Pierre-Simon Fournier typographe absolu, typographe accompli? Pauline Nuñez Pie
Pierre-Simon Fournier typographe absolu, typographe accompli? Pauline Nuñez Pierre-Simon Fournier * typographe absolu typographe accompli ? ¶°≠°≠°≠°≠°≠°≠°≠°• ¶°≠°≠°≠°≠°≠°≠°≠°• ≠°≠°≠°≠°≠°≠°≠°≠°± ≠°≠°≠°≠°≠°≠°≠°≠°± Racines 04 Éléments biographiques Éléments de style Œuvre 18 Le Manuel Typographique Utile aux gens de lettres : vision encyclopédiste de l’art typographique ? Fournier réformateur et innovateur Fournier ornementaliste baroque Quelques exemples de caractères baroques en Europe. Fournier créateur plagié Après Fournier 52 Les admirateurs, les « continuateurs » Le revival Fournier chez Monotype Que reste-t-il de Fournier aujourd’hui ? Repères bibliographiques 72 Rue des Sept-Voies, aujourd’hui rue Valette. Atget, 1925. racines Jean Claude Fournier (Auxerre, ? – ?, 1729) Anne-Catherine Guyou († le 13 avril 1772) Jean-pierre l’aîné (Paris, 1706 – Mongé, 1783) Charlotte Madeleine Pichault († l1764) un fils1 imprimeur à Auxerre Pierre Simon le jeune (Paris, 15 sept. 1712 – Paris, le 8 oct. 1768) Marie Madeleine Couret de Villeneuve († le 3 avril 1775) Jean François fils († le 27 nov. 1786) Marie Elizabeth Gando trois filles Elizabeth Françoise Marie Adélaïde Margurite Anne de Beaulieu († le 10 oct. 1786) Marie Anne Bruant († le 5 sept. 1788) Antoine (13 sept. 1759 – ?) Sophie (?) A. F. Momoro (guillotiné en 1794) Simon Pierre2 (14 août 1750 – ?) un fils, Beaulieu-Fournier une fille un fils qui prît plus tard le nom de Fournier 1. Probablement nommé François. Jean Claude Fournier, imprimeur à Saint-Dizier 1775 – 1791, est peut-être son fils. 2. Parfois appelé «le jeune».Fournier, imprimeur à Saint-Dizier 1775 – 1791, est peut-être son fils. Pierre-Simon Fournier naît le 15 septembre 1712 à Paris au sein d’une famille déjà ancrée dans le monde de l’imprimerie. Il est le 3e fils de Jean-Claude Fournier, imprimeur à Paris, qui fut apprenti de Jean Cot, puis dirigea la fonderie Le Bé à partir de 1698, pour finalement la reprendre à son compte, en 1707, à la mort de Guillaume Le Bé le troisième. Jean-Pierre, le premier fils de Jean-Claude, reprit la fonderie de son père en 1730, à la mort de celui-ci. La reprise de la fonderie cette année-là par Jean-Pierre Fournier fut marquée par un autre événement très important pour cette famille. Les filles de Guillaume Le Bé décidèrent de vendre le fonds de leur père aux Fournier, et Jean-Pierre devînt alors, à l’âge de 23 ans, le propriétaire d’une collection prestigieuse. Le document de vente de ce fonds permet de constater l’aspect exceptionnel des pièces cédées par les filles Le Bé. Il est signé des sœurs Le Bé, de Catherine Dion (veuve de Jean-Claude Fournier), et répertorie en détail les différents éléments et la nature des biens vendus. On y voit la liste du matériel (moules, poinçons et matrices), les catégories de fonte (plusieurs romains et italiques, un caractère de civilité, un grec, un caractère de musique, ainsi que des vignettes et des fleurons) et leurs corps (du gros canon à la nonpareille), et, enfin, les graveurs créateurs de ces pièces, à savoir : Augereau, Garamond, Granjon, Haultin et Danfrie entre autres. Pierre-Simon Fournier, qu’on appelle « le Jeune » (pour le différencier de son frère, Jean-Pierre, dit l’Aîné) entre à l’Académie Saint-Luc où il apprend le dessin, l’aquarelle et la gravure sur bois. Mais son apprentissage a également cours à l’extérieur de l’Académie, car il est initié à la gravure et à la fonte de caractère dès son plus jeune âge à l’atelier de son père. Il s’engage finalement, au début de sa carrière professionnelle, pour la typographie, puisqu’en 1739, il entre à la chambre syndicale de Paris, en tant que fondeur et graveur de caractères. Fournier commence très vite à graver ses propres caractères dans son atelier de la rue des Sept-Voies. Fournier est implanté dans le Quartier latin, à proximité des universités parisiennes (autorités pensantes et surtout grands censeurs des productions imprimées de l’époque), emplacement traditionnel des imprimeurs de la capitale. Il s’installe près du lycée Henri IV et de la pittoresque église Saint-Étienne-Du-Mont, rue des Sept-Voies « vis-à-vis le Collège de Reims » (actuel Collège de France, rue des Écoles) comme on le voit marqué dans ses premières publications. Éléments biographiques. Pierre-Simon Fournier le jeune, portrait gravé, date inconnue. µ Arbre généalogique des Fournier Éléments de style. La premier ouvrage de Pierre-Simon Fournier est un spécimen de caractères, appelé Modèle de Caractères de l’Imprimerie, et autres choses nécessaires audit Art. Nouvellement gravés, par Simon-Pierre Fournier le jeune, Graveur & Fondeur de caractères. Ce spécimen paraît en 1742. C’est un format à l’italienne, les caractères sont présentés dans des encadrements ornés, différents