LES DISCOURS DU VÉL’ D’HIV’ 1982 - 2017 2017 EMMANUEL MACRON Président de la Ré
LES DISCOURS DU VÉL’ D’HIV’ 1982 - 2017 2017 EMMANUEL MACRON Président de la République 2014 MANUEL VALLS Premier ministre 2012 FRANÇOIS HOLLANDE Président de la République à l’inauguration du Mémorial de Drancy 2012 FRANÇOIS HOLLANDE Président de la République 2007 FRANÇOIS FILLON Premier ministre 2007 JACQUES CHIRAC Président de la République au Panthéon, en hommage aux Justes de France 2005 DOMINIQUE DE VILLEPIN Premier ministre 2002 JEAN-PIERRE RAFFARIN Premier ministre 1997 LIONEL JOSPIN Premier ministre 1995 JACQUES CHIRAC Président de la République 1993 ÉDOUARD BALLADUR Premier ministre 1986 JACQUES CHIRAC Premier ministre 1982 JEAN LAURAIN Ministre des Anciens Combattants PRÉSENTATION PAR serge klarsfeld Président des Fils et Filles des Déportés Juifs de France AVANT-PROPOS PAR FRANÇOIS BAROIN Président de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité LES DISCOURS DU VÉL’ D’HIV’ À la mémoire des victimes de la rafle des 16 et 17 juillet 1942 et en hommage aux Justes de France PRÉSENTATION PAR serge klarsfeld Président DES FFDJF AVANT-PROPOS PAR FRANÇOIS BAROIN Président DE L’AMF 2017 EMMANUEL MACRON Président de la République 2014 MANUEL VALLS PrEMIER MINISTRE 2012 FRANÇOIS HOLLANDE Président de la République 2007 FRANÇOIS FILLON PrEMIER MINISTRE 2005 DOMINIQUE DE VILLEPIN PrEMIER MINISTRE 2002 JEAN-PIERRE RAFFARIN PrEMIER MINISTRE 1997 LIONEL JOSPIN PrEMIER MINISTRE 1995 JACQUES CHIRAC Président de la République 1993 ÉDOUARD BALLADUR PREMIER MINISTRE 1986 JACQUES CHIRAC PrEMIER MINISTRE 1982 JEAN LAURAIN MINISTRE DES ANCIENS COMBATTANTS PAGE 02 PAGE 09 PAGE 13 PAGE 25 PAGE 41 PAGE 49 PAGE 65 PAGE 71 PAGE 77 PAGE 83 PAGE 89 PAGE 93 PAGE 99 Et les discours de FRANÇOIS HOLLANDE président de la république à l’inauguration du Mémorial de Drancy, le 21 septembre 2012 • Page 33 Jacques Chirac président de la république au Panthéon, en hommage aux Justes de France, le 18 janvier 2007 • Page 57 SERGE KLARSFELD PRÉSIDENT DES FILS ET FILLES DES DÉPORTÉS JUIFS DE FRANCE e discours de Premier ministre ou de président de la République, il n’y en eut point au Vélodrome d’Hiver jusqu’à ce que Jacques Chirac, alors Premier ministre et maire de Paris, prenne la parole à l’emplacement de l’enceinte sportive détruite une vingtaine d’années auparavant. Plus de quarante ans s’étaient écoulés depuis la Libération et pendant ces quatre décennies, au cours des cérémonies commémoratives organisées par les associations des déportés et familles, aucune personnalité politique d’envergure ne représentait l’État. Le rôle du gouvernement de Vichy n’était pas évoqué, pas plus que celui de la police française ; il n’était question que de la « barbarie nazie ». Au milieu des années soixante-dix, nous avions décidé de changer cette situation, de mettre en lumière le rôle de complice actif de l’État français de Vichy dans la Solution finale conçue et appliquée par le IIIe Reich et de confronter la République à ses responsabilités. Nous avons commencé par faire juger en Allemagne les principaux responsables allemands impunis qui avaient dirigé en France à l’échelon national la déportation des Juifs : Kurt Lischka, Herbert Hagen et Ernst Heinrichsohn, jugés et condamnés à Cologne en 1980. Déjà en 1978, nous avions déclenché 02 D les affaires judiciaires mettant en cause René Bousquet, chef de la police de Vichy, et Jean Leguay, son délégué en zone occupée. En 1981, ce fut le tour de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture à Bordeaux, et dès 1972, nous poursuivions Paul Touvier, responsable de la Milice à Lyon. Sans oublier Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, que nous avions retrouvé et démasqué en Amérique du Sud en 1971 et que nous avons fait ramener de force à Lyon en 1983. Par ailleurs, nous avions publié des ouvrages de référence : Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, en 1978, et Vichy-Auschwitz, le rôle de Vichy dans la Solution finale de la question juive en France, 1942 en 1983, ouvrage qui, à l’aide de documents inédits auxquels j’ai pu avoir accès, a démontré le rôle criminel joué par l’antisémitisme d’un État dirigé par un maréchal de France et par un Premier ministre de la IIIe République. Nous avons pu aussi établir le rôle de sauvegarde joué par l’ensemble de la population française qui a aidé les trois quarts des Juifs de France (80 000 victimes, 240 000 survivants) à se sauver. Ces grandes affaires judiciaires ont été très médiatisées et ces ouvrages et leur documentation précise et détaillée nous ont servi de base pour nos revendications mémorielles et matérielles. À partir de l’année 1971, nous avons enseigné à la France l’histoire du sort des Juifs de France entre 1940 et 1944. En 1983, tous les manuels scolaires d’histoire des classes de terminale ont inscrit le rôle de Vichy jusqu’alors occulté par les rédacteurs de ces manuels d’après-guerre. 