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The Project Gutenberg EBook of Anie, by Hector Malot This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Anie Author: Hector Malot Release Date: May 7, 2004 [EBook #12284] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ANIE *** Produced by Christine De Ryck and the PG Online Distributed Proofreaders. This file was produced from images generously made available by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica) at  http://gallica.bnf.fr. ANIE PAR HECTOR MALOT PARIS PREMI RE PARTIE  Au balcon d'une maison du boulevard Bonne-Nouvelle, en hautes et larges lettres dor es, on lit: _Office cosmopolitain des inventeurs_; et sur  deux cussons en cuivre appliqu s contre la porte qui, au premier tage    de cette maison, donne entr e dans les bureaux, cette enseigne se trouve  r p t e avec l' num ration des affaires que traite l'office: _ Obtention       et vente de brevets d'invention en France et l' tranger; attaque et   d fense des brevets en tous pays; recherches d'ant riorit s; dessins    industriels; le Cosmopolitain, journal hebdomadaire illustr : M.  Chaberton, directeur. _  Qu'on tourne le bouton de cette porte, ainsi qu'une inscription invite  le faire, et l'on est dans une vaste pi ce partag e par cages grill es,    que divise un couloir central conduisant au cabinet du directeur; un tapis en caoutchouc (B.S.G.D.G.) va d'un bout l'autre de ce couloir,  et par son amincissement il dit, sans qu'il soit besoin d'autres indications, que nombreux sont ceux qui, happ s par les engrenages du  brevet d'invention, engag s dans ses laminoirs, passent et repassent par  ce chemin de douleurs, sans pouvoir s'en chapper, et reviennent l   chaque jour jusqu' ce qu'ils soient hach s, broy s, r duits en p te et      qu'on ait exprim d'eux, au moyen de traitements perfectionn s, tout ce   qui a une valeur quelconque, argent ou id e. Tant qu'il lui reste un  souffle la victime crie, se d bat, lutte, et aux guichets des cages  derri re lesquels les employ s se tiennent impassibles, ce sont des   explications, des supplications ou des reproches qui n'en finissent pas; puis l' puisement arrive; mais celle qui dispara t est remplac e par une    autre qui subit les m mes preuves avec les m mes plaintes, les m mes     souffrances, la m me fin, et celle-l par d'autres encore.   En g n ral les clients du matin n'appartiennent pas la m me cat gorie      que ceux du milieu de la journ e ou du soir.  A la premi re heure, souvent avant que Barnab , le gar on de bureau, ait    ouvert la porte et fait le m nage, arrivent les fi vreux, les inquiets,   ceux que l'engrenage a d j saisis et ne l chera plus; de la p riode des     grandes esp rances ils sont entr s dans celle des difficult s et des    proc s; ils apportent des renseignements d cisifs pour leur affaire qui   dure depuis des mois, des ann es, et va faire un grand pas ce jour-l ;   ou bien c'est une nouvelle provision pour laquelle ils sont en retard et qu'ils ont pu enfin se procurer le matin m me par un dernier sacrifice;  et, en attendant l'arriv e des employ s ou du directeur, ils content   leurs douleurs et leurs angoisses Barnab qui les enveloppe de flots   de poussi re soulev s par son balai.   Puis, apr s ceux-l , c'est l'heure de ceux qui, pour la premi re fois,    tournent le bouton de l'office; vaguement ils savent que les brevets ou les marques de fabrique doivent prot ger leur invention, ou assurer  ainsi la propri t de ses produits; et ils viennent pour qu'on claire    leur ignorance. Que faut-il faire? Ils ont toutes les confiances, toutes les audaces, port s qu'ils sont sur les ailes de la fortune ou de la  gloire. Ne sont-ils pas s rs de r volutionner le monde avec leur   invention, qui va les enrichir, en m me temps qu'elle enrichira tous  ceux qui y toucheront? Et les millions roulent, montent, s'entassent, blouissants, vertigineux.  --S'il faut prendre un brevet en Angleterre? dit M. Chaberton r pondant  leurs questions; non seulement en Angleterre, mais aussi en Italie, en  Espagne, en Allemagne, en Europe, en Asie, en Am rique, partout o la   l gislation protectrice des brevets a p n tr . Sans doute la d pense      peut tre g nante, alors surtout qu'on s'est puis dans de co teux      essais; mais ce n'est pas quand on touche au succ s qu'on va le laisser  chapper.  Et, sortant de son cabinet, M. Chaberton am ne lui-m me dans ses bureaux   ce nouveau client pour le confier celui des employ s qui guidera ses   pas dans la voie de la prise et de l'exploitation d'un brevet. --Voyez Mr Barincq! Voyez Mr Spring! Voyez Mr Jugu. Et le client admis dans la cage de celui qui on le confie s'int resse,   ravi, voir Mr Barincq, le dessinateur de l'office, traduire sur le  papier les id es plus ou moins vagues qu'il lui explique, ou Mr Spring  pr parer devant lui les pi ces si importantes des patentes anglaises;   car, dans l'_Office cosmopolitain_, on op re sous l'oeil du client;  c'est m me l une des sp cialit s de la maison, gr ce Mr Spring qui       crit avec une gale facilit le fran ais, l'anglais, l'allemand,     l'italien, l'espagnol, ayant roul par tous les pays avant de venir  chouer boulevard Bonne-Nouvelle; et aussi, gr ce Mr Barincq qui sait    en quelques coups de crayon b tir un rapide croquis.  Apr s une journ e bien remplie qui n'avait gu re permis aux employ s de     respirer, les bureaux commen aient se vider; il tait six heures    vingt-cinq minutes, et les clients qui tenaient voir Mr Chaberton  lui-m me savaient par exp rience que, quand la demie sonnerait, il   sortirait de son cabinet, sans qu'aucune consid ration p t le retenir   une minute de plus, ayant prendre au passage l'omnibus du chemin de  fer pour s'en aller Champigny, o , hiver comme t , il habite une     vaste propri t dans laquelle s'engloutit le plus gros de ses b n fices.     Bien que la besogne du jour f t partout achev e, et que Barnab f t d j       revenu de la poste o il avait t porter le courrier, les employ s,     derri re leurs grillages, paraissaient tous appliqu s au travail: le   patron allait passer en jetant de chaque c t des regards circulaires,   et il ne fallait pas qu'il p t s'imaginer qu'on ne ferait rien apr s son   d part.  Quand le coup de la demie frappa, il ouvrit la porte de son cabinet, et apparut coiff d'un chapeau rond, portant sur le bras un pardessus dont  la boutonni re tait d cor e d'une rosette multicolore, sa canne la      main; un client mis rablement v tu le suivait et le suppliait.   --Barnab , guettez l'omnibus, dit M. Chaberton.  --C'est ce que je fais, monsieur. En effet, post dans l'embrasure d'une fen tre, le gar on de bureau ne    quittait pas des yeux la chauss e, qu'il d couvrait au loin jusqu' la    descente du boulevard Montmartre, son regard passant librement travers  les branches des marronniers et des paulownias qui commen aient peine   bourgeonner.  Cependant le client, sans l cher M. Chaberton, manoeuvrait de fa on    lui barrer le passage. --T chez donc, disait-il, de m'obtenir cinq mille francs de MM.  Strifler; ils gagnent plus de cinq cent mille francs par an avec mes brevets; ils peuvent bien faire cela pour celui qui les leur a vendus. --Ils r uploads/s1/anie-by-malot-hector-1830-1907.pdf

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  • Publié le Mai 02, 2022
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