NUMÉRO 1 JANVIER 2019 !1 LE COIN DES ARCHIVES PAGES 4 ET 5 Notre rencontre, au

NUMÉRO 1 JANVIER 2019 !1 LE COIN DES ARCHIVES PAGES 4 ET 5 Notre rencontre, au collège, avec Daniel Urbejtel, témoin et rescapé de la Shoah. PASSEURS DE MÉMOIRE Élèves de 3e1 et 3e2 | Projet Convoi 77 | Collège Delalande (Athis-Mons) PRÉSENTATION DE NOTRE PROJET PAGE 2 QUI SONT LES ENFANTS BENDER ? PAGE 3 RENCONTRE AVEC DANIEL URBEJTEL PAGES 7 ET 8 NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Notre participation au projet « Convoi 77 » out au long de cette année scolaire 2018-2019, nous allons travailler autour du projet « Convoi 77 » qui s’est fixé comme objectif de rédiger les biographies des 1310 personnes déportées du camp de Drancy (Seine Saint-Denis) vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau (Pologne). Tous ces déportés ont, comme 6 millions d’autres Juifs en Europe, été victimes de la Shoah. Nous allons donc réaliser des recherches sur quatre enfants : Mina, Jacques, Dora et Jean Bender. Trois d’entre-eux ont été déportés vers Auschwitz-Birkenau et n’en sont jamais revenus. Seule Mina a échappé aux arrestations et à la déportation. Pour retracer le parcours des enfants Bender, nous réalisons une enquête historique qui a été complétée par notre rencontre avec Daniel Urbejtel, témoin et rescapé du centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. Il nous a raconté son histoire et son parcours : vous pourrez les découvrir plus loin (voir pages 7 et 8). Pour nous préparer à cette rencontre exceptionnelle, nous avons été formés par la journaliste Louise Gamichon. Elle nous a montré comment préparer une interview et nous a donné des conseils pour poser nos questions et prendre en note le récit du témoin. Au mois de mars 2019, nous partirons en voyage scolaire jusqu’à Strasbourg pour visiter le Parlement européen et rencontrer un député, à Natzwiller pour visiter l’ancien camp du Struthof et dans la région de Lyon pour nous rendre à la Maison d’Izieu, le Mémorial des enfants juifs exterminés. A la fin de l’année, nous publierons un livre qui racontera l’histoire de Mina, Jacques, Dora et Jean Bender. !2 Le Mur des Noms, au Mémorial de la Shoah à Paris. Sur ce mur sont inscrits les noms des 76 000 Juifs déportés de France. Seuls 3943 d’entre-eux ont survécu à la déportation. Shoah:« catastrophe » en hébreu. Terme désignant l’extermination systématique des juifs menée par les nazis pendant la seconde guerre mondiale. T KylLian gomes et dieya kiabILUA NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Qui sont les enfants Bender ? a famille Bender est d’origine Polonaise : les deux parents sont nés à Lodz (Pologne). Le père, Josek Chaïm Bender, est né en 1901 et la mère, Gita Goldstein, est née en 1909. A leur naissance, les deux parents ont donc la nationalité polonaise. Gita immigre en France avec ses parents et huit frères et soeurs vers 1923, alors que Josek Chaïm quitte seul la Pologne pour la France, vraisemblablement au cours de l’année 1925. Leur mariage a lieu le 10 janvier 1928 à Paris. Entre-temps, les parents de Gita, Samuel et Jochwet Goldstein ont déposé un dossier de demande de naturalisation afin de devenir Français. Leur dossier reçoit une réponse positive et ils obtiennent la nationalité française le 19 juin 1928. Le premier enfant de Gita et Josek Chaïm est une fille : Mina est née le 28 juin 1931. Trois autre enfants naissent ensuite : Jacques naît le 28 juillet 1932, Dora naît le 29 juillet 1935 et Jean naît le 22 mars 1940. Tous sont nés à Paris, où la famille vit alors. !3 Jacques et sa soeur Mina. Photographie non-datée. Mémorial de la Shoah / coll. Serge Klarsfeld. Gita Bender (née Goldstein) avec son fils Jean. Photographie non-datée. Mémorial de la Shoah / coll. Serge Klarsfeld. Dora et sa soeur Mina. Photographie non-datée. Mémorial de la Shoah / coll. Serge Klarsfeld. Nina claeys et Séverine brun L NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Le coin des archives our réaliser notre enquête historique, nous disposons de plusieurs documents. Nous allons, dans cet article, vous en présenter plusieurs. Photographies Ces photographies montrent les discriminations entre les enfants juifs et les enfants non juifs. Cette photographie de vacances montre une différence au niveau vestimentaire : les enfants juifs de plus de six ans sont obligés de porter une étoile jaune cousue sur leurs vêtements. Documents d’état-civil. L'acte de mariage appartenant à Josek et Gita Bender nous prouve qu’ils se sont mariés en France après avoir quitté la Pologne pour fuir l’antisémitisme et les pogroms. Documents administratifs. Samuel et Jochwet demandent leur naturalisation, c’est-à-dire la nationalité française, car ils