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...îyiS^gj- (•'rr':?r Choix de textes pour servir \^/ à l'étude des sciences ecclésiastiques De En(e e( Essentia Divi Thomae: Texte latix, précédé d'une introductiok, ACCOMPAGNÉ d'uNE TRADUCTION ET d'un DOUBLE COMMENTAIRE HISTORIQUE ET PHILOSOPHIQUE PAR Emile BRUNETEAU Professeur à l'École de Théologie de Poitiers. ^\B|ir PARIS LIBRAIRIE BLOUD & GAY 7, PLACE SAINT-SULPICE, 7 I ET 3, RUE PÉROU 6, RUE DU CANIVET I9I4 Reproduction et traduction interdites. NIHIL OBSTAT. Plctavii, 12 Aprilis ipi2, V. Mercibr. IMPRIMATUR : -j- LUDOVICUS, Episc. Pict. IMPRIMATUR. Pavisiis, die ç Octobris 1913- J. Lapalme, ch. V. Z- OUVRAGES DU MÊME AUTEUR La Doctrine morale de V Evolution, i fr. 25. Beauchesme. Les Tentations du Jeune homme, 3 fr. 5o. Lethiei.leux. THE mSTlTUTE OF MEDIAfVAL lîy^'^^ \0 ELMSLEV ^LACê TORONTO f», r - SEP22lS.:.l AUDITORIBUS CARISSIMIS LFXTOR DISCENS IPSE SIMUL AC DOCENS HOC MEDULLATUM SUI EORUiMQUE MAGISTRI OPUSCULUM TRANSMISIT Plctavii, içi3' E. B. INTRODUCTION Les cathédrales de pierre se bâtissaient ; et des cathédrales intellectuelles s'élevaient, plus belles encore et plus durables. Voici un opuscule plus célébré que lu, et même, quand on le lit, plus parcouru, peut-être, que pénétré. Cependant si Thomas d'Aquin a construit de plus amples monuments, jamais il n'écrivit rien d'une qua- lité supérieure à ces quelques pages, si courtes par le texte, si vastes par le sens. En des formes brèves et drues, elles rassemblent, sans dommage pour la limpi- dité, les plus difficiles notions de la Métaphysique. Elles ne constituent pas une Noire-Dame de Paris j comme la Somme Théologique ou la Somme contre les Gentils, mais, dans leurs proportions plus réduites, elles attestent un égal génie, comme la Sainte-Chapelley dans son exiguïté, ne témoigne pas d'une moindre inspiration ni d'une moindre science que les immenses cathédrales, ses contemporaines. Nous permet-on quelques autres rapprochements? Le De Ente et Es- sentia^ c'est, diversificatis diversificandis, le Discours de la Méthode de l'Aquinate, c'est sa Monadologie^ je veux dire le suc de sa pensée philosophique, mais fâcheusement plus ignoré des thomistes que le Discours ne l'est des Cartésiens ou la Monadologie des amis de Leibniz. Au galop, donnons quelques renseignements sur l'origine de ce petit traité, son milieu natal et sa date; — sur son contenu; — sur son histoire; — sur le texte traduit, annoté et commenté que nous présentons au public. DE ENTE ET ESSENTIA I Quiconque s'est occupé de rauihenlicité des écrits de la Scolastique sait qu'il est souvent difficile de retrouver avec certitude leurs véritables auteurs, surtout lorsqu'il s'ag^it d'œuvres très courtes, ana- logues à nos articles de Revue. C'est ainsi que Yédition Vives de saint Thomas, la plus répandue, entremêle aux productions du Docteur Angélique plus de soixante apocryphes. Use trouve, toutefois, qu'aucun doute sérieux ne s'est jamais élevé sur l'attribution du De Ente à saint Thomas. Le sagace Barbavara le range, au nom de la critique interne, parmi les opuscules qui « Aquinatis ingenium prorsus redolent » (i). Aucun lecteur compétent ne le contredira. D'autre part, tous les catalogues le mentionnent ; notamment le catalogue inséré dans le procès de canonisation du saint; celui de Ptolémée de Lucques et celui de Bernard Gui, où nous lisons, par surcroît, quelques détails utiles. (i) Les principaux critiques, qui ont étudié l'anthenticité des écrits de saint Thomas, sont : \' Jean-Ambroise Barbavara, qui enseigna la théologie à Padoue (i 561-1572), auteur de la « Censura opusculorum quse sub D. Thomas Aquinatis nomine hactenus prodterunt ». Q.* Jacques Echard, au tome I de ses « Scriptores ordinis praedicatorum recensiti. » 3* Bernard de Rubeis, auteur du livre intitulé : « De gestis et scriptis ac doctrina S. Th. Aquinatis dissertationes criticae et apologeticae. » Venise, lyso^ C'est un recueil de trente disser- tations, dont plusieurs sont souvent reproduites par les éditeurs de l'une ou de l'autre Somme. — De Rubeis aime à citer Barbavara et c'est de sa vingt-quatrième dissertation (p. 243 de l'édition princeps) que j'ai extrait l'appréciation de ce dernier sur le De Ente. 4* Pierre Mandonnet, O. P., professeur à Fribourg. Son étude : « Des Ecrits authentiques de saint Thotnas d'Aquin » jette sur tous les points de quelque importance une vive et définitive lumière, j'emprunte à ce travail les extraits des cata- logues relatifs au De Ente. DE L ETRE ET DE L ESSENCE 7 Voici quelques textes de Ptolémée, dans son Jlts to- ria ecclesiastica nova (Lib. XXII, cap. 21). Aiinorum XXV erat \^Frater Thomas] cumprimum venii Parisios, ubi infra XXX annum Sententias legit,», Injra autem magisterium quatuor libros fecit circa SentefiUas.,. Quosdam etiam libellos composuit. Unus