Scepticisme ou libertinage la mothe le vayer

Scepticisme ou libertinage Le cas de La Mothe Le Vayer Sylvia Giocanti RÉCEPTION DU SCEPTICISME ET SOUPÇON DE LIBERTINAGE Le scepticisme philosophique a eu besoin de l ? existence préalable d ? une philosophie non sceptique pour se constituer il vient nécessairement après coup ? après la constitution du savoir sous forme de systèmes et à partir de la considération conjointe de ces savoirs Il est donc par nature relatif à la philosophie dogmatique sur laquelle il fait porter ses doutes notamment en présentant des arguments contraires Dans l ? Opuscule sceptique sur cette commune façon de parler n ? avoir pas le sens commun ? La Mothe Le Vayer souscrit à cette conception du scepticisme lorsqu ? il fait allégoriquement de Samson la ?gure parfaite d ? un philosophe sceptique ? parce que son premier exploit fut de tuer ce lion dans la bouche duquel il trouva le miel qui lui servit de très plaisante nourriture ? ? Le scepticisme ne peut se passer de la philosophie dogmatique ce qui implique qu ? il se dé ?nit à partir de la relation qu ? il entretient avec une philosophie o ?cielle ou du moins qui fait su ?samment autorité pour qu ? il la conteste Ainsi non seulement le scepticisme est toujours confronté à une position orthodoxe qui n ? est pas la sienne mais encore il se dé ?nit à partir de la contestation de cette orthodoxie On comprend dans ces conditions que cette philosophie ne soit pas toujours bien perçue même si les philosophes font cas des objections sceptiques ? c ? est souvent de mauvais gré face à une démarche qui est considérée comme à la fois séditieuse et hypocrite et donc à réprimer plutôt qu ? à prendre en considération C En e ?et du point de vue de ses détracteurs le sceptique est de mauvaise foi parce qu ? en niant ce qui est considéré par les autres philosophes comme des vérités il ne ferait aucun cas de l ? évidence Et dans le Mariage forcé scène VI de Molière inspiré du Tiers livre de Rabelais XXXVI on donne des coups de b? tons au philosophe sceptique Marphurius pour le contraindre à avouer ce qu ? il éprouve incontestablement Le sceptique défend une position considérée comme intenable celle de la nonposition ? une position inassignable intellectuellement chez les sceptiques grecs conséquente de l ? incapacité de l ? intellect à trancher toujours réversible chez les sceptiques modernes en raison de la plasticité de l ? intellect et dans les deux cas une position jugée impraticable en contradiction avec la vie et avec l ? action qui reposeraient nécessairement sur l ? adhésion Le lien avec son caractère séditieux dénoncé par Lucullus dans les Académiques de Cicéron se comprend à partir de cette indétermination qui peut toujours être interprétée comme l ? e ?et d ? une contestation implicite des positions accréditées Le sceptique est potentiellement quelqu ? un qui ne vit pas selon l

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