Histoire de la musique du VXIIIe Musicologie La période dite classique : transi

Histoire de la musique du VXIIIe Musicologie La période dite classique : transitions, transferts et mutations (stylistiques). I) Le XVIIIe siècle musical : 1.1) Panorama et mise en perspective musique/peinture. Chronologie : - 1720 : Transitions et transferts. Superposition ancien/nouveau ; nouveau style italien (sonate pour clavier / opera buffa) ; en France, le nouveau style galant (on va critiquer Bach, le style contrapuntique, demander un retour à la galanterie). - 1760/80 : Mutations. Autonomie ; Style sensible (1760-1770), avec Carl Philippe Emmanuel Bach & le Sturm und drang (1770-1775), avec Haydn. Mozart s’illustrera plus dans l’opéra. Jusqu’ici, on peut encore trouver une basse continue. - 1780 : Apogée du style classique viennois. « Nouvelle » esthétique. Tableau : Baroque jubilant (1706-1720), bibliothèque du monastère de Metten, en Allemagne, de Franz Holzinger (1691-1775). Il conçoit, peint et décore les murs de cette bibliothèque. On voit les colonnes, la référence à l’antique donc, la surcharge, les couleurs…. On est là avant la période qui nous intéresse, dans le baroque jubilant. Le style Rocaille naît en France au début du XVIIIe, à la fin du règne de Louis XIV (1638-1715). Il prend son essor sous celui de Louis XV (1710-1774) vers 1720/60, et sera très apprécié de la Marquise de Pompadour, mécène des arts et lettres. Les Italiens friands de ce style, qui est à l’opposé de l’austérité, le nommeront Rococo (contraction de rocaille et baroque). Puis toute l’Europe tombera sous le charme exubérant mais sophistiqué du Rocaille. Tableau/tapisserie : François Boucher, « Les forges de Vulcain », 1757. Un symbole du style ‘Rocaille’, ce carton de tapisserie est peint par Boucher pour la manufacture des Gobelins. Tableau : « La toilette », de François Boucher, 1742. 1720/60 : changement de goût, Nouvelle simplicité. En musique, il y a deux styles principaux : le Style galant et le Nouveau style italien. Écoute : Domenico Scarlatti (1685-1757), sonate pour clavecin, K. 144 (K de Ralph Kirpatrick ; quand L. c’est de Longo) en sol majeur / circa 1746, Cantabile. Ce sont de petites miniatures, aucune ne ressemble à une autre. Les ornements correspondent aux dorures et à la finesse du style Rocaille et en même temps la structure est déjà très ferme : forme binaire, AA’. On sent que la forme est en train de se structurer de façon séquentielle. Les sonates de Scarlatti sont en un seul mouvement. On imagine que Scarlatti les faisaient jouer par deux ou par trois. Les dérives du Rococo, à la fin des années 60 : Tableau : François Boucher, Jupiter, déguisée en Diane, surprend Callisto, 1759. L’histoire est celle de Jupiter prenant la figure de Diane afin de séduire Callisto. Raffinement, mais la forêt est plus sombre, on sent que c’est quelque chose qui mute. Le Rococo va réellement être critiqué. Jean-Honoré Fragonard (1732-1796), Fin du rococo… Scènes de genres, plus sombres. Les hasards heureux de l’escarpolette (la Balançoire), 1767 ; Jeune fille lisant, 1770. La nature, le sombre, le flou, prennent beaucoup plus d’espace dans le tableau, même si le rose et le rococo restent encore présent. 1760/80 : mutations, insertion du « dramatisme ». En musique, il y a deux styles principaux : Style sensible (1760/70) et Sturm und drang (Tempêtes et passions) (1770/75). Ecoute : Joseph Haydn (1732-1809), Premier mouvement de la Symphonie dite Les Adieux, Hob.I/n°45 (Hob. pour Hoboken) en fa# mineur / 1771, Allegro assai. Ce premier mouvement est basé sur l’opposition majeur/mineur. Ce jeu va former une des caractéristiques du Sturm und drang. C’est une opposition qui vient intensifier le drame. - Au niveau de la structure : 3 parties, A :ll: B A :ll. Le B sonne comme un élément étranger. Il est en Ré Majeur. Il vient de façon étrangère, éclairer la partie A, un peu rococo. L’instrumentation est très légère, on est sur quelque chose un peu comme un trio. On a l’impression d’un flash-back, de quelque chose qui est dans un ancien style. C’est la future forme sonate, à part que les viennois vont accentuer la partie B. - La dimension rythmique : il n’y a pas de contraste, pas de deuxième thème. Mais ce qui donne le mouvement est un rythme qui n’est plus continu. Il est intensifié et lié à l’harmonie. On entend encore un clavecin mais qui n’est plus une basse continue, il a un aspect percussif. C’est quelque chose de vertical. Le rythme verticale est le moteur du coté dramatique. Entre la partie B et A, on peut observer un pont sur une 7e diminuée déroulée. On entend beaucoup d’octaves