fuit contra Guillelmum de Sancto Amore... Secu7idum fuit De Quidditate et esse. Et plus loin (lib. XXIII, cap. 12), Ptolémée énu- mère, parmi les opuscules composés en réponses à des questions, le De Ente et essentia, désigné comme il suit : Tractatus de Ente et essentia quem scripsit ad fratres et socios, nondum existens Magister, qui sic incipit : quia parvus crror in principio. Quant à Bernard Gui, son témoignage concorde avec les précédents, car, au sujet des opuscules, il écrit : Scripsit etiam 5. Thomas doctor diverses tractatus et libellos, ad instantiam diversarun perso- narum, quibus, sicut ei mittebant dubia, dabat ipse de veriiate respoftsa.,. Et dans l'énumération il signale : Tractatîis de Quidditate eniium seu de Ente et essentia, adfratres et socios, qui sic incipit : quoniam parvus error in principio (\\ (1) Au jugement du P. Mandounet, qui jouit en ces matières d'une autorité irrécusable, le meilleur de tous les catalogues, le catalogue décisif, c'est celui qui fut composé pour la canoni- sation, laquelle eut lieu, comme on le sait, en i323 : un écrit inauthentique n'aurait pas trouvé place dans cette liste. — Après ce catalogue officiel, les deux les plus dignes d'attention soni ceux de Ptolémée et de Gui. Barthélémy de Fiadoni, dit Tolomée ou Ptolémée, qui fut dominicain et mourut évèque, fut auditeur et confesseur de saint ThomaS; à Naples (1272-1274). Il acheva son Historia ecclesiastica nova avant i3i7, et très probablement écrivit ce qui, dans ce livre, concerne saint Thomas, à la fin du un' siècle ou au début du xiv" siècle. Bernard Gui, dominicain du couvent de Limoges, n'a pas connu saint Thomas, dont il nous a laissé une biographie. Il composa, vers i320, son catalogue des écrits de saint Thomas, 8 DE ENTE ET ESSENTIA D'après cqs textes, uous pouvons nous représenter, avec une très grande probabilité, le milieu où naquit le Dâ Ente et Essentia. Thomas d'Aquin n'avait pas encore atteint la tren- taine. A Cologne, ses condisciples, voire môme son illustre maître Albert, s'étaient émerveillés d'une science, que ni sa modestie ni son habitude de réflexion silencieuse, — Meditari intra se jam incipiens taci- turnus, écrit Guillaume de Thoco de l'Aquinate encore enfant, — n'avaient réussi à cacher jusqu'au bout. Le voilà revenu à Paris, il est fait bachelier et commence d'enseigner, en commentant, selon l'usage, les quatre livres de Pierre Lombard. Dès ce début, il excite l'étonnement, l'admiration et aussi une certaine opposition dans le monde universitaire, par la nou- veauté de sa pensée et de sa méthode. « Factus autem Baccellareus, relate Guillaume de Thoco (i), cum cœpisset legendo effundere quae taciturnitate delibe- raverat occultare, Deus tantam ei infudit scientiam... ut omnes etiam Magistros videretur excedere, et clari- tate doctrinae Scholares plus ceteris ad amorem scien- tiae provocare. Erat enim novos in sua lectione movens en complétant sa connaissance personnelle des œuvres du saint docteur, par le catalogue officiel et par le catalogue de Ptolémée. — On trouvera les textes que nous avons transcrits, dans Pierre Mandonnet : Des écrits authentiques de saint Thofnas d'Aquin, seconde édition, Fribourg (Suisse), ipio, aux pages ^p et 61 pour Ptolémée, aux pages 6ç et yo pour Bernard Gui. — Signalons que M. R. Hourcade a trouvé excessive l'autorité que le P. Mandonnet attribue au catalogue officiel. Cf. Bulletin de Littérature ecclésiastique de Tozi- louse, Avril 1Ç12. (i) Cf. Acta Sanctorum, VII Martii, Vita S. Tkomœ, cap. III, iS' — Guillaume de Thoco, prieur du couvent domi- nicain de Bénévent, connut saint Thomas, qu'il entendit ensei- gner et prêcher. Il provoqua l'enquête napolitaine de 1 3 19 pour le procès de canonisation de son maître et y remplit un rôle considérable. Nous lui devons la plus intéressante des biogra- phies de saint Thomas. DE L ETRE ET DE L ESSBNCE 9 articules, novum modum et clarura determinandi inve- niens, et novas reducens in determinationibus rationes : ut nerao qui ipsura audisset nova docere et novis rationibus dubia definire dubitaret quod eum Deus 7iovi luminis radiis illustrasset, qui statim tam certi cœpisset esse judicii ut non à.v\yi\.dxçX novas opiniones docere et scribere, quas Deus dignatus est noviter inspirare. » La phrase s'en va bien gauchement, mais iln'importe, l'intention de l'historien est évidente : c'est de mettre en un vif relief l'originalité qui éclata, tout de suite, dans l'enseignement de l'Aquinate, originalité des questions, des procédés, des preuves, des solutions. Eh quoi I saint Thomas, destiné à devenir le plus solide rempart de la tradition, se posa-t-il donc en révolutionnaire? uploads/s1/ de-ente-et-essentia.pdf
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- Publié le Nov 30, 2021
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