les jours si cela te fait plaisir. Organise avec eux des promenades, quand le temps le permettra, ou restez ici à jouer et à regarder la télévision. Et puis, ajouta la vieille dame en souriant, quoique souffrante, je suis encore capable de préparer de très bons goûters. — Malheureusement, dit le garçon, Michel et Annelise ne resteront pas à Strasbourg. Tu sais qu'ils passent leurs vacances avec leurs parents, sur le bateau de M. Bastian. — Mais je sais aussi que, souvent, le capitaine et Mme Bastian sont trop loin de notre ville pour rejoindre le port du Rhin au début des congés de Pâques ou d'été, et que les enfants les attendent plusieurs jours chez leurs correspondants, où ils ne s'amusent guère, je crois. — Oui, c'est vrai. — Alors, va les trouver et dis-leur que je les invite, aussi longtemps qu'ils seront ici. — Ah, si c'est possible, ça change tout! fit Olivier. Mamy, est-ce que je peux aller leur parler tout de suite? — Si tu veux, mais alors, ne tarde pas, car l'Ecole batelière est loin et il est déjà cinq heures. » 9 Un moment plus tard, Olivier prenait l'autobus qui allait l'emmener dans un lointain faubourg de la ville, à l'internat des enfants de mariniers. Le jeune garçon ne fréquentait pas la même école que Michel et Annelise Bastian, mais il les avait connus chez leurs correspondants, M. et Mme Claude, amis de Mme Muller. Ceux-ci faisaient « sortir » le frère et la sœur le dimanche et pendant les petites vacances, trop courtes pour qu'ils puissent rejoindre leurs parents sur l'automoteur le Courageux, dont leur père était capitaine. Les trois enfants étaient devenus de bons amis et ne demandaient qu'à se rencontrer le plus souvent possible. En cette fin d'après-midi, les classes terminées à l'Ecole batelière, les élèves se trouvaient dans la cour de récréation, si l'on peut appeler « cour » le vaste terrain bordé de plates- bandes fleuries qui s'étendait devant l'internat et qu'une légère 10 clôture séparait seulement de la route, après les dernières maisons du faubourg et tout près de la forêt. Au moment où Olivier descendait de l'autobus, et se dirigeait vers l'école, Michel Bastian, un garçon de treize ans, blond et robuste, cherchait à rejoindre, parmi les groupes bruyants et animés de ses camarades, sa sœur Annelise, une fillette de deux ans plus jeune que lui. Il eut vite fait de la voir et de l'entendre... ou, plutôt, il l'entendit ayant de la voir, car le rire d'Annelise et sa voix claire dominaient le brouhaha de la récréation. Bientôt, Michel aperçut la jolie enfant aux deux couettes blondes, au vif regard couleur de café. Elle semblait ne pouvoir tenir en place et sautillait en poussant du pied le cail- lou d'une marelle. A peine le frère et la sœur s'étaient-ils retrouvés que la petite fille, regardant par-dessus la clôture, s'écria : « Regarde! Regarde qui vient sur la route! On dirait... Je crois que c'est Olivier. Et moi, j'en suis sûr », fit Michel en voyant approcher un garçon de son âge, que ses cheveux extraordinairement clairs, des cheveux blond argent, faisaient facilement reconnaître, même de loin. Michel et Annelise coururent à l'entrée de la cour et interpellèrent leur ami : « Salut, Olivier! Tu viens nous dire au revoir avant de partir pour ton fameux voyage? - Mon voyage? répondit Olivier en rejoignant les deux enfants. Il n'en est plus question. Mamy est souffrante. Nous n'irons pas à Paris. - Oh! Quel dommage! » s'écria Annelise. Puis, sans prêter attention à l'air sombre d'Olivier elle s'exclama joyeusement : 11 « Eh bien, nous avons plus de chance que toi, car nous partons dès le premier jour des vacances. - Oui, continua Michel, le Courageux sera demain à Strasbourg, venant de Baie, où il a transporté du maïs. Il se rend à Rotterdam avec un chargement de potasse. — Avec, en plus de la potasse..., Michel et moi! » ajouta la fillette en riant. Olivier, lui, ne riait pas. « Alors, vous vous en allez tout de suite, tout de suite? fit-il consterné, J'espérais... Je venais vous inviter à la maison jusqu'à l'arrivée de vos parents... Ainsi, moi, je vais rester tout seul. » Il avait l'air si déçu que Michel et Annelise n'osèrent plus montrer leur propre joie et ne surent que dire pour le réconforter. Les trois enfants échangèrent encore quelques phrases embarrassées, puis Olivier quitta ses amis qui le suivirent des yeux pendant qu'il s'éloignait, les mains dans les poches. Il marchait lentement, traînant le pas, la tête basse. Toute son attitude trahissait la déconvenue qu'il venait d'éprouver. « Pauvre Olivier! fit Annelise. Comme il va s'ennuyer. — On a presque honte quand on compare aux siennes, les belles vacances que nous allons passer, remarqua Michel. - J'ai une idée! s'écria brusquement la petite fille. Ça ne m'étonne pas! Tu as souvent des idées. Seulement, elles ne sont pas toujours bonnes, fit Michel en souriant. - Celle-là est la meilleure de toutes. Ecoute, Michel, puisque nous ne pouvons pas aller chez Olivier, pourquoi ne pas l'inviter à venir avec nous en Hollande? - Quelle bonne idée, en effet! Mais, il ne suffit pas que nous décidions de l'emmener, il faut encore que papa et maman soient d'accord. - Pourquoi refuseraient-ils? 12 - Je ne sais pas, il faut leur poser la question. Eh bien, tu la leur poseras. - uploads/Voyage/ ib-fontayne-lucie-rauzier-une-chance-sur-mille-1972.pdf

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  • Publié le Jan 04, 2021
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