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1 Introduction – Le contenu du cours : Les métiers et les professionnels de l’industrie de la musique Préalable : nous parlerons dans ce cours du spectacle vivant, çàd le spectacle qui se donne en public. Définition « classique » du spectacle vivant : « Les arts du spectacle vivant, dits aussi arts vivants, regroupent un grand nombre de disciplines dont l’objectif est la représentation devant un public. Il s’agit de pratiques issues du théâtre, de la danse, de la musique, du cabaret, du conte, du cirque, du théâtre d’improvisation, ou encore du spectacle de rue. » Cette représentation en public peut avoir lieu dans la rue, dans une salle, sur une scène extérieure, dans le cadre d’un spectacle unique ou d’un festival…. Elle peut être gratuite ou payante. Différents métiers Parler de la production de spectacle, donc de l’industrie du spectacle et parallèlement de l’industrie du disque, c’est inévitablement passer en revue les différentes étapes et les différents métiers qui permettent à la proposition artistique d’un artiste (un tour de chant, un concert, un one man show humoristique, une chorégraphie, un opéra, une pièce de théâtre, un spectacle événementiel…) d’atteindre son public L’artiste, le créateur, peut être un individu (un artiste, compositeur, un auteur, un chanteur, un comédien, un metteur en scène, un chorégraphe, un imitateur…) ou un collectif (théâtre, opéra, orchestre, cirque…). Mais dans tous les cas de figure, entre ce créateur originel et le public, il y a toute une chaîne professionnelle indispensable. Et nous nous appuyerons sur un modèle graphique dans lesquels les principaux professionnels et métiers de l’industrie de la musique se retrouvent. La situation de l’industrie du spectacle en Belgique francophone La réalité du terrain 1) En Belgique, comme dans la plupart des pays, nous avons des théâtres, des opéras, de compagnies de danse,…Et comme dans ces pays, ces disciplines fonctionnent principalement grâce aux subsides, aux aides financières des états, dans un cadre institutionnalisé. Nous verrons plus tard comment fonctionnent les aides publiques en Fédération Wallonie-Bruxelles. 2 2) Mais qu’en est-il de l’industrie du spectacle concernant les musiques « populaires » ? Parmi les diverses disciplines appartenant aux arts du spectacle vivant nous nous attacherons donc spécifiquement à expliquer le fonctionnement de l’industrie du spectacle et le modèle économique des musiques populaires ou du divertissement, des « musiques actuelles » ou « musiques non classiques » (pour reprendre l’appellation officielle), le rock, la pop, la chanson française, le folk, le hip hop… bref du « show business », tout en faisant le parallèle avec les disciplines artistiques plus « institutionnalisées » et subsidiées par l’Etat comme l’opéra, la danse ou le théâtre. Comme dans la plupart des pays, elle est aux mains d’opérateurs et de sociétés privées. Mais nous verrons que tout particulièrement en Belgique francophone l’aide publique est indispensable à la survie des artistes locaux et des métiers qui y sont liés, càd à tous les relais qui permettent aux artistes de rencontrer le public, via le spectacle ou via le disque. L’industrie du spectacle, comme l’industrie du disque, comme toute industrie, repose évidemment sur les profits qu’elle génère. Elle a donc besoin d’artistes ou de spectacles « populaires » (dans le sens « qui ont la faveur du plus grand nombre ») qui rapporteront de l’argent pour faire tourner la boutique. Sans cela pas de tournée, pas de spectacle, pas de disque. Situation particulière : en Belgique, petit pays et petit marché, les professionnels du spectacle, qu’ils soient Flamands ou francophones, gagnent leur vie principalement grâce aux revenus générés par le succès des spectacles et des artistes étrangers. C’est logique : ce sont les vedettes internationales ou française qui font vendre des billets et remplissent les grandes salles du pays (du Forum à Liège jusqu’au Sportpaleis d’Anvers). Même constat dans les festivals qui sont les autres grands « organisateurs » de concerts en Belgique : à de rares exceptions près, ce sont aussi les artistes étrangers qui sont les locomotives de Werchter, Pukkelpop, I love techno, Tomorrowland, Lokerse Feesten, des Francofolies de Spa, du Dour Festival, des Ardentes, de Couleur Café, ou encore des Nuits Botanique. Ce marché des concerts est dans les mains de quelques sociétés privées. Il faut savoir que les artistes sont répartis entre quelques agences professionnelles qui « vendent » leurs concerts à leurs homologues dans les différents pays. En Belgique comme ailleurs, les tournées de ces artistes sont donc entre les mains d’une poignée de sociétés privées qui sont en relation avec les représentants des artistes étrangers et qui se « partagent » donc les artistes entre eux. Ces sociétés fonctionnent principalement comme des succursales ou des sous-traitants d’agents internationaux qui font tourner les artistes. Elles sont le relais belge des tournées internationales. Quelles sont-elles ? En Flandre Live Nation est la porte d’entrée en Belgique de la majorité des artistes anglo-saxons et de nombreux artistes français. 