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THÈSE UNIQUE DE DOCTORAT TOURISME ET DÉVELOPPEMENT DANS LE DÉPARTEMENT DE TIASS

THÈSE UNIQUE DE DOCTORAT TOURISME ET DÉVELOPPEMENT DANS LE DÉPARTEMENT DE TIASSALÉ K. Kouakou Abraham Difficilement maîtrisable, au détriment du patrimoine environnemental, en subissent également les effets. Le tourisme a notamment des impacts culturels et sociaux sur l’environnement. Les ressources du patrimoine alimentent de leur côté la demande et l’offre touristiques. Un tourisme assis sur une gestion ad hoc des ressources du patrimoine constitue un facteur puissant de durabilité du développement local. L’arrimage de l’activité touristique aux exigences de protection, de conservation et de gestion reproductible de la biodiversité et du patrimoine naturel génère des approches, des stratégies et des comportements nouveaux. La démarche éco touristique appelle une gestion participative et intégrée des ressources et des espaces, et constitue un défi pour les opérateurs du tourisme comme pour les acteurs de l’environnement, et une opportunité de "réappropriation" de leur milieu de vie par les populations locales. En cela, pour une relance efficace de la promotion du tourisme, il faut en clarifier le concept et les implications, puis en analyser les objectifs et les enjeux dans une perspective de développement durable. Au-delà de l'environnement, la notion de développement durable permet de poser la question de l'impact du tourisme sur l'identité locale et territoriale. Il est admis qu'une politique de tourisme durable se doit d'intégrer un large éventail de paramètres environnementaux, sociaux, culturels et économiques concernant tout aussi bien la population locale que les visiteurs. Cette approche n’a souvent concerné que les aires protégées. Or, dans l’approche environnementale, le tourisme garde tout le caractère d’une approche globale, holistique si souvent présentée dans ce développement durable. On l’a souvent assimilé à l’écotou risme, autourisme durable, au tourisme vert ou au tourisme responsable. Le tourisme responsable, selon Laurent A. et Veirier L. (2007) « …est un mode de tourisme qui ménage les intérêts actuels des populations d’accueil, des patrimoines naturels, socioculturels et économiques, des producteurs et des consommateurs, sans compromettre une capacité à ménager les int érêtsfuturs de ces mêmes composantes ». Cette approche environnementale a fait intervenir une notion, celle de capacité de charge. Sans toutefois être un concept scientifique, et appliquée à des espaces aussi complexes que sont les lieux touristiques, la capacité de charge concerne l’idée de limite de fréquentation touristique pour un lieu, d'un espace ou d'un environnement au-delà de laquelle les dégradations seraient irréversibles. Comme il apparaît important de réguler la fréquentation de certains lieux, pour diverses raisons, c'est le rôle du politique que de prendre en compte les attentes des uns et des autres et d'arbitrer en intérêts économiques, sociaux et environnementaux y compris en restreignant l'accès à certains sites. Et c’est là qu’intervient le paradigme nominaliste au quel on peut associer l’éthique. Aussi, l’approche environnementale met- elle l’accent sur les impacts de chaque activité du secteur touristique sur le milieu. C’est en effet sous cet angle de durabilité que nous invitons à inscrire la promotion stratégique du tourisme au Cameroun, ces diverses approches devant alors servir d’aiguillons spécifiques autant aux chercheurs do nt la tâche d’éclaireurs à travers leurs travaux n’est plus à démontrer, qu’aux décideurs politiques et entrepreneurs engagés dans ce secteur d’activité pl us que porteur et dont ces travaux devront servir de points d’appui incontournables. Dans le cadre de l’analyse du lien entre tourisme et développement, la question est centrée sur la définition du développement. I.2. Le concept de développement Si la définition du concept de développement peut sembler aller de soi. Une analyse approfondie montre l’étendu e des débats liés à ce sujet. I.2.1.Définition du concept de développement Le développement peut englober plusieurs définitions. Il se présente comme un phénomène dynamique, complexe et multidimensionnel. Étymologiquement, le conce pt dedéveloppement émane du latin « wole-were », qui signifie rouler, faire croître et ce qui germe. Il désigne aussi se multiplier. Le mot développement s’apparente le plus souvent au « progrès », qui peut signifier, l’amélioration au sens positif ou juste l’évolution par degrés , en bien ou en mal. Il est donc l’action de faire croître, progresser, de donner de l’ampleur, de se complexifier au cours du temps. L’Encyclopédia Universalis précise que : « le développement fait intervenir l’ensemble des mécanismes qui, à partir d’unit és élémentaires, édifient au sein de l’individu des ensembles de plus en plus complexes agissant en relation les uns avec les autres 8 ».Cette définition illustre bien le langage de la biologie, le développement a été transposée pourdécrire, par analogie, la transformation de sociétés passant de structures « simples » à desstructures « complexes ».Le développement peut être défini comme un processus qualitatif de long terme qui sematérialise par la transformation des structures