parallèles. L’orchestre prend de l’ampleur. Haydn a un esprit très baroque, contrapuntique (il conserve les répétitions). - Après les années 1760, la symphonie se stabilise sur 4 mouvements. Mais dans celle-ci d’Haydn, il y en a 5, sauf que le cinquième doit être joué dans la continuité du quatrième. Le cinquième mouvement est une diminution orchestrale progressive (comme un boléro de Ravel à l’envers). Chaque instrument s’en va, l’un après l’autre. C’est un violon seul qui termine. C’est une pièce en ‘hommage’ au prince Esterhazy. Durant cette période (1770/75), Haydn ne composera presque que des pièces instrumentales, avec un focus sur les symphonies (au nombre de 5) et les quatuors à cordes. On ne s’adresse plus, ici, au même public. Tableau : Jacques-Louis David (1748-1825), Néoclassicisme (Louis XVI / 1754-1793), Héritier de Nicolas Poussin (1584-1665). 1785 : Le serment des Horaces (300cm x 420cm), Musée du Louvre. Il représente un grand sujet de l’histoire légendaire de la Rome Antique, où les frères Horaces défendent en combats singuliers la cité de Rome face aux Curiaces champions de la ville d’Albe. C’est une composition symétrique, extrêmement structurée. Le centre dramaturgique du tableau est les épées, le combat. Le regard est orienté vers ce centre qui promulgue tout le message (social, historique, culturel). Etienne-Louis Boullée, Vue intérieure de la nouvelle salle projetée pour l’agrandissement de la bibliothèque du Roi, 178-1788. Ce projet, qui ne fut pas réalisé, est caractéristique de l’architecture néoclassique. Boullée utilise des formes simples (cube, cylindre) qu’il combine afin de créer un tout symétrique. Il porte un idéal de noblesse et de pureté. C’est un retour à la haute morale, à quelque chose qui se veut pur, qui doit élever l’âme vers la raison. Le néoclassicisme s’oppose au Rococo. 1780 : Constitution du style dit classique (et déjà apogée). Écoute : Sonate pour piano de W. A. Mozart (1756-1791), K. 332 en FaMj / 1778 (éditée en 1783), 1er mouvement / Allegro. Les formes sonate guident l’auditeur, on se repère. La carrure : correspond à une métrique, 4 mesures. On travaille sur des multiples de 2. Un thème, en général peut avoir 12 mesures (4 d’antécédent, 4 de conséquent, 4 de cadence). Un groupe : c’est l’ensemble thème + éléments thématiques (ils brodent le thème, l’ornementent). Quand on est à la dominante ou au relatif mineur, c’est qu’on est déjà passé dans le deuxième thème. Le pont modulant : il vient du Sturm und drang. Il passe d’une tonalité à une autre. Pour réduire la réexposition, on enlève des éléments thématiques. Johann Heinrich Füssli (1741-1825) : Titania enlaçant Bottom à la tête d’âne, 1793-1794, huile sur toile, 169x135, à Zurich ; « Le cauchemar », 1792, collection privée. Conclusion : Pour rédiger l’introduction, il faut déceler la problématique, le problème que l’on se pose. Dans ce texte, Rosen (compositeur et grand pianiste) traite de l’évolution du style classique et la question de l’unité de ce style. - Premièrement, on part des limites, des choses convenues, des traditions. - Ensuite, il redéfinit le style, notamment au niveau du rythme. On va vers l’unité. - Il pose sa vision, complètement atypique à l’époque. Il crée de nouvelles bornes. Ce qui est en jeu, c’est la question de l’innovation, de la modernité, comment arrive-t-elle. Les concertos de Mozart : Concerto n°9 en mib majeur K. 271 dit « Jeunehomme » / 1777 Dédicace de Mozart (1756-1791) à Mlle Jeunehomme, pianiste virtuose française en visite à Salzbourg. 3 mouvements : Allegro (mib majeur – 4/4) ; Andantino (ut majeur – 3/4) ; Rondo (presto, mib majeur – 2/2). Orchestre : 2 violons, alto, 2 hautbois, 2 cors, violoncelle, basse. On a là l’effectif de l’orchestre d’Haydn. Premier mouvement lent pour lequel Mozart emploie le mode mineur. Phrase introductive à l’orchestre : « récitatif d’opéra ». Concerto de « concertare » : dialogue – unir et opposer à la fois Tutti – soliste. Écoute de l’andantino. Dans les deuxièmes mouvements, on peut trouver de la forme binaire, thèmes et variations, menuets. Ici, on a entendu une forme sonate sans développement. Il y a bien deux thèmes. Mozart pense, non plus unité du style, mais continuité. Mozart fait avancer la musique en fonction de l’action. On est sur un alliage, une alchimie. Mozart travaille l’unification du timbre du piano avec l’orchestre. Prolongement : Concerto n°20 en ré mineur K. 466 / 1784. Allegro – Romanze (sib majeur) – Rondo. Écoute du Romanze. 1.2) Les principaux genres et formes uploads/s3/ histoire-musique-xviiie.pdf

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