Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire il est demandé au candidat

Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire il est demandé au candidat de traiter le sujet : o en développant un raisonnement ; o en exploitant les documents du dossier ; o en faisant appel à ses connaissances personnelles ; o en composant une introduction, un développement, une conclusion. II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation Sujet : Vous montrerez que les élites constituent un groupe social s’appuyant sur un réseau fermé Document 1 : Les réseaux, ce n’est pas nouveau, sont devenus des marches essentielles pour gravir l’échelle de la réussite. Les liens tissés entre ses membres, l’entre-aide, ce sentiment d’appartenir à un monde aux valeurs partagées, font figure d’atouts de plus en plus décisifs dans cet univers humain mondialisé et parfois déshumanisé. La “coagulation” se transforme parfois en amitié, parfois en gage de futures opportunités. Ce vieux concept quelque peu usé – les “relations” – prend des allures de modernité quand il s’agit d’évoluer sur des parcours si peu balisés. Les contacts capitalisés dans les jeunes années se révèlent alors de précieux auxiliaires de navigation. (..) Quel est donc le point commun partagé par Alain Juppé, Jérôme Clément, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Emmanuel Chain, Laurent Joffrin, Henri de Castries, Frédéric Mazzella, Mathieu Pigasse, Alexandre Bompard, Pierre Kosciusko-Morizet, Alexandre de Juniac, François Henrot, ou Cedric Villani, François Hollande, Jean-Marie Colombani ? Avoir communié, à un moment de leur jeune destinée, aux valeurs de l’amitié franco-américaine par la grâce de deux courts séminaires d’une semaine, l’un dans l’Hexagone et l’autre outre-Atlantique, qui ont consacré leur talent de Young Leaders.(…) Cette confrérie n’est pas secrète, mais plutôt discrète voire confidentielle. Il est vrai que ses avantages ne sont distillés qu’à une micro-cohorte de talents prometteurs. Une dizaine. Avec un parti pris d’élitisme assumé, puisque légitimé par la méritocratie. Le professeur de sociologie Ezra Suleiman, fin connaisseur des élites françaises et surtout parrain de la première promotion, explique dans son livre ‘Schizophrénies françaises’ sa mission : “trouver les personnes qui feraient l’opinion et seraient les dirigeants de leurs sociétés respectives”. “Le fait qu’un nombre limité de personnes bardées de diplômes puisse être sélectionné satisfait au plus haut point l’esprit de compétition de l’élite française”, dit-il. Le ciment qui réunit ses membres tient essentiellement aux débats animant ces intenses sessions d’une semaine, durant le programme de deux ans, l’un aux États-Unis, l’autre en France. Afin de resserrer certes les liens de l’entente franco-américaine, surtout lorsque les tensions transatlantiques les bousculent ! Mais ce sont en fait les liens qu’ils réussissent à tisser entre eux qui seront beaucoup plus décisifs pour leur avenir professionnel. Le secret de fabrication de ces séminaires tient aux frottements fructueux d’esprits forts différents, ajoutés aux rencontres aux plus hauts niveaux avec les grands décideurs américains, grâce à quelques plongées au cœur des réacteurs – cette année dans la Silicon Valley et le centre de commandement de l’OTAN. D'où l’importance du casting, particulièrement soigné, et stimulé auprès d’un jury de 15 membres par une cohorte de flatteuses recommandations. Le filtre a ensuite des allures d’entonnoir fatal. Si chaque année, près de 200 candidats font parvenir leur dossier, une centaine de postulants seulement sont retenus pour un examen approfondi, parmi lesquels survivront une dizaine de young leaders. (…) Cet atelier à élites ne vit pas de subsides américains, contrairement à la rumeur. “J’adorerais que nous soyons financés par la CIA comme le prétendent certains ! Mais nos cotisants, pour un budget de 1,5 million d'euros, sont en réalité des entreprises comme Alix, Airbus, Sodexo et une quarantaine d’autres, ainsi que quelques contributeurs particuliers” précise Christophe Labarde. Tandis que son président Arnaud de Puyfontaine précisait devant un parterre de beautiful people réuni pour le gala de la fondation au Trianon, le 27 novembre. “C’est une structure apolitique qui assume cependant totalement son côté reproduction des élites.” Source : P.Arnoux, Fabriques d'élites – III , Young leaders, fondation Euris, IHEDN, Le nouvel économiste, 08/12/2017 Document 2: «J’ai l’impression qu’en France, il y a beaucoup plus d’aides qu’aux Etats-Unis, mais malgré ça, les fondateurs de start-ups viennent de milieux plutôt friqués.» Kourosh Davarpanah, 27 ans, vient lui-même d’une famille aisée. Il a grandi à Paris, rive gauche, est passé par l’École alsacienne –une école privée «très bobo»–, une prépa à Versailles(sainte geneviève ou « Ginette »), Polytechnique et une année à Columbia à New York. Il a cofondé l’année dernière sa troisième entreprise, Inato, spécialisée dans les études cliniques et «incubée» dans une des principales structures de l’écosystème start-ups parisien, The Family. Un profil qu’on croise fréquemment à la tête des start-ups de l’économie numérique et dans les cénacles où se réunissent ses membres (incubateurs, accélérateurs, meet-ups, salons et événements professionnels du secteur numérique). «Depuis qu’internet et les start-ups sont sur le devant de la scène, je constate qu’énormément de boîtes qui se créent le sont par des hommes blancs qui ont fait HEC», admet de son côté Paulin Dementhon, lui-même issu d’un milieu qu’il décrit comme bourgeois sans être particulièrement riche, de parents cadre et entrepreneur. Ce diplômé d’HEC a fondé la plateforme de location de voitures entre particuliers Drivy, une des réussites françaises emblématiques du secteur. Comme c’est souvent le cas en matière de numérique, le débat a déjà eu lieu aux Etats-Unis. En 2015, le magazine économique Quartz titrait: «Les entrepreneurs n’ont pas le gène du risque: ils viennent de familles riches». Suivaient une série de compte- rendus d’articles universitaires et de témoignages à l’appui de cette affirmation. Plus que l’aisance matérielle et financière, une certaine culture de la réussite, minoritaire en France mais transmise dans ces familles, est la première piste d’explication qui se dégage. C’est ce qu’avance Nicolas Colin, co-auteur d'un rapport remarqué en 2013 sur la fiscalité du numérique et cofondateur de The Family, accélérateur privé dont le portefeuille compte des start-ups fondées par «des super diplômés marginaux dans leur milieu, comme des polytechniciens qui plutôt que faire carrière dans une grande boîte se passionnent pour le code», autant que par «de purs autodidactes, souvent ingénieurs et développeurs». Le site de The Family proclame fièrement, «Anyone can become an entrepreneur» («Tous le monde peut devenir entrepreneur»). Mais selon lui, les descendants de familles de chefs d’entreprises et de professions libérales seraient avantagés par «un rapport décomplexé à la réussite, à la compétition, à l’inverse des gens de classe moyenne, qui auront un peu honte en France d’assumer qu’ils vont gagner beaucoup d’argent». Source : Jean-Laurent Cassely, Start-ups : comment la bourgeoisie française a rattrapé la transition numérique, 19.04.2016, in Slate.fr Document 3: Source : Catherine Comet etJean Finez Le cœur de l’élite patronale, Sociologies pratiques 2010/2 (n° 21) uploads/s1/ ec3-reseau-social 1 .pdf

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  • Publié le Sep 08, 2021
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