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Phonologie Maîtrise SDL L. J. Van der Veen 37 La théorie de l’optimalité (TO) S

Phonologie Maîtrise SDL L. J. Van der Veen 37 La théorie de l’optimalité (TO) Suivant la conception des générativistes, l’objectif principal de la théorie linguistique est de mettre en évidence le noyau de principes grammaticaux que partagent toutes les langues entre elles. L’existence d’un tel noyau peut être inférée à partir de (1) la typologie des langues (unité dans la variation) et de (2) l’acquisition du langage (dans la mesure où l'on observe dans ce domaine des schémas universellement récurrents). La grammaire universelle (GU) : un ensemble fini de propriétés linguistiques dont les langues individuelles tireraient leurs options fondamentales. Le problème des grammaires à base de règles est leur caractère trop abstrait. (Interprétation absolue de l’universalité). Dans cette perspective procédurale, la GU est conçue comme un ensemble de principes inviolables et de paramètres. L’universalité reste de rigueur en TO, mais sous une forme nouvelle, plus souple. Les contraintes sont violables. Les formes linguistiques attestées dans une langue donnée sont celles qui satisfont au mieux le jeu de contraintes de cette langue (voir ci-après). La notion de marque est au cœur de la TO. (Une notion déjà utilisée en linguistique structuraliste, puis dans des développements ultérieurs de la phonologie générative classique.) Cette notion foncièrement asymétrique incarne l’universalité dans un sens plus faible. L'idée de base est celle-ci : tous les types de structures linguistiques ont deux valeurs, l’une marquée, l’autre non marquée. Les langues préfèrent les valeurs non marquées et de ce fait on peut considérer qu’elles constituent la base de toutes les grammaires. Les langues ont tendance à éviter par contre les valeurs marquées. Les grammaires les utilisent seulement pour créer des oppositions. (1) Un concept intrinsèquement relatif : un élément marqué n’est pas mal formé « en soi » mais uniquement par rapport à d’autres éléments linguistiques. (2) Le caractère non arbitraire s’enracine dans les systèmes articulatoires et perceptifs (contraintes et restrictions naturelles). La notion de marque est le fondement de la TO (Prince et Smolensky, 1993 : McCarthy et Prince, 1993). Les déclarations portant sur la marque constituent la vraie substance des grammaires. La marque est intégrée dans les grammaires sous forme de contraintes universelles sur la sortie. Les contraintes sont donc violables dans cette nouvelle optique. Elles sont intrinsèquement en conflit. La meilleure sortie d’une grammaire est celle qui viole les contraintes de la manière la moins coûteuse. Les contraintes sont hiérarchisées (notion de domination). La notion d'harmonie : être grammaticalement bien formé est synonyme de satisfaire au mieux les contraintes d’une langue donnée. Les formes linguistiques sont optimales, les plus harmoniques possible. La violation d’une contrainte hiérarchiquement inférieure est moins grave que la violation d’une contrainte située en haut de la hiérarchie. Dans l'optique de la TO, les langues sont donc des systèmes de forces universelles intrinsèquement conflictuelles. Deux forces majeures s’y opposent : la marque (poussant les Phonologie Maîtrise SDL L. J. Van der Veen 38 langues à adopter des types de structure non marqués) et la fidélité1 (incitant les langues à la conservation des oppositions lexicales). La fidélité pousse les langues à avoir des formes qui s’éloignent le moins possible des formes lexicales de base. La grammaire selon la TO est un artifice à entrée et sortie. Evaluation des candidats par chaque contrainte individuelle. Sélection du meilleur candidat. Contraintes de fidélité et contraintes de marque. Les contraintes sont universelles et violables. Les conflits sont résolus par la domination. Les composantes sont le lexique, le module générateur (GEN) et le module évaluateur (EVAL). [Une conception non procédurale.] La variation : définissable en termes de différences de hiérarchisation. Les langues diffèrent dans la manière dont elles hiérarchisent les contraintes. [Voir aussi Boltanski (1999).] 1 On parle aussi d'identité. uploads/Voyage/ theorie-d-x27-optimalite.pdf