volumen 5 año 2010 Revista de Lingüística y Lenguas Aplicadas | 123 L’EXPRESSIO
volumen 5 año 2010 Revista de Lingüística y Lenguas Aplicadas | 123 L’EXPRESSION DE LA CONCESSION À TRAVERS DES LOCUTIONS “QUELQUE…QUE” ET “QUEL QUE” ET LEURS ÉQUIVALENTS EN ESPAGNOL Mª Carmen Molina Romero Universidad de Granada Résumé: Parmi ces subtilités de la langue française nous choisissons de nous arrêter sur un point qui pose des problèmes aux étudiants hispanophones, francophones ou d’autres origines linguistiques, qui possèdent un niveau B2/C1 en français. Il s’agit de distinguer sous une même forme, quelque, différentes fonctions : d’abord entre le déterminant indéfi ni et l’adverbe puis l’utilisation de cet élément dans les tours concessifs quelque… que et quel que. Ces formules présentent la plupart du temps un syncrétisme pho- nique qui doit être élucidé à l’écrit aussi bien au niveau de l’analyse grammaticale qu’à travers une analyse constrastive avec la construction espagnole grâce à la traduction ou thème grammatical. Cela nous permet d’adapter notre enseignement et de faire face aux besoins éducatifs spéciaux de nos apprenants dans le cadre du EEES. Mots-clé: quelque – quelque...que – quel que – déterminant indéfi ni – adverbe – adjectif cataphorique - traduction. Abstract: We intend to pay special attention to a particular diffi culty for French Language students in level B2/C1, whether their native language is Spanish, French or any other else. That is distinguishing “quelque” in form and function: fi rstly, between indefi nite determiner and adverb; secondly, between concessive construc- tions “quelque…que” and “quel que”. These expressions manifest a phonetic similarity that must be solved when writing by means of a grammatical analysis and by a contrastive analysis with the Spanish equivalent construction through translation or “thème grammatical”. Doing so will help us to adapt our teaching and face the special needs of our students within the European Higher Education Area framework. Keywords: “quelque” – “quelque…que” – “quel que” – indefi nite determiner – adverb – cataphoric adjecti- ves - translation. 1. INTRODUCTION L’expression de la concession1 possède dans chaque langue des structures et des procédés bien délimités et qui ne se recouvrent pas forcément de l’une à l’autre. L’opposition est dite sim- ple quand elle s’établit entre deux faits indépendants ou entre une chose souhaitable et un fait réel (Wagner & Pinchon, 1991: 649-653). “Pendant que je travaille, tu te reposes”. “Quand il faut que tu sois à l’heure, tu n’es jamais à l’heure”. Quand l’opposition est concessive, ou de cause contraire, elle déclenche des mécanismes en rapport avec ce que Ducrot (1984) appelle la “polyphonie du discours”. En effet, leur emploi suppose que quelqu’un, quelque part (un “on dit”) asserte le lien causal que, pour sa propre part, le locuteur ou le scripteur refuse. Le subjonctif, généralement ici de règle, ne frappe pas d’irréalité le fait mentionné, mais l’écarte de la situation qui conditionne le fait principal. La rela- tion logique attendue est contrariée, la condition favorisante devient inopérante. 1 On parle souvent aussi de proposition d’opposition ou de proposition adversative (Grevisse, 2008). 124 | Revista de Lingüística y Lenguas Aplicadas “Bien qu’il soit très intelligent, il ne comprend rien dans ce domaine”. Il est toutefois vrai que le subjonctif s’emploie avec presque tous les liens exprimant l’opposition concessive en français. L’indicatif reste plutôt l’exception (“même” si + indicatif, quand (bien) “même” + conditionnel et “tout” … que + indicatif2), face au subjonctif qui s’impose avec les locutions conjonctives “quoique”, bien que, “encore que”, “malgré que”3, “sans que” + subjonctif4. Il sera question dans notre article des procédés grammaticaux exprimant la concession en français à travers un terme détaché en tête de la proposition et rappelé par un pronom relatif que [qui]. Dans ce cas-ci la proposition dépendante comporte une idée d’intensité variable par rapport aux locutions conjonctives commentées ci-dessus. Nous nous pencherons également sur les structures grammaticales qui en espagnol se traduisent notamment par por muy/por mucho(a) (s) que + subjuntivo, sea(n) cual(es) sea(n), cual(es)quiera que sea(n). 2. UN SYNCRÉTISME PHONÉTIQUE: QUELQUE(S) L’homophonie de la forme quelque, qui peut être “quelque” peu réduite en cas de liaison selon l’entourage phonétique, favorise la confusion entre fonctions syntaxiques. Quelque Singulier Quelques Pluriel Forme longue [k lkE] forme courte [k lk] = “quelque” devant voyelle Forme longue [k lkEz] = “quelque” devant voyelle Forme courte [k lkE] 2.1. “Quelque” est un déterminant indéfi ni complémentaire de sens positif apportant diverses nuan- ces au nom qu’il accompagne et pouvant se combiner avec d’autres déterminants spécifi ques: “Quelques livres – Ces quelques livres”. Au singulier, son emploi relève d’un style soutenu sauf dans l’expression quelque temps. Il exprime l’unité et se substitue à un, sans pouvoir se combiner avec lui, tout en accentuant l’indétermination sur l’identité de la personne ou de la chose. “On lit dans quelque auteur”. “Il a découvert quelque belle fl eur dans son jardin”. Au pluriel quelques est substitut de des ; l’indétermination porte alors sur le nombre, il évo- que un petit nombre d’unités5. “Quelques feuilles traînaient sur son bureau”. 