3 Greenhouse Talent et Gracia Live prennent peu à peu leur place sur le marché des artistes internationaux (Léonard Cohen, Beyoncé, Rihanna…). C’est donc en Flandre que la plupart des artistes anglo-saxons se produisent (les grandes salles et les grands festivals sont organisés en Flandre ) mais quand ils sont programmés à Bruxelles ils sont la plupart du temps produits par une société flamande. C’est donc avant tout la Flandre qui récolte les dividendes des succès des artistes internationaux anglo-saxons. En Fédération Wallonie-Bruxelles En Belgique francophone, aujourd’hui, 2 grosses agences présentes depuis près de 30 ans se partagent quelques artistes anglo-saxons et la plupart des artistes français : - Next Step (société liégeoise installée depuis peu à Bruxelles) - et un département francophone de Live Nation (à Bruxelles). Aux côtés de ces deux agences principales, existent d’autres agences plus modestes : OD Live, très récente et qui a commencé dans les spectacles d’humour avant de passer aussi à la musique. Et plusieurs agences qui ont commencé avec des artistes belges uniquement, avant de collaborer avec des artistes français par nécessité : Ubu Pro, Progress Booking, Nada Booking, Back in the Dayz et Skinfama pour les musiques urbaines (toutes basées à Bruxelles), Ce qui signifie que lorsque vous allez voir un concert, l’une de ses sociétés est, à de rares exceptions près, impliquée. Conclusion L’industrie du spectacle (et du disque) en Belgique (les agents et promoteurs, les salles, les maisons de disques, les disquaires, les festivals…), et plus encore du côté francophone, est donc totalement tributaire des productions étrangères pour assurer sa rentabilité. Même si nous avons la taille d’une grande ville, nous sommes un marché supplémentaire pour elles. C’est une situation qui concerne les petits marchés, qui ne peuvent atteindre un seuil de rentabilité uniquement avec leurs propres artistes locaux. La situation des artistes belges Cela n’empêche pourtant pas les artistes flamands, bruxellois ou wallons d’exister, de sortir des disques et de monter des tournées. Mais la situation en Flandre est radicalement différente de celle de la Fédération Wallonie- Bruxelles. En Flandre La Flandre a réellement développé une industrie dynamique et rentable : non seulement, comme on vient de le dire, c’est en Flandre que la plupart des artistes anglo-saxons se produisent et c’est donc avant tout la Flandre qui récolte les dividendes des succès des artistes internationaux. 4 Mais la grosse différence avec la Wallonie, c’est que de nombreux artistes flamands connaissent eux aussi réellement des carrières nationales et internationales durables. Ils sont soutenus par leurs médias ET le public flamands, vendent (encore) des disques et remplissent des salles. A ce titre, ils représentent un intérêt financier pour les professionnels. Live Nation est par exemple très impliqué, en tant que manager ou agent (ou les deux à la fois) dans les carrières d’artistes comme dEUS, Ozark Henry, Selah Sue, Triggerfinger, Oscar & the Wolfs…C’est Greenhouse Talent, l’autre grosse agence, qui s’occupe de Hooverphonic. Aujourd’hui il y aussi des groupes comme Arsenal, Oscar & the Wolfs, Baltazar, Bazart, Netsky (en musique électronique), et Swanguere Guy dans le hip hop qui rencontrent un énorme succès. Sans parler de tous les autres groupes flamands qui cartonnent en Flandre et dont on n’a jamais entendu parler en Wallonie. C’est que, grosse différence avec la Wallonie, le public flamand soutient massivement ses propres artistes : le groupe Clouseau par exemple, l’un des plus anciens groupes populaires flamands, quasi inconnu du public francophone, a déjà rempli le Sportpaleis (18 000 personnes) près de 18 fois d’affilée !! A Bruxelles et en Wallonie La situation en Belgique francophone est beaucoup plus inconfortable. Le public belge francophone est tout sauf protectionniste et a beaucoup plus de mal que le public flamand à s’enflammer pour ses artistes. En outre, la comparaison avec l’actualité musicale française se fait presque toujours au détriment de l’artiste belge. Conséquence : il achète prioritairement des billets ou des singles et albums d’artistes français, anglo-saxons ou ...flamands ! Sans cette adhésion forte du public, donc sans rentrée financière conséquente, il est donc bien difficile aux artistes belges francophones d’exister et de faire carrière sans sortir des frontières. Et cela est très difficile compte tenu uploads/s3/ 1-production-de-spectacles-12-novembre-2020-marc-radelet.pdf

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