démographiques, économiques et sociales(industrialisation, urbanisation, salarisation, évolution des mentalités et des comportements) d’un territoire. C’est un mouvement, le développement comme l e disait Perroux F. (1963) est 8 Jean-Michel Robert, « le développement humain », Encyclopaedia Universalis, en ligne, URL :http://www.universalis.fr/encyclopedie/developpement-biologie-le- developpement-humain/ 42 « l’ensemble des changements sociaux et mentaux d’une population qui la rendent apte àaccroître cumulativement et durablement son produit réel global ». Le processus detransformation quantitatif est lié au progrès économique et de transformation sociale. Il implique des changements structurels et l’atteinte d’objectifs clairement exprimés. La notion de développement a été assimilée de tout temps à la seule notion de croissance économique, c’est -à- dire à un accroissement de la production tant agricole qu’industrielle, obtenu par la combinaison de deux facteurs considérés comme homogènes : le capital et le travail. C’est pourquoi, l’on a confondu croissance et développement tandis que toute croissance n’est pas nécessairement porteuse de développement.Barre R. affirmait à ce propos que la notion de développement a failli être prise en otage par les économistes, car toutes les définitions mettaient l’accent sur la croissance des valeurs de productions ou étaient en relation avec croissance et production. Selon lui, ledéveloppement est un processus multiforme de transformation de structures économiques, sociales, politiques, et mentales qui ne peut s’accomplir en un temps bref. Quant au paradigme structuraliste, il fait une distinction entre croissance et développement par la priseen considération des facteurs socio-culturels. Les économistes contemporains et lesorganismes institutionnels de développement présentent le développement comme un phénomène global et complexe qui inclut la dimension économique, sociale et culturelle. Cestrois dimensions sont en interaction et interdépendantes.Le développement, pour Vernières M. (2003) et popularisé par le PNUD depuis 1990,est la transformation des structures productives et sociales qui permettent une progressioncumulative et durable des ressources disponibles pour le bien- être de l’ensemble de la population. Cette large définition renvoie à la notion du développement humain. De manièresynthétique, le développement humain peut se définir comme le développement de, par et pour la population : - en privilégiant les pr ogrès en matière de santé et d’éducation ; - en assurant sa liberté de participation à la production et aux décisions ; - en améliorant son bien-être et en réduisant les inégalités de richesses. De l’intérieur, ce dévelo ppement implique une lutte de certaines forces sociales contre l’oppression et l’exploitation. Au contraire, une définition alternative efface la lutte contrel’oppression et rapproche le développement d’une théorie de choix ; le principal objectif dudéveloppement humain « est d’élargir la gamm e du choix offert à la population, qui permettede rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent 43 comprendre des possibilités d’accéder au revenu et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé, et à un environnement p ropre ne présentant pas un danger. L’individu doit également avoir la possibilité de participer pleinement aux décisions de la communauté et jouir deslibertés humaines, économique et politique ».Le terme de développement utilisé dans les sciences humaine s, désigne l’améliorationdes conditions et la qualité de vie d’une population, et renvoie à l’organisation sociale servant de cadre à la production du bien-être. Pour Sardan J. P. (1985), le développement est« l’ensemble de processus sociaux induits par des opérations volontaristes de transformation d’un milieu social, entreprises par le biais d’institutions ou d’acteurs, extérieurs à ce milieu » 9 .De ces définitions, il ressort que le développement intègre un changement qualitatif etquantitatif. Ce chan gement doit affecter tous les aspects existentiels de l’homme, son revenu, ses droits élémentaires, ses conditions de vie. Il est donc judicieux de retenir que toute politique de développement contribue au bien-être humain. Dès lors, que pourrions- nousretenir de la notion de développement local ? I.2.2. Les différentes approches de développement Il existe trois (3) types d’approches de développement. Ces différentes approches proviennent des sciences économiques qui se sont accaparées pour cerner le progrès des sociétés. Il s’agit entre autres de l’approche classique, de l’approche de capacité et l’approche multidimensionnelle. I.2.2.1. l’approche classique du concept de développement Selon l’approche classique, le concept de développement est assimilé à la richesse, c’est -à-dire ce qui peut être produit ou vendu, ce qui a conduit à utiliser le Produit IntérieurBrut (PIB) comme le talon du développement (Perrin J., 2004). Les réflexions sur lesinégalités de développement entre les sociétés sont présentes d ans l’économie classique. Les analyses du développement évoluent. Les premiers économistes du développement proposent une analyse en termes de convergence et d’étapes uploads/Voyage/ these-unique-de-doctorat-tourisme-et-developpement-dans-le-departement-de-tiassale.pdf