vivent en France depuis plusieurs années. L’ensemble de la famille devient alors française et leurs enfants nés en France sont automatiquement de nationalité française. !4 P Photographie prise dans une cour d’école en août 1942. Dora Bender a alors 6 ans et est assise au premier rang (7ème en partant de la droite). Mémorial de la Shoah / coll. Goldstein. NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Documents du Régime de Vichy. Suite à la mise en place du Régime de Vichy et à la collaboration avec les Nazis voulue par le Maréchal Pétain, la Préfecture de Police de Paris décide d’établir un dossier d’enquête avec pour objectif de dénaturaliser la famille Bender, c’est-à-dire de leur retirer la nationalité française. Ainsi, entre 1940 et 1944, environ 7000 Juifs se voient retirer leur nationalité française. !5 bacary biaye et hicham el buhali Dossier de demande de naturalisation déposé en 1927 par Samuel et Jochwet Goldstein, les grands-parents des enfants Bender. Archives de la Préfecture de Police de Paris Dossier d’enquête de la Préfecture de Police daté du 11 janvier 1943, en vue de dénaturaliser la famille Bender. Archives de la Préfecture de Police de Paris NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Notre visite au Mémorial de la Shoah (Paris) e Mémorial de la Shoah de Paris a été inauguré en janvier 2005. Avant cette date, il existait, depuis 1956, un autre Mémorial qui s’appelait le Mémorial du Martyr juif inconnu dans le quartier du Marais à Paris. Le Mémorial de la Shoah est un lieu qui rend hommage à tous les déportés juifs de France : il s’agit d’un lieu de mémoire et d’Histoire. A l’entrée du Mémorial, il y quatre Murs des Noms sur lesquels sont inscrits, par année de déportation, les noms de plus de 76 000 Juifs déportés de France. Parmi eux, deux-tiers étaient d’origine étrangère (principalement des Russes et des Polonais) et 11 500 étaient des enfants. Certaines de ces inscriptions sont fausses et ont été signalées au Mémorial par des familles, des historiens et des chercheurs. Ainsi, des travaux vont avoir lieu pour les rectifier. !6 L Le Mur des Noms, par Sofia Nassiri et Marine Brun diarra correia et quentin jaouen NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Notre rencontre avec Daniel Urbejtel e 12 décembre 2018, nous avons eu le privilège de rencontrer Daniel Urbejtel, ancien déporté et survivant d’Auschwitz, qui nous a raconté son histoire. Tout commence le jour de son douzième anniversaire, en février 1943, lorsque ses parents quittent la maison pour aller effectuer une déclaration de situation auprès d’une autorité administrative. C’est la dernière fois qu’il voit ses parents. Daniel est ensuite placé dans un orphelinat, son frère dans une maison d’enfants et sa soeur dans une famille d’accueil. En juillet 1944, Daniel est arrêté puis conduit au camp d’internement de Drancy où il ne passe que quelques jours. Puis, le 31 juillet 1944, il est transféré vers la gare de Bobigny où il est déporté vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau dans un wagon à bestiaux. Ce jour-là, Daniel et 1310 autres personnes, dont 300 enfants, sont déportés par le convoi n°77. La déportation vers Auschwitz dure environ trois jours et les conditions sont extrêmement difficiles : à l’intérieur de chaque wagon, il n’y a que deux seaux dont l’un rempli d’eau et l’autre pour faire ses besoins. A l’arrivée à Auschwitz, les déportés sont sélectionnés sur la rampe : les nazis placent d’un côté les personnes fortes et aptes au travail et de l’autre ceux jugés inaptes au travail ainsi que les enfants. Malgré son jeune âge (il n’a que 13 ans), Daniel est sélectionné pour le travail avec son frère aîné. Les nazis l’obligent ensuite à suivre plusieurs étapes : il est déshabillé, sa tête est rasée, son corps « désinfecté » et son avant-bras est tatoué d’un numéro de matricule. Il doit ensuite porter des vêtements de bagnard, en très mauvais état et inadaptés à l’hiver en Pologne. Daniel est ensuite contraint au travail forcé : il intègre un groupe chargé de creuser des tranchées. !7 « En partant, maman a déposé sur nos fronts un petit baiser en nous disant ‘’À bientôt, soyez sages’’. » DANIEL URBEJTEL L Daniel Urbejtel, par Sofia Nassiri. NUMÉRO 1 JANVIER 2019 Le 20 janvier 1945, le camp d’Auschwitz est évacué mais les nazis ne libèrent pas les déportés qui doivent marcher pendant plusieurs jours pour rejoindre le camp de concentration de Mauthausen. Ce sont les marches de la mort. Daniel y uploads/s1/ journal-du-projet-quot-sur-les-traces-de-mina-jacques-dora-et-jean-bender-quot.pdf

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  • Publié le Nov 13, 2022
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