Divers poemes 1 LA JOLIE ROUSSE Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut conna? tre Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour Ayant su quelquefois imposer ses idées Connaissant plusieurs la
LA JOLIE ROUSSE Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut conna? tre Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour Ayant su quelquefois imposer ses idées Connaissant plusieurs langages Ayant pas mal voyagé Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie Blessé à la tête trépané sous le chloroforme Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'e ?royable lutte Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul pourrait des deux savoir Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette guerre Entre nous et pour nous mes amis Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention De l'Ordre de l'Aventure Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu Bouche qui est l'ordre même Soyez indulgents quand vous nous comparez A ceux qui furent la perfection de l'ordre Nous qui quêtons partout l'aventure Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons nous donner de vastes et d'étranges domaines O? le mystère en eurs s'o ?re à qui veut le cueillir Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues Mille phantasmes impondérables Auxquels il faut donner de la réalité Nous voulons explorer la bonté contrée énorme o? tout se tait Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières De l'illimité et de l'avenir Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés Voici que vient l'été la saison violente Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps O Soleil c'est le temps de la raison ardente Et j'attends Pour la suivre toujours la forme noble et douce Qu'elle prend a ?n que je l'aime seulement Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant Elle a l'aspect charmant D'une adorable rousse Ses cheveux sont d'or on dirait Un bel éclair qui durerait Ou ces ammes qui se pavanent Dans les roses-thé qui se fanent Mais riez de moi Hommes de partout surtout gens d'ici Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire Ayez pitié de moi Guillaume Apollinaire Poèmes retrouvés Poésie-Gallimard ENIVREZ-VOUS Il faut être toujours ivre tout est là c'est l'unique question Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre il faut vous enivrer sans trêve Mais de quoi De vin de poésie ou de vertu à votre guise mais enivrez-vous Et si quelquefois sur les marches d'un palais sur l'herbe verte d'un fossé vous vous réveillez l'ivresse déjà diminuée ou disparue demandez au vent à la vague à l'étoile à l'oiseau à l'horloge à tout ce qui fuit à tout ce qui gémit à tout ce qui roule à tout ce qui chante à tout ce qui parle demandez quelle heure il est Et le vent la vague l'étoile l'oiseau l'horloge vous répondront il est l'heure de s'enivrer pour ne pas être les
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- Publié le Jul 09, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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