Pour une esthetique de la verite julien pieron

Pour une esthétique de la vérité De Kant à Kant en passant par Bachelard parJulien Pieron Dans un texte publié en Dialectique et philosophie du non chez Gaston Bachelard ? Georges Canguilhem pointe une di ?culté qui touche au c ?ur de l ? épistémologie bachelardienne Ici se noue la di ?culté D ? une part Bachelard est très éloigné du positivisme Il ne donne pas sa philosophie scienti ?que pour une science philosophique D ? autre part il ne décolle pas de la science quand il s ? agit d ? en décrire et d ? en légitimer la démarche Il n ? y a pas pour lui de distinction ni de distance entre la science et la raison La raison n ? est pas fondée dans la véracité divine ou dans l ? exigence d ? unité des règles de l ? entendement Ce rationaliste ne demande à la raison aucun autre titre généalogique aucune autre justi ?cation d ? exercice que la science dans son histoire ? Mais une entreprise qui consiste de l ? aveu de son auteur à rechercher dans la psychanalyse des obstacles épistémologiques les conditions psychologiques du progrès de la science ne risque-t-elle pas de disquali ?er la science dans sa prétention à l ? objectivité ? Nous devons confesser que sur ce point Bachelard nous para? t avoir mieux mesuré que surmonté une di ?culté philosophique capitale ? En tout état de cause on ne refusera pas à Bachelard une totale lucidité concernant la di ?culté de constituer de fond en comble le vocabulaire d ? une épistémologie rationaliste sans référence à une théorie ontologique de la raison ou sans référence à une théorie transcendantale des catégories ? G Canguilhem Dialectique et philosophie du non Ce qui est ici indiqué c ? est une di ?culté inhérente au refus bachelardien de fonder objectivité ou rationalité dans un critère transcendant le procès historique de production de la vérité scienti ?que Cette di ?culté s ? accro? t encore du fait que la production de vérité est pensée par Bachelard comme consubstantielle à la dynamique d ? un esprit ? scienti ?que et saisie au moyen d ? une psychanalyse de la connaissance objective ? ou d ? une psychologie normative ? Le problème pointé par Canguilhem peut donc se reformuler comme suit comment tenir jusqu ? au bout et sans sombrer dans un psychologisme l ? idée que les normes de rationalité et d ? objectivité sont immanentes au procès historique d ? auto-recti ?cation de l ? esprit scienti ?que CSans prétendre résoudre ce vaste problème nous souhaitons poser quelques jalons en vue de sa solution à partir d ? une ré exion sur l ? idée d ? une esthétique de la vérité Pour ce faire nous nous appuierons essentiellement sur l ? ouvrage de Le rationalisme appliqué dont les premiers chapitres présentent une ré exion étendue sur la vérité À plusieurs reprises on y voit associés les termes de beauté

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