à chaque page. Lorsque les caractères présentés ne sont pas de la main de Fournier, on trouve un petit encadré en bas de page, où le nom du graveur originel est inscrit en petit corps. Sont présentés plusieurs romains et italiques (dont la plupart sont des créations originales), dans des œils différents, mais également des caractères étrangers (notamment un Hébreu, annoté « gravés d’après les plus beaux manuscrits de la Bibliothèque du Roy »), et de nombreux ornements et vignettes « sur tous les corps ». À la vue de la page d’introduction, on peut voir le goût déjà prononcé du jeune Pierre-Simon pour l’ornementation. Les vignettes utilisées sont d’une facture fine et sont toutes différentes. On peut apprécier leur grande finesse, notamment dans celles qui entourent le 1742 de la page d’ouverture du Modèle de Caractères, faisant presque plus office de trame que de réel élément décoratif. Chaque œil du romain et de l’italique Ω de Fournier est présenté dans un cadre orné différent. Ici le gros parangon du specimen de 1742. 12 On saisit déjà alors toute la force du travail de Fournier, entre respect des classiques et innovation dans toutes les formes (musicales, ornementales etc.) pouvant être gérées par la typographie. Cette position originale est sans doute à mettre en rapport avec l’éducation de jeune Pierre-Simon, partagée entre l’étude du dessin de caractère et de sa gravure, et, de la proximité, grâce à l’entreprise de son frère, avec les caractères les plus fameux de la typographie française. L’influence du fonds de Fournier l’Aîné est sans doute marquante pour Pierre-Simon Fournier. Il témoigne de la qualité de ce fonds en le décrivant et faisant l’éloge de son créateur : « un des premiers maîtres (Guillaume Le Bé) de cette fonderie aussi curieux qu’intelligens, a conservé et rassemblé beaucoup de matrices des anciens caractères dont on fait usage dès l’origine de l’imprimerie ». Lorsque Fournier n’est pas l’auteur des caractères présentés, un cartouche orné signe le travail du nom du créateur originel. 13 Son succès commercial est assez rapide, et acquiert très vite une bonne réputation. Dès les années 1750, il est amené à conseiller les cours royales de Suède et de Sardaigne, désirant alors ouvrir leurs Imprimeries Royales. Il aida également Madame de Pompadour à créer son atelier amateur d’imprimerie à Versailles. En 1747, Pierre-Simon Fournier se marie avec Marie-Madeleine Couret de Villeneuve, sœur d’un imprimeur réputé à Orléans. La vie quotidienne de Fournier est plutôt calme et paisible. Il préfère se consacrer entièrement à son travail partagé entre gravure de caractères et lecture d’ouvrages spécialisés sur l’imprimerie et la typographie. Il se consacre, en parallèle de son activité de typographe, à des recherches assez pointues sur l’histoire de la typographie en général et se positionne assez tôt en érudit de l’art de l’imprimerie. Son travail est ancré dans une tradition historique de la typographie française, qui ne se veut pas une reprise, ni une copie des formes anciennes, mais une adaptation de celles-ci à un environnement plus contemporain. Fournier est un typographe polyvalent, sa réflexion des formes typographiques se veut globale, ce qui le mènera à publier en 1756, Essai d’un nouveau caractère de fontes pour l’impression de la musique, inventé par Fournier le Jeune, spécimen qui tente de démontrer qu’un typographe peut apporter des solutions innovantes en ce qui concerne l’impression de la musique. Ce travail spécifique était alors réservé à la famille Ballard, qui monopolisait la production de la musique imprimée depuis deux siècles. Il travaille entre 1758 et 1763 à son Traité historique et critique sur l’origine et les progrès des caractères de fonte pour l’impression de la musique, avec des épreuves de nouveaux caractères de musique, présentés aux imprimeurs de France, qui paraît en 1765. Cet essai retrace l’histoire de la musique imprimée, présente deux nouveaux caractères de fonte musicale (un petit et un gros) et constitue une charge contre le monopole de Ballard. Fournier plaide sa propre cause, mais se fait très vite des ennemis et surtout des imitateurs. Et décide finalement de céder ses petits caractères de musique à son imprimeur de l’époque afin d’assurer leur diffusion. Traités historiques et critiques sur l’origine et les progrès de l’imprimerie, 1758–1763. Compilation de 5 différents traités écrits par Fournier : les deux premiers concernent les avancées techniques en gravure sur bois, les trois autres s’adressent à d’autres auteurs étudiant les progrès de l’imprimerie. Ce texte est une amorce du Manuel Typographique Utile aux gens de lettres, qui sera publié uploads/s3/ 07-nunez-fournier.pdf
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- Publié le Jul 07, 2022
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