La réunion débute à neuf heures. M. le président Claude Bartolone. Mesdames, me
La réunion débute à neuf heures. M. le président Claude Bartolone. Mesdames, messieurs, soyez les bienvenus. Notre mission de réflexion concrétise une demande que le Président de la République m’avait adressée suite aux événements du mois de janvier ; j’y ai associé des députés de toutes sensibilités, ainsi que deux fondations politiques. Au cours de nos précédentes réunions, nous avons entendu, notamment, des responsables du monde associatif ; des propositions ont été formulées, que nous avons décidé de soumettre aux citoyens experts que vous êtes. Je vous invite à une expression franche : cette réunion se tient à huis clos ; elle est enregistrée et fait l’objet d’un compte rendu, mais rien ne filtrera sans votre accord, à commencer par les images qui seront retransmises sur le site de l’Assemblée. Nous souhaitons, à travers nos recommandations, renforcer le sentiment d’« appartenance républicaine ». Des citoyens et des territoires ne se sentent plus, si je puis dire, républicains à part entière. Des souffrances s’expriment dans les zones rurales, dont les habitants éprouvent une impression d’éloignement en raison du manque de transports, de services publics ou de couverture sanitaire. Il est frappant de constater la ressemblance de leur discours avec celui que l’on entend dans les quartiers populaires, où l’on déplore l’absence d’emplois, de perspectives pour les jeunes et, là aussi, de services sanitaires. S’est ainsi installée l’idée qu’il existerait plusieurs Frances : la France des bourgs, la France des campagnes, la France des centres-villes et la France des quartiers. En l’absence de recette miracle, nous nous efforçons de trouver des solutions pour combattre le pessimisme ambiant et donner une résonance aux mots « liberté », « égalité » et « fraternité », qui ne doivent pas seulement servir d’ornements aux frontispices de nos bâtiments publics. Même si les lieux ne vous sont pas familiers, je vous invite donc à vous « lâcher », si vous me permettez l’expression. M. Jean-Daniel Lévy (Institut Harris Interactive). Bienvenue à tous. Les éléments que nous avons soumis à votre réflexion font écho à la demande qui nous a été faite par la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation pour l’innovation politique d’interroger les Français sur ce qu’évoque, chez eux, le mot « engagement ». Celui-ci a-t-il une valeur, en particulier au regard de la République française ? La réponse est globalement affirmative ; en d’autres termes, les Français déclarent aujourd’hui être prêts à s’engager au service d’une valeur commune, la République, qu’incarnent le triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité », la laïcité et ce qu’il est convenu d’appeler le « vivre ensemble ». La question, dès lors, est de savoir comment traduire ces intentions dans les actes. Plusieurs pistes ont été proposées, dont nous vous avons communiqué le détail. Nous souhaitons donc vous entendre à leur sujet : comment les comprenez-vous ? Quelles interrogations, le cas échéant, vous inspirent-elles ? Avez-vous d’autres propositions à formuler ? Sentez-vous libres dans votre expression : vous ne serez en aucun cas jugés, aucune réponse n’est bonne ou mauvaise, bref, il n’y a pas d’un côté ceux qui savent et de l’autre ceux qui ne savent pas. Un premier travail d’expertise a été réalisé ; la réunion de ce matin est une nouvelle étape, de grande importance car elle permettra aux uns et aux autres de s’exprimer. M. le président Claude Bartolone. Je vous invite à vous présenter à tour de rôle. Monsieur A. Résidant à Senonches, commune d’Eure-et-Loir de 3 000 habitants, j’ai travaillé pendant cinq ans au ministère de la défense, puis dans le secteur associatif en tant que conseiller à l’insertion professionnelle. J’ai trente-huit ans. Monsieur B. Je viens pour ma part de Pontoise, dans le Val-d’Oise, et suis cadre commercial dans la grande distribution. Par ailleurs, je participe activement, depuis une dizaine d’années, aux Restos du cœur. Monsieur C. Originaire de la Marne, je suis étudiant en dernière année à Paris. Madame D. J’habite Olivet dans le Loiret, et j’ai cinquante et un ans. Je préside un club d’athlétisme et suis investie dans différentes associations de ma commune. J’exerce la profession de conseillère en informatique. Monsieur E. Je suis étudiant en droit public à Tours, en Indre-et-Loire. Madame F. Retraitée depuis quelques mois, j’habite Rouen. Monsieur G. Je viens de la Marne et suis retraité du secteur des transports et de la logistique. Monsieur H. Responsable informatique, j’ai quarante-neuf ans et habite une commune limitrophe de Melun, en Seine-et-Marne. M. Yves Blein. Député du sud de l’agglomération lyonnaise, dans le Rhône, je suis membre de la mission de réflexion. Madame I. Chef