1978 fut la dernière année où la préfecture de Police n’interrompit point la circulation automobile entre les orateurs de la cérémonie du Vél’ d’Hiv’ et le public massé sous le métro aérien. Nous avions prévenu que nous n’accepterions plus cet affront. PRÉSENTATION 03 En 1982, pour le 40e anniversaire de la rafle, Jacques Chirac, maire de Paris, avait déclaré que « la Ville de Paris, pour répondre à l’appel de la Communauté juive de France, a décidé l’érection d’un monument dont elle assumera la charge, après organisation d’un concours d’architecte. Il prendra place à cet endroit même, qui pour les générations à venir doit être le signe dressé vers le ciel de notre imploration que jamais plus la terre de France ne soit souillée par l’abomination du racisme ». Le premier des ministres des Anciens Combattants à prendre la parole au Vél’ d’Hiv’, fut Jean Laurain, en 1982 ; il le fit remarquablement et se rendit en Israël où il se recueillit à notre Mémorial de la déportation des Juifs de France, à Roglit. Ce mémorial, qui porte l’identité de tous les déportés (76 000), a été édifié par notre association FFDJF et inauguré le 18 juin 1981 à l’occasion du Rassemblement mondial des survivants juifs de l’Holocauste, à Jérusalem. Le 18 juillet 1986, Jacques Chirac, alors maire de Paris et Premier ministre, vint présider la cérémonie du Vél’ d’Hiv’. À la différence des présidents de la République, celui de l’époque et ses prédécesseurs, il n’avait été pendant la guerre qu’un enfant qui avait vécu dans la France de Vichy. Maire de Paris, Jacques Chirac s’était toujours intéressé à l’histoire des Juifs durant la période de l’Occupation. Il était venu au Mémorial du martyr juif inconnu. Il s’était préoccupé de son avenir ; il avait eu l’occasion de s’entretenir avec nous et il avait très bien retenu que les Juifs avaient été arrêtés et livrés par une police et une administration préfectorale aux ordres de leur gouvernement et que les seuls décideurs dans ce régime autoritaire avaient été le chef de l’État, le chef du gouvernement et le chef de la police ; que les corps intermédiaires et surtout la population n’y avaient pas pris part et que, bien au contraire, les Français, les braves gens, loin d’être des « veaux » avaient été des Justes. PRÉSENTATION 04 Dans ce premier discours de 1986, il y a déjà très clairement celui de 1995 quand il dira « la France » et qu’il assumera la rupture avec ses prédécesseurs pour lesquels la seule France était celle de Londres et de la Résistance : de Gaulle 1, Vincent Auriol, René Coty, tous les présidents du Conseil de la IVe République, de Gaulle 2, Pompidou, Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Au cours de cette cérémonie du 18 juillet 1986, encore (jusqu’en 1993) organisée à l’appel du CRIF , des associations juives de la déportation et de la résistance et des FFDJF , Jacques Chirac avait prononcé un discours qui s’est révélé précurseur de celui de 1995. Il avait également dévoilé, boulevard de Grenelle, la plaque rappelant le bilan de la rafle et il avait inauguré à mon initiative la « place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver (grande rafle des 16-17 juillet 1942) ». En 1993, la cérémonie a été organisée pour la première fois par l’État, conformément au décret n° 93-150 du 3 février 1993, signé par le Président de la République, François Mitterrand, et instituant une « journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite gouvernement de l’État français (1940-1944) ». Cette commémoration est fixée le 16 juillet, date anniversaire de la rafle du Vélodrome d’Hiver, si ce jour est un dimanche ou sinon le dimanche suivant. Le décret prévoit en outre l’érection, aux frais de l’État, de monuments et de stèles à Paris, à l’emplacement d’un camp de regroupement, à Izieu et dans chaque ville chef-lieu de département. Un monument est ainsi érigé à proximité de l’ancien Vélodrome d’Hiver et des stèles sont apposées en particulier au camp de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques et à la Maison d’Izieu dans l’Ain. À Paris, la cérémonie officielle a lieu près du Vélodrome d’Hiver, devant le monument inauguré le 17 juillet 1994. En province, elle s’organise sous l’autorité du Préfet, autour uploads/s1/ discours-ve-l-x27-d-x27-hiv-x27-1982-2017.pdf
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- Publié le Dec 10, 2021
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