2 De plus en plus concurrencé par le subjonctif par contagion avec les locution “si … que” + subjonctif, “quelque … que” + subjonctif. 3 Il faut souligner que cette locution conjonctive est proscrite par les puristes qui conseillent “malgré + nom”. 4 Il faut toutefois remarquer la variété des locutions par rapport à la langue espagnole qui, elle, ne peut jouer souvent qu’avec le choix du mode verbal. Les traductions de toutes ces locutions conjonctives suivies de subjonctif conseillent d’ailleurs en espagnol l’indicatif (aunque + indi- cativo). 5 Une quantité imprécise. Le déterminant “quelques” ne se combine pas avec des noms massifs (article partitif), mais avec des noms compta- bles; son sens est proche de des, “plusieurs”. L’indéfi ni quelques, à la différence de plusieurs, comporte l’aspect évaluatif de la basse fréquen- ce. Il apparaît surtout dans des phrases d’orientation argumentative négative: Il n’a que quelques jours / * Il n’a que . (Riegel, 2004: 161). volumen 5 año 2010 Revista de Lingüística y Lenguas Aplicadas | 125 2.2. “Quelque” est adverbe et invariable quand, devant un nom de nombre, il signifi e “environ, à peu près”, ou encore dans l’expression quelque peu. Quelque cent livres. Il nageait quelque peu. 3. Un syncrétisme phonétique et sémantique: quelque….que et quel que…. L’expression QUELQUE ..... QUE [QUI]6, a le sens de “quel que soit le nombre ou la qualité de”. Cette locution est diffi cile à assimiler par les étudiants hispanophones. À propos de cette construction on entend des commentaires tels que : Il y a de ces mots qui t’embêtent… dois-tu les écrire en un seul ou en deux mots? Dois-tu les accorder ou pas? Si tu les accordes, avec quel autre mot? Bref, pour eux, c’est la consternation totale. Cette tournure pose en réalité deux pro- blèmes fondamentaux : le premier au niveau grammatical et le deuxième au niveau phonétique. Distinguer si quelque dans les tours concessifs fonctionne comme déterminant indéfi ni (il admet alors la variation en nombre) ou bien comme adverbe (invariable) est la première ques- tion à élucider. La variation en nombre, perceptible à l’écrit ne l’est pas à l’oral, sauf en liaison. Cependant là-dessus la traduction en espagnol nous vient en aide car elle met facilement en évidence la différence de catégorie grammaticale: por mucho (a) (s) s’il s’agit d’un déterminant indéfi ni et por muy si quelque fonctionne comme un adverbe. Au niveau de la structure française nous devons analyser le contexte afi n d’identifi er la nature de l’élément déterminé par “quelque” pour en conclure de son rôle syntaxique dans la phrase. Une deuxième question se pose par rapport à la prononciation presque homophone de “quelque(s)” … que qui se complique avec celle de l’expression quel/ (le) (s) que (tour concessif à structure attributive). “Quel- Quelle” Singulier... Que “Quels- quelles” Pluriel... Que [k l] ... [kE] / [k] devant voyelle ou h muet [k l] ... [kE] / [k] devant voyelle ou h muet Pour résoudre cette homophonie on doit faire appel aussi bien au niveau de la structure grammaticale française qu’à l’analyse constrastive avec la construction espagnole grâce à la traduction. Nous avons choisi de développer ici ce point car c’est une question délicate aussi bien pour des francophones, des hispanophones que pour des étudiants d’autres origines lin- guistiques. Cela nous permettra d’adapter aussi notre enseignement et de faire face aux besoins éducatifs particuliers de nos apprenants. Nous passons à détailler les différentes variations syntaxiques de ces constructions conces- sives et leurs équivalents en espagnol. 6 Le Bon Usage (Grevisse, 2008: 1092) affi rme que ce que, dans les diverses expressions concessives telles que “si…que”, “tout…que”, “quel- que…que”, n’est pas senti comme un vrai relatif alors que Riegel (2004) défend la fonction de ce pronom relatif. 126 | Revista de Lingüística y Lenguas Aplicadas 3.1. “Quelque …. que”, s’écrit en seul un mot lorsqu’on trouve juste après lui soit un nom, un adjectif ou un adverbe. 3.1.1. Quelque + nom + que/qui/dont Quand l’élément détaché sur lequel porte l’intensité est un nom, la locution quelque … appa- raît en corrélation avec le relatif QUE/QUI/ uploads/s3/ 09-m-c-molina.pdf
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- Publié le Aoû 17, 2022
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