habilleuse dans le milieu du spectacle, j’habite une petite ville à côté de Rouen. Madame J. Je suis assistante administrative et j’habite dans les Hauts-de-Seine. Mme Annick Lepetit. Députée de Paris, je ne pourrai malheureusement assister à l’intégralité de cette réunion car je dois me rendre dans l’hémicycle pour l’examen du projet de loi relatif à la santé ; mais je suis sûre que le président Bartolone et son équipe me feront part de vos réflexions. M. Bernard Lesterlin. Député d’un département rural, l’Allier, j’étais largement intervenu, au nom de mon groupe – alors dans l’opposition –, sur le projet de loi relatif au service civique défendu par Martin Hirsch. Je représente par ailleurs l’Assemblée nationale au comité stratégique de l’Agence du service civique, et suis membre de notre mission de réflexion. M. Xavier Breton. Député de la première circonscription de l’Ain, à Bourg-en-Bresse, je suis moi aussi membre de la mission de réflexion. M. Michel Herbillon. Député du Val-de-Marne, département urbain – bien qu’un peu rural dans sa partie sud-est –, je suis également maire de Maisons-Alfort, ville de 55 000 habitants. Je suis membre de cette mission de réflexion et vice-président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale. Monsieur K. Je suis juriste et j’habite Paris. Madame L. Auxiliaire de régulation médicale au SAMU 59, je vis à Lille. Madame M. Retraitée travaillant à temps partiel, je vis en région parisienne et je fais partie de l’organisation non gouvernementale Aviation sans frontières. Monsieur N. Âgé de trente-six ans, j’habite Montreuil et je fais partie, depuis une quinzaine d’années, d’une association de modélisme à Fontenay-sous-Bois. Monsieur O. J’ai vingt-cinq ans et je suis cadre commercial dans l’industrie pharmaceutique. Je vis à Lille. Madame P. J’habite Lille également et j’exerce la profession de comptable. Monsieur Q. J’ai quarante et un ans et j’habite Douai. Je suis fonctionnaire territorial et membre du conseil de quartier de ma commune. Monsieur R. Parisien depuis six ou sept ans, je suis originaire de Lille. Comédien, je tiens aussi un blog qui s’adresse aux jeunes désireux de le devenir et, plus largement, à tous ceux qui ont un rêve un peu fou à réaliser. Monsieur S. J’ai quarante ans, j’habite le 20e arrondissement de Paris et suis assistant social au centre d’action sociale du 11e arrondissement. M. Christophe de Voogd (Fondation pour l’innovation politique). Enseignant à l’Institut des sciences politiques de Paris, je suis membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique. M. Henri Nallet (Fondation Jean-Jaurès). Je suis président de la Fondation Jean-Jaurès. M. Dominique Reynié (Fondation pour l’innovation politique). Je suis directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. M. Gilles Finchelstein (Fondation Jean-Jaurès). J’ai cinquante et un ans, je vis en Seine-Saint-Denis et je travaille dans un groupe de communication. Je suis par ailleurs directeur général de la Fondation Jean-Jaurès. M. le président Claude Bartolone. Je viens pour ma part de Seine-Saint-Denis. M. Jean-Daniel Lévy. Nous pouvons commencer par la première question du document dont chacun a pu prendre connaissance. Beaucoup d’entre vous, si l’on en juge à vos présentations, sont des acteurs de l’« engagement citoyen ». Quels mots ou types d’initiative cette expression évoque-t-elle pour vous ? En quoi certaines de vos actions au quotidien vous semblent-elles participer d’un engagement au service de la République française ? M. le président Claude Bartolone. N’hésitez pas à élargir le propos : quel est votre regard sur l’engagement citoyen ? Quelles réflexions la participation à ce panel a-t-elle suscitées chez vous ? Monsieur R. La notion d’engagement citoyen m’évoque des gens comme Monsieur B, qui s’investit dans les Restos du cœur, ou d’autres membres d’associations qui agissent au quotidien dans la société. Pour ma part, à travers mon blog, j’essaie de transmettre de l’espoir aux jeunes : je leur dis qu’il faut croire en leurs rêves et essayer de les réaliser, même si ça peut être long et difficile. C’est une forme d’engagement car ce message me semble important pour les jeunes et la société. M. le président Claude Bartolone. Voilà une première piste. Avoir un rêve et essayer d’y croire donne déjà une motivation. Monsieur N. Pour moi, s’engager en tant que citoyen revient aussi à transmettre, à apporter quelque chose aux autres. Depuis plus d’une quinzaine d’années, je donne des cours de modélisme à des adolescents de douze ans à dix-huit ans, tous les samedis, dans le cadre d’une association. C’est ma contribution à ma ville de Fontenay-sous-Bois et uploads/s1/compte-rendu-politique.pdf
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- Publié le Nov 01, 2022
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